Pourquoi visiter Polonnaruwa ?
Polonnaruwa, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, est une ancienne capitale royale du Sri Lanka qui a connu son apogée aux XIe et XIIe siècles.
Importance historique et culturelle :
Polonnaruwa fut la deuxième capitale du Sri Lanka après la destruction d’Anuradhapura en 993. Elle a atteint son apogée sous le règne du roi Parakramabahu I (1153-1186) qui y a construit de nombreux temples, palais et systèmes d’irrigation sophistiqués. La ville est un témoignage exceptionnel de l’architecture cinghalaise et de l’ingénierie hydraulique ancienne.
Patrimoine archéologique exceptionnel :
Le site abrite des monuments remarquablement bien préservés :
· Le Gal Vihara et ses quatre statues de Bouddha taillées dans un seul bloc de granit (dont un Bouddha couché de 14 mètres de long).
· Le Palais Royal de Parakramabahu I, qui comptait à l’origine 7 étages et plus de 1000 chambres.
· Le Vatadage, structure circulaire abritant un stupa sacré.
· Le Parakrama Samudra, un réservoir gigantesque de 2500 hectares.
Expérience immersive dans la nature :
Le site s’étend sur 122 hectares entourés d’une nature luxuriante où la végétation a repris ses droits. La visite à vélo permet de découvrir des parcs nationaux à proximité abritant des éléphants.
Comment visiter Polonnaruwa ?
Polonnaruwa offre une expérience historique immersive unique qui permet de comprendre l’apogée de la civilisation cinghalaise médiévale. Son état de conservation exceptionnel, ses sculptures monumentales et son intégration harmonieuse dans la nature en font un incontournable du Sri Lanka.
Accès et transport :
· Localisation : Au cœur du Triangle Culturel du Sri Lanka, à 45 km de Sigiriya et 80 km de Dambulla.
· Transport : Accessible en bus depuis Dambulla (environ 1h30, 180 Roupies) ou depuis Sigiriya (bus n°48, 1h45).
· Déplacements sur place : Le site étant très étendu, il est recommandé de louer un vélo (environ 700 Roupies pour 2) ou un tuk-tuk avec chauffeur (négociation autour de 1700 Roupies pour la journée).
Organisation de la visite :
· Durée : prévoir une journée complète (environ 5 heures de visite effective)
· Prix d’entrée : 25$ (ou 5000 Roupies) par personne
· Itinéraire recommandé :
1. Commencer par le musée archéologique pour une introduction historique.
2. Explorer le Palais Royal et la salle du conseil
3. Découvrir le Quadrilatère Sacré (Vatadage, Hatadage, Gal Pota).
4. Visiter les temples Rankot Vihara et Lankatilaka.
5. Terminer par le Gal Vihara pour profiter de la lumière favorable en fin de journée.
Polonnaruwa, l'ancienne capitale de la dynastie Chola et des rois cinghalais
Dimanche 12 avril. Levé une fois encore de bonne heure ce matin. Le programme est chargé avec la visite de Polonnaruwa, l’ancienne capitale de la dynastie Chola et des rois cinghalais.
Plus petite qu’Anuradhapura, Polonnaruwa, vieille de plus d’un millénaire, est pourtant mieux conservée que son aînée.
Bon, autant le dire tout de suite, mon site préféré au Sri Lanka. Pour s’y rendre, on emprunte une route à travers les plaines centrales du pays. De vastes étendues verdoyantes et gorgées d’eau se succèdent. Des rizières, mais aussi d’incroyables champs de lotus émergés. Des arbres surgissent ici et là des plaines inondées. Leurs troncs se reflètent dans les eaux bleues. Il semble parfois qu’il n’y ait plus d’endroit ou d’envers. Une vision quasi magique.


















Bon, cette fois fois-ci, nul besoin d’être jeté au milieu de la circulation avant de visiter le site. Les loueurs de vélos sont à l’entrée du parc archéologique. A peine 3 euros la journée, je prends.
Ô miracle ! Mon vélo a des freins ! En plus, il est muni d’un petit panier qui permet de glisser le sac photo. Cool.
Pour cette première étape, direction le Quadrilatère, la partie la plus emblématique du site. En chemin, impossible de passer à côté du temple Shiva Devale n°1. Un nom un peu barbare pour désigner ce temple hindou du XIIIe siècle qui témoigne de l’influence indienne sur Polonnaruwa.
Si le toit de brique en forme de coupole a fini par s’effondrer, on peut quand même admirer le travail de précision des tailleurs de pierre. Le savoir-faire indien en quelque sorte… Il faut dire aussi que la dynastie Chola d’Inde du Sud fit de Polonnaruwa sa capitale après avoir conquis Anuradhapura à la fin du Xe siècle.
Elle était mieux placée pour se protéger d’éventuelles rébellions du royaume cinghalais de Ruhunu, dans le sud-est. Mais elle était aussi moins envahie par les moustiques ! Un siècle plus tard, lorsque le roi cinghalais finit quand même par chasser les Indiens, en 1070, il conserva Polonnaruwa comme capitale. Sus aux moustiques !






Trois coups de pédale plus loin, nous voici à l’entrée du Quadrilatère, reflet architectural de l’apogée de Polonnaruwa atteinte avec le règne de Parakramabahu 1er (1153-1186). C’est lui qui fit édifier d’énormes bâtiments, traça d’immenses parcs et créa un réservoir de 25 km².












Un apogée de courte durée, car Nissanka Malla (1187-1196) conduisit le royaume à la faillite en essayant de rivaliser avec ses prédécesseurs. Au début du XIIIe siècle, Polonnaruwa se montra finalement aussi vulnérable aux invasions qu’Anuradhapura… C’est ainsi qu’elle fut abandonnée.










Le bâtiment le plus imposant, et sans doute le mieux conservé du Quadrilatère est sans nul doute le Vatadage. Cette chambre de relique circulaire comporte une terrasse extérieure de 18 m de diamètre, puis une seconde terrasse à quatre entrées, flanquées chacune d’elles de deux gardiens. Elles permettent d’accéder au dagoba central et à ses quatre bouddhas. En résumé, sans doute le plus beau monument historique du Sri Lanka.








Tout de suite à droite de l’entrée, impossible de manquer le Satmahal Prasada, une petite construction pyramidale à six degrés, évoquant une ziggourat. De petites figures divines se nichent dans ses murs. « Eh oui, il faut avoir l’œil, ma p’tite Aurélie… »




Entre la pyramide du Satmahal Prasada et le temple de l’Hadatage, se dresse le Gal Pota, un grand livre de pierre de 9 m de long, 1,50 m de large et 60 cm d’épaisseur. Impossible de le manquer ! L’inscription indique qu’elle a été érigée par Nissanka Malla. Elle vante ses exploits et précise que cette dalle de 25 tonnes fut transportée de Mihintale, à 100 km de là !




Face au Vatadage, voici le Hatadage, édifié par Nissanka Malla. Il aurait été construit en 60 heures… Ce qui explique peut-être sont piteux état d’aujourd’hui. Il comptait à l’origine deux étages et aurait abrité la dent du Bouddha. Des statues de Bouddha ornent le fond de l’édifice.








Dans le prolongement de l’Hadatage, voici l’Adatage. Sans le « H » cette fois-ci. « Ils sont fous, ces pak-paks ! » Il s’agit d’un sanctuaire destiné à recueillir la Dent sacrée de Bouddha. C’est le seul édifice de l’époque de Vijayabahu 1er subsistant à Polonnaruwa. Du temple, il ne reste que les fondations, les piliers portants, un splendide Bouddha debout et drapé, et le socle d’une autre statue.






Un peu à l’écart du Vadatage, on ne peut pas passer à côté du sanctuaire de Bodhi dont il ne subsiste rien d’autre qu’une magnifique statue de Bouddha debout. Sans doute la plus belle du site… et la plus photogénique !




À droite de la statue, petit coup d’œil sur Lata Mandapaya. Une curieuse clôture de pierre enserre un minuscule dagoba cerné de piliers figurant des tiges de lotus couronnées de bourgeons. C’est ici que Nissanka Malla venait s’asseoir pour écouter les textes bouddhiques chantés.




En se retournant, on peut également admirer la Salle du Bouddha couché dont il ne reste que les escaliers de pierre, les fondations et les piliers. La stèle du Bouddha est encore là… Mais point de Bouddha.




Dernière étape avant d’arriver au Thuparama Gedige, le Sanctuaire de l’arbre de la Bohdi, dont il ne reste aussi que des ruines, la porte, des piliers et des fondations.

Enfin, nous voici devant le Thuparama Gedige qui n’est autre un petit temple bouddhique creux aux murs épais. Le plus petit de Polonnaruwa, mais sans doute l’un des plus beaux. Son toit est conservé intact…, mais hélas en restauration. Tant pis pour les corbeaux qui le soutiennent. À l’intérieur, il fait noir comme dans un four. Le temps que nos yeux s’adaptent, apparaissent huit superbes statues de Bouddha






Bon, après cette belle visite du Quadrilatère, on reprend nos vélos, direction la route du Nord. À droite, petit détour obligé vers le groupe de temples datant de l’invasion sud indienne du Xe siècle. Arrêt obligatoire par le Pabula Vehera. Un dagoba typique de l’époque de Parakramabahu 1er. On dépose nos vélos au bord d’une clairière pour admirer de plus près ce stupa en brique, le troisième plus grand dagoba de Polonnaruwa. Statues de Bouddha debout et assis en gardent l’entrée. Très sympa.










En poursuivant le chemin à travers la clairière, on atteint ensuite le Shiva Devale n° 2, le plus vieux monument de Polonnaruwa. Construit sous la domination de la dynastie Chola, quand les envahisseurs indiens s’emparèrent de la cité. Bâti en pierre, et plutôt bien, puisqu’il a conservé sa structure d’origine. Des éléphants de pierre en gardent toujours l’entrée.






En reprenant la route principale vers le nord, on s’arrête encore en chemin, tout près d’un petit pont, où se dressent les ruines du Vishnu Devale, un petit temple indien dédié au dieu Vishnu. Une statuette à quatre mains hypnotise les fidèles. Très chouette.






À mi-chemin entre le groupe nord et le quadrilatère, un gros bulbe de briques brunes se dresse dans le ciel azur. Le Rankot Vihara appartient au groupe d’Alahana Pirivena. Des bandes de singes traînent dans les parages. Tant qu’ils ne partent pas avec nos vélos… Le Rankot Vihara, avec ses 54 m de haut, est le plus grand dagoba de Polonnaruwa et le quatrième du Sri Lanka. Il date également du règne de Nissanka Malla. Son dôme de terre est recouvert de briques et de plâtre.







Toujours plus au nord, voici le temple de Lankatilaka. Incontournable. Construit par Parakramabahu, ce temple gigantesque possède des murs hauts de 17 m, mais son toit a fini par céder. Une partie est en restauration. Une allée grandiose mène tout droit à un gigantesque Bouddha debout… à la tête coupée ! Si une partie de ce Gedige est en ruines, pas question pour autant d’aller vers Bouddha avec les chaussures. Et rebelote. Pieds cramés sur le sol brûlant… Sauf que cette fois-ci, j’ai prévu les chaussettes ! « Merci, ma p’tite Aurélie ! » Partout autour du monument, on peut admirer d’autres petits temples, hélas, laissés à l’abandon.























À droite de Lankatilaka, on ne peut pas manquer le dagoba immaculé de blanc du Kiri Vihara. Son nom signifie “blanc laiteux”. Il lui fit attribuer quand la jungle fut défrichée après des siècles d’abandon, révélant le revêtement en chaux d’origine en parfait état. Du coup, il reste le dagoba non conservé le mieux préservé de Plonnaruwa.








Trois coups de pédale plus loin, nous voici enfin dans la partie la plus sacrée de Polonnaruwa : le Gal Vihara. Ce monument à ciel ouvert rassemble quatre Bouddhas géants, autrefois intégrés au monastère du roi Parakramabahu.











Les quatre statues sont taillées à même la falaise de granit. Elles marquent l’apogée de la sculpture rupestre cinghalaise. Le Bouddha debout fait 7 mètres de haut et serait en fait le portrait affligé d’Ananda, un disciple de Bouhha déplorant le départ de son maître pour le Nirvana.










Mais la plus impressionnante des statues est bien sûr l’incroyable Bouddha couché, long de 14 mètres, entrant dans le Nirvana. À côté de ces deux géants, les humains semblent bien peu de chose… Les deux autres statues sont des bouddhas assis. « Bon, et bien, tu sais quoi, ma p’tite Aurélie… Quelque chose me dit qu’on a mangé notre bouddha noir… » Ok, je sors.






En quittant la grotte des bouddhas, juste à droite, on longe l’immense réservoir de 25 km² créé par le roi Parakramabahu, si grand qu’il fut nommé la « mer de Parakrama ». À sa surface des champs de lotus blancs émergent des eaux bleues. Magnifique.






La route du retour fait environ deux kilomètres de long. On repasse avec délice devant les grands temples que nous avons visités depuis ce matin. Quel bonheur ! En chemin, arrêt obligatoire au stand de boissons pour se désaltérer et engloutir quelques fruits. La dame propose de délicieux jus de coco que les locaux adorent déguster à l’ombre du petit bois.

Après ce petit moment de détente, on renfourche nos vélos, et on prend la direction du sud. Petit coup d’œil rapide sur le Quadrilatère, puis on accède à l’ensemble du palais royal qui date du règne du roi Parakramabahu 1er. Bien entendu, on commence la visite… par la salle d’audience. À voir pour la magnifique frise d’éléphants, chacun dans une position différente. Deux magnifiques lions gardent l’entrée de la salle, juste en haut ses marches. Un des emblèmes du parc. Les piliers sculptés surgissant des fondations de la salle sont aussi de toute beauté.














En longeant la salle, à gauche, un petit escalier plongeant mène tout droit au bassin royal. Construit pour le petit prince Kumara Pokuna. Il faut y regarder de plus près pour apercevoir les gueules de crocodile d’où l’eau est censée jaillir.








Allez zou, on remonte les escaliers. Dernière étape de la journée : le palais royal. Pour ça, il faut retraverser la route. Le palais fut édifié pour le roi Parakramabahu… Étonnant, non ? À l’origine, il comportait sept étages et s’étalait sur une superficie de 31 m sur 13 m. Mais il n’en reste plus aujourd’hui que des vestiges. Et pourtant, les murs sont épais de plus de 3 m, percés de trous pour les murs de soutènement des étages. Les quatre autres étages devaient donc être en bois… Le toit de l’édifice reposait alors sur 30 piliers. Un monstre ! Et bien voilà, la visite s’achève. On retourne à l’entrée du site et on rend nos vélos. Retour vers Sirigiya.








