Pourquoi faire le tour du lac Majeur ?
Faire le tour du lac Majeur revient à traverser une succession de paysages et de cultures où les Alpes plongent dans les eaux profondes d’un lac à la fois italien et suisse. Ce périple de 65 kilomètres de long révèle des contrastes saisissants entre les rives orientales sauvages, dominées par les parcs naturels, et les rives occidentales transformées en jardins subtropicaux par un microclimat unique.
Les îles Borromées :
La navigation permet de découvrir les îles Borromées, archipel baroque où l’Isola Bella déploie ses jardins en terrasses peuplés de paons blancs, et l’Isola Madre son jardin botanique aux essences rares. Le palais Borromée incarne le faste des familles princières qui, depuis la Renaissance, ont façonné ces paysages.
Les villages lacustres :
Les villages lacustres expriment des identités distinctes : Stresa et ses palaces Belle Époque, Cannobio et son centre historique médiéval, Locarno et sa piazza Grande suisse où l’influence alpine rencontre la dolce vita. Chaque escale dévoile une nouvelle facette de la vie lacustre, entre traditions de pêche et tourisme international.
Une dimension sacrée :
Le tour complet révèle aussi la dimension sacrée du lac, du sanctuaire de la Madonna del Sasso à Orselina dominant le lac, au monastère de Santa Caterina del Sasso accroché à une falaise. Ces sites témoignent de la spiritualité qui a marqué ce territoire frontalier.
Une variété des transports :
La variété des transports – bateaux blancs de la Navigazione Lago Maggiore, trains panoramiques de la ligne Domodossola-Milano, routes en corniche – transforme le déplacement en expérience sensorielle. Chaque mode de transport offre des perspectives différentes sur les villas aux jardins exubérants, les criques secrètes et les villages de pêcheurs colorés.
Comment faire le tour du lac Majeur ?
Comment combiner navigation et transports terrestres ?
Pour effectuer le tour du lac Majeur, une combinaison de transports maritime et terrestre s’impose, le lac s’étirant sur 65 km de long entre l’Italie et la Suisse. Depuis la ville d’Arona, au sud, embarquez sur les bateaux de la Navigazione Lago Maggiore avec un billet journée à 28€ couvrant l’intégralité du réseau. Les départs réguliers (6h30-20h00 en été) relient les sites majeurs.
Les trajets incontournables :
Les trajets incontournables incluent la ligne Arona-Locarno (2h30, 18€), passant par les îles Borromées, et la liaison intra-lac Stresa-Cannobio (1h, 10€). Pour les îles Borromées, un billet circulaire à 18€ permet de visiter Isola Bella (palais Borromée, 20€, 9h00-17h30), Isola Madre (jardin botanique, 15€) et Isola dei Pescatori (village de pêcheurs).
Combiner train et bus :
Sur la rive ouest, le train régional relie Arona à Domodossola (8€, 1h) avec des vues spectaculaires, tandis que les bus 12 et 33 desservent les villages comme Cannobio depuis Verbania. La rive est, plus sauvage, s’explore en voiture via la route côtière SS34, avec des arrêts à Luino et son marché frontalier (mercredi).
Les points stratégiques :
Les points stratégiques comprennent Stresa et sa promenade des villas, Verbania avec les jardins de la Villa Taranto (15€, 8h30-18h30), et Locarno en Suisse (changeur nécessaire). Prévoir 2-3 jours pour un tour complet, en réservant l’hébergement à l’avance, surtout à Stresa.
Quand s’y rendre ?
Les périodes idéales sont avril-mai et septembre-octobre, évitant l’affluence estivale. Un passe international (55€/2 jours) combine bateaux illimités et transports terrestres des deux pays. Depuis Milan, le train direct jusqu’à Stresa (1h, 10€) est le plus pratique. Notez que la navigation peut être suspendue par vent fort, fréquent sur le lac.
Une promenade magique autour du lac Majeur
Vendredi 5 juillet. Chouette alors, j’ai passé une super soirée avec ma fille vu qu’elle a fini par se disputer avec Machin Chose. Du coup, on n’a pas arrêté de rire tous les deux et on a retrouvé toute notre complicité de voyage ! Une chose est sûre, jamais plus je ne repars avec un ami de ma fille !
Bref, du coup, ce matin, je suis frais et dispo pour filer tout droit vers le lac Majeur, principale attraction de notre journée qui doit nous ramener vers la France. Yipiiiii ! Cerise sur le gâteau, j’ai réussi à remettre en marche ce foutu GPS ! Allez zou, après un copieux petit-déjeuner, on grimpe à bord de Titine et on prend la direction d’Arona, la porte d’entrée principale du lac Majeur.
L’idée, aujourd’hui, c’est de pouvoir naviguer vers les îles Borromées, mais ça ne se fera pas depuis Arona. Le bateau du retour est trop tardif. Le temps de dire adieu aux gentils pépés qui m’ont amené jusqu’à l’embarcadère et de jeter un coup d’œil sur l’immense port qu’est Arona, et nous filons directement jusqu’à la statue de San Carlo, l’attraction numéro un de la ville, statue géante d’une trentaine de mètres qui surplombe tout le lac et au sommet de laquelle on accède par un escalier en colimaçon et une échelle de mur.
Tiens, c’est bizarre, mais Machin Chose ne la ramène plus derrière moi. Trouduc fait dans son froc et refuse de grimper jusqu’aux oreilles de San Carlo. « Je suis claustrophobe ». Mais oui, mon petit, à d’autres tu fais ça. Du coup, je suis encore plus heureux de grimper à l’échelle et d’accéder à la tête de San Carlo.
De minuscules ouvertures sont pratiquées dans son cerveau de fer pour taper quelques photos. C’est vrai que la vue est magnifique depuis son sommet. Le panorama est à couper le souffle. Difficile d’imaginer que je suis au sommet d’une tête vieille âgée de plus de 300 ans, San Carlo Borromeo ayant été édifiée en 1698.
On redescend sur terre et on file droit vers Stresa, d’où on pourra prendre le bateau pour les îles Borromées. La route le long du lac n’a rien à voir avec la rive du lac de Côme. Certes, les eaux sont encore plus bleues ici (les montagnes qui entourent le lac sont moins hautes et se reflètent moins dans l’eau), mais on ne retrouve pas le charme des petits villages escarpés qui menacent de tomber à l’eau.
Du coup, on ne s’attarde pas trop en chemin comme la veille, et on file droit vers Stresa. Villas luxueuses et hôtels du XIXe siècle dominent la ville. Mignon, mais sans plus. Cap vers l’embarcadère pour prendre le bateau vers les îles Borromées. Un capitaine de pacotille tente de nous arnaquer en nous menant vers son bateau privé, mais on ne se laisse pas faire. « Ah ces Français, il y en a marre des Français ! » Et mon poing dans ta gueule, il en a marre ? Allez zou, on laisse les cons à quai et on embarque pour Isola Bella.
La traversée du lac Majeur est un vrai bonheur. Pas le temps de s’ennuyer, Isola Bella est tout à côté. Un petit quart d’heure de traversée, le temps d’admirer la côte et l’île qui se découpe sur l’horizon, et nous voilà. Depuis le bateau, la vue sur les jardins du palais est à couper le souffle. Immanquable !
Premiers pas sur Isola Bella. Arrivés sur le quai, on fait un petit tour rapide sur les environs : une succession de rues minuscules et de boutiques artisanales. Le palais ? Il faut gagner l’autre pointe de l’île. Ok, on mange d’abord et on ira voir tout ça après.
Après le déjeuner, on file donc à la pointe de l’île pour découvrir les abords du palais. C’est ici que les bateaux des invités de la famille Borromée accostent. Et encore aujourd’hui. Passé les incontournables canons, les marches du palais dégringolent directement dans la mer.
On passe la terrasse et la cour d’apparat et nous voici à la pointe ombragée par de jolis pins parasols. Une longue terrasse de gravier blanc remonte vers le palais, bordée de superbes massifs colorés. Les pluies ont été importantes cet hiver… Du coup, les pins plantés au bord de la plage ont encore les pieds dans l’eau.
Construit au XVIIe siècle, le palais des Borromées est habité quelques mois dans l’année par la famille et d’illustres invités. Ici, le baroque est à son sommet avec de nombreux salons, sa salle aux colonnes corinthiennes, sa salle de musique, sa salle du trône bien sûr et sa salle d’audience. On peut même y voir une grande maquette qui permet de mieux appréhender l’espace de l’île dans son ensemble. On s’aperçoit dès lors que le palais englobe toute l’île !
Passé la salle qui abrite le fameux théâtre de marionnettes, nous voilà descendus au sous-sol pour la visite des grottes, des salles tapissées de coquillages et de petits cailloux. Du jamais vu !
Tout au long de la visite, des ouvertures, des fenêtres et des terrasses permettent de jeter un coup d’œil sur la mer ou les jardins. J’aime ce mélange.
Enfin, on arrive au clou de la visite : les jardins du palais Borromée. Un savant mélange entre la mer, les végétaux et la pierre. Les statues sont partout, tournées vers la mer : dieux et déesses grecs. Une beauté infinie comme si tous ces éléments se réunissaient pour n’en faire qu’un. C’est un des plus beaux endroits que j’ai pu visiter dans le monde. C’est une certitude.