Pourquoi visiter Ollantaytambo ?
Un site archéologique majeur
Ollantaytambo représente un site archéologique essentiel pour comprendre la période de la conquête espagnole et la résistance inca. Contrairement à de nombreux sites abandonnés avant l’arrivée des Européens, cette forteresse a servi de bastion militaire à Manco Inca lors de sa révolte contre les conquistadors. Les vestiges montrent à la fois des structures cérémonielles terminées et des installations défensives inachevées, offrant un témoignage unique de cette période historique charnière.
Un modèle d’ingénierie inca
Le complexe illustre l’ingénierie inca dans toute sa complexité, avec son système de terrasses agricoles monumentales, ses entrepôts situés en altitude pour profiter des vents et conserver les récoltes, et son réseau hydraulique toujours fonctionnel. La disposition des rues dans le village adjacent conserve le plan urbain original inca, ce qui est rare dans la région.
Une vue unique sur la Vallée Sacrée
Le site offre une vue étendue sur la Vallée Sacrée, permettant de comprendre son importance stratégique. Sa visite complète naturellement celle du Machu Picchu, car de nombreux visiteurs y transitent pour emprunter le train vers le site emblématique. La gare d’Ollantaytambo est le point de départ principal pour ce trajet. L’accès au site est inclus dans le Boleto Turístico, et sa proximité avec la ville moderne permet une exploration à pied sans nécessiter de transport supplémentaire une fois sur place.
Comment visiter Ollantaytambo ?
Comment s’y rendre ?
Pour visiter Ollantaytambo, vous avez deux options principales. La première est de vous y rendre de manière autonome en prenant un colectivo depuis la rue Pavitos à Cusco. Le trajet dure environ une heure et demie et coûte 10 à 15 soles par personne. Les départs se font toute la journée dès que le véhicule est complet. La seconde option est le train depuis Cusco, plus confortable mais significativement plus cher, avec des billets allant de 30 à 60 euros selon la classe et la période.
Combien ça coûte ?
L’entrée au site archéologique est incluse dans le Boleto Turístico General, qui coûte 130 soles et donne accès à seize sites pour dix jours. Un billet partiel pour la Vallée Sacrée, valable deux jours et incluant Ollantaytambo, Pisac, Chinchero et Moray, est disponible pour 70 soles. Le site ouvre de 7h à 17h.
Quelle durée sur place ?
Sur place, la visite du complexe archéologique nécessite au moins deux heures. Le parcours comprend la montée des terrasses monumentales, l’observation des temples inachevés et l’exploration des greniers situés en hauteur. Un guide local peut être engagé à l’entrée pour 60 à 100 soles par groupe, ce qui permet de comprendre la fonction défensive et cérémonielle du site.
Ne pas manquer le village colonial
Le village colonial bâti sur des fondations incas mérite une heure supplémentaire pour ses rues pavées et son canal d’eau original. De nombreux visiteurs combinent cette excursion avec un départ vers le Machu Picchu, puisque la gare d’Ollantaytambo est le point de départ des trains pour Aguas Calientes. Il est conseillé de visiter le site tôt le matin ou après 15h pour éviter la foule des groupes organisés.
Ollantaytambo, la forteresse inca et son village
Mardi 10 mai. Après un déjeuner pris dans une cantine à touristes avec son buffet très européen, direction Ollantaytambo et sa forteresse inca qui la garde. Bon, cette fois-ci, pas question de suivre la meute de l’excursion qui se propose de nous faire visiter le site en une petite demi-heure chrono. Niet ! Je ferai moi-même la visite à mon propre rythme. Non mais eh !
Au pied du site, on a une montante sur l’ensemble de la forteresse. Les terrasses en degrés escaladent la montagne. Elles offraient ainsi deux avantages au temps des Incas : pouvoir les cultiver et se défendre des envahisseurs. C’est d’ailleurs ce qu’ont fait les Incas quand les Espagnols ont tenté la première fois de monter à l’assaut de la forteresse. On imagine sans mal la difficulté à prendre le site pour un envahisseur.
Pour les premières minutes de la visite, je décide de suivre le groupe. Il s’agit de grimper une à une les marches qui donnent accès à chacune des terrasses incas.
La forteresse domine trois vallées et le rio Urubamba. Plus on monte, plus on a une vue d’ensemble sur le village d’Ollantaytambo et ses rues en épis qui ont conservé leurs structures incas.
Pour la petite histoire, Manco Capac, un des derniers souverains incas, remporta là une ultime victoire contre les conquistadors espagnols avant d’aller fonder sa nouvelle capitale à Vilcabamba. Ses guerriers placés sur les terrasses firent fondre une pluie de flèches contre les soldats du vieux continent. Reste que la montée est vertigineuse.
En face, on peut apercevoir une autre montagne dans les plis de laquelle se nichent d’autres constructions incas : Pinkuylluna.
Au sommet des terrasses, les premières constructions incas apparaissent. D’abord un magnifique mur aux angles inouïs, puis Diez Hornacinas, avec ses appareillages de maçonnerie. Un temple inachevé par la conquête espagnole… De là, on a une vue fantastique sur l’étagement des terrasses centrales de la forteresse.
À un étage de là, impossible de passer à côté du Temple du soleil, la construction la plus emblématique du site. Là encore, la sensation d’inachevé prévaut. Reste ces six majestueuses pierres monumentales qui ornent le temple. Un des linteaux, d’environ 50 tonnes au moins est encore amarré à la rampe construite pour le mettre en place. Impressionnant.
Les six blocs mis en hauteur signalent le temple. La figure géométrique que l’on devine symbolise le cycle de la vie. Au milieu, c’est la terre. Depuis le temple du soleil, vue à couper le souffle sur l’autre versant du site, sur le village en contrebas et la montagne qui abrite Pinkuylluna.
Allez zou, je grimpe encore quelques marches pour dominer le temple du Soleil et j’accède bientôt à un ancien quartier d’habitation inca assez bien conservé. Les ruines ont conservé toute leur majesté. C’est d’ici qu’on a la plus belle vue d’ensemble sur la forteresse, ses défenses, ses terrasses et ses temples.
On devine encore les maisons avec les portes d’entrée et parfois les fenêtres. Les pierres taillées gigantesques ont laissé place à un empilement de pierres plutôt bien agencées. Un pan de maison se dresse encore fièrement, défiant les lois de l’équilibre et le vent qui éreinte le site.
Le circuit de la visite se poursuit par un étroit sentier aménagé sur les flancs de la montagne. Il permet de gagner l’autre versant du site et d’avoir de nouveau une vue sur les terrasses incas. Il donne d’abord sur un ensemble d’entrepôts (qolqas), puis redescend dans la vallée. Jolie vue une fois encore sur la Pinkuylluna, sur la montagne opposée.
Au fond de la vallée, à deux pas du village, on accède aux anciens aménagements incas. Sans doute un centre de soins thermal avec son système de rigoles pour la distribution de l’eau. Certaines habitations ont été habilement reconstituées et donnent un aperçu des quartiers d’habitation au temps des Incas. À ne pas manquer non plus le bain de la Princesse de forme trapézoïdale.
Quoi de plus merveilleux au cours d’un voyage que de simplement profiter de son temps et des heures à passer dans un endroit inconnu ? Rien, à mon avis. Ce fut le cas pour ces quelques heures passées dans le village d’Ollantaytambo en attendant le train qui devait m’emmener vers le Machu Picchu… Du coup, il me fallait prendre tout mon temps pour découvrir ce merveilleux village, seule cité du Pérou qui a conservé entièrement sa structure inca.
Quel bonheur donc de se perdre au milieu de ces rues pavées bordées par d’anciennes demeures coloniales appuyées sur les fondations incas. Les murs à pierres taillées et parfaitement ajustées se succèdent. L’eau afflue de toute part et coure le long des rues étroites du village. Le tracé de l’ancien village inca demeure intact, surtout autour de la belle Plaza de Armas. Les entrées des maisons ont conservé leurs linteaux incas. De chaque côté, des cavités cachent encore le système d’ouverture et de fermeture des larges portes incas en pierre.
Aux quatre coins de la ville, des boutiques de souvenirs et des marchands d’arts se sont installés. Les artisans traditionnels sont partout, qui à vendre des tapis et des sacs, qui à vendre des vêtements tressés ou tissés. Les restaurants destinés aux touristes qui, comme moi, attendent ici avant de monter dans le train pour Agua Calientes, tiennent aussi pignon sur rue. D’autres, calés derrière le guidon de leur triporteur, proposent leurs services pour conduire les touristes vers la gare.
Pour ma part, je préfère prendre mon temps, prendre un verre d’Inka Cola à la terrasse d’un café de la Plaza de Armas (trop bon !) et profiter de mon temps pour découvrir les ruelles étroites du village, ses soubassements incas et son atmosphère unique.
Après cette petite pause au soleil, il est grand temps de me diriger vers la gare. Au détour d’une rue, le village s’ouvre sur des champs. Un trait de soleil perce les nuages.
Dix petites minutes de marche et me voilà devant la gare d’Ollyantatambo bondée de touristes, de marchands ambulants et de petites gargotes où l’on peut se restaurer pour quelques soles.
Le train arrive enfin. La ligne Cuzco-Agua Calientes, via Ollantaytambo, est du pur racket. Plus de 130 euros le billet aller-retour, ce qui en fait les kilomètres les plus chers du monde. Pas étonnant que Pérurail soit une filière de l’Orient-Express. Sauf que côté confort, mis à part quelques gâteaux à grignoter, le train de luxe ressemble plutôt à un train de banlieue parisienne. Deux heures de trajet à flanc de montagne et à travers la jungle péruvienne pour arriver enfin à Agua Calientes.
Une fois descendu, il faut encore repérer son chemin parmi la foule de marchands ambulants, d’étals de marchés et de rabatteurs en tout genre. Une petite demi-heure plus tard, me voici enfin à mon hôtel. Fatigué, mais prêt à affronter la rude de journée de demain : la visite du Machu Picchu.