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Uxmal, une des cités maîtresses de l’empire Maya, joyau de la Ruta Puuc du Yucatán

Pourquoi visiter Uxmal ?

Architecture exceptionnelle et style Puuc :
Uxmal est considéré comme l’apogée de l’art maya classique, avec des bâtiments richement décorés de mosaïques de pierre, de masques du dieu de la pluie Chaac, et de frises géométriques complexes. Le style Puuc se caractérise par des niveaux inférieurs épurés et des étages supérieurs ornés de milliers de motifs symboliques . Le Palais du Gouverneur (long de 100 m) et la Pyramide du Devin (35 m de haut, base ovale unique) en sont des exemples emblématiques.

Site UNESCO et importance historique :
Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, Uxmal fut un centre politique et économique majeur entre le VIIᵉ et le Xᵉ siècle, abritant jusqu’à 25 000 habitants. Son urbanisme reflète des connaissances astronomiques avancées (alignements avec Vénus, solstices).

Expérience immersive :
Contrairement à Chichén Itzá, Uxmal attire moins de visiteurs, permettant une exploration plus paisible. Le site est entouré de jungle, et les iguanes qui se prélassent sur les ruines ajoutent à l’ambiance authentique.

Ruta Puuc et sites annexes :
Uxmal est le joyau de la “Ruta Puuc”, un circuit incluant d’autres cités mayas (Kabah, Sayil, Labná) accessibles en voiture ou via un bus dominical depuis Mérida. Kabah, relié à Uxmal par une chaussée sacrée (sacbé), est réputé pour son “Palais des Masques” couvert de 250 visages de Chaac.

Activités complémentaires :
– Choco-Story Uxmal : un musée interactif sur l’histoire du cacao, avec dégustation et cérémonie maya (entrée : 190 $MXN).
– Cénotes voisins : après la visite, rafraîchissez-vous dans les cénotes Nah Yah ou Noh Mozon, semi-ouverts et peu fréquentés.

Comment visiter Uxmal ?

Options de transport depuis Mérida (trajet : 1h) :
– Bus économique : prenez le bus Sur (ligne Mérida-Campeche) à la gare ADO TAME Centro (Porte C). Départs à 6 h, 9 h ou 14 h (102 $MXN l’aller-retour). Le retour s’effectue depuis le même point de dépôt, mais confirmez l’horaire avec le chauffeur.
– Location de voiture : suivez la Highway 261 sud. Comptez 80 $MXN de parking. Idéal pour combiner Uxmal, Kabah et les cénotes.
– Excursions guidées : à partir de 26 €, incluent transport, guide, entrées et parfois Kabah + déjeuner.

Infos pratiques :
– Horaires : 8 à 17 heures quotidiennement. Arrivez à l’ouverture pour éviter la chaleur et les groupes.
– Tarifs : 495–556 $MXN pour les étrangers (inclut une taxe de 95 $MXN). Gratuit pour les enfants < 6 ans.
– Restrictions : pas de gros sacs à dos (consignes gratuites à l’entrée), ni de drones/tripodes. Téléphones autorisés.

Conseils pour la visite :
– Durée : prévoyez 2h–3h pour explorer le site. Les points clés : Pyramide du Devin, Quadrilatère des Nonnes, Palais du Gouverneur et Terrain de jeu de balle.
– Guide : recommandé pour décrypter les symboles (800–950 $MXN/groupe). Des panneaux explicatifs sont aussi présents.

Conseils de visite :
– Évitez la saison chaude : visitez entre novembre et mars (températures >32°C). Évitez avril–juin (>40°C) .
– Dimanche : entrée gratuite pour les Mexicains – à éviter si possible.
– Combinez avec Kabah : le dimanche, un bus spécial “Ruta Puuc” dessert Uxmal + 4 autres sites (280 $MXN, départ 8h de Mérida).

Uxmal, une des cités maîtresses de l'empire Maya, joyau de la Ruta Puuc du Yucatán

Samedi 7 février. Après un petit quart d’heure de route, enfin nous y voilà ! Uxmal. Encore un site à l’architecture quasi unique, de style puuc, avec des frises sculptées qui ornent le sommet de chaque édifice.
Là encore, la star locale est le dieu de la pluie, Chac, reconnaissable entre tous avec son nez crochu.
Bon, autant le dire tout de suite, c’est l’ensemble le plus important du Yucatan avec Chichen Itza.
Mais là où Chichen est entouré de plaines, Uxmal lui s’insère au milieu d’un paysage vallonné et boisé. Les pyramides semblent littéralement sortir de terre.
À son apogée, Uxmal comptait jusqu’à 20.000 habitants. Capitale politique, militaire et religieuse, Uxmal dominait alors toute la région.

Une fois rentrés dans le site, passé les portiques monumentaux et la foule des marchands ambulants, on entre immédiatement dans le vif du sujet. Et pour cause, la pyramide du Devin ne passe pas inaperçue ! Avec ses 35 m de haut, elle dépasse largement celle de Chichen Itza. Mais sa particularité vient de sa forme ovoïdale, unique dans tout le Mexique. Et que dire de sa blancheur !

Construite vers la fin du VIe, elle s’élève sur quatre parties superposées et du coup offre une grande variété de styles. Au sommet, se dressent divers petits temples de différentes époques… Mais leur accès est interdit. On peut seulement les voir depuis la pelouse du Carré des Oiseaux. Par contre, si on se place à l’entrée du site, face à la pyramide, et qu’on frappe dans ses mains, l’écho renvoie un bruit proche d’un cri d’oiseau. C’est bête, mais on ne s’en lasse pas.

Nul besoin de chercher longtemps le Carré des Oiseaux. Il suffit de faire le tour de la pyramide du Devin et on y est. La cour doit son nom au mur ouest recouvert de sculptures d’oiseaux en pierre. Pour les uns, des colombes, pour les autres (et plus certainement !), des perroquets ou des aras, emblèmes du soleil. Sur les frises, on peut distinguer des toits en palmes, typiques des huttes des paysans de l’époque maya.

Enfin, on arrive à la merveille des merveilles : le quadrilatère des Nonnes. Pour moi, le plus beau vestige précolombien de tout le voyage. C’est bien simple, à peine entré, on se croirait tout simplement propulsé au milieu d’un immense cloître.

Quelle dimension ! 65 m de long pour 45 m de large ! Un immense vaisseau de pierre dont les archéologues ne savent pas grand-chose, même si certains pensent qu’il devait être utilisé par les prêtres et les nobles pour des cérémonies religieuses. De gigantesques frises ornent les quatre murs du cloître : symboles divins, mais aussi d’innombrables masques du dieu Chac, des serpents entrelacés, des motifs floraux et géométriques… Tout simplement fantastique.

Une harmonie incroyable se dégage de ce lieu. Quatre grands édifices ceinturent la cour centrale, dans le plus pur style Puuc, datant du Xe siècle. Tout autour, on ne compte pas moins de 74 portes ! Une pure merveille.

Difficile de quitter ce lieu tant cet endroit est hors du commun… En fermant les yeux, on imagine la vie qui devait fourmiller dans cette cour. Il ne manque que les Mayas… Bref, il faut pourtant continuer. Quel délice de se promener au milieu de ces ruines. À peine sorti de la cour, on arrive naturellement vers le jeu de pelote. Plus petit que Chichen Itza ou Monte Alban, mais assez représentatif. Très bien restauré… Un peu trop même. Dommage que les gradins n’aient pas aussi bien franchi le temps que l’aire de jeu.

Difficile de quitter cet extraordinaire quadrilatère des Nonnes. C’est donc avec des images plein la tête qu’on s’avance maintenant vers le secteur du Palais du Gouverneur. Sur la droite en quittant le jeu de pelote, on tombe nez à nez avec un premier bâtiment qu’on croirait surgi de terre hier tant il est bien conservé. Il s’agit de la maison des tortues qui doit son nom au nombre de tortues qui ornent sa corniche supérieure. Encore un hommage à Chac, le dieu de la pluie, qui pouvait, dans la mythologie maya, prendre la forme d’une tortue… La partie centrale est constituée de 3 pièces successives toutes en longueur.

Mais le véritable chef-d’œuvre de ce plateau surélevé reste bien sûr le Palais du Gouverneur. Avec sa longue carcasse de presque 100 m de long, impossible de passer à côté ! Quelque chose me dit que les Mayas s’y connaissaient quand même un peu en architecture.

Mille ans après sa construction, le bâtiment n’a pas vraiment bougé. Il faut dire aussi que les Mayas, comme les autres civilisations de l’époque construisaient déjà aux normes antisismiques en plaçant les pierres de façon à amortir les secousses… Bon, mon Routard m’indique que l’équilibre des proportions du bâtiment répond « à la fameuse loi grecque du nombre d’or ». Je ne sais pas trop ce que ça veut dire, mais quelque chose me dit encore qu’il doit passablement être bien construit !

Pour ce qui est de la référence à l’art Puuc, je comprends mieux… Plus de 103 masques du dieu Chac ornent sa frise supérieure ! Au centre, on peut encore imaginer le trône du souverain entouré de serpents entrelacés, qui, depuis le sommet de son palais, devait assister aux cérémonies religieuses. Impressionnant ! Bon, du coup, on flâne un peu sur les hauteurs du palais et sur les escaliers afin de profiter de la belle vue qu’on a sur l’ensemble du site.

Je sais bien, la vue est à couper le souffle au-dessus du palais du Gouverneur, mais on ne peut pas rester éternellement là. « Ok, on descend… » Une fois les marches du palais redescendues (pas de tapis rouge !), nous voilà face à cet immense vaisseau de pierre.

C’est ici que se dressent deux minuscules monuments qui ont pourtant toute leur importance. Le premier n’est autre que le monolithe de Picota, un gros cylindre de pierre à l’origine recouvert de stuc et peint de motifs symboliques. Plusieurs hypothèses pour expliquer la présence de cette pierre dressée… La plus vraisemblable s’attache à un élément de culte phallique. « Tu as vu ce drôle d’engin, ? » Ok, je n’insiste pas. N’empêche, on a retrouvé un peu partout sur le site des gargouilles en forme de phallus. Mieux, sur la façade ouest du palais, on peut trouver des nonnes exhibant leur sexe, symbole de fertilité et de fécondité.

L’autre petit monument n’est rien d’autre que le trône du Jaguar. Sa tête de fauve servait de trône aux dignitaires de la cité. Il repose sur une plateforme dans laquelle des archéologues ont retrouvé, dans les années 50, des offrandes de grande valeur. Bijoux en jade forcément.

Ciel chargé, mais humidité encore forte. Ok, encore un petit effort. Il faut grimper la cinquantaine de marche de la grande pyramide dressée dans le prolongement du palais du Gouverneur. Ascension très raide pour parvenir à son sommet, 32 m plus haut. Mais la grimpette vaut vraiment le coup…

Depuis le sommet de la pyramide, vue époustouflante sur l’ensemble du site et la forêt qui la cerne. Pour le reste, on ne connaît pas grand-chose de cette pyramide. D’autant moins, qu’un seul côté a été dégagé et restauré. Merde, il suffirait d’un bon coup de pelle ! Je m’amuse à essayer de deviner les contours des autres faces de la pyramide, mais impossible avec cette jungle envahissante. D’épaisses racines surgissent entre les pierres.

Il faudrait des années pour dégager la pyramide de sa gangue de terre. Bon, ok, on se console avec le petit temple dressé au sommet, les quelques frises où apparaissent des aras et des masques du dieu Chac. Puis en tordant la tête, on aperçoit le groupe du cimetière. Cela tombe bien, c’est par là qu’on poursuit la visite !

Sur le chemin du cimetière, impossible de passer à côté du pigeonnier. Formidable dentelle de pierre dressée comme une cathédrale en ruine. Hyper photogénique. À condition de contourner les effets du soleil !

Déjà bien visible depuis le sommet de la grande pyramide, ce pigeonnier était en fait un grand palais, ou tout du moins un bel ensemble résidentiel. Il n’en reste hélas pas grand-chose… La jungle a fait des ravages ici. De l’ancien quadrilatère, il ne reste que ce pan de mur dont la crête dentelée est d’une beauté quasi surréaliste. J’aime cet endroit.

Pour accéder au groupe du cimetière, il faut en fait se frayer un petit chemin à travers la jungle. Là, un peu à l’extérieur de la cité se dresse ce que l’on peut appeler comme un ensemble de tombes. Il s’agirait en fait des ruines mal conservées et non restaurées d’un quadrilatère entourant d’un patio.

Quant à la pyramide qui jouxte l’ensemble, elle est bien mal en point. Le plus amusant en fait, ce sont les têtes de mort sculptées qui ornent quelques murets. Sans oublier trois petits cercles de pierre qui font penser à un atelier pour le jeu de pelote. L’imagination est grande… Bon, la vérité, c’est que ce n’est pas vraiment l’endroit idéal pour apprécier Uxmal… Sauf pour les caméléons qui pullulent dans le coin !

Bon, allez zou ! La visite est pliée. Sancho Pancha nous attend au frais dans sa voiture pour nous ramener à Campeche. On traverse de nouveau la foule des marchands ambulants qui encombrent la sortie du site, puis on file au parking. Là, se dressent les sculptures d’un groupe de mariachis.

Bref, il est déjà tard quand on rentre enfin à Campeche. Cette fois-ci, Pancho veut bien nous donner notre chambre. On récupère nos valises dans la salle à bagages, puis on file directement dans notre chambre pour se reposer enfin de la courte nuit…

Et là, c’est le drame ! Le temps que nous allions visiter Uxmal, Pancho et ses copains nous ont carotté mon petit ordinateur de voyage laissé dans mon sac à dos. D’habitude, je le laisse dans la valise fermée à clé, et là, j’ai oublié. Mauvaise idée. Valise faite et défaite, il faut bien se rendre à l’évidence. Quelqu’un nous a bien dérobé l’ordi.

« Ok, on redescend à la réception, et on s’explique… » Là, la fille de l’accueil nous explique que personne n’a pu visiter la salle des bagages, qu’elle est fermée à clé, et patati-patata… Du vent. La vérité, c’est qu’un Mex nous a bien chipé l’ordi. Je me souviens encore l’avoir mis dans le sac avant de partir pour Uxmal. « Ok, on peut voir les images de la caméra de surveillance ? » La fille opine du chef, appelle son supérieur et nous explique que seul le directeur a accès aux images. Il faudra donc attendre ce soir ou demain matin.

Ok, j’ai compris… Nous ne reverrons jamais plus mon Acer de voyage… Quant à vouloir porter plainte auprès de la police touristique, il ne faut même pas y penser. Le flic ira voir le directeur et lui dira : « Ecoute Pancho, il y a eu un vol dans ton hôtel, c’est mal… » Et je vois déjà le type lui répondre : « Ouaip, c’est même très vilain… Au fait, tu veux combien pour ta commission ? » Et hop, par ici les pesos ! Arrangement à la mexicaine…

Bon, pas la peine d’insister. En plus, je suis crevé et je ne rêve que d’une bonne petite sieste avant le dîner de ce soir. Deux heures plus tard, c’est avec la mine un peu plus gaillarde que je propose d’aller faire un petit tour du côté du Zocalo. La fête nationale se poursuit. Des milliers de Mex se sont rassemblés sur la grande place centrale. Les plus âgées ne lâchent pas leurs chaises pliantes.

Ce soir, c’est « son et lumière ». Spectacle haut en couleur qui retrace 2.000 ans d’histoire à Campeche, des premiers amérindiens aux Espagnols en passant par les Mayas. Le spectacle est magnifique et repeint les façades du Zocalo de mille et une couleurs. Magique !

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