Pourquoi visiter le site de Teotihuacan ?
Teotihuacan combine mystère, puissance architecturale et accessibilité. Une journée suffit pour ressentir l’énergie sacrée de ce lieu où, selon la légende, les dieux créèrent le cinquième soleil. Le sous-sol de Teotihuacan est composé de cendres volcaniques (issues du volcan Cerro Gordo), et la pyramide du Soleil cache une grotte en forme de fleur sous ses 248 marches . Un tunnel de 120 m a aussi été découvert sous le temple de Quetzalcoatl en 2003 !
Site historique majeur et mystérieux :
Teotihuacan, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1987, fut l’une des plus grandes cités mésoaméricaines (100.000 à 200.000 habitants à son apogée). Son nom signifie “lieu où sont créés les dieux” en nahuatl, et son déclin vers le VIIᵉ siècle reste une énigme. Seulement 2% du site a été fouillé, ajoutant à son aura mystique.
Architecture monumentale :
– Pyramide du Soleil (65 m de haut) : 2ᵉ plus grande pyramide des Amériques, offrant un panorama spectaculaire depuis son sommet.
– Pyramide de la Lune (46 m) : point final de la Chaussée des Morts, avec une vue imprenable sur l’ensemble du site.
– Temple de Quetzalcoatl : orné de 300 sculptures de serpents à plumes, symbole de puissance religieuse et politique.
Expérience immersive :
– Fresques et musées : admirez les peintures murales bien préservées (comme le “Paradis de Tlaloc”) et visitez le Musée de la Culture Teotihuacan pour des artefacts révélant la vie quotidienne antique.
– Vol en montgolfière : survolez le site au lever du soleil pour une perspective aérienne inoubliable (à partir de 100€ avec petit-déjeuner inclus).
Comment visiter le site de Teotihuacan ?
Accès depuis Mexico :
– Bus : départ toutes les 20 min depuis la gare routière Autobuses del Norte (Porte 8). Trajet d’1h pour 50–100 pesos AR (3–5€) .
– Voiture : une heure via l’autoroute Mex 85D. Parking : 80–100 pesos/jour (4–5€) .
Excursions guidées : Comptez 31€ (sans transport) à 50€ (avec transport, dégustation de pulque/tequila et déjeuner).
Itinéraire conseillé :
– Arrivez tôt : le site ouvre à 9 heures. Prévoyez 4h minimum pour la visite complète. Évitez les dimanches (gratuit pour les Mexicains) et l’équinoxe de mars (foule massive).
Circuit recommandé :
1. Commencez par la Porte 1 (Temple de Quetzalcoatl).
2. Remontez la Chaussée des Morts (2 km bordés de temples).
3. Gravissez la Pyramide du Soleil.
4. Terminez par la Pyramide de la Lune pour la vue.
Tarifs 2025 : entrée 90–100 pesos (4–5€), gratuit pour les -13 ans. Prévoir un supplément pour les appareils photo professionnels.
– Équipement : chaussures de marche, crème solaire, chapeau et 1,5L d’eau par personne. Peu d’ombre sur le site !
Restauration :
– La Gruta : eestaurant dans une grotte (23–27€).
– Mayahuel : cuisine traditionnelle avec vue sur les pyramides (6–12€).
Teotihuacan, la cité des dieux, la plus importante cité antique du Mexique
Vendredi 30 janvier. Bon, après une bonne nuit de sommeil (et de réflexion !), changement de programme. Nous reporterons notre visite de la capitale à dimanche. Autant entrer immédiatement dans le vif du sujet et entamer notre programme de visites archéologiques par le site de Teotihuacan, qui fut en son temps la ville maîtresse d’un immense empire du même nom.
Mais nous n’en sommes pas encore là. Pour s’y rendre, pas question de payer une excursion qui nous coûterait les yeux de la tête. Direction la station de trolleybus la plus proche de l’avenida Lazero Cardenas et de Republica Uruguay. Génial ! 4 pesos glissés dans le compteur, et on remonte l’avenue centrale de Mexico en direction de la gare routière Terminal Norte. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce trolleybus, s’il ne fait pas des étincelles, parvient sans trop d’encombre à se frayer un chemin dans les embouteillages monstrueux de Mexico. Trop facile. “Elle est pas belle, la vie !”

Dix minutes plus tard, nous voici donc devant l’immense dôme de la gare centrale. Un ogre d’acier et de verre dans lequel il est super facile de se déplacer. Direction la puerta ocho. Départ des lignes Autobuses Teotihuacan. Deux minutes d’attente et 200 pesos (a/r pour deux) plus tard, et nous voici devant la zone d’embarquement. Tout juste le temps d’acheter un café et de quoi grignoter et on passe le portique de sécurité (là-bas, ça ne plaisante pas : contrôles stricts au cas où un carteliste sorte son flingue dans l’autobus). Et c’est parti mon kiki ! En route pour Teotihuacan, la cité des dieux.
Une petite heure plus tard, nous voilà devant l’entrée de Teotihuacan, ou plutôt dans une vaste allée bordée de cactus qui mène tout droit aux guichets principaux. Ah oui, j’allais oublier un tout petit détail. Il est encore très tôt. A peine 9 heures. Et dans nos oreilles résonnent encore les airs de mariachis entendus dans le bus. Troupes d’indios. Les premiers d’un très long voyage en terre mexicaine.
Teotihuacan, nous voilà. Pile-poil à l’heure pour profiter des plus belles heures du soleil, quand il grimpe lentement dans le ciel des divinités des civilisations précolombiennes. Après l’heure, plus la peine de penser à prendre une photo de l’ensemble du site depuis le sommet de la pyramide de la lune. Soleil plein sud et contre-jour. Les beaux clichés appartiennent à ceux qui se lèvent tôt. Nous en sommes.

Teotihuacan. Cité des dieux. Plus grand centre idéologique, économique et religieux de l’Amérique entre l’an 150 et 450. A son apogée, la ville compte jusqu’à 200.000 habitants et dépasse en taille la Rome antique.
La ville se construit selon un axe nord-sud autour de la Chaussée des morts. C’est elle justement que nous empruntons pour remonter directement vers la pyramide de la lune. Vingt bonnes minutes de marche, c’est tout dire. Surtout ne pas lever les yeux vers l’immense pyramide du soleil, la plus imposante de toute l’Amérique. Continuer de marcher. Je veux avoir une vision complète de tout le site.
La Chaussée des morts ressemble à un parcours d’obstacle. Terrasses, plateaux, fossés se succèdent. Puis on dépasse enfin la grande pyramide. Nous voici enfin au coeur de la Plaza de la Luna. A gauche, les palais du Jaguar, des escargos emplumés et de Quetzalpapalotl, à droite une pyramide au nom inconnu, et face à nous, marquant l’extrémité de la Chaussée des morts, plantée dans l’ombre d’une grosse colline, la majestueuse pyramide de la Lune.
Au milieu de la place, se dressent d’anciens autels où les grands prêtres officiaient.




Après cette longue marche le long de la Chaussée des morts, pas une minute à perdre ! Direction la pyramide de la Lune. Chouette alors, on peut encore escalader ses marches. Avant dix ans, c’est sûr, tout sera aseptisé comme Chichén Itzá. Profitons-en !




Ascension un peu raide. Une corde permet de se tenir aux branches. Surtout pour la descente. Une fois en haut, les conseils du Routard prennent tout leur sens. La vue sur l’ensemble du site est tout simplement grandiose. La Chaussée des morts déroule son tapis de pierre comme une bobine son fil. Les temples se succèdent.






A gauche, l’extraordinaire pyramide du Soleil se dresse dans l’azur. Pour le photographe que je suis, c’est le moment de la meilleure exposition. Vue imprenable sur l’axe cérémoniel. Wouah ! Quel alignement ! Bien que plus petite que la pyramide du Soleil, la pyramide de la Lune se retrouve au même niveau grâce à une dénivellation d’une trentaine de mètres de la chaussée. Achevée vers l’an 250, elle est la cadette de sa grande sœur d’une cinquantaine d’années.
Difficile de redescendre sur terre. Pyramide de la Lune envoûtante. Vue grandiose sur le site. Photos-souvenirs. La tête dans le bleu azur. Descente en rappel, accroché à la lisse de la corde pour ne pas dégringoler jusqu’en bas. Vertigineux. Au milieu de la Plaza de la Luna, on en veut encore pour son argent et on grimpe encore au sommet de la petite pyamide dressée à gauche de la Chaussée des morts. Vue sympa sur la pyramide de la Lune. Mais bientôt, il faut encore redescendre.






Que s’est-il passé ici pour que ce site fut déserté quasiment du jour au lendemain par des milliers d’adorateurs du Serpent à plumes ? Vers l’an 500, la cité était tellement importante qu’elle commerçait alors avec toutes les autres civilisations américaines, cités et peuples de Monte Alban, de Tajin, Choluca, et plus loin encore, avec les Mayas présents dans le Yucatan. Et puis subitement, entre 600 et 700, tout s’arrête.




La cité est désertée par son peuple et ses dignitaires. Baisse des ressources, crise économique, invasion des barbares Chichimèques venus du nord, révolution sociale contre le pouvoir en place ? Nul n’en sait rien. Un des plus grands mystères de l’histoire. Toujours est-il que la civilisation de Teotihuacan s’éteint quasiment du jour au lendemain. Les édifices s’écroulent et une épaisse couche de terre les recouvre. A tel point que les troupes de Cortès passeront devant eux sans en soupçonner la présence.




A droite de la pyramide de la Lune, on tombe nez-à-nez avec la Palacio de Quatzalpapalotl, le fameux palais de l’Oiseau-papillon. En partie reconstruit avec des matériaux et des techniques d’autrefois. Patio intérieur remarquable. Colonnes recouvertes de bas-reliefs. Certains représentent le fameux quetzal, oiseau à longues plumes caudales vertes qu’on peut encore observer, paraît-il, dans les forêts du Guatemala et du Costa-Rica.




Dans le prolongement du palais de l’oiseau-papillon, des ruines retracent l’existence du Palacio de los Jaguares. Fresques bien conservées qui représentent des jaguars à plumes soufflant dans des coquillages. Pour le reste, on circule dans un dédale de maisons effondrées. Rien d’exceptionnel.






Derrière le temple des Jaguars, une petite galerie mène directement aux entrailles du Templo de los Caracoles emplumados, autrement dit, les escargots à plumes. Edifié au-dessous du Palacio de Quatzalpapalotl. De petites niches abritent encore des fresques plutôt bien conservées.
Puis on accède à une galerie plus importantes qui mène directement au pied de l’ancien palais. La façade de l’ancien temple est encore visible et laisse voir de superbes bas-reliefs admirablement bien restaurés. L’escargot à plumes se décline sous toutes ses formes stylisées. Dans le renfoncement, des fresques très colorées laissent apparaître d’exceptionnelles têtes d’aigles. Une des plus anciennes constructions de Teotihuacan (IIe ou IIIe s.).






Demi-tour toute ! Après la visite des monuments de la Plaza de la Luna, retour en arrière, via la Chaussée des morts. Petite pause déjeuner et on file directement vers la pyramide du Soleil. 215 mètres de côté pour 65 mètres de haut. Elle est la plus grande pyramide d’Amérique après celle de Choluca qui n’a toujours pas été dégagée. A l’origine, elle devait atteindre 63 m de haut, mais les temples qui la surplombaient, tout comme la statue qu’un archevêque espagnol fit détruire, ont depuis belle lurette disparu.






La pyramide est orientée de façon à ce que la façade principale soit située en face du point de l’horizon où le soleil disparaît. Un peu tordu quand même. En 1971, on a même découvert sous l’édifice un tunnel qui conduit à une grotte mystérieuse dont on ne connaît toujours pas l’utilisation véritable. Son édification daterait de l’an 150 à 200. Pour le reste, on ne connaît pas grand chose de cette grande pyramide, sinon qu’elle aurait pu représenter dans l’imaginaire des Teotihuacanos une sorte de nombril du monde.






Bon, trêve de discussions, il est grand temps de grimper ce monstre de pierre. Chaleur harassante et soleil à son zénith. On s’en fout, on est là pour ça, non ? Ok, passons à la première volée de marche. Ascension vertigineuse et vue exceptionnelle sur le centre cérémoniel en contrebas.






Cela grimpe dur à mesure qu’on se rapproche du sommet. Enfin, on y est. Conglomérat de pierres accumulées au sommet. Cime bombée. Une cinquantaine de personnes squatte l’endroit. Le temps de deux ou trois photos-souvenirs, et on se réfugie sur les côtés.






De là, on a une vue fantastique sur la pyramide de la Lune et toute la Chaussée des morts. Impressionnant. Selfies en essayant de ne pas basculer dans le vide. Une petite Française essaie de lier connaissance avec nos voisins. C’est ça, les vacances en solitaire. Merde, pas envie de redescendre sur le plancher des vaches. On est trop bien, ici.






Pas question pour autant de quitter la pyramide du Soleil sans avoir fait un détour par le museo del sitio. Statuettes, masques, objets rituels, objets du quotidien.




Tous ces objets rivalisent de beauté et de puissance évocatrice. Mais le plus grand intérêt de ce musée est de faire comprendre au pauvre ignorant que je suis la civilisation de Teotihuacan : ses ressources, son commerce, sa zone d’influence, sa construction, ses métiers, et bien sûr, sa religion.




A mi-parcours, on a même droit à une gigantesque maquette de ce que fut la cité des dieux, il y a 1.500 ans. Impressionnant. Encore plus en comprenant qu’une toute petite partie du site a fait l’objet de réelles fouilles.






A la sortie du musée, on a beau être en hiver, il faut se rendre à l’évidence, il fait une chaleur à crever ! Du coup, on remonte tranquillement le chemin de terre qui est censé nous ramener au Templo de Quatzacoatl. Au milieu des cactus et des figuiers de barbarie, la vie ressemble un peu au paradis. Ces figuiers de barbarie dépassent l’entendement. Aussi gros que des oliviers, ils parsèment tous les champs alentours. Beauté saisissante. On éprouve un grand sentiment de paix, ici.






Au bout du chemin, on cherche désespérément le Templo de Quatzacoatl. On a beau tourner et retourner autour de la citadelle, nulle trace du temple du serpent à plumes. Avec cette accumulation de ruines, difficile d’y voir clair entre la multitude d’anciens bâtiments administratifs, de forums et de temples. Même les Espagnols, en leur temps, y ont perdu leur latin.
Tant pis pour le Templo de Quatzacoatl. Dommage, d’autant que les archéologues ont mis au jour, il y a quelques années, sous et autour du temple, des fosses communes contenant les squelettes de 139 prisonniers sacrifiés lors de la consécration du sanctuaire. Une hypothèse avance que le temple aurait été construit pour commémorer la création du temps et du calendrier.






Bon allez, on remonte une dernière fois la Chaussée des morts en direction du temple du Soleil. De la pyramide de la Lune à la citadelle, elle fait quand même 2 km de long. A l’époque de Teotihuacan, tous les monuments et les édifices qui la bordaient étaient ornés de sculptures et peints de couleurs vives.


Assis sur les marches d’un grand escalier planté face à la pyramide du Soleil, on profite de cette vue unique et époustouflante. Des enfants tourbillonnent autour de nous. Des Mexicains viennent ici en famille profiter de leur patrimoine. La vie est calme et douce, ici. La paix. Après quoi, on file se promener à travers le dédale des étals de souvenirs. Les Indiens du coin sont ici par centaines. Ponchos et sombreros. Olé !

A peine 15 heures. Il faut attendre le bus à l’angle de la “esquina”. Des esquinas, il y en a partout au Mexique ! Un rabatteur nous propose d’aller manger un bout dans les petits restos qui bordent le site. “Vamonos à comer !” Délicieux repas. Fromage mexicain et champignons. Un vrai régal !