Mestia, panorama depuis la terrasse de l’hôtel Lashmina

Pourquoi se rendre à Mestia en Svanétie ?

Se rendre à Mestia, en Svanétie, représente bien plus qu’un simple voyage ; c’est une expérience qui vous transporte au cœur d’une des régions les plus isolées et culturellement préservées de Géorgie, un voyage à la fois géographique et historique. Nichée dans le Grand Caucase, cette vallée encaissée, dominée par certains des plus hauts sommets de Géorgie comme le mont Ouchba, offre des paysages d’une puissance et d’une beauté à couper le souffle. La route sinueuse qui y mène, bordée de gorges profondes et de rivières tumultueuses, prépare déjà le visiteur à l’arrivée dans un monde à part, un sanctuaire naturel où la rudesse du climat et la splendeur des paysages créent une atmosphère unique.

Des paysages à couper le souffle

La Svanétie est célèbre pour ses villages emblématiques et leurs tours défensives médiévales en pierre, un paysage classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Ces tours, construites entre le IXe et le XIIIe siècle, se dressent comme des sentinelles silencieuses autour des maisons et des églises. Elles témoignent d’un système de défense familial unique, développé pour se protéger des invasions et des vendettas sanglantes qui ont marqué l’histoire de la région. Se promener dans les villages de Mestia, de Ushguli ou de Chazhashi, c’est marcher dans un décor médiéval encore habité, où chaque pierre raconte des siècles de traditions, de fierté clanique et de résilience.

Découvrir la culture svane

Au-delà des paysages et des tours, la Svanétie est une région où la culture svane, distincte de celle du reste de la Géorgie, est restée étonnamment vivace. Les Svans ont leur propre langue, non écrite, leurs traditions polyphoniques complexes et un code d’honneur ancestral. Visiter Mestia, c’est avoir l’opportunité de s’immerger dans cette culture fière, de goûter à sa cuisine robuste et de découvrir l’hospitalité de ses habitants. C’est aussi une porte d’entrée vers des églises et des chapelles anciennes, souvent dissimulées dans les villages, qui abritent de précieuses icônes et fresques médiévales, sauvées des pillages grâce à l’isolement de la région.

Un paradis pour la randonnée

Enfin, Mestia est le paradis des amateurs de grand air et de randonnée. La région est sillonnée de sentiers spectaculaires, accessibles à tous les niveaux, qui mènent à des glaciers, à des lacs d’altitude aux eaux turquoise comme le lac de Koruldi, ou à des villages reculés. Le trek le plus célèbre, reliant Mestia à Ushguli en plusieurs jours, est considéré comme l’un des plus beaux d’Europe. En hiver, Mestia se transforme en une station de ski en pleine expansion, offrant des pistes sauvages avec des vues imprenables sur les sommets enneigés. Se rendre à Mestia, c’est accepter de quitter les sentiers battus pour une aventure authentique, une immersion totale dans une nature préservée et une culture qui a résisté au temps.

Comment se rendre à Mestia en Svanétie ?

Accès depuis Tbilissi : les options principales

Le moyen le plus courant pour rejoindre Mestia depuis la capitale est le train de nuit jusqu’à Zugdidi, suivi d’un trajet en minibus. Le train, confortable et ponctuel, quitte Tbilissi en début de soirée pour arriver à Zugdidi tôt le matin. Depuis la gare de Zugdidi, des minibus partent régulièrement pour Mestia. Le trajet en minibus dure environ quatre heures et emprunte une route de montagne sinueuse mais globalement en bon état, offrant des paysages à couper le souffle. Il est conseillé de réserver son billet de train à l’avance, surtout en haute saison.

L’alternative de l’avion et d’autres routes

Une option plus rapide mais moins fiable est l’avion. La compagnie Vanilla Sky propose des vols entre Natakhtari (près de Tbilissi) et Mestia. Les vols sont très sensibles aux conditions météorologiques et peuvent être annulés à la dernière minute. Lorsqu’ils ont lieu, ils offrent une vue spectaculaire sur le Grand Caucase. Une autre route d’accès existe depuis Kutaisi, la deuxième ville de Géorgie, via un minibus direct. Ce trajet est plus long mais peut être intéressant si votre voyage commence dans l’ouest du pays.

Conduire jusqu’à Mestia

Il est tout à fait possible de rejoindre Mestia avec son propre véhicule, une option qui offre une liberté totale. La route depuis Zugdidi est asphaltée et bien entretenue, mais elle est très sinueuse et étroite par endroits. La conduite demande une grande vigilance, surtout en dehors de l’été où des plaques de glace peuvent être présentes. Cette option est déconseillée aux conducteurs novices en montagne. Pensez à vérifier l’état des pneus et des freins avant de vous engager sur la route.

Conseils pratiques :

La meilleure période pour se rendre à Mestia s’étend de juin à septembre, lorsque les routes sont totalement dégagées et les sentiers de randonnée accessibles. En hiver, l’accès reste possible, mais il peut être perturbé par la neige. Prévoyez des vêtaments chauds, même en été, car les nuits sont fraîches en altitude. Il est recommandé de prévoir une marge dans votre itinéraire en cas d’imprévu météorologique. Enfin, une fois sur place, la voiture n’est pas indispensable pour explorer Mestia et ses environs immédiats, la marche et les taxis locaux suffisant généralement.

Mestia, panorama depuis la terrasse de l'hôtel Lashmina

Samedi 9 juillet. Ce matin, le soleil a chassé les nuages et c’est par une belle matinée ensoleillée que nous découvrons notre nouvel environnement. Situé un peu en dehors de la ville, à la périphérie en tout cas, notre guesthouse compense ce petit défaut par une vue imprenable sur les montagnes du Caucase environnantes. En clair, on se retrouve en pleine campagne et, depuis la jolie terrasse aménagée à l’étage où l’on peut passer un moment à lire ou à écrire, on peut même admirer quelques unes des tours défensives disséminées sur les flancs des montagnes environnantes. En plus, Otis est un hôte d’une extrême gentillesse qui se met en quatre pour vous faciliter la tâche. Si on le lui demande, il vous emmène un peu partout dans un rayon d’une vingtaine de kilomètres autour de Mestia. Très disponible, il travaille à deux pas de là, à la caserne des pompiers où il est sapeurs volontaires.

En grimpant à la terrasse de la guesthouse, il suffit de ponter le téléobjectif pour apercevoir les tours défensives dressées au milieu des habitations. Ce sont ces mêmes tours défensives qui ont fait la réputation de Mestia et des villages environnants… et leur classement au patrimoine mondial de l’humanité. Au-dessus, on aperçoit aisément quelques uns des plus hauts monts du Caucase. C’est ici que nous serons bientôt pour un trek mémorable qui doit nous conduire au coeur de la montagne.

Depuis la terrasse, on aperçoit aussi quelques uns des pics montagneux encore recouverts des neiges éternelles. Ici, on culmine à pus de 5.000 mètres d’altitude. Car Mestia se dresse au milieu des pics enneigés de la Svanétie.

Entourée de montagnes hautes de 3 000 à 5 000 mètres, la Svanétie est la région habitée la plus élevée d’Europe. Quatre des dix pics les plus élevés du Caucase sont en Svanétie. La montagne la plus haute de Géorgie, le mont Chkhara, s’élève à 5 201 mètres. On note encore le pic Tetnouldi (4 974 m), le pic Chota Roustavéli (4 960 m), le mont Ouchba (4 710 m), l’Ailama (en) (4 525 m), ainsi que le Lalveri, le Latsga et d’autres.

Située sur les pentes sud du Grand Caucase, la Svanétie comprend les hautes vallées du Rioni, de l’Ingouri et de la Tskhenistskali.

Géographiquement et historiquement, la province a été divisée en deux : Haute Svanétie ( aujourd’hui district de Mestia) et Basse Svanétie (district de Lentekhi), respectivement sur les hautes vallées de l’Ingouri et de la Tskhenistskali. Elles sont de fait aujourd’hui réparties entre les deux régions (mkhare) de Mingrélie-Haute Svanétie et Ratcha-Letchkhoumie et Basse Svanétie.

La Svanétie historique comprenait aussi la vallée de Kodori, rattachée à la province séparatiste d’Abkhazie, et qui fait plutôt partie des vallées des rivières russes, le Kouban et la Baksan. Le paysage de Svanétie est composé de montagnes séparées par des gorges profondes. La plupart de la région se trouve à moins de 1 800 m d’altitude et est couverte de forêts, mélanges de feuillus et de conifères. On y trouve l’épicéa, le sapin du Caucase, le hêtre d’Orient, le chêne et le charme ; de façon moins commune on peut y rencontrer le châtaignier, le bouleau, l’érable, le pin sylvestre et le buis. La zone entre 1 800 et 3 000 m présente surtout des alpages.

Les neiges éternelles et les glaciers au-dessus de 3 000 m sont remarqués pour leur aspect pittoresque, tout particulièrement le mont Ouchba qui se voit de presque partout. Le climat de Svanétie est humide du fait des masses d’air qui montent de la mer Noire tout au long de l’année. La température et les précipitations varient considérablement selon l’altitude. Les précipitations annuelles sont entre 1 000 et 3 200 mm, la plus grande partie se déversant sur les montagnes du Grand Caucase.

La région est ainsi marquée par d’importantes chutes de neige et des avalanches assez fréquentes. La couche de neige peut atteindre 5 m à certains endroits. Les parties les plus basses (800–1 200 m) sont caractérisées par des étés longs et torrides alternant avec des hivers neigeux et froids. En altitude moyenne (1 200–1 800 m), les étés sont encore chauds et les hivers froids.

Au-dessus de 2 000 m, les étés sont plus courts et plus frais, tandis que l’hiver s’y prolonge. Une bonne part de la Svanétie est au-dessus de 3 000 m et ne jouit pas d’un véritable été. Pour autant, la proximité avec la Mer Noire modère les températures hivernales en haute altitude mais, d’octobre à avril, la neige et des gelées à -10 °C en moyenne isolent la province du reste du pays.

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