Mes incontournables en Sicile

Mettons le cap tout au sud de l’Europe et de la botte italienne : bienvenue en Sicile. Nos premiers pas à Palerme nous mènent près de la chiesa della Martorana et de la Piazza Pretoria. L’architecture arabo-normande nous saute aux yeux. Puis direction le Quattro Canti. Le cœur palpitant de Palerme, avec klaxons, cris et triporteurs à la clé. Enfin voici la Piazza Marina avec ses façades baroques et son flot de voitures. Puis le Giardino Garibaldi, jardin typique de Palerme. Ficus géants et racines gigantesques. Vous voici enfin arrivé dans la capitale sicilienne.

Après le Quattro Canti, il est grand temps de rejoindre la cathédrale de Palerme. Direction Via Vittorio Emanuele. En chemin, attardez-vous Piazza Bologni. Du haut de son piédestal, Carlo V en sandales et toge romaines vous salue. La façade rose de la cathédrale de Palerme tranche avec le bleu du ciel. XIIe siècle. Mélange d’arabe et de normand. Un monument qui rappelle que la Sicile fut longtemps dominée par les Arabes. L’édifice est construit sur une ancienne basilique byzantine devenue mosquée. En sortant, ne manquez pas les jardins de la Villa Bonano et ses allées bordées de palmiers.

L’exploration de l’île de Sye se poursuit d’abord par les paysages lacustres autour de Staffin. Côtes basses, de l’herbe rase, des moutons, des îles au dos voûté, de minuscules lochs à l’intérieur des terres, un rivage escarpé traversé de baies, d’anses et de plages de rochers gris. Puis direction Kilt Rock avec ses falaises pouvant atteindre les 60 mètres de hauteur. Depuis leur sommet, on peut voir les vagues se briser contre les rochers. Enfin prenez la direction de la baie de Portree et Old Man of Storr. Les hautes falaises laissent la place à des falaises plus modestes à la pente adoucie et recouvertes d’une belle verdure qui tranche avec le bleu des eaux du détroit de Raasay.

Après une bonne petite nuit passée à Portree, dîtes au revoir à l’île de Skye et prenez la direction de Glasgow. La route est une fois encore parsemée de lochs et de montagnes dont les flancs sont traversés par les rayons du soleil. Tout simplement splendide. Les Highlands sont bien à la hauteur de leur légende : un vrai régal pour les yeux !

Que l’air est doux, les soirs d’été sur le port de Palerme. La façade de la Chiesa Santa Maria della Pieta baigne dans une belle lumière blonde. Voici le temps venu pour aller déguster une bonne pizza et goûter aux glaces italiennes. Mais avant ça, il ne faudra pas manquer de faire un petit tour le long des quais du port où les embarcations mouillent tranquillement sous la brise du vent d’été. Des voiles claquent et des poulies tintent contre les vergues. Des passants regardent le spectacle fasciné. Le soleil rasant du crépuscule embrase le tableau.

Le palais des Normands et la chapelle Palatine. À lui tout seul, le palais est un raccourci de l’histoire de la Sicile : domination carthaginoise, puis conquête romaine, domination byzantine pendant trois siècles après la chute de l’empire romain, deux cents ans d’occupation arabe, la reconquête normande vers la fin de l’an mille, puis deux cents ans plus tard, la domination espagnole. La chapelle Palatine est sans doute la plus belle du monde avec la chapelle Sixtine. Enclave protégée au cœur du palais, elle a traversé les siècles sans subir de transformations. L’intérieur est tapissé d’impressionnantes mosaïques byzantines sur fond or.

Demi-tour toute ! On retourne sur nos pas et nous remontons au nord de l’île de Skye pour aller admirer un des châteaux emblématiques de l’Ecosse : Dunvegan Castle. Bâti au bord du Loch Dunvegan, le château est la résidence du clan MacLeod depuis le XIIIe siècle (le même que dans Highlanders !). Cette bâtisse médiévale surmontée de remparts, de tourelles et de murailles crénelées, le tout posé au bord du loch vaut à elle seule le détour. Ne manquez pas le Fairy Flag, sensé avoir été offert par une fée au chef du clan MacLeod. Ce morceau d’étendard daterait du VIIe s ap. J.-C.  et reste le porte-bonheur du clan.

Faite de briques, d’acier et de suie, la capitale écossaise fait un peu pâle figure par rapport à la belle Édimbourg. La faute sans doute à son passé industriel, hérité de la découverte du charbon et du fer dans la région. La ville prospéra au XIXe siècle, se couvrit de grands édifices publics, de belles demeures et de jardins anglais et de quartiers ouvriers misérables où s’entassaient immigrés irlandais et petits paysans des Highlands. Par contre, ne manquez surtout pas la magnifique collection Burell qui abrite une prestigieuse collection de peinture, de meubles et d’objets d’art. Des antiquités grecques et égyptiennes, des armes, des vitraux, des meubles, mais surtout une riche collection Renaissance et de peintres plus contemporains.

Chiesa Santa Maria Caterina Vergine e Martire et Chiesa del Gesù. À mi-chemin entre le baroque et le roccoco, la première fut édifiée entre 1566 et 1596. Ancien couvent dominicain, il fut longtemps le refuge des femmes de petite vertu. À ne pas manquer l’étonnant bas-relief réalisé par Ragusa : Jonas sauvé des eaux par une baleine. Ne pas manquer non plus la Chiesa del Gesù, une des plus belles églises de Palerme et de toute l’Italie. Les chapelles abritent deux chefs-d’œuvre de Novelli : Saint Paul ermite, et Saint Philippe d’Agire.

La journée n’est pas encore terminée. Faites un tour du côté de la Piazza Marina, assoupie de soleil. Le palazzo Mirto et sa tour renaissance. Palais du XVIIIe siècle et ancienne résidence des princes Lanza-Filangeri, une des plus grandes familles aristocratiques siciliennes. À deux pas de là, admirez le palazzo Chiamonte (XIVe siècle). Un palais normand en plein milieu de la ville qui abrita au XVIe siècle le Tribunal de l’Inquisition, ses prisons et ses chambres de torture. Plus loin se dresse la Chiesa di Santa Maria della Pietà (1678). Sublime. Enfin, terminez votre soirée le long du Foro Umberto 1er et profitez de la mer.

A deux pas de Dunvegan Castle, arrêt obligatoire au point de vue de Neist Point. C’est tout simplement l’un des plus beaux panoramas de l’île. Pour profiter de la vue, il faut grimper au sommet de l’éperon rocheux qui domine la l’océan. En une trentaine de minutes de marche, on accède alors au point de vue qui domine les bras de mer et les îlots alentour qui surgissent des flots. Le chemin de randonnée serpente à travers la bruyère, puis longe les falaises abruptes, où, en contrebas, les vagues viennent frapper les rochers, tandis que l’eau s’éclaircit, transparente, laissant deviner les récifs qui entourent le promontoire.

Dernière étape de ce voyage en Écosse, voici le château de Drumlanrig, coincé entre les régions de Dumfries et de Galloway. Moins prisée par les touristes qui montent directement vers les Highlands, cette région offre pourtant elle aussi de nombreux attraits : la mer bien sûr, ses côtes escarpées et sa lande de bruyère, mais aussi ses châteaux, tout aussi nombreux qu’au nord de l’Écosse. Aux constructions massives et rudes, l’architecte de ce palais en pierre rose a préféré la délicatesse de la Renaissance. Édifié vers 1680 pour le premier duc de Queensberry, ce château est un compromis habile entre l’architecture régionale traditionnelle et le style Renaissance.

Après la Chiesa del Gesu, direction la vieille ville. Les rues s’enchaînent. Via Ponticello. Façades roses et baroques. Rues étroites. Le décor change. Balcons délabrés et façades fissurées. Plus loin, la vieille ville s’enfonce dans l’obscurité des rues étroites. Les balcons se rétrécissent encore. Des fleurs jaillissent des façades. Des icônes de saints aussi. Vous voilà arrivé au Quatro Canti. L’art du baroque sicilien. Construite vers 1610, la place est un carrefour réalisé par Giulio Lasso. Cirque de forme octogonale. 

Vous voici enfin sur l’île de Skye. Oui, tout là-haut, au nord-ouest de l’Ecosse. Au pays des hommes forts. Ici, les paysages de landes et de monts pelés des Highlands cèdent la place aux vues tourmentées et sauvages de cette île parsemée de falaises abruptes et cernées de minuscules îlots abandonnés aux vents. Depuis Kensaleyre, prenez donc la route qui vous conduira jusqu’à Duntulm Castle. En chemin, laissez votre regard traîner le long de ces jolies falaises verdoyantes, qui plongent dans les eaux bleues de la mer. Des rochers et des îles jaillissent littéralement des flots !

Point d’orgue de cette superbe étape sur l’île de Skye : les Cuillins Hills, qui constituent l’un des plus beaux paysages de l’île. Le massif montagneux, aux cimes hérissées et dentelées dévale vers la mer en même temps que les moutons, la lande et de superbes taureaux. Au pied des Cuillins Hills, la tourbe est présente partout, mélangée à la terre et aux eaux des lochs éparpillés au milieu de la lande. Il y a même des chevaux sauvages qui viennent là se reproduire à l’abri des regards. Votre route partira de Colbost, longe la côte escarpée et le loch Bracadale cernés de terres d’élevage et peuplé de minuscules petites îles.

Si vous ne deviez admirer qu’un seul château sur l’île de Skye, ce serait à coup sûr Eilean Donan Castle. Véritable carte postale de cette île du bout du monde, cette ancienne forteresse reconstruite au XXe sur les plans de l’ancien château fort qui gardait les terres des clans écossais contre les envahisseurs vikings, est aujourd’hui considérée comme le château le plus romantique de l’Écosse. Cet édifice, construit et remanié à de nombreuses reprises à partir du début du XIIIe siècle, est abandonné à l’état de ruine en 1719 à la suite d’une bataille qui l’endommage fortement. Racheté par le clan MacRae, il est reconstruit entre 1912 et 1932 en préservant le style architectural. Pour l’anecdote, en 1539, trois hommes réussirent à le défendre contre une flotte de 50 galères !

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