Pourquoi visiter Palenque ?
Palenque, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, est l’un des sites mayas les plus captivants du Mexique. Palenque allie histoire, nature et aventure. Prévoyez 2-3 jours pour explorer le site, les cascades et la jungle. Combiné avec San Cristóbal ou le Guatemala, c’est une étape essentielle du Mexique méridional !
Joyau archéologique unique :
– Site exceptionnel : seulement 10% des ruines sont excavées, offrant un paysage mystérieux de temples émergeant de la jungle. Le site fut un centre politique majeur (226 av. J.-C. – 799 apr. J.-C.) sous le règne de Pakal le Grand, dont le tombeau orné de jade est exposé au Musée d’Anthropologie de Mexico .
– Architecture remarquable : le Temple des Inscriptions abrite le tombeau de Pakal, tandis que le Palais et ses galeries souterraines illustrent l’ingéniosité maya. Le Groupe des Croix révèle des bas-reliefs symbolisant l’Arbre de Vie.
Immersion dans la jungle :
– Biodiversité : entouré de la forêt lacandone, le site résonne des cris des singes hurleurs et des toucans. Des sentiers comme Motiepá (gratuit après l’entrée) mènent à des cascades et temples oubliés, accessibles sans guide.
– Climat envoûtant : la brume matinale et la végétation luxuriante créent une ambiance mystique, renforcée par la faible fréquentation comparée à Chichén Itzá.
Expériences culturelles complémentaires :
– Musée Alberto Ruz Lhuillier : inclus dans le billet, il expose 200 artefacts, dont une réplique du tombeau de Pakal (fermé le lundi).
– Rencontres locales : des tours chez les Lacandons (tribu maya) ou vers les sites de Bonampak (fresques intactes) et Yaxchilan (réouvert en 2025) approfondissent la compréhension de la région.
Cascade et écotourisme :
– Agua Azul et Misol-Ha : à 1h30 de route, ces chutes turquoise permettent de nager ou de marcher derrière les cascades. Combinables en tour d’une demi-journée .
– Parc écologique Aluxes : sanctuaire pour animaux sauvages rescapés (jaguars, singes), avec des sentiers éducatifs
Comment visiter Palenque ?
Transport :
– Avion : aéroport le plus proche à Villahermosa (2h de route). Vols directs depuis Mexico ou Cancún (Viva Aerobus, ~60$ USD) .
– Bus : liaisons ADO/OCC depuis San Cristóbal (5 heures, déconseillé en journée car départ à 3h30 pour 19h de trajet !) ou Cancún (nuit conseillée).
– Colectivos (vans blancs, 25$ MXN) relient la ville aux ruines (départ près de la gare ADO, 20 min).
Visite des ruines :
– Horaires : 8h30-17 heures (dernière entrée à 16 heures). Arrivez tôt pour éviter foule et chaleur.
– Billets : deux entrées obligatoires :
– Parc national : 90-105$ MXN (~5-6$ USD),
– Ruines + musée : 90$ MXN (~5$ USD).
– Guides : Comptez 1 300-1 600$ MXN (2h) pour des visites en groupe.
Itinéraire type :
1. Temple des Inscriptions (extérieur) → Palais (tour d’observation) → Groupe des Croises (vue panoramique).
2. Sentier jungle → Chute d’eau → Musée.
→ Prévoyez 3-4h avec guide, 2h en solo.
Tours annexes incontournables :
1. Cascades d’Agua Azul et Misol-Ha :
– Misol-Ha : marchez derrière une cascade de 30m.
– Agua Azul : bassins turquoise pour la baignade (meilleur en saison sèche, nov.-mai).
2. Bonampak et jungle lacandone :
– Fresques mayas : à Bonampak, peintures murales intactes décrivant batailles et rituels.
– Immersion culturelle : rencontre avec la communauté lacandone, trek en forêt.
– Accès : tour à la journée (départ 5h), combinable avec Yaxchilan.
Quand Partir ?
– Novembre à mai (saison sèche), températures 18-28°C.
– À éviter : juillet-octobre (pluies intenses, sentiers boueux).
Palenque, sur les traces du roi Pakal et de l'ancienne cité maya
Jeudi 5 février. Il est plus de 18 heures quand on décolle enfin de San Cristobal. Longue route de plus de cinq heures à travers les montagnes et les forêts du Chiapas. « Et merde, il pleut ! » Dommage, les paysages se recouvrent d’un épais manteau de brume qui empêche de profiter pleinement du spectacle. Photos prises à la volée derrière la vitre du bus. Petite halte chez les Indiens de Cosingo, puis on arrive enfin à Palenque. Posada de rêve. « Ok, on va manger dans le coin. »
Des Français nous suivent à la trace, puis en sortant du restaurant (pas bon), c’est le drame. La sangle de mon sac photo acheté en Malaisie l’été dernier finit par craquer. Mon D7000 plonge la tête la première. Boîtier épargné… Ouf ! Par contre, le 18-55 a morflé. Première couche de l’objectif en miettes. Ok, autant enlever tout le verre brisé et faire comme si… Bingo, l’autofocus fonctionne toujours. On terminera le voyage comme ça.




Bon, il n’y a pas matière à chicaner, cette Posada Aguila Real est magnifique. Chambre très spacieuse et propre. Salle de bains maxi et accueil aux petits oignons. Rien à redire vraiment. Les prostituées du coin de la rue complètent le paysage, mais ici, c’est de bonne guerre… Bon, du coup, on passe une excellente nuit et on se réveille de bon matin, frais et dispo pour affronter cette rude journée consacrée au site maya du royaume de Palenque.




Bon, après cette nuit un peu agitée, priorité au petit-déjeuner. Chocolat chaud pris dans la minuscule salle du café de Yara, puis on remonte les boutiques du centre-ville à la recherche d’une nouvelle sacoche pour l’appareil-photo. Quelques pesos plus tard, voilà mon Nikon en bonne place. Ok, c’est le moment pour filer à l’arrêt de bus pour prendre la navette qui doit nous emmener aux ruines de Palenque.
Devant l’arrêt de bus, la minuscule agence Chambalu vend des tickets a/r pour une vingtaine de pesos. Bonne pioche. On monte à bord du bus et on prend la direction du site archéologique qui se trouve à 8 km de là. Elle n’est pas belle, la vie ?
Ok, petit rappel historique avant de nous lancer dans la visite du site. Contrairement aux autres cités mayas, le royaume de Palenque n’a commencé à se développer qu’à l’époque classique (300-600 ap. J.-C.) avant de connaître son apogée entre 600 et 700 sous le règne du roi Pakal (oui, le même dont on a découvert le tombeau sous le temple des Inscriptions…).
C’est à cette époque que la plupart des grands bâtiments sont construits, architecture alors bien différente du voisin Uxmal ou de Chichen Itza. Puis, à l’aube de son 100e anniversaire, Pakal meurt enfin et cède la place à son fils Chan-Bahlum (Jaguar-serpent) qui lui succède et poursuit l’œuvre de son père.
L’histoire de Palenque est marquée à jamais par l’œuvre de ces deux grands bâtisseurs, puis la cité entre dans sa phase de déclin… jusqu’à disparaître totalement à la fin du Xe siècle pour des raisons inconnues. La végétation reprend alors lentement ses droits et la jungle recouvre peu à peu le site. Elle ne sera redécouverte qu’au milieu du XIXe siècle quand le baron Jean-Frédéric Waldeck, ancien grognard napoléonien, redécouvre les lieux et les fait connaître au public.
Reste qu’aujourd’hui encore, une partie infime du site a pu être extraite de la jungle. Combien de trésors recèle encore la grande cité du roi Pakal ? Pour se faire une idée de l’immensité des lieux, voici donc une petite carte.

Bon, après un bon petit quart d’heure de route, nous voici donc devant l’entrée du site archéologique de Palenque. Ici, c’est double tarif, on paye d’abord l’entrée du parc naturel, puis l’accès au site… Et comme le site fait partie du parc, par ici la monnaie ! Ok, on refile deux billets de 100 pesos, on achète les tickets en prenant soin d’éviter de se faire alpaguer par la multitude de guides pseudo-officiels qui pullulent dans les parages.
Direction le Templo de la Calavera, le premier monument d’une enfilade de trois pyramides situées à droite du Palacio quand on lui fait face. Bon, de ce petit monument, pas grand-chose à dire, si ce n’est que sa pyramide est surplombée d’un petit temple ouvert et plutôt bien conservé. Pas d’inscriptions visibles, mais une vue magnifique sur l’enfilade des pyramides et le Palacio. C’est le moment ou jamais de faire de belles photos-souvenirs.








Dans la foulée du templo de la Calavera, se dresse le temple de la Reine rouge. Bon, rien de très impressionnant encore, si ce n’est que c’est ici qu’ont été découverts en 1994 les ossements d’une femme d’âge moyen couverts d’une épaisse couche de cinabre – d’où son sobriquet de « Reine rouge » – et accompagnés de nombreux objets en jade. De chaque côté du sarcophage gisait le squelette d’une victime sacrificielle.
Faute de la moindre inscription, l’identité de la Reine rouge reste donc mystérieuse, même si on a spéculé qu’il pourrait s’agir de l’épouse de K’inich Janaab’Pakal I. Pour le reste, la visite permet de voir de plus près les fameuses chambres où ont été exhumés les sarcophages.


Avec le Temple des inscriptions, on arrive au cœur de la cité maya de Palenque. Il n’y a pas à dire, qu’on la regarde de face ou de côté depuis les marches du Palacio, cette pyramide est de toute beauté. Le temple se dresse au sommet de la pyramide, haute de 22 mètres.
Dommage qu’on ne puisse plus y grimper, car c’est justement de ses textes qui recouvrent ses murs et ses piliers que le temple tire son nom. 617 glyphes au total, soit le texte le plus long du monde maya






En 1949, une équipe d’archéologues découvrent un escalier qui permet de descendre au centre de la pyramide. Trois ans plus tard, en 1952, le tombeau du roi Pakal 1er est dégagé. Une révolution. Avant ce jour, les spécialistes du monde maya pensaient que les pyramides n’étaient pas autre chose que d’immenses supports pour les temples.
Une fois découvert, le tombeau du roi Pakal a été refermé et son sarcophage de 13 tonnes serti de bas-reliefs symbolisant la mort du souverain et de son retour à la vie se trouve donc toujours à l’intérieur. Le tombeau présent au musée de Mexico n’est qu’une reproduction, tout comme celui que l’on peut voir à l’intérieur du musée du site. Par contre, son trésor constitué de bijoux en jade et d’un inestimable masque mortuaire se trouve bien à Mexico.






Le prolongement naturel du temple des Inscriptions reste bien entendu le Palacio. Un vaisseau de pierre impressionnant haut d’une vingtaine de mètres, posé en plein cœur de la cité maya.






À l’époque, il abritait les appartements royaux (et bien sûr, ceux du grand roi Pakal et de son fils), mais aussi ceux des prêtres. La tour impressionne également. Elle servait d’observatoire du Soleil et des astres. De là, on a une vue fantastique sur le temple des Inscriptions.








Le Palais est en fait un agrégat de souterrains, de patios, de galeries et d’édifices. Dans la salle du trône, sur le mur du fond se trouve un panneau connu sous le nom de « Tablette ovale ». Elle représente Pakal et sa mère qui lui remet une coiffure. Sa façade blanche était décorée de médaillons peints en bleu et en orange.








Derrière, dans la cour est, se trouvent des panneaux représentant des prisonniers de Calakmul, que Pakal avait défait en 659, et de Pomona. Cette succession de cours et de patios est en tout cas incroyable. Du coup, on passe là une bonne heure à arpenter les ruines…








Et brusquement, le drame. À force de poser et de déposer mon guide du Routard, je finis par l’oublier sur un mur. Le temps de m’en rendre compte et de le chercher en vain, mon bouquin a disparu. Sans guide, impossible de comprendre tous les sites que nous visiterons. Et comment faire pour se déplacer à l’intérieur des villes. Les cartes sont précises et indiquent chacune les lieux d’intérêt… Bref, un seul guide vous manque et tout est dépeuplé ! Comment faire maintenant ?





Temps pourri, guide perdu, tensions… Il y a des jours comme ça où on se dit qu’on aurait mieux fait de ne pas se lever… Du coup, après la visite du Palacio, c’est un peu la soupe à la grimace. Une touriste française me refile le plan du site qu’on lui a refourgué à l’entrée, mais rien n’y fait… Sans guide, c’est la merde. Bon, ok, faisons contre mauvaise fortune bon cœur. Direction le Groupe de la Croix, situé à l’arrière du Palacio.

Commençons par le temple du Soleil, à gauche quand on pénètre dans le groupe. Construit au VIIe siècle sur une pyramide à quatre étages. Bon, bien moins impressionnant que son homonyme de Teotihuacan, mais à l’intérieur se trouve encore un autel qui commémore la naissance et la montée sur le trône du seigneur Serpent-Jaguar (684 ap. J.-C.). Sur le panneau central du sanctuaire, les personnages se tiennent de part et d’autre d’un motif central formé d’un bouclier et de deux lances entrecroisées. Sur le bouclier figure la représentation frontale d’une tête de jaguar.






Face au temple du Soleil, perché sur une petite colline, se dresse le Templo de la Cruz foliada. Sur un bas-relief, on peut voir encore les figures de Pakal et de son fils, sans doute à l’occasion de la passation de pouvoir. La croix est faite d’épis de maïs ornés de têtes humaines… Pas glop du tout !
Sans quoi, il faut savoir que les trois temples de ce groupe de la Croix ont été consacrés tous les trois le même jour, le 10 janvier 692, par K’inich Kan Bahlam II, le fils de Pakal 1er. Le Groupe de la Croix est associé à la Triade de Palenque, un groupe de trois divinités vénérés par les Mayas. Chaque temple est associé à une des trois divinités et correspond à un aspect du cosmos et de la royauté divine telle que les Mayas de l’Époque classique les concevaient.

À mi-chemin entre les deux édifices se dresse le monumental temple de la Croix, la plus haute structure du groupe et l’un des plus hauts du site. Bon, allez, un peu de courage, il faut reprendre le dessus ! Du coup, on grimpe les marches de la pyramide pour accéder au temple.






De là-haut, on a une vue fantastique du palais et de l’ensemble du site. La bonne occasion pour dégainer le 14 mm de mon Nikon. Là, on comprend mieux pourquoi seulement 10 % du site ont été dégagés… La jungle est partout !






Ce temple de la Croix tient son nom de l’arbre de la Vie qui y est représenté sur un bas-relief, fait d’un serpent horizontal surmonté d’un oiseau, le fameux quetzal. Les personnages se tiennent sur une bande céleste. Tout le programme iconographique du Temple de la Croix fait référence à la sphère céleste et aux ancêtres.




Fatigué. Coup de pompe. Moral en berne… Du coup, je m’assois sur une souche d’arbre face au Palacio. De là, j’aperçois le gardien des lieux qui traîne dans les parages. « Je vais voir s’il n’a pas trouvé notre guide. » Excellente initiative. Une chance sur cent que le type ait mis la main sur le Routard. Dix minutes plus tard, bingo ! Le gardien l’a dans les mains ! Du coup, on va pouvoir continuer notre voyage sans encombre. Soulagé.

Avec notre guide en poche, c’est donc avec le cœur léger (et soulagé !) qu’on achève la visite de Palenque. La jungle environnante renforce la dimension spirituelle du site archéologique. Atmosphère étrange. J’aime cet endroit. Du jeu de pelote, par contre, pas grand-chose à dire. Les anneaux, sans doute en bois, ont depuis longtemps disparu. Ne restent que deux gradins affaissés et engazonnés qui encadraient l’aire de jeu. On est bien loin de Monte Alban ou de Chichen Itza.




Face au jeu de pelote, le groupe nord rassemble cinq temples dressés sur une même plateforme. De là, on a encore une vue splendide sur l’ensemble du site. Derrière, on peut presque toucher du doigt l’épaisse jungle qui nous entoure. Impressionnant. Cette enfilade de temples est hyperphotogénique.












À droite du groupe nord, une jolie pyramide assez bien conservée supporte l’élégant Temple du Comte, qui devrait plutôt s’appeler, temple du baron, du nom de Waldeck, l’ancien grognard napoléonien qui posa ses valises ici, y dormit et installa ses cartons à dessin. Construit vers 640, c’est l’un des édifices les plus anciens du site. Montée un peu raide, mais vue magnifique sur le site et le groupe nord.




La fin de la visite de Palenque réserve encore bien des surprises, tout d’abord l’exceptionnel chemin qui serpente à travers les racines des arbres de l’épaisse jungle qui ceinture le site archéologique. Combien de trésors sont encore enfouis sous ces arbres ? Il faudra sans doute des centaines d’années pour venir à bout de ce chantier de fouilles.






Le chemin longe la rivière et descend la colline jusqu’au musée. Au détour du sentier, on tombe nez à nez avec d’innombrables vestiges qui émergent de leur écrin de verdure. Plus loin, il faut enjamber un petit pont de bois suspendu au-dessus d’une cascade. Superbe. C’est le moment de belles photos-souvenirs. Moments inoubliables.




Au bout du chemin, nous voici de retour à l’entrée du site (ou à la sortie, c’est selon !). Bref, c’est ici que se dresse le musée du site. Un vrai bijou à ne surtout pas manquer. 300 pièces originales retrouvées sur le site : bijoux en jade et obsidienne, mais surtout une collection impressionnante de céramiques, dont un magnifique dieu du Soleil.
À voir aussi, une collection unique d’encensoirs dans lesquels les Mayas brûlaient du copal et des bandelettes imbibées de sang de l’autosacrifice. Enfin, le clou de la visite reste bien évidemment la reproduction du tombeau de Pakal, le vrai étant toujours à l’intérieur de la pyramide.



































15 heures passées. Envie de boire et d’un bon petit café. Ça tombe bien, une petite table nous attend à la cafétéria du site. Poche de chips et boissons chaudes pour se reposer cinq minutes. Des Australiens sympathisent avec nous et du coup on prend un peu plus de temps que prévu. On s’en fout, on est en vacances, non ? Cool, après quelques petites emplettes à la boutique de souvenirs, le bus du retour nous prend au passage. La vie est belle. On va dîner dans le meilleur restaurant de la ville : Las Tinajas, cuisine mexicaine copieuse au menu. Ok, on retourne à la posada chercher nos valises, puis on attrape un taxi pour nous rendre jusqu’à la gare ADO. Direction Campeche. Un peu plus de 6 heures de route nous attend.