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Excursion au lago Atitlan, de San Juan à Santiago

Pourquoi faire l’excursion autour du lac Atitlán ?

Admirer la beauté du lac

Une excursion à la journée autour du lac Atitlán permet de saisir l’essence de cette région en condensant ses paysages, sa culture maye et ses ambiances variées en un seul itinéraire. Le lac, entouré de trois volcans majestueux et d’une douzaine de villages aux identités distinctes, offre une diversité difficile à appréhender sans une navigation entre ses rives.

Découvrir les villages autour du lac

La journée débute généralement par un bateau depuis Panajachel, reliant plusieurs villages emblématiques. Chaque escale révèle une facette différente : San Juan La Laguna séduit par ses coopératives d’artistes et ses fresques murales, Santiago Atitlán dévoile le culte syncrétique de Maximón, et San Pedro La Laguna combine vie nocturne voyageuse et traditions locales. Ces arrêts permettent d’acheter des textiles tissés à la main, de déguster un café cultivé sur les pentes volcaniques ou de observer des techniques de teinture naturelle.

Profiter de la navigation

La navigation elle-même constitue l’un des points forts, offrant des perspectives changeantes sur les volcans depuis le plan d’eau. Les arrêts photographiques devant les cônes parfaits du Tolimán et de l’Atitlán ponctuent la traversée.

Comment faire l’excursion autour du lac Atitlán ?

Pour réaliser l’excursion autour du lac Atitlán, le départ s’effectue depuis les embarcadères de Panajachel, où des bateaux collectifs proposent des tours standardisés ou des services privés.

Organisation pratique :

Les bateaux publics commencent à circuler vers 8h30-9h00. Un circuit typique dure 6 à 8 heures et inclut généralement 3 à 4 villages. Les destinations principales sont San Pedro La Laguna, Santiago Atitlán, San Juan La Laguna et parfois San Marcos La Laguna. Le prix d’un bateau public partagé est de 100 à 150 quetzals (10-15 €) par personne pour un circuit de base. Un bateau privé pour un groupe coûte 400 à 600 quetzals (40-60 €) pour la demi-journée.

Déroulement :

Le bateau vous dépose à chaque village pour une durée déterminée (45 minutes à 1h30). À San Juan, on visite des ateliers de tissage et de peinture. À Santiago, un guide local fait découvrir le sanctuaire de Maximón. À San Pedro, on peut observer la vie locale autour du marché.

Conseils :

  • Départ recommandé à 9h00 pour éviter les foules de l’après-midi.

  • Prévoir des liquidités en quetzals pour les entrées, les pourboires et l’artisanat.

Les bateaux retournent à Panajachel jusqu’à 17h00-18h00. 

Excursion au lago Atitlán, de San Juan à Santiago

Mercredi 1er février. Au bout d’une petite demi-heure de navigation sur le lago Atitlán , nous voici arrivés au large du village de San Juan. Le village semble comme surgir des eaux. Sa côte escarpée est de toute beauté. Les eaux du lac sont ici d’un bleu profond.

Sur le rivage, la silhouette des bateaux de pêche se dispute à celle des bateaux de touristes, moins nombreux ici que dans les autres villages. Des filets de pêche traînent encore sur le rivage. Un tronc émerge des eaux du lac permettant à quelques embarcations de s’amarrer.

Visages indiens, scènes de la vie quotidienne des Mayas, clichés, scènes oniriques, images maternelles, scènes champêtres… San Juan décline les thèmes du monde maya sur tous les murs du village. Encore à l’écart des touristes et grignoté peu à peu par la montée des eaux, San Juan offre un séjour authentique dans le monde maya où l’art prend une part très importante.

Il faut pousser la porte des nombreux ateliers de peinture pour comprendre l’attachement des populations locales à l’art pictural. Le mélange des traditions ancestrales et de la modernité est saisissant.

Ici, pas de tags ou de graffitis… Les Mayas aiment l’art et le respectent. Les fresques urbaines (rurales ?) de San Juan sont parmi les plus belles que j’ai vues.

Passé les petites boutiques artisanales, petite grimpette jusqu’à l’église du village. C’est la fin de la messe. Les fidèles sortent en famille.

Depuis la place de l’église, jolie vue sur les trois volcans alentour.

Un peu plus loin, Maria, notre jeune guide, nous emmène visiter un atelier de tissage maya. Un art de vivre, et une tradition dans la culture maya. La plupart d’entre eux vivent de ça.

Ici, tout se fait à la main. Les métiers à tisser sont rudimentaires, mais la palette des couleurs est éblouissante. Le tout avec des pigments naturels. Chapeau !

Ici, on est loin de la production industrielle… Quel talent !

À peine sorti de l’atelier de tissage de San Juan que l’une des ouvrières revient vers nous au triple galop… Avec mon sac photo ! Sans oublier mon passeport, l’argent, la carte bleue et tous mes papiers… la totale ! Ouf ! Le pire, c’est que je ne m’en étais même pas aperçu. Ok, petit soupir de soulagement et j’oublie ma mésaventure en shootant quelques clichés de la population maya. Un hombre tout d’abord avec sa petite fille.

Plus loin, c’est une mama qui vend ses jus de mangue et ses oranges pressées.

Retour au port. La jetée en bois s’élance au milieu des eaux turquoise du lago Atitlán. Je ne m’en lasse pas.

Retour sur le bateau. La vue sur les trois volcans dressés autour du lac est sublime.

Deuxième halte dans mon tour du lac Atitlán : le village de San Pedro. Autant le dire tout de suite : beaucoup plus touristique que le précédent. On est loin ici de la douceur de vivre de San Juan. Dès le débarcadère, les premiers cafés apparaissent sur le front de mer. Les enseignes des hôtels fleurissent un peu partout. Ok, j’ai compris. Les riches Guatémaltèques ont flairé la bonne affaire, à moins que ce ne soit nos bobos occidentaux qui ont décidé de poser leurs valises de ce côté-ci du monde. À voir.

Une fois à terre, toujours la même impression. La mondialisation rattrape le monde perdu. Dommage. Succession de boutiques et de bar-lounges pour gringos dans la rue principale. Des tuk-tuks klaxonnent à tue-tête pour essayer d’attraper le gringo.

Au milieu du bruit et de la fureur, un ange passe. Ou plutôt une nonne. Contraste du silence.

Seul point commun de San Pedro avec San Juan, la volonté farouche de ses habitants de montrer leur singularité. Ici, les luttes sociales s’affichent sur les murs. Succession de couleurs et de slogans pour lutter contre l’oppression.

Et quand il ne s’agit pas de luttes, il s’agit de faire la promotion du café de la région de l’Atitlan. Et pour cause, le village est cerné de plantations de café ! De chaque cour se dégage une bonne odeur de café… Je l’aime bien finalement ce village !

Un peu plus loin, c’est la fierté d’appartenir à la civilisation maya qui s’affiche.

Trop de monde toutefois à mon goût. En jetant un coup d’œil sur mon Routard, je vois qu’on a la possibilité de monter jusqu’au Mirador qui domine les hauteurs de la ville. Je décide de tracer droit devant. En chemin, impossible de ne pas être attiré par l’animation qui règne au marché local. Chouette, les touristes ont disparu !

Ici, on est loin des standards des productions industrialisées. Les fruits ont l’aspect de fruits, chacun possède sa forme propre, et croquer dans une mangue fraîche demeure un vrai délice.

Je profite de ce moment pour faire quelques clichés de vendeurs et de paysans descendus au village pour vendre leur production du jour. Ici, les femmes mayas sont plus belles que partout ailleurs.

J’aime ces gens simples et droits, et je n’hésite pas à leur montrer les photos que je fais d’eux. C’est bien la moindre des choses que je puisse faire pour les remercier.

La grimpette de la rue principale de San Pedro me paraît interminable… Trop longue en tout cas à faire à pied si je veux être dans les temps pour le rendez-vous fixé par Maria, notre guide, au pied de l’embarcadère. Après le marché donc, je hèle un tuk-tuk, et en avant la musique ! Direction El Mirador. Le point le plus haut de l’île qui permet d’avoir une vue globale sur l’ensemble de ce petit morceau de terre planté au milieu des eaux bleues du lago Atitlán.

Dans la montée, le tuk-tuk peine un peu, mais bon, c’est toujours plus facile de grimper avec lui que sans lui. Le temps de s’extraire des ruelles étroites du village et me voici au sommet de la colline. Bienvenue à El Mirador !

El Mirador. Un nom ronflant qui cache derrière lui une petite bicoque faite de bric et de broc flanquée d’un escalier étroit qui mène à une terrasse. C’est d’ici qu’on a la plus belle vue sur l’île et les eaux du lago Atitlán.

Depuis la terrasse, on distingue aussitôt toutes les plantations de café qui poussent le long des flancs de la montagne. Au fond, se détachent les petites maisons de San Pedro. Enfin, on distingue les silhouettes des trois volcans qui cernent le lac sacré des Mayas.

Après ce bon bol d’air d’oxygène, j’attrape de nouveau un tuk-tuk pour redescendre au village. Il faut s’accrocher fort aux courroies pour ne pas dégringoler en marche !

Bon, du coup, j’ai un petit quart d’heure devant moi pour prendre une petite bière et un banana split au café de l’embarcadère. C’est dingue comme je me sens bien de ce côté-ci du monde !

Retour sur les eaux du lago Atitlán. La magie n’en finit pas d’opérer. Ce site est grandiose. Je lui trouve un côté encore plus mystique que le lac Titicaca en Bolivie. C’est dire ! Sur le bateau, je sympathise avec Maria. Dans quelques mois, elle quittera les rives du lago pour rejoindre la grisaille d’Amsterdam. Un autre monde. Loin des rites et des traditions mayas. Ah l’amour !

Allez cette fois-ci, direction la dernière île du lac : Santiago Atitlán, coincé entre les volcans Toliman et Atitlán. À tomber par terre !

À l’ombre des volcans Atitlan et Toliman, voici Santiago Atitlán. Sans doute la plus fréquentée des cités qui bordent le lago après Panajachel. Une courte navigation permet d’accéder au village.

L’arrivée au port de Santiago est mémorable. La silhouette du volcan Atitlán domine les eaux de la baie. Des fumerolles s’échappent de son dôme. Quel dommage de ne pas avoir prévu plus de temps pour rester autour du lac. Il y a tellement de choses à faire ici. Escalader les volcans par exemple.

Cette étrange coiffe n’est en fait rien d’autre qu’un long ruban de tissu rouge ou orange enroulé autour de la tête de la vieille indienne. Le toyocal forme comme une belle galette. Selon qu’il est porté d’une manière ou d’une autre, il indique la femme qui le porte est célibataire ou mariée.

Hélas, il ne reste que peu de femmes indiennes qui portent encore le toyocal. Pour cela, il faut aller dans les coins les plus reculés du lago Atitlán.

Je remercie la dame au toyocal pour m’avoir permis de shooter quelques clichés d’elle et je prends la pose en sa compagnie. Un très beau souvenir. Très émouvant.

Sur le parvis de la iglesia, Maria prend un peu de temps pour nous raconter l’histoire des martyrs des Mayas chichés, victimes de la junte militaire qui régna pendant plus d’une décennie sur le Guatemala. L’un d’eux était un prêtre d’origine française qui prit fait et cause pour la population indienne et qui le paya de sa vie. Il est aujourd’hui vénéré comme un saint par la population.

Petit tour dans l’église donc pour jeter un coup d’œil sur la chapelle qui abrite les reliques du saint local. En entrant dans l’église, impossible de ne pas remarquer comment tous les saints sont habillés de costumes indiens. Ici, on pratique toujours le culte ésotérico-magico-chamanico-religieux de Maximon, une idole vénérée par les Indiens.

En sortant, magnifique rencontre avec une jeune indienne qui accepte que je la prenne en photo.

Sur le chemin du retour, nos pas nous mènent à travers les allées du mercado, sans doute le plus coloré du Guatemala avec celui de Chichi. Il est vrai que Santiago fut autrefois la capitale du royaume Tzutuhil, à l’époque précolombienne. Elle reste la ville la plus importante de ce groupe ethnique. Tout n’est qu’un immense festival de couleurs ici ! De tout temps, Santiato fut un centre d’artisanat actif réputé pour ses huipiles tissés à la main et ornés d’oiseaux stylisés. Bref, une magnifique harmonie des couleurs. Sans conteste, mon village préféré autour du lago Atitlán.

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