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Les musées du Vatican, un État dans l’État !

Pourquoi visiter les musées du Vatican ?

Visiter les musées du Vatican revient à parcourir cinq siècles de mécénat pontifical à travers l’une des plus vastes collections d’art occidental, où chaque salle raconte à la fois l’évolution esthétique et les enjeux théologiques du catholicisme. Fondés par le pape Jules II au début du XVIe siècle autour de la seule sculpture du Laocoon exhumée en 1506, ces musées ont accumulé 7 kilomètres de galeries abritant des chefs-d’œuvre qui dialoguent entre les époques.

Un parcours chronologique unique

La visite offre un parcours chronologique unique, des antiquités égyptiennes du Musée Grégorien aux avant-gardes du XXe siècle dans la Collection d’Art Religieux Moderne, en passant par les chefs-d’œuvre de la Renaissance dans les Stanze de Raphaël. La chapelle Sixtine, terminus obligé, synthétise à elle seule le passage du Moyen Âge gothique à l’humanisme renaissant à travers les fresques de Michel-Ange, Perugino et Botticelli.

Une des plus belles collections du monde

Ces collections illustrent comment l’Église catholique a instrumentalisé l’art pour affirmer son autorité, des cartes géographiques de la Galerie des Tapisseries délimitant son influence aux sculptures antiques réinterprétées dans le cadre chrétien. Le double escalier de Bramante et la rampe hélicoïdale de Momo montrent que l’architecture elle-même fut mise au service de la scénographie du pouvoir.

Un défi touristique

Au-delà des œuvres, l’institution incarne des débats contemporains sur la conservation du patrimoine et l’équilibre entre vocation spirituelle et gestion touristique – avec ses 6 millions de visiteurs annuels qui en font le musée le plus fréquenté au monde après le Louvre.

Au cœur du pouvoir pontifical

La visite devient ainsi une plongée dans la fabrique du regard occidental, où chaque corridor révèle comment s’est construite notre conception de la beauté, du classicisme à la modernité, à travers le filtre particulier du collectionnisme pontifical.

Comment visiter les musées du Vatican ?

Réservation en ligne obligatoire :

La visite des musées du Vatican nécessite une réservation en ligne obligatoire sur le site officiel museivaticani.va, le billet standard coûtant 21 euros avec un supplément de 5 euros pour les réservations anticipées. L’entrée est gratuite chaque dernier dimanche du mois, mais la foule y est alors considérable. Les horaires d’ouverture vont de 8h30 à 18h30 du lundi au samedi, avec une dernière entrée à 16h30.

Comment y accéder ?

L’accès s’effectue principalement par la station de métro Ottaviano sur la ligne A, à environ huit minutes de marche de l’entrée située sur le viale Vaticano. Les bus 49 et 32 s’arrêtent directement devant l’entrée des musées, tandis que le bus 64 depuis la gare Termini dépose à proximité.

Durée de la visite :

La visite demande au minimum trois heures pour parcourir les sept kilomètres de galeries menant à la chapelle Sixtine. Parmi les sections essentielles se trouvent la galerie des Cartes géographiques, les chambres de Raphaël et la collection d’art classique du musée Pio-Clementino. Les audioguides en français sont disponibles pour 8 euros à la location.

Informations pratiques :

Il est conseillé de choisir les créneaux horaires de 13h à 15h, moins fréquentés que les matinées, et d’éviter les weekends ainsi que les périodes précédant les fêtes catholiques. La tenue vestimentaire doit couvrir épaules et genoux, conformément au code vestimentaire du Vatican. Les photographies sans flash sont autorisées partout sauf dans la chapelle Sixtine où elles sont strictement interdites.

Les musées du Vatican, un État dans l’État !

Vendredi 19 août. Les musées du Vatican ? Un État dans l’État ! Le site est carrément immense. Du coup, il va falloir faire des choix. Pour voir la chapelle Sixtine en paix, autant dire que c’est râpé. Pour ça, il faut se lever tôt et faire la queue une heure avant l’ouverture. Allez en route, ma petite Mimi ! On file droit à travers les salles du musée Pio Clementino et on monte directement au 2e étage. Wouah ! Vise-moi un peu ces plafonds !

Au 2e étage, on traverse la galerie des Candélabres, puis la galerie des Tapisseries. Là, impossible de ne pas s’arrêter un instant devant les sublimes tapisseries exposées dont la fabuleuse Résurrection du Christ, longue de 9 mètres, chef-d’œuvre de l’illusion d’optique où le Christ suit des yeux les spectateurs tandis que le couvercle de son sarcophage se place invariablement dans la bonne perspective !

Tout près, d’autres tapisseries, toutes plus sublimes que les autres attirent invariablement la vue… Et dire qu’on ne voit là qu’un simple échantillon du fonds du Vatican, riche de 3.000 tapisseries flamandes, françaises et italiennes !

Enfin nous voici devant l’exceptionnelle galerie des Cartes géographiques. Une tuerie ! Contraste inouï entre le plafond doré et constellé de stucs datant du XVIe siècle et les cartes éblouissantes, peintes à la main en 1580 à la demande du pape Grégoire XIII, afin d’affirmer son pouvoir temporel. Ces 40 cartes sont d’une beauté exceptionnelle et représentent toutes les régions d’Italie et les possessions de l’Église. Tout simplement merveilleux.

Le musée du Vatican permet de visiter les appartements des anciens papes, dont le célèbre Alexandre VI Borgia, d’origine espagnole qui régna de 1492 à 1503. La visite permet surtout de découvrir les exceptionnelles chambres de Raphaël, commandées par Jules II qui refusa d’habiter les appartements de Borgia. Les fresques furent réalisées de 1508 à 1524, puis, à sa mort, furent reprises par ses élèves.
On commence donc la visite par la chapelle Niccoline, située dans la partie la plus ancienne du palais pontifical (XIIIe siècle). Là, on peut y découvrir les fresques de Fra Angelico, alors au sommet de son art, dont les célèbres Vies et martyres de saint Etienne et de saint Laurent, réalisées entre 1447 et 1451.

Après quoi, on passe dans la salle de Constantin, la plus grande de toutes, réservée aux cérémonies et aux réceptions des ambassadeurs. Il s’agit de la 4e salle en fait, réalisée en grande partie par les élèves de Raphaël. On peut y admirer des œuvres célébrant le triomphe du christianisme sur le paganisme, l’empereur Constantin converti au Christ repoussant ses ennemis.

Chambre suivante : la salle d’Héliodore, deuxième de la série. Raphaël y travailla de 1511 à 1514. Incontournable ! La Libération de saint Pierre est sans doute le premier clair-obscur de peinture italienne. Le saint, sous les traits de Jules II, est emporté hors du cachot par un ange aux ailes bleutées. Sur le côté : Héliodore chassé du temple et Léon le grand à la rencontre d’Attila. Au plafond, des scènes bibliques dont l’extraordinaire Sacrifice d’Abraham.

On poursuit la visite avec la chambre de la Signature. Raphaël commença les travaux dès 1509 afin d’aménager le cabinet de travail et la bibliothèque de Jules II. Quasiment tout est de lui, cette fois. À gauche, L’École d’Athènes capte tous les regards. Raphaël y a rassemblé tous les grands penseurs de l’histoire, de Socrate à Aristote en passant par Pythagore ou Epicure, tous incarnés par les amis du peintre : Léonard de Vinci, Michel-Ange ou Bramante… Quant à l’homme au béret noir, c’est Raphaël lui-même.

La dernière salle peinte par Raphaël est la chambre de l’Incendie du Borgo, peinte de 1514 à 1517. C’est dans cette salle que se réunissait le tribunal du Saint-Siège. Après Jules II, Léon X transforma la chambre en salle à manger. À côté de l’Incendie, on peut aussi admirer la Bataille d’Ostie, référence à la campagne de Léon IV contre les Sarrasins. Enfin, le Sermon de Léon III renvoie au concile du Latran de 1516 qui établissait que le pape n’avait de compte à rendre qu’à Dieu.

Enfin nous voici dans la chapelle Sixtine, au cœur du Vatican. Autant le dire tout de suite, c’est la grande foule. On se croirait en plein rush de la veille de Noël dans le rayon jouet d’un grand supermarché ! Ça joue des coudes, ça crie, ça hurle, des flashes crépitent de partout à la fois tandis que les quelques carabiniers présents s’échinent à interdire aux touristes le droit de prendre des photographies. Peine perdue. La chapelle Sixtine croule sous les lumières des flashes.
Cette chapelle médiévale a été remaniée de 1475 à 1483 à la demande du pape Sixte IV. Pas de chichi : 40 m de long ; 13 m de large pour 20 m de haut. Un cube magique inspiré du temple de Salomon.
Laissons le meilleur pour la fin et commençons la visite par les murs latéraux qui retracent les vies de Moïse et du Christ. À l’ombre du Jugement dernier de Michel-Ange, ces œuvres rassemblent un casting époustouflant d’artistes, tous placés sous la direction du Perugin.
À partir du Jugement dernier donc, on trouve Le Voyage de Moïse vers l’Égypte du Perugin, la Jeunesse de Moïse par Boticelli, le Passage de la mer Rouge et la Remise des tables de la Loi par Rosselli, la Punition des rebelles par Boticelli, les Derniers jours de Moïse par Signorelli.
À droite du Jugement dernier, le Baptême du Christ du Perugin, la Vocation des apôtres de Pierre et André de Ghuirlandaio, le Sermon de la montagne de Piero de Cosimo, le Christ remettant les clés à saint Pierre du Perugin et la Cène de Rosselli.

À présent, levons le nez en l’air. Voûte à se tordre le cou. 849 jours de travail d’un Michel-Ange touché par la grâce divine. Réalisée entre 1508 et 1511. Michel-Ange travailla seul du haut de ses 20 m d’échafaudage, quasiment secrètement et dans une demi-pénombre, le niveau des fenêtres étant inférieur à celui de sa plate-forme de travail. Raphaël qui peignait à côté ses fameuses chambres en fut influencé pour tout le reste de son œuvre !
Incroyables scènes de la Genèse : la Création du soleil et de la lune, la Création de l’homme, le Pécher originel, le Déluge. Images qui depuis ont fait le tour du monde et ne cessent d’illustrer tous les livres d’histoire de l’art.

Enfin, on termine par le plus exceptionnel, l’unique Jugement dernier réalisé par Michel-Ange entre 1533 et 1534, en 450 jours, et à l’âge de 60 ans… À 25 ans d’intervalle, Michel-Ange aura repeint la voûte de la chapelle Sixtine et réalisé le Jugement dernier.
Le peintre est alors à son summum. Tourbillon de formes humaines, de destins broyés, d’âmes torturées. Un chef-d’œuvre inestimable d’une beauté sidérante. On en reste bouche bée et on finit même par s’asseoir sur le bas-côté, à lever la tête indéfiniment et à oublier les milliers de touristes qui nous entourent.

Presque 15 heures. Faim de loup. Arrêt obligatoire pour se restaurer un peu à la terrasse du 2e étage. En passant, on file à travers les galeries Urbain VIII et Alexandrine. Petit musée chrétien garni d’objets religieux. Papyrus et maquettes antiques. Une fois encore, les plafonds des galeries sont d’une beauté inouïe.

Pour accéder à la pinacothèque, il faut redescendre les escaliers et suivre les indications via la galerie Clémentine. La pinacothèque rassemble une des plus riches collections de peintures d’Italie, surtout pour la qualité de ses œuvres de la Renaissance. Autant dire un bijou.
Tous les plus grands peintres sont une fois encore réunis à travers les quinze salles d’exposition : le Triptyque de Giotto, la Vierge à la ceinture de Gozolli, les Episodes de la vie de saint Nicola Di Bari de Fran Angelico, Pieta de Cranach le Vieux, Vierge à l’enfant de Carlo, Déposition de Sparano, la Madone de Foligno, le Couronnement de la Vierge Marie et la Transfiguration de Raphaël, la Cène de Vinci, le portrait du Doge du Titien, la Vision de sainte Hélène de Véronèse, la Résurrection de Lazare de Muziano, la Déposition de croix du Caravage… À couper le souffle !

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