Pourquoi visiter Monte Alban ?
Monte Albán est un voyage dans le temps essentiel pour comprendre la Mésoamérique. Son alliance d’histoire, d’architecture et de paysages en fait un incontournable, parfaitement complémentaire à Oaxaca.
Berceau des civilisations mésoaméricaines :
– Première ville de Mésoamérique : fondée vers 500 av. J.-C., Monte Albán fut la capitale zapotèque et l’une des premières cités organisées de la région, dominant les vallées de Oaxaca pendant plus de 1.500 ans.
– Multiplicité culturelle : occupée successivement par les Olmèques, Zapotèques et Mixtèques, elle témoigne de fusions architecturales et artistiques uniques, comme le trésor de la Tombe 7 (découvert en 1932), mêlant or, jade et turquoise.
Architecture et innovations uniques :
– Ingénierie pionnière : la colline fut aplanie artificiellement pour créer une vaste esplanade cérémonielle (300 x 200 m), entourée de temples, palais et un observatoire astronomique (Édifice J) en forme de flèche, aligné sur les astres.
– Symboles énigmatiques : Les “Danzantes” (sculptures de figures contorsionnées) représenteraient des captifs ou victimes sacrificielles, tandis que le Jeu de balle révèle des rituels mésoaméricains complexes.
Patrimoine mondial et panoramas :
– Vue à 360° : Perché à 1.940 m d’altitude, le site offre une vue imprenable sur les trois vallées de Oaxaca, stratégique pour le contrôle territorial antique.
– Classé à l’UNESCO depuis 1987, il préserve 80% de structures encore enfouies, promettant des découvertes futures.
Comment visiter Monte Alban ?
Accès depuis Oaxaca :
– Minibus touristiques : départs rue Mina (toutes les 30 min, 60 MXN aller-retour). Durée : 20 min .
– Bus local : ligne R37 (environ 8 MXN), mais arrêt à un km de l’entrée ; compléter en moto-taxi.
– Taxi : comptez 150–180 MXN l’aller simple.
– Réservez un transport avec temps suffisant sur place (2-3h minimum). Certains minibus imposent un retour prédéfini.
Infos pratiques :
– Horaires : ouvert de 9 heures à 15h30 tous les jours.
– Entrée : 90 MXN (gratuit pour les -13 ans).
– Guide francophone : rare, réservez à l’avance (environ 1.000 MXN pour un groupe, 1h30).
– Éviter la foule : les dimanches (entrée gratuite pour les Mexicains) et la haute saison (décembre à mars) sont bondés. Privilégiez l’ouverture à 9 heures.
Points clés à voir :
1. Plateforme Sud : vue panoramique.
2. Édifice J : observatoire aux murs gravés de glyphes.
3. Tombe 7 (réplique au musée du site).
4. Jeu de balle en forme de “L” unique.
– Compléter avec le musée de Oaxaca : au Centre culturel Santo Domingo, admirez le vrai trésor de la Tombe 7 (52 MXN).
Des Olmèques aux Zapotèques, le site mystérieux de Monte Alban, au Mexique
Lundi 2 février. Le site archéologique de Monte Alban se situe à la sortie de la ville d’Oaxaca, sur les hauts plateaux qui dominent la cité. Pour y accéder, le bus que nous empruntons enchaîne une longue série de virages tout en grimpant à flanc de colline. Vue impressionnante sur toute la vallée. Des Indiens montent et descendent du bus au gré de leurs destinations. Arrivé au sommet de la colline du Jaguar, à environ 2.000 mètres d’altitude, terminus, tout le monde descend !
L’entrée du site se trouve à cinquante mètres de là en escaladant la route. Une fois les tickets achetés, nous voici enfin sur le site, face aux premières tombes découvertes à l’est de l’ancienne cité zapotèque.

De là, on n’a que l’embarras du choix : soit commencer la visite par l’imposante plate-forme nord, soit rejoindre directement le cœur de l’ancienne cité apparue vers 500 av. J.-C., mais qui connut son apogée bien plus tard, entre 350 et 550 ap. J.-C, sous la domination de la civilisation zapotèque. Pas d’hésitation possible ! Allons-y pour le cœur de la cité antique qui fut pendant des années un grand centre politique, économique, culturel et spirituel, mais également un centre d’études astronomiques, cosmologiques et scientifiques.




Crée par les Olmèques (800 – 150 av. J.-C.), la cité se développa grâce aux échanges commerciaux (nacre, pyrite, jade, etc.). Bien organisée, tant socialement que religieusement, elle commença à imposer son joug aux localités voisines. Puis, à partir du IIe siècle de notre ère, le développement s’accélère.
La domination zapotèque (350 à 700) marque l’apogée de Monte Alban dont le prestige n’a d’égal que Tikal et Teotihuacan. Si les Zapotèques adoptent le jeu de pelote, les Mayas s’approprient leur calendrier et leur système d’écriture. Les pyramides, recouvertes de stuc peint en rouge, s’inspirent de celles de Teotihuacan.
La ville compte environ 25.000 habitants vers l’an 650. Cent ans plus tard, le déclin commence et Monte Alban perd son rôle de capitale. Sa fin demeure tout aussi mystérieuse que celle de Teotihuacan ou celles des Mayas. La cité est alors abandonnée, puis réinvestie vers 1.200 par les Mixtèques. Mais jamais elle n’atteindra la renommée et la splendeur qu’elle eut sous la domination zapotèque.

On accède donc au centre cérémoniel par l’incontournable jeu de pelote, l’un des cinq que comptait Monte Alban. Outre le jeu en lui-même, il servait surtout à célébrer les cycles de la vie et les saisons de l’année. Des disques solaires taillés dans la pierre ornaient les panneaux de la façade. Contrairement aux Mayas, pas d’anneaux suspendus sur les côtés de l’aire de jeu, mais une pierre ronde au centre du terrain.




Passé le jeu de pelote, on arrive au cœur du centre cérémoniel. Moins impressionnant que Teotihuacan, plus ramassé en tout cas, mais d’une beauté envoûtante avec les deux plateformes nord et sud placées aux deux extrémités et cette rangée de structures qui encadre une vaste esplanade d’environ 300 m de long sur 200 m de large. Bon, le mieux encore, c’est de vous la montrer avec cette photo prise depuis la plate-forme nord.




Et si on commençait la visite par le cœur de l’esplanade où se dresse ce qu’on appelle le « groupe central » avec ses structures G, H, I et J. Les trois premiers édifices formaient le principal lieu public de la cité.




C’est à l’intérieur de la première des structures qu’on a retrouvé le fameux masque de jade exposé au musée anthropologique de Mexico. Le dernier des bâtiments, le J donc, face à la plate-forme sud, servait d’observatoire astronomique. Sa pointe en éperon avait un rapport avec le soleil à son zénith.






Si on peut en faire rapidement le tour, il faut quand même faire attention à ne pas passer à côté des nombreux glyphes inscrits dans la pierre, dont certains ont conservé encore quelques couleurs. Pour info, les têtes renversées correspondent aux tribus et aux peuples soumis par les Zapotèques.




À gauche de l’esplanade, dans le prolongement du jeu de pelote, on accède au Palacio, où du moins à ce qu’il en reste. Édifié à l’époque classique, donc à l’apogée de l’ère zapotèque, il servait de résidence aux dignitaires du régime. Ses pièces donnent sur un patio central au centre duquel se dresse un autel. Ce palais était alors le seul bâtiment d’habitation de l’esplanade. On y accédait par un large escalier encore plus large que sa façade.












À gauche toute et direction la plateforme sud. La plus élevée du site, à laquelle on y accède par une succession de marches. C’est là qu’on se rend compte que c’est quand même assez haut !






À mi-chemin, il faut savoir s’arrêter et se retourner pour profiter à plein du spectacle de l’esplanade baignée par le soleil. Une grande harmonie se dégage du site, renforcée encore par ces petits nuages laiteux suspendus dans le ciel bleu. Absolument magnifique.






Du haut de ses 40 m, la plateforme permet d’avoir une vue unique sur tout le site. Tout cela vaut bien quelques photos-souvenirs et une petite halte au sommet du grand escalier. Et encore, ce n’est pas fini.
Sur le plateau central s’élève encore une autre pyramide d’une quinzaine de mètres de haut. On en fait le tour pour admirer la vue qu’elle offre sur toute la vallée d’Oaxaca. Des serpents à sonnette signalent leur présence. « Ok, on s’éloigne des broussailles et on fait attention où on met les pieds ! » L’intérieur de la plate-forme sud est encore inexploré et on ne sait guère ce que les entrailles de ce gigantesque monument renferment encore.






Au pied de l’édifice, à gauche, des stèles ornées de dessins et de glyphes ont été recyclées. Elles proviennent sans doute de l’édifice des Danzantes. Plus haut, on peut même en apercevoir quelques-unes insérées à même les marches de l’escalier central.

Pour la deuxième partie de la visite, on remonte l’esplanade centrale dans le sens inverse, en direction de la plateforme nord. Premier édifice sur la gauche : los Danzantes. Structure M. En hommage aux sculptures de danseurs retrouvées sur une vingtaine de dalles à l’intérieur du monument.










Dans un petit chemin d’accès menant à l’arrière de la structure M, voici les dalles sculptées. Une bonne vingtaine au total. Pour ce qui est des danseurs, on repassera. Elles représentent en fait des personnages datant de l’an 500 à 100 avant J.-C., sans doute des Olmèques, dont les visages peuvent être comparés aux célèbres têtes monumentales retrouvées au parc de Villahermosa ou encore exposées au musée de Jalapa.






Silhouettes masculines, nues, représentées dans des positions grotesques. Tout laisse à penser que ce sont là les prisonniers des Olmèques, chefs des cités voisines, destinés au sacrifice humain. Pas glop, pas glop… Leur nudité, signe d’infamie, et des symboles de castration et de sang collecté plaident en faveur de cette thèse.







Dans le prolongement, la structure n°IV ne présente pas grand intérêt si ce n’est la stèle, qui, sous les Zapotèques, servait de cadran solaire. L’ombre disparaissant au zénith du soleil marquait ainsi midi. Tout cela vaut quand même quelques photos-souvenirs et un petit moment de repos pris sur un banc à l’ombre d’un arbre au tronc tordu. La vie est belle quand même.








Enfin, on arrive à la plateforme nord. Monumentale. Escalier de 37 m de haut au pied duquel se dresse une stèle de style maya.










Au sommet, les vestiges de larges colonnes et d’un immense portique donnent un charme indéfinissable à cet endroit. Il se dégage de ce lieu une immense émotion, impression de sérénité et d’harmonie incroyable.










Perché au sommet de la colline, dominant toute la vallée d’Oaxaca, on se croirait presque entre ciel et terre. J’adore cet endroit, cette sensation d’éternité qui flotte parmi les nuages laiteux suspendus dans le ciel bleu.












Puis on se tourne vers l’esplanade. De là, on a une vue fantastique sur tout le site. Impressionnant. Puis en s’enfonçant toujours pus au nord, on va de petites pyramides en petites pyramides. Combien de trésors se trouvent-ils encore là sous tous ces monuments encore inexplorés ?
















Creusé au centre de la plate-forme nord, le patio Hundido est encadré d’édifices, jadis surmontés de temples. Au centre du patio, se dresse encore un espace sacrificiel. C’est l’occasion pour de jouer les victimes ! Quelle beauté encore que ce site.




















Mort de fatigue… et de soif ! Encore une fois, avec une seule bouteille pour deux, on a prévu un peu juste… C’est peu dire. Bref, on achève la visite de Monte Alban par les structures secondaires se dressant plus au nord. Inexplorées bien sûr. C’est dingue. À l’extrémité du site, on a quand même retrouvé la tombe 104 (hélas inaccessible au public) ornée de fresques représentant des prêtres emplumés.







Et bien voilà, c’est terminé pour la visite. Grandiose. Dieu me préserve d’oublier un jour une telle merveille. Bref. Il est grand temps d’aller manger un bout au restaurant du site. On meurt de faim et de soif. Et quel panorama depuis la terrasse !

Bon, encore un petit effort. Pas question de quitter les lieux sans jeter un coup d’œil au musée de Monte Alban. Bonne pioche. Le site n’est pas très grand, mais sa taille humaine permet de se faire une bonne idée de la vie au temps des Zapotèques. Énormes monolithes sculptés et grandes stèles. Céramiques, masques, bijoux, pierres, coquillages… On retrouve une partie des objets recueillis dans les tombes.











Bien, cette fois-ci, il est grand temps de redescendre la colline sacrée. Nouvelles séries de virages, puis on retrouve les faubourgs d’Oaxaca.