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Randonnée dans le parc national des Horton Plains

Pourquoi visiter Horton Plains ?

Le parc national de Horton Plains est une destination incontournable au Sri Lanka, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.  Horton Plains vaut vraiment le détour pour ses paysages uniques, sa biodiversité exceptionnelle et l’expérience de randonnée immersive qu’il offre. Pour profiter au maximum de votre visite, partez tôt le matin pendant la saison sèche, soyez bien équipé et envisagez de loger à proximité. Que vous soyez un amateur de nature, un randonneur passionné ou un photographe, ce parc national vous laissera des souvenirs impérissables.

Biodiversité exceptionnelle :

Le parc abrite de nombreuses espèces endémiques, comme le léopard du Sri Lanka (sous-espèce rare, avec seulement 23 adultes recensés en 2020), le semnopithèque à face pourpre (singe menacé), et le loris grêle (primate rare redécouvert en 2010 après 70 ans sans observation). La flore inclut des plantes uniques comme des orchidées endémiques, des rhododendrons, et des fougères arborescentes.

Paysages uniques :

Horton Plains combine prairies montagnardes, forêts de nuages, et chutes d’eau spectaculaires. Le site offre des vues panoramiques, notamment depuis World’s End (une falaise de 800 à 1 200 m de dénivelé) où l’on peut parfois apercevoir l’océan Indien par temps clair. Les chutes de Baker’s Falls (20 m de hauteur) sont un autre point d’intérêt majeur.

Importance écologique :

En tant que partie des hauts plateaux du centre du Sri Lanka classés à l’UNESCO, le parc est une zone cruciale pour la conservation de l’eau, alimentant trois fleuves principaux (Mahaweli, Kelani, et Walawe). Son écosystème de forêt nuageuse est décrit comme un “hotspot de super biodiversité”.

Expérience de randonnée :

Contrairement à d’autres parcs nationaux du Sri Lanka, Horton Plains se visite exclusivement à pied, offrant une immersion tranquille dans la nature. Les sentiers sont bien balisés et accessibles à la plupart des niveaux de fitness.

Comment visiter Horton Plains ?

Meilleure période pour visiter :

· Saison sèche (décembre à avril) : C’est la période idéale, avec un temps plus stable et moins de pluie. Les mois de janvier à mars sont particulièrement recommandés pour maximiser les chances de ciel dégagé.
· Heure de visite : Arrivez tôt le matin (ouverture à 6h00) pour éviter la brume qui obscurcit souvent la vue de World’s End après 9h00. Les matins clairs offrent également plus d’opportunités pour observer la faune.

Accès et transport :

· Localisation : Le parc est situé dans les hauts plateaux du centre du Sri Lanka, près de la ville de Nuwara Eliya (environ 1h15 de route) et d’Ohiya (moins de 10 km).

Comment s’y rendre :

· Depuis Nuwara Eliya : Option la plus courante. Des véhicules privés (taxis ou chauffeurs) peuvent être engagés pour la journée. Le trajet dure environ 1h15.
· Depuis Colombo ou Kandy : Depuis Colombo, comptez 4 à 5 heures de route ; depuis Kandy, 2 à 3 heures.
· Transport public : Des bus locaux desservent la région, mais cette option est plus longue et moins pratique pour une arrivée matinale.
· Accès au parc : Les véhicules privés ne sont pas autorisés à pénétrer dans le parc. Il faut stationner au parking et acheter un billet d’entrée (non inclus dans les tours guidés). Des frais d’entrée distincts s’appliquent pour les étrangers et les locaux.

Itinéraires de randonnée

· Boucle principale (9-9,5 km) : Sentier circulaire bien balisé qui passe par les sites incontournables : World’s End, Little World’s End, et Baker’s Falls. Comptez environ 3 heures de marche à un rythme modéré.
· Sens de la marche : Pour éviter la foule le matin, il est conseillé de faire la boucle dans le sens inverse des aiguilles d’une montre.

Randonnées alternatives :

· Ascension du Kirigalpoththa (2 388 m) : la deuxième plus haute montagne du Sri Lanka. Randonnée plus intense (14 km aller-retour).
· Ascension du Thotupola (2 357 m) : la troisième plus haute montagne. Randonnée de 4 km aller-retour (environ 2 heures).

Randonnée dans le parc national des Horton Plains

Mardi 14 avril. Les paysages du Sri Lanka sont vraiment étonnants. Sur la route des Horton Plains, un parc national situé en plein cœur de l’île, l’environnement ne cesse de changer. La végétation varie selon l’altitude et l’humidité.
On passe brusquement de la forêt tropicale aux rizières enherbées, puis aux collines verdoyantes des plantations de thé, aux lacs, et finalement aux montagnes, forêts de pins et prairies grassouillettes où les vaches Holstein paissent tranquillement. Incroyable tous ces changements en si peu de kilomètres. Et nous ne sommes pas encore au bout de notre surprise.
En attendant, on s’arrête un instant sur le bord de la route pour contempler le spectacle… Sans oublier les éoliennes installées au sommet du plateau. N’est-ce pas, Aurélie ? On se demande bien pourquoi.

Bien, nous y voilà. Voici les Horton Plains. 3 heures de route et de lacets pour arriver à un haut plateau dominant une grande partie de l’île. Pour notre arrivée, nous sommes accueillis par un superbe cerf aux bois acérés. Étrange tout de même. Le climat ici ne ressemble en rien au reste du Sri Lanka. Situé à plus de 2.000 m d’altitude, le haut plateau se distingue surtout par ses prairies sauvages et ses forêts épaisses.

L’entrée du parc se fait par un sas de sécurité. Pas question d’entrer avec des sacs plastiques ou autres matières qui pourraient venir polluer l’environnement. Du coup, les gâteaux achetés dans la boutique finissent dans des sacs papiers. Ok, let’s go.
La randonnée de World’s end (le “bout du monde”) décrit une boucle d’environ 10 km qui nous ramène à notre point de départ. D’ici là, nous avons tout le temps de contempler la nature sauvage, les affleurements rocheux, les cascades, et cet étonnant paysage de bruyère qui fait aussitôt penser à l’Écosse. Totalement incroyable ! Du coup, je comprends définitivement pourquoi les Anglais ont tant insisté pour intégrer cette île à leur empire.
Pour les grands animaux par contre, il faudra repasser. Quid des sangliers, des léopards ou de l’endémique macaque à toque ? Nous n’en verrons rien.
La brume gagne le sommet des collines et on ne voit pas à plus de 150 m devant nous. Idem pour les oiseaux. Bulbul oreillard, cisticole des joncs, acalat à tête cendrée, zostérops de Ceylan, merle de Ceylan, arrenga, gobe-mouches et pirolles resteront des noms abstraits. Impossible de les voir dans cette brume. Dommage.

Après une petite demi-heure de marche, voici les Baker Falls, de jolies cascades qui grondent au milieu d’une épaisse forêt. Bon, un raccourci facile. En guise de bruyère, il s’agit d’une herbe touffue appelée « chrysopognon » qui s’accompagne de la mousse des marais prospère dans les secteurs marécageux. Le keena, un arbre en forme d’ombrelle, constitue essence de la canopée. Les arbres et les buissons rabougris sont couverts de lichens et de mousses. Il ne manque que de la tourbe pour faire du bon whisky !

Aïe ! Le ciel s’obscurcit de plus en plus. Je crains le pire. Et nous ne sommes pas encore arrivés à World’s end. Ok, on s’accroche et on accélère le pas. La visibilité est de moins en moins bonne. Mais pour le peu qu’on voit, on se croirait vraiment en Écosse avec cette végétation maigre, ces montagnes pelées et les rivières sauvages qui courent et affleurent au gré des rochers. J’adore.
Une première goutte de pluie me tombe sur le nez. Une deuxième… Heureusement, rien de très dru encore. Udesh a eu la bonne idée de nous munir de parapluie. Quelque chose me dit qu’il a senti le coup venir… Dieu merci, la pluie cesse aussitôt et on poursuit notre petit bonhomme de chemin à travers la lande et les forêts.

On s’enfonce toujours plus profond dans la forêt. Devant nous, la terre rouge semble s’ouvrir, créant des failles et d’épaisses fractures. L’eau suinte de partout. Au bout de notre chemin apparaît enfin World’s end, enfin ce qu’on peut en voir… C’est-à-dire, rien. La brume est si épaisse qu’on ne voit pas à un mètre. Impossible de s’approcher. Au-delà des rochers, c’est le précipice. Chaque année, des morts sont à déplorer. 
Tant pis pour la vue sur la vallée. Il fallait arriver de bonne heure, partir pour le trek avant 9 heures du matin. De là, on aurait pu voir les plantations de thé dans la vallée en contrebas. Un groupe d’Australiens est aussi déçu que nous. Mais pour eux, le chemin est encore loin avant de regagner l’entrée… Et le ciel menace de craquer.

Et brusquement, le drame… À peine sortis de la forêt qui renferme world’s end que la pluie nous cueille sur le chemin du retour. Et quand il pleut au Sri Lanka, il pleut ! 4 ou 5 km nous séparent encore de l’entrée. Interminable. 
Le chemin se gorge d’eau en un rien de temps et bout d’un kilomètre on finit par marcher franchement dans la gadoue. Pourquoi s’en priver ? Parapluie au-dessus de la tête, on se protège comme un peu. 
À deux kilomètres du but, on vient en aide à un photographe local qui craint pour son matériel. On le glisse dans le sac d’Aurélie et on continue. La pluie redouble d’intensité et on a maintenant de l’eau jusqu’aux chevilles. Il faut avancer malgré tout. Après une bonne heure de marche, nous voici enfin revenus. Trempés de la tête aux pieds, mais sains et saufs.

Udesh nous rejoint et reconnaît immédiatement le photographe comme un de ses meilleurs amis. « Le monde est petit, ma p’tite Aurélie. » Tout ça vaut bien une belle photo-souvenir.

De retour dans la voiture, on change nos vêtements détrempés pour des habits secs. Pas question de se choper la crève. À la sortie du parc naturel, des sortes de biches dont j’ignore le nom nous ignorent superbement.

La journée n’est pas finie… Il nous faut encore plus de quatre heures de route pour rejoindre le village de Nallathanya, aux pieds d’Adam Speak, le plus haut sommet du Sri Lanka. Pour y aller, nous devons donc revenir en arrière et reprendre la route de Nuwara Eliya. Interminable.
Passé la ville, nous filons toujours plus à l’ouest pour regagner la route de Nallathanya. Mais c’est sans compter la pluie, les routes de montagne et les virages en épingle à cheveux pris au bord du précipice.
À l’arrière de la voiture, je flippe à mort. À l’entrée d’un virage, Aurélie pense sa dernière heure arrivée, mais Udesh se décide enfin à tourner le volant. Putain, on n’était pas loin, là ! Du coup, je ferme les yeux pour ne plus avoir peur.
Cerise sur le gâteau, Udesh finit par se tromper de route. Il faut retourner en arrière et reprendre le bon chemin.
Plus loin, un type nous avertit qu’une bande de voleurs balance des pierres sur les voitures pour les obliger à s’arrêter. Udesh redouble d’attention, et on finit enfin par arriver. 
Hôtel Holydays Inn à Nallathanya. Pas terrible. Nourriture dégueulasse et environnement ultra-kitch. À moins d’aimer les fresques colorées. La chambre est gigantesque. Pas moins de trois lits. Le temps de faire sécher mes papiers d’identité trempés sous l’averse et je tombe comme une masse. Demain est un autre jour.

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