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Anuradhapura, temples sacrés, dagobas, bassins et palais

Pourquoi visiter Anuradhapura ?

Anuradhapura, l’ancienne cité royale du Sri Lanka, est un site exceptionnel qui allie richesse historique, spiritualité profonde et architectures anciennes impressionnantes. Anuradhapura est bien plus qu’un site archéologique : c’est un voyage dans le temps, une plongée spirituelle et une rencontre avec l’héritage vivant du bouddhisme. Que vous soyez passionné d’histoire, en quête de sens ou simplement curieux, cette cité royale saura vous marquer par sa grandeur et sa sérénité.

Importance historique et culturelle

Anuradhapura fut la première capitale du Sri Lanka, établie au IVᵉ siècle av. J.-C. et centre politique et religieux pendant plus de 1.300 ans. Elle incarne l’apogée de la civilisation cinghalaise ancienne, avec des vestiges archéologiques témoignant de techniques avancées en ingénierie hydraulique, en architecture et en urbanisme. Des réservoirs anciens (tanks) aux jardins royaux, chaque pierre raconte l’histoire d’un royaume prospère et sophistiqué.

Spiritualité et pèlerinage :

Anuradhapura est l’un des sites les plus sacrés du bouddhisme Theravada. Elle abrite le Sri Maha Bodhi, un figuier sacré issu d’une bouture de l’arbre sous lequel Bouddha atteignit l’illumination. Planté en 288 av. J.-C., il est considéré comme le plus ancien arbre documenté au monde et attire des milliers de pèlerins. L’atmosphère de dévotion, les offrandes et les chants des fidèles créent une expérience immersive unique.

Architecture et monuments impressionnants :

La cité antique abrite des stupas colossaux (dagobas) comme le Ruwanwelisaya (dôme blanc immaculé) et le Jetavanarama (l’un des plus hauts du monde). Ces structures, érigées en briques avec une précision géométrique remarquable, reflètent la ferveur religieuse et le génie architectural de l’époque. On y trouve également des monastères, des palais, des bassins sculptés (comme Kuttam Pokuna) et des statues emblématiques (ex. : Bouddha en méditation de Samadhi).

Expérience immersive hors des sentiers battus :

Contrairement à d’autres sites touristiques du Sri Lanka, Anuradhapura offre une ambiance authentique et paisible. Les visiteurs peuvent explorer des ruines étendues sans foule excessive, se mêler aux pèleriens locaux et ressentir une sérénité spirituelle rare. La cité est également entourée de paysages naturels, dont des lacs et des jardins, idéaux pour une évasion contemplative.

Patrimoine mondial de l’UNESCO :

Classée au patrimoine de l’humanité, Anuradhapura bénéficie de efforts de préservation qui garantissent l’authenticité des sites et la qualité de la visite. Le ticket d’entrée contribue directement à la conservation de ce patrimoine exceptionnel.

Comment visiter Anuradhapura ?

Conseils pratiques :

· Meilleure période : de mai à septembre (saison sèche), avec un climat ensoleillé et des températures agréables. Évitez mars (très chaud) et octobre-novembre (pluvieux). Les jours de pleine lune  (Poya) sont spéciaux pour observer les cérémonies bouddhistes.
· Durée de visite : prévoir au moins une journée complète. Deux jours permettent une exploration plus approfondie.
· Ticket d’entrée : en 2024, le pass coûte 25-30 USD (adulte) et donne accès à la plupart des sites. À acheter au Musée Jethawanaramaya. Note : Le temple de l’arbre Bodhi requiert parfois un billet séparé ou est gratuit en soirée.

Accès et transport :

· Depuis Colombo : train (4-5 heures, paysages verdoyants), bus (économique mais bondé) ou voiture privée (flexibilité).
· Vélo : idéal pour une exploration autonome (environ 400-1 500 LKR/jour). Terrain plat, mais prévoir chaleur et soleil.
· Tuk-tuk avec chauffeur : confortable pour couvrir de longues distances (1 750-2 500 LKR/demi-journée). Négociez le prix à l’avance.
· guide local : recommandé pour comprendre l’histoire et la spiritualité des sites (3 000-5 000 LKR/jour). Des guides comme Chamal ou Navin sont très appréciés.

Itinéraire type :

· Matin : commencez tôt (7h) pour éviter la chaleur. Visitez l’arbre Sri Maha Bodhi (ambiance spirituelle au lever du jour), puis le Ruwanwelisaya (stupra blanc illuminé par le soleil).
· Milieu de journée : explorez Jetavanarama (stupra en briques), Kuttam Pokuna (bassins jumeaux) et le palais royal.
· Après-midi : découvrez Isurumuniya Vihara (temple rupestre et sculpture des Amoureux) et Abhayagiri Vihara (complexe monastique étendu).
· Soirée : dirigez-vous vers Mihintale (à 30 minutes), colline sacrée offrant un coucher de soleil magnifique et une ambiance sereine.

Conseils essentiels :

· Tenue vestimentaire : couvrez épaules et genoux (obligatoire dans les sites religieux). Retirez chaussures et chapeaux avant d’entrer dans les temples. Prévoir des chaussettes pour marcher sur les sols brûlants.
· Comportement : respectez les fidèles et les rituals. Interdiction de photos dos à Bouddha ou de selfies irrévérencieux. Méfiez-vous des singes parfois agressifs.

Expérience culinaire :

Goûtez aux spécialités locales comme le kiribath (riz au lait) et le pol sambol (relish à la noix de coco). Des restaurants comme Casserole ou Mango Mango Rest offrent une cuisine sri-lankaise authentique.

Anuradhapura, temples sacrés, dagobas, bassins et palais

Samedi 11 avril. En selle ! Pas facile de se repérer dans ce labyrinthe de routes qui s’entrelacent dans l’enceinte de la cité royale. Du coup, on y va un petit bonheur la chance. Sur la route, Aurélie croise ses premiers singes en liberté… Qu’elle se rassure, ce ne seront pas les derniers !
À droite toute, en direction de la citadelle. Le temps de garer les vélos, de comprendre comment on ouvre le cadenas (n’est-ce pas, Aurélie ?), et nous y sommes.
Bon, autant le dire tout de suite, le temps n’a pas vraiment épargné le site dont les murs, jadis imposants, ont été engloutis par la terre.
Construit en 1070, le palais royal (qui n’a de royal que le nom) fut une tentative avortée d’un des derniers souverains d’associer son nom à la gloire de l’ancienne capitale cinghalaise.
On peut toujours se consoler avec les deux beaux gardiens en pierre qui gardent toujours l’entrée du palais, mais le mieux est encore de profiter des vaches sacrées qui circulent librement entre les ruines, sans oublier les singes qui squattent les environs.

De l’autre côté, se dressent les deux autres monuments de la citadelle. « Dresser », je ne sais pas si c’est vraiment le verbe qu’il faut employer pour décrire l’état de décrépitude du site… Du réfectoire de Mahapali, avec son immense écuelle que les serviteurs remplissaient de riz, et du Dalada Maligawa, sans doute le premier temple de la Dent, il ne reste que des ruines éparses. Rien de sensationnel.

Demi-tour droite, direction le cœur de la cité antique. Enfin, si on la trouve… Pas facile en effet de bien se repérer au milieu de ce lacis de routes. Quelques coups de pédales plus loin, nous voici devant un immense dagoba au blanc immaculé.
Dagoba Ruvanvelisaya. Un mur orné d’une centaine d’éléphants serrés les uns contre les autres en interdit l’entrée. Pour ça, il faut déjà garer nos vélos à l’entrée du site, puis s’acquitter du droit d’entrée. Pas de jupe ou de robe pour mesdames. Ok, Aurélie se change dans une petite guérite puis nous voilà à l’intérieur de l’enceinte.

Les éléphants ne sont en fait que des copies des originaux qui dataient de 140 av. J.-C. Vu d’extérieur, c’est plutôt impressionnant même si son dôme ne mesure plus que 55 m de haut après avoir été sérieusement raboté par les attaques des envahisseurs indiens. Surtout ne pas chercher une entrée… On ne pénètre pas dans un dagoba.
Cette cloche géante se dore au soleil du Sri Lanka depuis deux millénaires, construit par le roi Dutugemunu qui mourut une fois son chef-d’œuvre achevé…

En attendant, il fait une chaleur incroyable. Chaussures interdites et le sol est brûlant ! Impossible de marcher, et encore moins de rester sur place. Aurélie a prévu le coup avec sa paire de chaussettes, moi non… Du coup, faire le tour de ce fichu dagoba est un martyr ! Mes pieds brûlent. Je profite de chaque morceau d’ombre pour les soulager. Autour du monument, c’est une course incessante. Nul ne peut rester en place s’il ne veut pas avoir ses pieds brûlés…
Ok, je me repose un peu à l’ombre de la guérite du gardien, je bois un coup et j’improvise. Mon jean resté à l’intérieur de mon sac à dos me servira de tapis. Technique imparable : je cours dix mètres, je lance mon jean part terre et je saute dessus ! Merde, elles sont où les caméras ? J’ai comme l’impression que je participe à une téléréalité…

Après vingt bonnes minutes de sauts de canard, la visite est terminée. Je ne demanderai pas mon reste, c’est clair. Les Pak-Pak autour de moi sont morts de rire en louchant sur mes pieds cramoisis… Quelque chose me dit que je suis le gringo du jour perdu au milieu des Pak-Pak. « Ok, Aurélie, on file voir l’arbre de Bodhi. »

Mes pieds cramés retrouvent leurs tongs… La vie est belle ! J’ai bien cru me consumer sur place autour de ce fichu dagoba. La prochaine fois, c’est sûr, je porterai des chaussettes… Sauf que la prochaine fois, c’est au bout du chemin : l’arbre de Bodhi. Entre les deux temples, une longue allée plus ou moins ombragée permet de relier à pied les deux sites. Des vaches sacrées paissent tranquillement dans l’herbe grasse. Des macaques colonisent les branches des arbres.

Au bout du chemin, voici donc l’arbre de Bodhi. C’est ici que bat le cœur d’Anuradhapura. Théâtre de cérémonies religieuses, il abrite les reliques du site datant du IIIe s. avant J.-C. au XIe siècle. Bon autant le dire tout de suite, la perspective de me griller de nouveau les pieds sur le sol brûlant me freine un peu.
Après m’être installé sur une chaise en attendant qu’Aurélie finisse son tour, je finis par céder à la tentation… Tant pis pour mes pieds ! L’arbre de Bodhi constitue le centre spirituel d’Anuradhapura. Il a poussé à partir d’un rameau provenant de Bodhgaya, en Inde, et serait le plus vieil arbre du monde, soigné par des gardes depuis plus de 2000 ans. Du coup, autour de l’arbre et du temple qui l’encadrent, une foule de dévots vient déposer là des offrandes.

Bon, pour la petite histoire, ce serait la sœur de Mahinda (qui introduisit les enseignements de Bouddha au Sri Lanka) qui aurait apporté dans ses valises le fameux rameau originel. En fait, il est vraiment difficile de se faire une idée de l’arbre en question, caché qu’il est par le temple qui l’enserre. Des drapeaux de prière sont accrochés à des fils tendus depuis le sommet de la structure. Effets de couleurs garantis ! Tout autour, les dévots prient et psalmodient des prières. Pas vraiment le temps d’écouter ce qu’ils ont à dire… Le sol brûle encore sous mes pieds !

Retour dans mes tongs. Ouf ! Il fait une chaleur à crever et j’ai faim et soif comme jamais. « Eh Aurélie, et si on allait manger un bout ? » Okayyy. On retraverse le chemin de Bodhi en sens inverse, petit coucou au passage aux pak-paks agglutinés devant l’entrée, on ignore nos vélos et on file de l’autre côté de la route où des baraques de marchands proposent souvenirs et boissons. Bon, pour le resto, on repassera, mais on se console avec des paquets de gâteaux et du coca. C’est toujours mieux que rien.

En selle ! On continue la visite. Direction le Dagoba de Thuparama situé au bord d’un bois. Si l’on en croit notre guide, il est le plus ancien des dagobas du pays, et probablement le plus ancien du monde : IIIe siècle avant J.-C. Et pour cause, il contiendrait la clavicule gauche du Bouddha. Difficile à croire qu’un tel monument existait à la même époque que nos ancêtres les Gaulois dans la boue et la poussière d’un pays à la culture sommaire. Bref… Pas de comparaison possible. Des piliers surmontés du « vadatage » (chambre des reliques) entourent la structure en quatre cercles concentriques. Au nombre de 176 à l’origine, il n’en reste plus que 41 encore debout.

Allez zou, encore cinq minutes de vélos à travers des étangs et des bois, et on pose les vélos devant l’entrée du Dagoba d’Abhayagiri. Son nom signifie « colline de protection » ou « colline dans peur ». Un bœuf doré contenant les reliques du Bouddha serait enterré au cœur du stupa…
Difficile de se faire une idée… Pour ça, il faudrait tout démolir, et pas sûr que ça plaise aux milliers de pèlerins qui viennent chaque année se recueillir ici. Des piliers de pierre se dressent encore à l’entrée du temple. Magique.

En fait, cet énorme dagoba était autrefois le centre cérémoniel d’un monastère de 5.000 moines. Haut de 100 m à l’origine, il était un des plus grandioses édifices de son époque, 100 ans environ av. J.-C. Construit en briques brunes, le dagoba atteint aujourd’hui 75 m de haut. À l’intérieur, une superbe frise colorée raconte l’histoire de sa construction. Un bouddha couché recueille les offrandes.

Petite balade à travers la forêt avant d’atteindre le dagoba de Lankarama, un « vadatage » du Ier siècle avant J.-C. Une rangée de piliers encercle encore le stupa et laisse à penser que des habitations se dressaient autour du site.

Allez zou, on reprend nos vélos et on s’enfonce un peu plus dans la jungle. On tombe sur deux gardiens du parc qui nous ouvrent le chemin du bassin des éléphants à bicyclette ! Les types sont si contents qu’ils nous emmènent jusqu’au bord de cet immense réservoir. Ils sont sympas, ces pak-paks !

En guise de piscine pour pachydermes, le bassin des éléphants était surtout un réservoir d’eau pour le monastère d’Abhayagiri qu’on a visité un peu plus tôt. N’empêche, avec ses 159 m de longueur, ses 53 m de largeur et ses 10 m de profondeur, il peut sans problème accueillir un troupeau entier ! Le plus incroyable, c’est que les canaux souterrains qui l’alimentent fonctionnent toujours sans problème.

Après un petit moment de détente auprès de cet endroit propice à la méditation, on s’enfonce un peu plus profond dans la jungle pour rejoindre la Pierre de Lune, située derrière le monastère. Ces vestiges sont ceux d’une ancienne école de moines du IXe siècle. Ici, la fraîcheur est de mise et c’est le bon moment pour se reposer un peu de la journée. Des vaches sacrées paissent tranquillement, des peecocks gambadent joyeusement, des singes sautent de branche en branche… « J’ai envie de dire, elle est pas belle, la vie, ma p’tite Aurélie ! »

Bon, il n’est pas loin de 18 heures, il est grand temps de rejoindre Udesh à notre point de rendez-vous, près du muséum. Pas question pour autant de manquer en chemin l’extraordinaire dagoba de Jetavanarama, qui, du haut de ses 70 m, domine toute la cité antique d’Anuradhapura. Édifié au IIIe siècle, il atteignait alors 120 m de haut et devait être certainement le 3e plus haut édifice du monde après les deux grandes pyramides égyptiennes ! Pour le construire, il fallut près de 90 millions de briques, soit assez de matériaux pour édifier un mur de 3 mètres de haut entre Londres et Édimbourg… Impressionnant.

Bon voilà, la journée s’achève. Udesh est à l’heure au rendez-vous et on enfourche une dernière fois nos vélos pour rendre nos engins de compétition… Épique encore une fois. Circulation à tout va et coups de klaxon. Un chien fou se met à courser Aurélie qui, du coup, donne de grands coups de pédale. Mdr ! Bon, après cette petite course, on n’est pas mécontent de remonter dans la voiture. Direction Sirigiya et le Choona Lodge. La famille est super sympa. Cool. Moins cool par contre, l’attention particulière portée par Udesh à Aurélie… Bref.

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