Pourquoi visiter Puebla ?
Puebla conjugue histoire coloniale, artisanat d’exception et gastronomie mondialement reconnue. La légende dit que les anges dessinèrent le plan de la ville en songe au fondateur espagnol… d’où son surnom “Puebla de los Ángeles” !
Patrimoine historique et architectural :
– Centre colonial classé UNESCO : avec 2.619 monuments (dont la cathédrale Renaissance-baroque et la chapelle du Rosaire recouverte d’or 24 carats), Puebla offre un voyage dans l’histoire coloniale espagnole. Ses façades ornées de *Talavera* (céramique émaillée typique) et ses rues colorées en font un musée à ciel ouvert.
– Bibliothèque Palafoxiana : première bibliothèque publique des Amériques (1646), abritant 45.000 volumes historiques dans une salle voûtée aux étagères en cèdre.
Gastronomie, capitale culinaire du Mexique :
– Spécialités iconiques : berceau du mole poblano (sauce complexe au cacao et piments) et des chiles en nogada (piments farcis sauce noix-grenade, aux couleurs du drapeau mexicain). À déguster dans des institutions comme El Mural de los Poblanos.
– Calle de los Dulces : rue entière dédiée aux sucreries coloniales (tortitas de Santa Clara, camotes). Ne manquez pas La Gran Fama (ouverte depuis 1852 !).
Sites archéologiques et naturels :
– Cholula et sa pyramide cachée : à 15 km, découvrez la plus grande pyramide du monde par son volume, surmontée de l’église Nuestra Señora de los Remedios. Par temps clair, vue sur les volcans Popocatépetl et Iztaccíhuatl.
– Volcans et cascades : randonnée au Parc National La Malinche ou spectacle époustouflant de la cascade de Tulimán (300 m de haut) dans la Sierra Norte.
Artisanat et culture vivante :
– Talavera : céramique émaillée classée patrimoine immatériel de l’UNESCO. Achetez-en au Mercado El Parián (1760) ou visitez des ateliers.
– Scène artistique : flânez dans le Barrio del Artista (artistes en live) ou le Callejón de los Sapos (antiquités et galeries) .
Villages magiques et fêtes traditionnelles :
– Pueblos Mágicos : Zacatlán (pommes et horloges florales), Chignahuapan (capitale des boules de Noël), ou Cuetzalan (rituels indigènes).
– 365 fêtes à Cholula : une église par jour de l’année ! Chaque quartier célèbre son saint patron avec processions, danses et offrandes.
Comment visiter Puebla ?
Itinéraires recommandés :
– 1 journée (depuis Mexico) :
→ Matin : Zócalo + Cathédrale → Bibliothèque Palafoxiana → Chapelle du Rosaire.
→ Après-midi : Musée Amparo (terrasse panoramique) → Calle de los Dulces → Mercado El Parián.
– 2-3 jours :
→ Jour 1 : Centre historique.
→ Jour 2 : Cholula (pyramide + églises) + dégustation de mole.
→ Jour 3 : Excursion à Zacatlán ou à la cascade de Tulimán.
Transport et accès :
– Depuis Mexico : bus direct (1h30-2h, compagnies comme ADO). Trajet possible en voiture via l’autoroute 150D.
– Sur place : centre historique piéton. Pour Cholula, bus local ou Uber (15 min). Location de voiture conseillée pour les villages alentour.
Où dormir ?
– Luxe : La Purificadora (ancienne usine d’eau redesignée, piscine sur toit) – 150 €/nuit .
– Milieu de gamme : NH Puebla Centro Histórico (face au Zócalo) – 45 €/nuit .
– Budget : Hotel Santiago (charm colonial, terrasse panoramique) – 52 €/nuit.
Où manger ?
– El Mural de los Poblanos : Menu dégustation de moles (comptez 600 pesos/30 €).
– Taqueria Las Ranas : Tacos al pastor authentiques et bon marché.
Meilleure période : Sept-nov (températures douces) ou avril-mai (fleurs). Évitez la saison des pluies (juin-sept).
Sécurité : Centre historique sûr le jour. Évitez les quartiers périphériques la nuit.
Budget journalier : 40-60 € (repas : 10-15 €, entrées : 2-5 €, hôtel : 20-50 €).
Événements : 5 mai : fête de la Bataille de Puebla (défilés, reconstitutions). Novembre : Jour des Morts (autels géants).
Expériences uniques à ne pas manquer :
– Goûter un chile en nogada en septembre : plat patriotique (vert-blanc-rouge) préparé avec des ingrédients de saison.
– Visiter un atelier de Talavera : démonstration de fabrication et création de votre propre céramique (ateliers comme Uriarte).
– Prendre le téléphérique : vue imprenable sur la ville et les volcans (départ près du centre).
Puebla, une journée autour du Zocalo et du centre-ville baroque
Dimanche 1er février. Levé une fois de plus de bonne heure. Profitons encore un petit peu du décalage horaire pour se lever tôt. Cette fois-ci, direction le terminal ADO TAPO, porte ouverte vers le sud et l’est du pays. Pour s’y rendre, passage obligé par le métro.
A l’entrée de la gare routière, une exposition d’instruments de musique brille sous l’éclat du gigantesque dôme de verre. Impressionnant. Le terminal est le plus grand du pays. Une véritable ruche. Tunnels, magasins, boutiques de luxe, vendeurs à la sauvette. Jamais vu un tel fourmillement d’êtres humains !




Allez zou, une fois enregistrés sur le plan de voyage, on grimpe à bord du bus ADO. Direction Puebla, la perle des villes coloniales du Mexique. Un trajet inoubliable sous le soleil mexicain.
Une heure pour s’extraire de la jungle urbaine de Mexico. Conurbation urbaine, entrelacs des autoroutes qui se croisent et s’entremêlent. Au-dessus, les collines égrènent leurs favelas jusqu’à perte de vue. Ici, Rio n’est pas loin. La pauvreté est partout. La démesure aussi. Et la pollution. Toujours et encore.
Au bout d’une heure, on s’extraie enfin du smog. Le soleil brille haut dans le ciel et les pentes enneigées du Popocatéptl surgissent de la brume. Magique. Le Popo est à Mexico ce que le mont Fuji est à Tokyo. Un volcan vénéré.
Il dresse son cône presque parfait à 70 km au sud-est de Mexico. 5.452 mètres. Ce montre mérite plus que jamais son surnom de “montagne qui fume”. Hélas, son ascension est absolument interdite… En cas d’éruption massive, près d’un million de personnes serait directement menacé.
A côté du Popo se découpe la silhouette allongée de l’Ixtaccihuatl (5.230 m), dont le nom signifie “la femme endormie”. Vénérés par les Aztèques, ces deux volcans conservent encore toute leur puissance symbolique auprès des populations indiennes qui se rendent sur ses pentes pour leur faire des offrandes. Bon, pas simple de faire des photos du volcan derrière Le volcan, croient-ils, abrite l’âme de Tlaloc, dieu de la pluie, qui peut intercéder en leur faveur pour de bonnes récoltes. la vitre du bus, mais une Américaine me fait une petite place à se côtés.

Un peu plus de deux heures après notre départ, nous voici donc à Puebla, 4e ville du pays, Puebla la bourgeoise et la conservatrice. Ville baroque, ultra-baroque même avec ses façades colorées et ses céramiques.
Le centre historique, inscrit au patrimoine mondial de l’humanité, se visite à pied. Cela tombe bien, une fois descendu du bus, on grimpe dans un taxi qui nous amène directement au Zocalo. Une des plus belles places du pays, avec en point d’orgue la silhouette extravagante de la cathédrale.






La légende veut que ce soient des anges, qui descendus sur terre, imaginèrent le plan en croix du centre de la ville, d’où le nom de Puebla de los Angeles. Difficile à avaler quand même. Je préfère me concentrer sur cette belle fontaine San Miguel qui se dresse au milieu de la place envahie de vendeurs à la sauvette, de clowns et de marchands ambulants.






Dans un coin de la place, les cireurs de chaussures sont à la peine. Plus loin, des indiens surchargés de ballons laissent des traces bariolées dans leur sillage. Les terrasses des cafés qui bordent la place affichent complet. Sur les bancs, des retraités profitent de l’ombre des grands arbres de la place pour se garder des ardeurs du soleil.







Au nord de la place se dresse l’incontournable cathédrale. Sa construction a duré 74 ans à partir de 1575, d’où une différence de style. Façade principale Renaissance, mais intérieur néoclassique. Les tours culminent à 74 m de haut et sont les plus hautes du Mexique.












Sortis de la cathédrale. Petit coup d’œil sur le Routard. “Bon, qu’est-ce qu’on visite, maintenant ?” Biblioteca Palafoxiana. La plus belle bibliothèque du pays. Pas mal en effet. Cela nous rappelle des souvenirs, quand l’année dernière on était allés voir l’ancienne bibliothèque royale de Rio. “Ok, on y va.”




Pour la voir, il faut d’abord passer le porche coloré de la Casa de la cultura. C’est ici, dans ce grand bâtiment au large patio que se déroule l’essentiel de la vie culturelle de Puebla.
Bingo ! A peine entré, on a droit à un spectacle de danses folkloriques. Thème choisi ? Les danses arabes. Mort de rires ! Qui n’a jamais vu une Mexicaine exécuter une danse du ventre a tout manqué dans sa vie. Mon Dieu, j’en viens presque à regretter ma danseuse de ventre bien dodue que j’avais applaudie en Egypte sur la piste de danse de notre paquebot lancé au milieu du Nil.








Heureusement, quelques minutes plus tard, retour aux choses sérieuses. Ou tout du moins à la tradition. Mexicains et Mexicaines revêtus de costumes traditionnels enchantent les spectateurs. Un vrai régal pour les yeux et pour l’oreille. Quelle chance vraiment !










Allez zou, on continue la visite. Direction la Biblioteca Palafoxiana. L’une des plus prestigieuses bibliothèques de l’Amérique latine. Une bonne partie des livres anciens a été héritée de l’ancien collège des Jésuites quand l’ordre a été expulsé du Mexique.




Au total, près de 42.000 volumes dont quelques incunables, un atlas d’Orbelius imprimé à Anvers et une grammaire égyptienne de Champollion. Bon, ça ne vaut pas celle de Rio, et encore moins celle de Cambridge ou d’Oxford, mais elle est très belle quand même. Gravures animalières exceptionnelles. Par contre, nulle trace du livre de Champollion.






De nouveau à l’air libre, on prend tout notre temps pour flâner à travers le dédales des rues. Maisons bleues, blanches, rouges, ocres, vertes, jaunes, pourpres… Il y en a pour tous les goûts ! On se croirait en plein concours de peinture !
Demeures du XVIIIe siècle, églises baroques à tous les coins de rue, musées, petites places peines de charme, quartiers pittoresques, Puebla, perchée à 2.160 m d’altitude, aime à charmer le visiteur.






Bon, petite parenthèse culinaire. Puebla est connue au Mexique pour de nombreuses spécialités au chocolat ! Impossible donc de déjeuner à Puebla sans goûter à son fameux “mole”, une sauce au cacao inventée par les religieuses de Santa Rosa.
Arrêt donc obligatoire au restaurant pour goûter cette recette pas comme les autres. Bon, autant vous le dire tout de suite… Les ensiladas de poulet à la sauce mole, pas vraiment convaincantes. Quelque chose me dit que nous aurions dû prendre l’autre spécialité du coin : le chile en nogada, autrement dit, des poivrons farcis à la viande.






Allez zou, le temps passe et nous ne sommes pas encore allés visiter le museo Amparo. Heureusement, nous n’avons qu’à traverser la rue pour découvrir ce très beau musée niché dans un ancien hôpital du XVIIIe siècle.






Il abrite l’une des plus importantes collections d’art préhispanique du Mexique. Statuettes en pagaille, outils, bijoux, vases, colliers et quelques magnifiques bas-reliefs mayas… Impossible de tout décrire dans ses moindres détails. Je ne suis pas spécialiste, et je préfère me laisser guider par mon goût. Le secret d’une visite de musée réussie !








Le temps passe et avant de quitter Puebla, on passe par hasard devant la fameuse Casa del Dean, une des premières maisons de la cité, construite en 1575. Elle abritait alors le doyen de la cathédrale.
D’une surface de plus de 1.700 m2, elle comportait alors de nombreuses pièces couvertes de magnifiques fresques. Abandonnée pendant des années, puis transformée en cinéma dans les années 50, seule sa façade bleue et deux pièces furent sauvées.
C’est comme cela que tout à fait par hasard, des étudiants redécouvrirent les fresques datant de la Renaissance sous des couches de peinture et de papier peint ! Un exemple unique dans tout le Mexique.
Dans la salle à manger, des sybilles prédisent l’avenue de la Vierge. Une cavalière montée sur une mule incarne l’Ancien Testament aveugle à la loi du Christ, d’où ses yeux bandés.
La seconde pièce illustre le poème de Pétrarque, Les Triomphes. Chars, licornes et personnages illustrent les thèmes de la mort, de la pudeur, du temps et de l’éternité. Un vrai chef-d’œuvre.

















