Pourquoi visiter Tikal ?
Visiter Tikal est une expérience unique qui combine l’exploration d’une ancienne cité maya de première importance avec l’immersion dans une jungle tropicale riche en faune. Classé au double patrimoine mondial de l’UNESCO, ce site impressionne autant par son histoire que par son cadre naturel.
Importance archéologique
Ancienne cité-État majeure, Tikal est l’un des plus grands sites mayas avec près de 3.000 structures. La cité était au cœur du monde maya, situé au centre de 5 sites majeurs formant une croix.
Cadre naturel unique
Tikal est un site classé à la fois au patrimoine naturel et au patrimoine culturel de l’UNESCO. Sa jungle abrite singes hurleurs, coatis, toucans et perroquets.
Expérience immersive
Ses sentiers serpentent entre les temples ensevelis. On a ainsi la sensation de découvrir une cité perdue comme un explorateur. Ses pyramides émergent de la canopée et offrent une vue à couper le souffle depuis leur sommet.
Moments magiques
A ne pas manquer les visites spéciales pour le lever et le coucher du soleil. On assiste ainsi au réveil de la jungle au petit matin, et à une vue dorée sur les temples le soir.
Guide ou non ?
Il est possible de visiter le site par ses propres moyens. Cependant, la prise d’un guide francophone est souvent recommandée pour comprendre l’histoire complexe des lieux et repérer plus facilement la faune locale.
Comment visiter Tikal ?
Pour visiter Tikal depuis Flores, vous avez le choix entre plusieurs options de transport, allant des excursions organisées aux moyens de transport indépendants. Le trajet dure généralement entre 1 heure et 1 heure 30.
Excursion organisée
Transport + guide inclus. Départs standard (6h, 8h) et spéciaux (lever/coucher de soleil). Transport seul : ~130 GTQ. Avec guide : à partir de ~100 GTQ. Option la plus simple et populaire. Réservation facile via votre hébergement ou une agence de Flores.
Navette partagée
Transport simple sans guide. Souvent plus de flexibilité sur les horaires de retour. Compagnie GuateGO : ~$20 USD. Bon équilibre entre liberté et prix. Idéal pour explorer le site à son rythme.
Taxi privé
Voiture privée avec chauffeur qui vous attend sur place. ~$80-150 USD par véhicule. Confort et flexibilité maximaux. Économique pour un petit groupe.
Transport local
Autocars ou “colectivos” locaux depuis le terminal de Santa Elena. ~$3-5 USD par personne. Option la moins chère, mais plus lente et moins confortable.
Achat des billets d’entrée :
L’entrée du parc national de Tikal coûte 150 GTQ (environ 20 USD). Si vous prévoyez une visite pour le lever ou le coucher du soleil, un billet supplémentaire de 100 GTQ est requis. Vous pouvez acheter vos billets à la banque Banrural située à l’entrée du parc, mais il est crucial de payer en espèces car il n’y a pas de distributeur sur place. Il est également possible d’acheter ses billets en avance dans une agence Banrural, par exemple à Flores. N’oubliez pas d’apporter votre passeport, car il peut vous être demandé à l’entrée.
Horaires et durée de visite :
Le parc est ouvert de 6 à 18 heures. Prévoyez au moins une demi-journée, voire une journée complète, pour explorer le site archéologique tranquillement, car il est très vaste. Les visites au lever du soleil (départ vers 3h30 de Flores) et au coucher du soleil sont très prisées pour les vues spectaculaires qu’elles offrent.
Tikal, la capitale et l'âme de l'empire Maya
Jeudi 26 janvier. Six heures du matin. C’est l’heure à laquelle je me pointe devant l’entrée de mon hôtel avec un bon petit casse-croûte, une bouteille d’eau (indispensable) et mon Nikon prêt à mitrailler les temples de la cité maya de Tikal. La plus grande cité de tout l’empire Maya. La cité maya. Ok, j’arrête là. Tout ça pour dire que je grimpe dans le minibus et qu’on file à travers les routes pourries du Petén pour accéder jusqu’au site.
45 minutes plus tard, nous voici tous à l’entrée du site. La veille, j’avais encore hésité à faire la visite dès potron-minet… Bonne pioche. J’ai bien fait d’attendre les premiers rayons du soleil pour me lever. Avec la brume épaisse qui recouvre la jungle, impossible de rien voir. Sur le chemin principal, un ceiba gigantesque, plus de quarante mètres de haut au bas mot, disperse sa cime et ses branches dans un épais brouillard. Quel monstre ! Le kapokier est l’arbre national du Guatemala, et on comprend pourquoi. Du temps des Mayas, il était l’arbre sacré par excellence. Quelle majesté !



Arrivé au bout de l’allée principale, le chemin se sépare en trois sections… Plouf, plouf ! Allez, en bon Français que je suis dans lequel sommeille un petit Indiana Jones, j’opte pour celui de gauche. Et me voilà parti pour 45 minutes de marche à travers la jungle ! Inoubliable. Seul au monde marchant au-dessous de la canopée prise par les brumes et sous le couvert des cris des singes hurleurs. Je kiffe à mort ! Au bout du chemin, se dresse bientôt un tumulus. La pyramide (il faut la deviner dans sa gangue de terre et d’humus) supportant le templo VI.

Ô miracle ! Un rayon de soleil transperce la canopée et distille sa lumière à travers la jungle tropicale. Moment de grâce. Bon certes, le templo VI ne casse pas trois pattes à un canard, et je manque même dévaler la pente en escaladant le tumulus, mais l’absence de touristes, cette proximité avec ce lieu de culte, son isolement et cette gangue de forêt qui l’entoure (l’emprisonne ?) en font un lieu mystique. Quelques rangées d’écritures inscrites sur sa façade (pas très visibles) justifient le terme de temple des inscriptions. Mais rien à voir avec le temple du même nom qui se dresse à Palenque. Au pied du temple, des stèles rappellent par qui et pour qui cette pyramide a été élevée.







Le soleil se lève enfin. Vraiment je ne suis pas mécontent d’avoir laissé passer l’aube pour découvrir le site. Sans soleil et avec cette brume épaisse, difficile de bien voir. Et de photographier, n’en parlons pas. Trois cents mètres plus loin, me voici devant l’entrée d’un des plus étranges palais mayas que j’ai jamais vu. Et pour cause, les façades de cette structure arborent d’étranges cannelures, telles des rangées parfaites de cannellonis ! D’où son nom, le Palais des Cannelures.

Pour y accéder, il faut d’abord sortir du chemin qui ramène à Gran Plaza, puis passer par un minuscule tunnel aménagé dans la pierre qui débouche sur la cour centrale du palais. Quel dommage que le soleil soit si bas encore, et face aux cannelures. Tant pis pour les photos, mais je me régale de voir un tel aménagement. De longues stries verticales et répétées surgissent des façades. Par quel mystère ? Nul ne le sait. D’autant que le palais date de la période classique tardive, si agitée par la rivalité des diverses cités de l’empire. Dans le patio intérieur, de nombreuses pièces sont aménagées. Des ouvriers sont à l’œuvre dans la première. Un travail sans cesse renouvelé… Le palais a déjà été restauré dans les années 70. En face, une amorce de temple dont cinq rangs de marche ont été reconstitués.












Allez zou, je continue ma route. En chemin vers Gran Plaza, je reste encore émerveillé par la jungle qui m’entoure. Tikal est bien un lieu hors du temps. Magique.

Le chemin me mène enfin à Gran Plaza. Pour se repérer, rien ne vaut encore un bon plan du site.

Bon voilà, c’est mieux comme ça, non ? Pour la petite histoire, les premiers Mayas s’installèrent sur le site au VIIe siècle av. J.-C. Dès 200 ans av. J.-C., il y avait déjà de grandes constructions à caractère cérémoniel. Et comme partout dans le monde maya, les premières constructions sont recouvertes par les plus récentes… On ne détruit pas, on superpose. Du coup, il faut savoir où on pose les pieds…
À Tikal, où qu’on aille, l’on marche sur des ruines enfouies. Plus de 80 % des ruines sont encore sous terre, c’est dire. Cependant, c’est sous l’époque classique (entre 250 et 900 apr. J.-C.) que la cité prendra toute son ampleur. Tikal est alors au centre de l’empire maya, une cité active qui commerce avec les régions côtières et les hauts plateaux. Obsidiennes, jade, hématites… Les pierres les plus précieuses inondent les autres cités mayas. Mieux, Tikal tisse des liens étroits avec Teotihuacan, au Mexique, et se distingue de toutes les autres cités rivales. C’est vers 700 apr. J.-C. que se dresse le fameux temple du Jaguar (temple I), le plus célèbre de Tikal, celui que l’on retrouve sur toutes les photographies (et mon guide du Routard !).

Le temple du Grand Jaguar mesure 45 mètres de haut, avec ses neuf plateformes (numéro sacré chez les Mayas) et ses 97 marches. Il faut imaginer le petit temple qui se dressait au sommet de la pyramide, peint en rouge, beige, vert et bleu, avec de superbes linteaux en bois sculpté.

Sous le temple du Grand Jaguar, à six mètres sous terre, on a retrouvé la chambre funéraire du grand souverain Ah Cacao (682-734), son squelette et de magnifiques bijoux en jade (8 kg tout de même !), des colliers de perles et de coquillages, des pièces en albâtre et en céramique.





Mais pour mieux se rendre compte de l’importance de Gran Plaza, de cet ensemble le plus impressionnant de Tikal, avec ses deux immenses pyramides se faisant face, le temple du Grand Jaguar et le temple des Masques, il faut justement grimper les marches de ce dernier. Cela tombe bien, une plate-forme a été aménagée derrière le temple des Masques. De là-haut, la vue est carrément imprenable, avec le temple du Grand Jaguar en face, à gauche l’acropole nord, à droite l’acropole centrale.

La richesse de Tikal ne tarda pas à créer des tensions entre les cités mayas. Et plus encore ses liens avec la lointaine Teotihuacan. Ainsi, « Grande patte de Jaguar », le 14e roi de Tikal a sans doute été assassiné en 378 par « Grenouille fumante ». Celui-ci n’était autre qu’un général étranger de « Hibou propulseur », le roi de la cité de Uaxactun… alors rivale de Teotihuacan. Finalement, le fils de « Hibou » devint à son tour roi de Tikal, sous le nom de « Premier Crocodile ».










Pour la petite histoire encore, vers 550, Tikal fut vaincue à son tour par Agua, le souverain de Caracol qui régnait alors sur l’actuel Belize et qui conservera l’hégémonie sur Tikal jusqu’au VIIe siècle.

Perché au sommet du temple des Masques, difficile de se rendre compte de l’importance de cet édifice dans l’histoire de Tikal. Et pour cause, ce temple, d’une hauteur de 38 mètres, a été édifié en l’honneur de l’épouse du roi Ah Cacao, et ce, quelques années avant le temple du Grand Jaguar qui lui fait face. Il est constitué de trois plateformes et de 59 marches. Un énorme masque apparaît encore sur la crête faîtière. Pas facile à voir quand même. Par contre, très impressionnant est cet arbre gigantesque qui s’élève encore plus haut que la pyramide. Un monde insensé que Tikal !

Car c’est en effet avec le règne d’Ah Cacao (682-734) que Tikal retrouve toute sa splendeur. C’est de cette époque que datent les grandes pyramides de Gran Plaza. La cité de Tikal est alors à son apogée et s’étend sur 160 km².




Cette période d’expansion correspond avec la fin de l’influence des Nahuas de l’Altiplano mexicain. Du coup, les influences extérieures marquent le pas. Teotihuacan est alors bien loin. Le particularisme maya s’exprime alors pleinement, d’où la prolifération de stèles généalogiques plantées devant les pyramides.

L’apogée du règne de Al Cacao sera hélas de courte durée… Les sécheresses à répétition, les querelles entre cités et la désertification finiront par venir à bout de l’empire maya dès le début du Xe siècle. Du côté de l’Altiplano, une nouvelle civilisation émerge et va peu à peu prendre le contrôle sur les grandes cités mayas : les Toltèques. Quant à Tikal, elle va être abandonnée progressivement par ses habitants qui vont migrer vers le nord et les hautes terres, peuplant des cités comme Chichen Itza ou Uxhmal, dans le Yuacatan. À Tikal, la forêt va reprendre ses droits et recouvrir un site qui ne sera véritablement redécouvert qu’au début du XXe siècle.

Depuis la pyramide des Masques, vue imprenable sur l’acropole nord. Tant mieux, c’est justement là que je vais maintenant. Impossible de passer à côté de cet amoncellement de palais et de structures édifiées les unes sur les autres.

Depuis Gran Plaza, impossible non plus de détacher l’ensemble de la structure des nombreuses stèles qui viennent témoigner de la généalogie et des rois successifs qui ont édifié là, des temples et des pyramides pour marquer l’histoire de leur empreinte.

Les stèles dressées devant les pyramides et les temples ont une importance cruciale pour tous les archéologues. Elles permettent le plus souvent (quand elles sont lisibles !) de retracer la généalogie des lignées royales, chacune étant généralement levée pour le jubilé du roi qui apparaît sur l’un des faces de la stèle… Mais bon, on en reverra de bien plus belles au Honduras.








Sur l’acropole nord, on ne dénombre pas moins de 12 niveaux de construction différents ! Une fois encore, les poupées russes… ou plutôt mayas ! Les Mayas ne détruisent jamais, ils enrobent les monuments existants., notamment lors de l’avènement d’un nouveau souverain. C’est dire s’ils s’en est succédé des souverains à Tikal, à voir le nombre de temples et de stèles.

Sur la plateforme, on ne dénombre ainsi pas moins de 16 temples différents.








À mi-hauteur, il ne faut surtout pas rater un trou recouvert d’une paillote. Là, se niche un énorme masque de Chac, le fameux dieu de la Pluie. Il ornait la façade d’un temple antérieur qui fut recouvert par un plus récent bien sûr… et donc conservé et mis à l’abri de l’érosion et de la saison des pluies.




Le soleil est désormais haut dans le ciel et il fait une chaleur à crever. Et dire que les Mayas de Tikal ne s’approvisionnaient en eau que par les citernes qu’ils avaient creusées un peu partout autour de la ville pour recueillir les eaux de pluie. On comprend mieux pourquoi les sécheresses successives de la fin de l’ère classique leur furent fatales… Je m’accorde quelques instants de répit au sommet d’un des nombreux temples qui surplombent l’acropole.


De là, je prends le temps de respirer un grand coup, de lâcher mon Nikon pour profiter à plein de la vue fantastique qui m’est offerte sur Gran Plaza, avec, de part et d’autre, les deux grandes pyramides élevées par Ah Cacao. Quel moment magique. Prendre le temps de s’imprégner des lieux, juste observer et admirer les lieux et mesurer la chance d’être ici, faire le plein d’émotions, ne faire plus qu’un avec le site. C’est ici que prend tout son sens le voyage en solitaire, loin des groupes et des visites au pas de course. Respirer l’histoire et la sentir. Quelle chance.






Allez, tout ça mérite bien une petite photo-souvenir prise par un couple de Lituaniens. Merci mes amis !

Retour sur Gran Plaza. Direction l’acropole centrale qui ferme la place au nord. Ici, s’élevaient la plupart des grandes habitations de la noblesse maya : un ensemble de 215 mètres de long composé d’édifices imbriqués les uns avec les autres, et séparés par six patios. Les demeures de la noblesse maya jouxtaient les édifices administratifs.

L’enchevêtrement des demeures royales, des temples et des patios est impressionnant. Un véritable labyrinthe dont les issues mènent invariablement sur Gran Plaza. À l’extrémité du site, un petit temple magnifiquement rénové offre des inscriptions mayas parfaitement conservées. Un peu plus loin, on peut distinguer l’aire du jeu de balles. Mais ici, pas de murs des sacrifiés où étaient collectionnées les têtes des capitaines vaincus.












À proximité s’épanouissent des arbres extraordinaires, ceibas toujours, et bien d’autres qui se dressent fièrement vers le ciel. Magnifique.


Il est grand temps de se mettre en route vers les autres temples du site. Et le chemin est encore long avant de penser à tout voir ! Mais impossible de quitter les lieux sans se retourner une dernière fois vers Gran Plaza. Depuis l’acropole centrale, la vue est tout aussi étourdissante que depuis l’acropole nord avec les deux grandes pyramides de Ah Cacao qui se font face.






L’aventure, c’est l’aventure ! Adios Gran Plaza, bienvenidos a otros templos. Petit crochet derrière l’acropole centrale pour prendre le chemin du templo V. Pas trop loin à aller, il suffit juste de contourner les derniers édifices de l’acropole centrale. C’est ici que s’élève le fameux templo V. Interdiction d’y monter. Ah bon, c’est nouveau ça. D’ici à quelques années, j’ai bien peur que Tikal ne ressemble à Chichen Itza et son parcours feutré encombré de marchands du temple, que l’on peut par contre approcher (de trop près). Bref, je referme la parenthèse et je lève la tête.

Le templo V se dresse à 57 mètres d’altitude avec ses sept plateformes, ce qui en fait le deuxième temple le plus élevé du site. Construit autour de 650 apr. J.-C., avant le señor Ah Cacao donc, il se dresse à la verticale et impressionne. Même si l’arrière du temple reste encore emprisonné dans sa gangue de terre tropicale. Pour info, c’est là une volonté des archéologues qui préfèrent laisser les constructions sous la terre, à l’abri de l’érosion, plutôt qu’à la merci des éléments et des fortes précipitations de la saison des pluies… Alors certes, la façade principale a bien été dégagée et restaurée… mais les herbes repoussent déjà. Un p’tit coup de binette s’impose, non ?



Un peu plus loin sur le chemin, un petit coin de verdure très agréable m’attend. Il s’agit de la fameuse Plaza de los Siete Templos. Des bancs placés à l’ombre des grands arbres de la jungle tropicale. Paysage enchanteur. Autour, sept petits temples dressés au sommet de leur pyramide. Toutes alignées du nord au sud.

Selon les archéologues, ces pyramides servaient de point de mire pour des mesures astronomiques pour calculer les équinoxes et les solstices depuis le sommet de la pyramide du Monde perdu. Sur le côté nord, on peut distinguer un triple de jeu de balle encore enfermé dans sa gangue de terre. En l’observant, comme en regardant l’acropole sud totalement recouverte par la terre et la végétation tropicale, que le site est encore loin d’avoir délivré tous ses secrets. Il faudra encore du temps, et beaucoup d’argent avant d’imaginer un jour le site dans toute sa splendeur d’autrefois.




En attendant, je profite de ce petit banc ombragé pour me restaurer et me reposer un peu. Tikal, quel lieu magique. Vraiment.
Après cette petite pause déjeuner, direction le Monde Perdu. Non, pas un épisode de Jurrasic Park ou d’Indiana Jones, mais presque… On a en effet baptisé ce site en hommage au roman du même nom de Conan Doyle. Dans son « Monde Perdu », le père de Sherlock Holmes, le professeur Challenger découvre un monde inconnu datant du Jurassique. Un siècle plus tard, Mickaël Chrichton s’est inspiré de ce roman pour écrire son fameux roman Jurassic Park-le monde perdu… Ceci expliquant cela.

Tout ça, c’est bien beau, mais en fait le Monde Perdu de Tikal n’est rien d’autre qu’un ensemble de deux pyramides et d’une place qui, à l’époque de la dynastie « Patte de Jaguar », avant le fameux Ah Cacao, était alors le centre de la cité.






Pourquoi le centre de la cité ? Parce que cet ensemble était en fait le véritable observatoire astronomique de la capitale maya. Avec sa hauteur de 32 mètres, les savants mayas pouvaient calculer les équinoxes et les solstices. Du haut de la pyramide, la vue est, paraît-il, exceptionnelle sur l’ensemble du site… Paraît-il, car depuis un accident survenu en 2007, on ne peut malheureusement plus y grimper.

Mais la meilleure façon d’admirer le site est encore de grimper l’autre pyramide de la place, le templo Talud-Tablero. De là, on comprend tout de suite l’influence architecturale de la cité mexicaine de Teotihuacan avec laquelle Tikal entretenait d’excellentes relations. Aucune interdiction de grimper à son sommet. La vie est belle.

De là, on a aussi une belle vue sur la jungle environnante, les ceibas qui grimpent jusqu’au ciel et les oiseaux qui piaillent dans les branches.

Après cette escapade, direction le Templo IV, la plus haute construction de Tikal avec ses 64, 60 m qui en fait l’un des plus hauts monuments de toute l’Amérique précolombienne. Bon, la pente est effectivement un peu raide, mais la vue qui m’attend là-haut est tout ce qu’il y a de plus exceptionnelle.











Et pour cause, depuis le sommet de la pyramide, elle aussi surmontée d’un temple, on a une vue carrément fantastique sur toute la jungle environnante. C’est là qu’on comprend vraiment toute l’étendue du site de Tikal. Depuis là-haut, le sommet des autres pyramides apparaît comme une multitude de petits îlots de pierre émergés au milieu d’un océan de jungle tropicale.

Le Templo IV est aussi appelé le Temple du Serpent à deux têtes, à cause des sculptures qui ornaient les linteaux en bois de la porte d’entrée du temple… qui sont aujourd’hui visibles au musée de Berne !
Difficile de ne pas se laisser bercer par l’atmosphère mystérieuse qui se dégage de cet endroit. Du coup, je laisse mon Nikon de côté et je profite à plein de ce moment. Et qu’importe le groupe de Français qui dérange tout le monde… J’ai tout mon temps et je redescendrai de cette pyramide quand je le déciderai. Quel bonheur d’être ici.

Bon allez zou, une petite photo-souvenir pour immortaliser ce moment, et je finis par redescendre… La chaleur est accablante et je rêve d’une boisson bien fraîche.

La chaleur tropicale me rattrape. Heureusement, j’ai vu l’essentiel et la visite s’achève. Sur le chemin du retour, petite halte au Complejo N composé de deux pyramides jumelles qui est l’exemple même de l’architecture de Tikal, à savoir deux pyramides placées à l’est et à l’ouest, un oratoire, et au sud, un palais. Le complejo N ne fait pas exception et se distingue par sa stèle sculptée et son autel. Sur la stèle, on peut admirer le visage de Ah Cacao surmonté d’un panache de plumes et habillé d’un costume d’une richesse incroyable.

Fatigue ou chaleur ? Toujours est-il que je trouve le moyen de me perdre sur le chemin du retour. Du coup, je parviens juste après une petite demi-heure de marche à revenir sur mes pas. Et voilà, je me retrouve de nouveau devant la pyramide du Templo IV !

Bon, cette fois-ci, c’est la bonne, me voici de nouveau en plein milieu de Gran Plaza. Chouette alors, le soleil a fini par se déplacer et je peux désormais prendre en photo le temple du Grand Jaguar élevé à la gloire de mon ami Ah Cacao.

Devant le temple, les stèles érigées rappellent la grandeur et le sacre du souverain le plus important de Tikal.

Tout marche comme prévu, je peux désormais grimper de nouveau sur les marches des temples de l’acropole sud pour refaire quelques photos en direction de la grande pyramide du Jaguar. Et zou, la photo de couverture de mon Routard est dans la boîte ! C’est vrai que depuis ici, la vue est carrément belle.

Ok, je lâche une fois encore mon Nikon, et je profite du moment. S’imprégner des lieux pour tenter de ne jamais les oublier. J’aime ces moments de calme et d’harmonie avec la nature. Je me prends à imaginer les couleurs incroyables qui devaient donner au site toute sa flamboyance : la chaussée blanche et l’alternance du blanc et du rouge sur tous les temples et les pyramides. Quelle splendeur ce devait être !








En revenant vers l’entrée, je rencontre de nouveaux mes amis polonais qui me racontent leur infortune. Pedro le balafré qui la veille au soir les a baladés et arnaqués, leur a refilé une excursion au prix fort (4 fois le prix quand même !) avec un guide dont ils n’ont jamais vu la couleur… Bref, la grosse arnaque.


Il est grand temps de retourner à l’entrée du site où le bus du retour ne devrait plus tarder. Trop fatigué pour arpenter les allées du musée du site qui renferme quelques trésors : de belles céramiques, mais aussi quelques encensoirs, des vases, des pots, mais aussi quelques beaux bijoux. Quant à la tombe d’Ah Cacao et sa stèle funéraire, pas la peine de la chercher… Tout est gardé au musée de Guatemala City. Quel dommage.
