Pourquoi visiter les anciennes terrasses incas et les villages de Chivay et Yanque ?
Visiter les anciennes terrasses incas et les villages de Chivay et Yanque revêt une triple signification : historique, humaine et paysagère. Ces sites incarnent la pérennité d’un dialogue entre l’homme et la nature dans l’un des environnements les plus exigeants des Andes.
Les terrasses agricoles incas
Les terrasses agricoles incas ne sont pas de simples reliques archéologiques. Elles représentent un système agronomique sophistiqué, toujours fonctionnel après six siècles. Leur structure en escalier permet de cultiver à différentes altitudes, créant des microclimats qui protègent les cultures du gel et de l’érosion. Les observer, c’est comprendre comment une civilisation a dompté la verticalité andine pour en extraire sa subsistance, un savoir-faire que les paysans locaux perpétuent aujourd’hui encore avec des méthodes traditionnelles.
Les villages de Chivay et Yanque
Chivay et Yanque, villages ancrés dans la vallée du Colca, offrent un contraste entre tradition et modernité. Chivay, carrefour commercial animé, révèle la vie andine contemporaine à travers son marché coloré où les femmes en habits traditionnels négocient des produits locaux. Yanque, plus paisible, dévoile une architecture coloniale préservée et des rituels quotidiens comme la bénédiction du matin sur sa place principale. Leurs églises coloniales aux façades finement sculptées témoignent du syncrétisme religieux unique à la région.
Les sources thermales
Ces villages servent aussi de portes d’entrée vers des sources thermales naturelles comme La Calera, où se baigner dans une eau volcanique à 38°C devient un moment de symbiose avec l’environnement, face aux montagnes sacrées.
La rencontre avec les communautés
Enfin, la rencontre avec les communautés locales transforme la visite en expérience humaine. Leur résilience face à l’altitude, leur rapport au sacré incarné par les condors – messagers entre les mondes selon leurs croyances – et leur artisanat textile aux motifs symboliques, offrent un aperçu d’une culture andine vivante, non muséifiée.
Comment visiter les anciennes terrasses incas et les villages de Chivay et Yanque ?
Pour visiter les terrasses incas et les villages de Chivay et Yanque, l’excursion s’organise généralement depuis Arequipa sur deux jours, en raison des distances et de l’altitude.
Premier jour :
Départ tôt le matin d’Arequipa (vers 5h00) en van ou bus. Le trajet de 4 heures traverse la réserve nationale de Salinas y Aguada Blanca, avec arrêts photos pour observer les lamas et vigognes. Arrivée à Chivay vers 9h00, petit-déjeuner puis visite du marché artisanal et de ses ponts coloniaux. L’après-midi, direction les sources thermales de La Calera (3 km de Chivay) pour une baignade dans des bassins naturels à 38°C. Nuit à Chivay ou Yanque.
Deuxième jour :
Lever avant l’aube pour rejoindre le mirador de la Cruz del Cóndor (1h30 de route). Observation des condors entre 8h00 et 10h00. Sur le retour, arrêts à Yanque pour son église coloniale et ses danses traditionnelles matinales, puis aux points de vue des terrasses incas (ex: viewpoints de Tapay ou Achoma). Ces terrasses en escalier, encore cultivées, révèlent leur ingénierie agricole. Retour à Arequipa en fin d’après-midi.
Options :
Excursion guidée (recommandée) : 120-180 soles (30-45 €) pour 2 jours, incluant transport, guide, nuit et entrées aux sources.
Transport indépendant : Bus Arequipa-Chivay (20 soles), puis taxis collectifs pour les sites. Moins cher mais complexe.
Ajouter un trek : Descentes depuis Cabanaconde vers les oasis du canyon (3-4 jours).
Canyon de Colca, terrasses incas et mirador des volcans
Mercredi 4 mai. Après avoir pris un copieux petit-déjeuner à Cabanonde, on reprend la route de Chivay. En route, arrêt obligatoire par le promontoire le plus haut du canyon de Colca pour admirer l’étendue et la majesté des anciennes terrasses incas toujours cultivées. On a bien sous les yeux cette « vallée des merveilles » si joliment dénommée par l’écrivain Marrio Vargas Llosa.

Des milliers de terrasses agricoles s’étagent harmonieusement comme une mosaïque de verdure, jusque dans les sites les plus sauvages et les plus escarpés. Cet aménagement incroyable est le fruit du travail inlassable du génie des Indiens colluhuas – une civilisation de 1.000 ans antérieure à celle des Incas ! Ces derniers ont construit un système ingénieux de canalisation qui capte l’eau de la fonte des neiges pour irriguer les champs de maïs, de quinoa, de blé ou d’orge. Une prouesse qui donne le vertige à une telle altitude.








Sur la route de Chivay, impossible de ne pas s’arrêter cette fois dans un des quatorze villages de la vallée du Colca. On s’arrête donc à Maca, une petite bourgade créée par les Espagnols au XVIe siècle au centre de laquelle se dresse une jolie église coloniale à la façade blanche. L’intérieur est tout aussi charmant.










Sur le parvis de l’église, des Indiens aramayas attendent les touristes accompagnés de lamas et d’alpagas. Difficile de résister à une belle photo-souvenir.


La journée s’achève. Après une halte à Chivay où nous déjeunerons « local » (moins de 3 euros), avec l’incontournable soupe de quinoa, on reprend la route d’Arequipa.
En chemin, arrêt minute au col de Patapampa (4.910 m), au-dessus du Mont-Blanc, pour admirer la vue incomparable sur les volcans. Hélas, il se met à neiger, et il fait un froid de canard ! Petit coup d’œil rapide sur les amoncellements d’apus dédiés aux dieux de la montagne. De là, on aperçoit normalement les volcans Sabancaya (5.976 m) et Misti.
