Pourquoi visiter le Rocher du Lion à Sigiriya ?
Le Rocher du Lion à Sigiriya (Sri Lanka) est un site historique et naturel exceptionnel, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Sigiriya est bien plus qu’un simple rocher : c’est un voyage dans le temps à la découverte d’un génie architectural et artistique ancien. Bien que l’entrée soit onéreuse et l’ascension physique, la récompense en vaut largement la peine, offrant une expérience inoubliable et unique au cœur du Sri Lanka.
Site historique unique :
Sigiriya fut la capitale éphémère du royaume de Kassapa Iᵉʳ (Kashyapa I) au Vᵉ siècle. Ce roi y construisit un palais fortifié au sommet du rocher après avoir usurpé le pouvoir en assassinant son père. Le site incarne à la fois un chef-d’œuvre d’ingénierie ancienne et une page dramatique de l’histoire du Sri Lanka.
Fresques millénaires :
Les peintures murales de Sigiriya, représentant des “jeunes filles” ou “demoiselles” célestes (apsaras), sont un témoignage rare de l’art médiéval sri-lankais. Bien qu’une partie ait été détruite lorsque le site redevint un monastère bouddhiste, une vingtaine de ces fresques subsistent dans un état de conservation remarquable.
Ingénierie antique avancée :
Le palais disposait d’un système d’approvisionnement en eau complexe, avec de l’eau courante acheminée par gravité depuis un réservoir situé à plusieurs kilomètres. Des jardins aménagés à sa base comptent parmi les plus anciens jardins paysagers au monde.
Panorama époustouflant :
Du sommet, à près de 370 mètres d’altitude, la vue s’étend sur les plaines environnantes et la jungle. C’est une récompense inoubliable après l’ascension.
Bon à savoir
· Attention, certains hébergements autour de Sigiriya peuvent être très isolés. Prévoyez votre transport à l’avance pour éviter de payer des tarifs excessifs pour des tuk-tuk.
· Pour éviter la foule et la chaleur, commencez votre ascension dès l’ouverture (7h).
· Sigiriya est un site sacré pour les Sri-Lankais. Portez une tenue vestimentaire respectueuse (épaules et genoux couverts).
Comment visiter le Rocher du Lion à Sigiriya ?
Préparer sa visite :
· Meilleure période : La saison sèche (de décembre à avril) est idéale pour éviter la chaleur étouffante et les pluies.
· Horaires et prix :
· Ouverture : Le site est généralement ouvert de 7h à 17h30.
· Tarif : Comptez environ 30 USD par personne (un des droits d’entrée les plus chers du pays, mais qui en vaut la peine).
Accès et transport :
· Localisation : Sigiriya se situe dans le “triangle culturel” du Sri Lanka.
· Depuis Colombo : comptez environ 4-5 heures de route (170 km).
· Depuis Dambulla : environ 30 minutes de route (30 km). De Dambulla, vous pouvez prendre un tuk-tuk pour environ 1 200 LKR (mais négociez toujours le prix avant le départ).
· De nombreux visiteurs combinent la visite de Sigiriya avec celles des temples rupestres de Dambulla et de l’ancienne capitale Anuradhapura.
Déroulement de la visite :
L’ascension et la visite complète demandent environ 3 à 4 heures.
1. Les jardins : la visite commence par l’exploration des magnifiques jardins antiques (jardins d’eau, jardins de rochers), qui témoignent du génie de l’urbanisme et de l’hydraulique anciens.
2. L’ascension :
· L’escalade se fait par un escalier en métal moderne, mais assez raide.
· À mi-parcours, une volée d’escaliers en colimaçon mène aux célèbres fresques des Demoiselles de Sigiriya.
· On longe ensuite le “mur miroir”, autrefois poli pour refléter l’image du roi, et maintenant recouvert de graffiti anciens.
3. Les pattes du lion :
· Arrivé à un plateau intermédiaire, on découvre les immenses pattes de lion sculptées dans la roche, qui gardent l’escalier final. C’est de là que Sigiriya (“Rocher du Lion”) tire son nom.
4. Le sommet :
· La dernière partie de l’ascension (sur les traces de l’ancien escalier originel) mène au sommet.
· Là-haut, explorez les fondations du palais (la piscine, le trône), et profitez de la vue à 360° imprenable sur la jungle.
Ascension et visite du Rocher du Lion à Sirigiya, une expérience inoubliable
Lundi 13 avril. Bon, le programme est plutôt chargé aujourd’hui. L’idée, c’est d’abord d’aller escalader le rocher du Lion, tôt le matin, pour profiter à plein du restant de la journée.
Étape numéro un donc : l’ascension du roc. Cousin Ud est à l’entrée du Choona Lodge dès 8 heures. Cool. On grimpe à bord et on file directement au pied du rocher. À peine 5 minutes de route.
Bon, le hic, c’est qu’il ne fait pas très beau ce matin. Pas de chance. Mais heureusement, il ne pleut pas. Allez, go ! Depuis l’entrée du parc, le rocher est vraiment impressionnant. De petits bassins sont aménagés au milieu de ruines engazonnées. Charmant.












Et c’est parti pour l’ascension. On doit grimper une série d’escaliers vertigineux pour grimper le roc. Des parois verticales se dressent jusqu’à son sommet aplati qui abrite les ruines d’une ancienne civilisation : l’éphémère royaume de Kassapa.
Le roi du même nom (477-495 av. J.-C.) y fit construire un jardin et un palais au sommet. Selon certains historiens, il cherchait là une résidence imprenable après avoir renversé et assassiné son père, le roi d’Anuradhapura… Selon d’autres, Sirigiya n’était pas un palais forteresse, mais un monastère et un centre religieux.
Toujours est-il que le complexe fut abandonné après le XIVe siècle. Au fur et à mesure que l’on grimpe, on découvre la vue fantastique sur la canopée émergeant de la brume.













À mi-chemin, il est grand temps de s’arrêter pour reprendre son souffle. Ça tombe bien, c’est ici que se trouve la galerie des fresques. Pour y accéder, on doit redescendre par un escalier en colimaçon accroché à la paroi rocheuse. Au pied des marches se niche une galerie longue d’une vingtaine de mètres qui renferme une série de peintures de femmes pulpeuses à taille de guêpes qui représentaient les nymphes célestes ou les concubines du roi. Au choix.




À l’abri des intempéries, les fresques ont traversé le temps et exposent toujours leurs couleurs vives. C’est vrai qu’elles sont plutôt canons, ces nymphes. Ce n’est pas pour autant que j’écrirai un graffiti sur le mur de 3 mètres qui succède à la galerie. De vieilles inscriptions témoignent de l’intérêt que suscitaient déjà ces femmes, il y a des siècles de ça… Bref, nul ne sait quand ces fresques ont été exécutées, mais il semble improbable qu’elle date de l’époque du roi. Selon les dernières théories, elles représenteraient Tara, une divinité majeure du bouddhisme tantrique.




Allez courage, il reste encore la moitié du rocher à grimper. La forêt, par-delà l’horizon, s’étend jusqu’à perte de vue. En jetant un œil en dessous, on aperçoit une belle terrasse parsemée de vestiges.
On continue pour accéder enfin aux Pattes du Lion, une large plateforme d’où émergent deux immenses pattes du fauve. Autrefois, un gigantesque lion en brique était assis sur ce bout de rocher et l’ascension finale du roc débutait par un escalier qui passait entre les pattes de l’animal et entrait dans sa gueule.












Sculpté au Ve siècle, le lion a depuis longtemps disparu. Seules subsistent les premières marches et les pattes. Allez, c’est maintenant à notre tour de nous y engouffrer. Une rampe permet d’accéder jusqu’au sommet du rocher.








Nous voici donc au sommet du rocher du Lion. Étonnant, cette surface plane qui vient couronner ce monstre de pierre. Du palais du roi Kassapa et de sa capitale, il ne reste plus grand-chose. Tout juste les fondations basses et quelques pans de murs. À croire que les pierres qui composaient les bâtiments se sont volatilisées. On peut toutefois imaginer les bâtiments qui devaient se succéder de terrasse en terrasse, jusqu’à atteindre les bords du rocher.








Une fois les ruines de l’ancien palais royal passées, petit coup d’œil sur le grand bassin (on y reviendra), puis on accède rapidement à l’autre extrémité du rocher, côté nord.
Une pointe se dessine comme la proue d’un bateau et donne directement accès au panorama grandiose que forme la canopée de la jungle, une série d’étangs jaillissant de l’immensité verte et, au loin, les flancs vertigineux des montagnes du centre de l’île. Impressionnant.
Le temps de descendre quelques rochers et j’atteins la pointe de la proue. J’étends les bras… « Hey, ma p’tite Aurélie… Je suis le maître du monde ! » Oui, bon, pas très longtemps quand même. J’ai comme l’impression que je gâche un peu la vue des autres touristes qui n’ont pas osé s’aventurer plus bas.
Ok, je remonte et de pose mes fesses sur le parapet. « Merde, c’est vrai que c’est beau. » On reste là dix bonnes minutes à profiter du spectacle de la vue. Ça vaut vraiment le coup d’avoir sué sur ses marches.

























À gauche, en contrebas, une large plateforme abrite des ruines organisées en terrasses. Une série d’escaliers en pierre se succèdent donnant du cachet à l’ensemble des ruines. Des murets de pierres plates s’élèvent.
En contrebas encore, une petite mare regorge de fleurs de lotus. Un petit atelier archéologique au toit de chaume s’intègre parfaitement au paysage.
Plus loin, on peut remarquer la présence d’un monte-charge. Un Australien tente le coup. Pas en état de fonctionnement, ce sera pour une prochaine fois.






























Quel site exceptionnel, vraiment. Si les ruines ne sont pas spectaculaires en soi, la conjugaison de leur présence avec le site en lui-même, sa situation géographique et son point de vue sur la jungle, en font un endroit à part. Hors du temps.
Une impression encore renforcée quand on longe la partie orientale du rocher, et la vue époustouflante qu’elle offre sur le grand bassin et la succession des terrasses. Magique. Le bassin s’étend sur 27 m de long et 21 m de large. Creusé dans la roche, il ressemble à une piscine moderne. À l’époque, il devait surtout servir comme réservoir d’eau.


















Il faut maintenant redescendre. Derniers petits regards vers le site du grand bassin pour ne jamais l’oublier. Quelle merveille ! Descente vertigineuse à flanc de rocher le long des rampes d’acier. Gare au vertige. Vue sensationnelle sur la canopée.
Petite pause à la terrasse des pattes du Lion. Une bande de singe colonise les parapets. Des locaux s’assoient au bord du vide au mépris du danger. On redescend encore.
Une centaine de mètres plus bas, voici la grotte du Cobra qui doit son nom au surplomb rocheux qui ressemble à un capuchon de cobra déployé. L’intérieur était autrefois recouvert de fresques de fleurs et d’animaux. Tout est aujourd’hui recouvert par du plâtre. Dommage.























Au pied de la grotte, un charmeur de serpent joue de la flûte et fait danser un cobra sous nos yeux. Pour sûr, l’Inde n’est pas très loin. Un étroit boyau aménagé entre la roche nous ramène vers l’entrée sud et le parking. C’est ici que Cousin Ud nous attend. Allez zou, direction le Choona Lodge pour une petite douche bien méritée.
