Mexique
De Teotihuacan à l’empire Maya
Table des matières
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Pour mon premier voyage en Amérique centrale, le choix du Mexique s’impose naturellement. Connu pour ses nombreuses pyramides et ruines mayas et aztèques, le pays de la téquila et des sombréros a tant de choses à offrir à celui qui veut bien se donner la peine de sortir hors des sentiers battus. Pas besoin de voiture pour ce voyage, le réseau de bus est hyper développé et offre un confort digne du grand frère américain. Et plus encore, il offre la sécurité sur la route dans un pays miné par la violence, les gangs et les bandes armées. Pays hors du commun, le Mexique est sans doute le pays d’Amérique centrale qui offre autant de diversités et de richesses culturelles. Suivez le guide !
Voilà à n’en pas douter l’un des moments les plus forts de votre voyage au Mexique ! Teotihuacan, la cité des Dieux, fut pendant sept siècles la puissance dominante de l’Amérique centrale, établissant sa domination du Nouveau Mexique au nord jusqu’au Guatemala, au sud. Mais plus encore, elle fut pour de nombreuses civilisations le phare culturel et religieux qui influença jusqu’à la culture aztèque, mille ans après sa disparition. De la pyramide de la Lune à celle du Soleil, en passant par celle du Serpent à plumes, vous serez subjugué par la beauté de cette ancienne cité antique qui fut l’équivalent de la puissance romaine en Amérique.
Incontournable à Mexico, la place du Zocalo est à nul doute l’une des plus belles du monde. Construite sur l’emplacement même de l’ancien grand marché de Tenochtitlan, la grande cathédrale domine la place de toute sa majesté. A découvrir absolument au moment de l’heure dorée quand les pierres des anciennes pyramides recyclées pour bâtir la cathédrale brillent de mille feux. Coeur battant de Mexico, le Zocalo vous envoûtera et il est fort probable que vous assistiez à l’une des nombreuses manifestations qui s’y déroulent régulièrement. A l’intérieur de la cathédrale, admirez l’or qui recouvre les murs : ils ornaient les palais aztèques ! Et ne manquez pas cet étonnant Christ noir d’ébenne.
Voilà un immanquable de votre voyage au Mexique, voire un immanquable de tout voyage dans les Amériques : tout simplement le plus beau musée outre atlantique. Sa visite vous permettra de découvrir les principales civilisations précolombiennes d’Amérique centrale : Toltèques, Teotihuacan, Aztèques, Zapotèques, Mixtèques, et Mayas. Vous y découvrirez quelques-uns des plus beaux objets retrouvés au cours des nombreuses fouilles toujours en cours sur les nombreux sites archéologiques que compte le pays, dont les fameux calendriers maya et aztèque. Et surtout les reconstitutions des tombes royales de Monte Alban et la plus belle de toutes, celle du souverain Pakal à Palenque, dans le Chiapas. Un musée étourdissant de beauté.
4e ville du pays, Puebla la bourgeoise et la conservatrice est une ville baroque avec ses façades colorées et ses céramiques. Et bonne nouvelle, le centre historique, inscrit au patrimoine mondial de l’humanité, se visite à pied. Une fois sur le Zocalo, ne manquez pas la cathédrale et ses tours qui culminent à 74 m de haut. Poussez également les portes de la Biblioteca Palafoxiana, une des plus prestigieuses bibliothèques de l’Amérique latine. Une bonne partie des livres anciens a été héritée de l’ancien collège des Jésuites quand l’ordre a été expulsé du Mexique. À deux pas de là, explorez le museo Amparo et sa fabuleuse collection d’objets mayas. Puis terminez votre visite par l’incontournable Casa del Dean et ses pièces recouvertes de magnifiques fresques de la Renaissance.
Plus souriante, plus authentique, voici Oaxaca, l’une des plus belles villes du Mexique, ancienne cité coloniale espagnole aujourd’hui classée au patrimoine mondial de l’Humanité. Ne manquez pas de vous perdre dans les rues colorées de son centre-ville pour admirer les façades des maisons. La cantera, pierre verte typique de la région, donne un cachet particulier aux monuments érigés par les Dominicains. Sur les façades, le bleu vif encadrant les fenêtres se mélange avec délice au rose de l’ensemble. Au bout de la Calle Macedonia, une superbe place cerclée de cactus et de plantes désertiques encadre la magnifique Iglesia Santo Domingo. Admirez sa façade Renaissance qui contraste avec l’exubérance du baroque de l’intérieur.
À deux pas d’Oaxaca, se dresse l’ancienne cité Olmèque et Zapotèque de Monte Alban. Une visite incontournable de votre voyage au Mexique. La cité créée par les Olmèques connut son apogée sous la domination zapotèque (350 à 700). Les pyramides, recouvertes de stuc peint en rouge, s’inspirent de celles de Teotihuacan. La ville comptait environ 25.000 habitants vers l’an 650. Cent ans plus tard, le déclin commença et Monte Alban perdit son rôle de capitale. Sa fin demeure tout aussi mystérieuse que celle de Teotihuacan ou celles des Mayas. La cité fut alors abandonnée, puis réinvestie vers 1.200 par les Mixtèques. Mais jamais elle n’atteindra la renommée et la splendeur qu’elle eut sous la domination zapotèque.
Depuis Oaxaca, des dizaines d’excursions toutes plus fascinantes que les autres vous attendent. Parmi elles, El arbol de Tule et Teotitlan del Valle sont des incontournables. À El arbol de Tule, vous y découvrirez un arbre qui a plus de 2.000 ans ! Imaginez un arbre qui a vu passer Jésus, les Romains, Byzance, les Olmèques, Mixtèques, Mayas, Aztèques, puis les troupes de Cortès, les Espagnols, les soulèvements zapatistes et autres corps expéditionnaires français ! À Teotitlan del Valle, changement de décor. Laissez-vous charmer par le talent deux fois millénaire des tisserands du village. Sous l’empire aztèque, le village était déjà réputé pour son savoir-faire. Cochenille (rouge), indigo (bleu), roches pulvérisées (brun, ocre), mousses et plantes (vert) sont les ingrédients de leur art.
À une quarantaine de kilomètres d’Oaxaca, Mitla, l’ancienne capitale de la civilisation mixtèque, conserve ses toujours ses secrets. Il serait dommage de passer à côté de cette cité qui a connu son son apogée entre 1300 et 1400, au moment de la domination mixtèque. Palais et bâtiments datent de cette époque. À ne pas manquer le groupe des Colonnes qui doit son nom aux six colonnes monolithiques qui supportaient jadis le toit de l’édifice. Ce bâtiment donne accès au « patio des grecques », entouré de quatre salles longues et étroites (2,50 m). Son architecture est caractérisée par des frises géométriques constituées de pierres façonnées et assemblées avec une grande précision (près de 100 000 pour le seul Patio des Grecques).
Prochaine étape de votre voyage au Mexique : San Cristobal de las Casas. Le Chiapas, région montagneuse, rude et recouverte d’une jungle épaisse. Un million d’Indiens vivent là, pour la plupart des descendants directs des Mayas. Tzotziles, Tzeltales, Choles, Tojolabales, Zoques, autant de tribus indigènes qui peuplent cette contrée sauvage et si éloignée de Mexico. Ici, rares sont les Indiens qui parlent l’espagnol. Les dialectes sont encore vifs. Allez-y pour son Templo Santo Domingo et sa façade de style plateresque, chef-d’œuvre de dentelle de pierre. Mais aussi pour son mercado, le plus beau du Mexique, ses rues colorées, sa calle Real de Guadalupe et son temple qui domine la ville. Sans oublier son musée de l’ambre et sa tour, l’Arco del Carmen.
Si vous ne deviez voir qu’un seul site maya au Mexique, pour sûr il vous faudrait opter pour Palenque. Nichée au cœur de la forêt tropicale, l’ancienne cité du roi Pakal renferme encore bien des secrets. Contrairement aux autres cités mayas, le royaume de Palenque n’a commencé à se développer qu’à l’époque classique (300-600 ap. J.-C.) avant de connaître son apogée entre 600 et 700 sous le règne du roi Pakal. C’est à cette époque que la plupart des grands bâtiments sont construits, architecture alors bien différente du voisin Uxmal ou de Chichen Itza. Sur place, les temples regorgent. Mais il ne faudra pas manquer le temple des Inscriptions sous lequel fut découvert le tombeau du roi Pakal. Sans oublier le Palacio et ses appartements royaux et son incroyable tour du Soleil.
Campeche sera une étape incontournable de votre voyage au Mexique. Voici à n’en pas douter une des plus belles villes du pays. Ancienne cité coloniale espagnole, elle fut aussi pendant longtemps une des cités phares de l’empire maya. Allez donc faire un tour du côté du Zocalo pour admirer les magnifiques maisons colorées du centre historique. Puis prenez un peu de hauteur et faites un tour de ses anciennes fortifications. C’est d’ici que partaient le bois précieux, l’or et l’argent volés aux Indiens. Du coup, Campeche attirait les convoitises… et notamment des pirates qui écumaient la mer des Caraïbes. Une raison de plus pour aller visiter le petit musée de la piraterie aménagé au pied des murailles. À ne pas manquer non plus la cathédrale Santa Isabel.
Sur la route d’Uxmal, il serait dommage de ne pas faire une halte pour aller admirer l’ancienne cité maya de Kabah. Ce lieu renferme un des trésors de l’architecture maya : le Codz Poop, autrement dit le Palais des Masques. On y accédait par cinq portes ; seules trois survivent, une quatrième a été reconstituée. De style puuc, construit vers 800 apr. J.-C., il se compose de trois terrasses reliées en leur milieu par un large escalier. Second plus grand site archéologique de la région Puuc après Uxmal, Kabah était habitée au milieu du IIIe siècle av. J.-C. La majorité des bâtiments visibles a été construite entre le VIIe et le XIe siècle. Une date sculptée sur un linteau de porte donne la date de 879, soit approximativement la période la plus florissante de la cité.
Entre Merida et Campeche, il vous faudra absolument vous arrêter à Uxmal, une des cités maîtresses de l’empire Maya, joyau de la Ruta Puuc. À son apogée, Uxmal comptait jusqu’à 20.000 habitants. Capitale politique, militaire et religieuse, Uxmal dominait alors toute la région. Avec ses 35 m de haut, la pyramide du Devin impressionne. Derrière elle, la cour des Oiseaux est de toute beauté. Elle doit son nom au mur ouest recouvert de sculptures d’oiseaux en pierre. Plus impressionnant encore : quadrilatère des Nonnes. De gigantesques frises ornent les quatre murs du cloître : symboles divins, mais aussi d’innombrables masques du dieu Chac, des serpents entrelacés, des motifs floraux et géométriques. Enfin, ne manquez pas la maison des tortues et le jeu de pelote.
Sur le chemin de la Ruta Puuc, impossible de passer à côté de Chichén Itzá, l’ancienne cité maya qui connut une première période de splendeur entre les VIIe et IXe siècles avant de décliner et de renaître de ses cendres autour du XIe siècle. À ne pas manquer, El Castillo, l’incroyable pyramide dont les 365 marches comptent le nombre de jours de la révolution terrestre autour du soleil. Et que dire de son jeu de balles, le plus grand du continent mésoaméricain, dont le mur des crânes témoigne des sacrifices humains. Sans oublier le Temple des jaguars et des aigles, le Temple des mille colonnes, la plateforme de Vénus et l’incroyable observatoire qui permettait aux Mayas d’étudier le mouvement des étoiles avec une précision inégalée.