Sicile
Mettons le cap tout au sud de l’Europe et de la botte italienne : bienvenue en Sicile. Nos premiers pas à Palerme nous mènent près de la chiesa della Martorana et de la Piazza Pretoria. L’architecture arabo-normande nous saute aux yeux. Puis direction le Quattro Canti. Le cœur palpitant de Palerme, avec klaxons, cris et triporteurs à la clé. Enfin voici la Piazza Marina avec ses façades baroques et son flot de voitures. Puis le Giardino Garibaldi, jardin typique de Palerme. Ficus géants et racines gigantesques. Vous voici enfin arrivé dans la capitale sicilienne.
Après le Quattro Canti, il est grand temps de rejoindre la cathédrale de Palerme. Direction Via Vittorio Emanuele. En chemin, attardez-vous Piazza Bologni. Du haut de son piédestal, Carlo V en sandales et toge romaines vous salue. La façade rose de la cathédrale de Palerme tranche avec le bleu du ciel. XIIe siècle. Mélange d’arabe et de normand. Un monument qui rappelle que la Sicile fut longtemps dominée par les Arabes. L’édifice est construit sur une ancienne basilique byzantine devenue mosquée. En sortant, ne manquez pas les jardins de la Villa Bonano et ses palmiers
Partons maintenant à la découverte des anciennes colonies grecques de Sicile. Notre première étape nous amène naturellement au pied des ruines de l’ancienne cité de Ségeste. Vos pas vous mèneront sur les ruines de la colonie qui fut pendant longtemps en guerre avec sa rivale Sélinonte, puis il vous faudra explorer l’ancien théâtre qui domine toute la région. Il offre une vue grandiose sur la vallée et le golfe de Castelmmarre et pouvait contenir jusqu’à 4.000 personnes. Admirez au passage les ruines de l’ancien palais normand et prenez ensuite la navette qui vous amènera au pied de l’incroyable temple dorique qui dominait la vallée. Sa beauté est à couper le souffle. Six colonnes en façade et quatorze de côté.
Il vous faudra vous rendre à Piazza Armerina, au cœur de la Sicile, souvent délaissée par les touristes, pour admirer les plus beaux vestiges romains de tout l’empire. Car c’est ici que fut découvert cette villa impériale romaine bâtie au IIIe siècle. Une trentaine de pièces et plus de 3.500 m2 de mosaïques ! Gigantesque ! Nulle part ailleurs dans le monde, on ne peut trouver l’équivalent. La Villa Casale comme un fossile vivant du grand empire romain. Des thermes, une piscine, un sauna, un bassin de natation et partout le même spectacle : la vie romaine dans toute sa splendeur, avec toutes ses couleurs d’origine. Des femmes en bikini se renvoient une balle. Des hommes chassent le lion.
Taormina, nous voici au cœur de la riviera sicilienne. Déjà appréciée par les élites romaines au temps de l’antiquité, la ville fondée par Syracuse, sa voisine, est aujourd’hui privilégiée par la jet-set italienne et européenne. Il est vrai que la baie de Taormina dominée par les pentes de l’Etna est à couper le souffle. Mais avant de vous baigner sur l’une des plages de sable noir de la cité antique, il vous faudra visiter son centre-ville historique, sa magnifique place du 9 avril, ses églises, son duomo, ses fontaines et ses jardins. Et bien sûr, son incroyable théâtre romain qui donne directement sur les eaux bleues de la Méditerranée.
Que l’air est doux, les soirs d’été sur le port de Palerme. La façade de la Chiesa Santa Maria della Pieta baigne dans une belle lumière blonde. Voici le temps venu pour aller déguster une bonne pizza et goûter aux glaces italiennes. Mais avant ça, il ne faudra pas manquer de faire un petit tour le long des quais du port où les embarcations mouillent tranquillement sous la brise du vent d’été. Des voiles claquent et des poulies tintent contre les vergues. Des passants regardent le spectacle fasciné. Le soleil rasant du crépuscule embrase le tableau.
Le palais des Normands et la chapelle Palatine. À lui tout seul, le palais est un raccourci de l’histoire de la Sicile : domination carthaginoise, puis conquête romaine, domination byzantine pendant trois siècles après la chute de l’empire romain, deux cents ans d’occupation arabe, la reconquête normande vers la fin de l’an mille, puis deux cents ans plus tard, la domination espagnole. La chapelle Palatine est sans doute la plus belle du monde avec la chapelle Sixtine. Enclave protégée au cœur du palais, elle a traversé les siècles sans subir de transformations.
Après Ségeste, mettez le cap sur Sélinonte, son ancienne rivale, alliée d’Athènes dans la guerre du Péloponnèse et détruite une première fois par les armées carthaginoises. Reconstruite à la fin du IVe siècle av. J.-C., elle servira de point d’appui aux troupes puniques dans leur conquête de la Sicile. En -241, les habitants la rasent pour éviter qu’elle ne tombe dans les mains de l’armée romaine, qui vient de remporter la Première Guerre punique. Aujourd’hui, elle rassemble les vestiges d’au moins trois temples des –VIe et –Ve siècles. Ne manquez pas l’immense temple E, consacré à Héra et très bien conservé. Admirez le temple dédié à Zeus l’Olympien, l’un des plus grands de l’Antiquité, puis filez admirer les ruines de l’Acropole qui donne directement sur la mer.
Voyager en Sicile, c’est d’aller d’émerveillement en émerveillement. Après la villa del Casale, voici Syracuse, la perle de la Sicile. L’ancienne cité grecque bâtie au VIIIe siècle av. J.-C sur l’île d’Ortygie par des colons grecs partis de Corinthe est un résumé à elle seule de l’histoire turmentée de cette île. Fondée par les Grecs, assiégée par les Athéniens, les Carthaginois et les Romains, elle fut tour à tour l’objet de toutes les convoitises. Patrie d’Archimède, elle fut ensuite conquise par les Arabes, puis par les Normands. Sa cathédrale bâtie sur les colonnes d’un ancien temple grec est une merveille de mélange de styles. Syrcuse est à nul doute la plus belle ville de Sicile.
Chiesa Santa Maria Caterina Vergine e Martire et Chiesa del Gesù. À mi-chemin entre le baroque et le roccoco, la première fut édifiée entre 1566 et 1596. Ancien couvent dominicain, il fut longtemps le refuge des femmes de petite vertu. À ne pas manquer l’étonnant bas-relief réalisé par Ragusa : Jonas sauvé des eaux par une baleine. Ne pas manquer non plus la Chiesa del Gesù, une des plus belles églises de Palerme et de toute l’Italie. Les chapelles abritent deux chefs-d’œuvre de Novelli : Saint Paul ermite, et Saint Philippe d’Agire.
La journée n’est pas encore terminée. Faites un tour du côté de la Piazza Marina, assoupie de soleil. Le palazzo Mirto et sa tour renaissance. Palais du XVIIIe siècle et ancienne résidence des princes Lanza-Filangeri, une des plus grandes familles aristocratiques siciliennes. À deux pas de là, admirez le palazzo Chiamonte (XIVe siècle). Un palais normand en plein milieu de la ville qui abrita au XVIe siècle le Tribunal de l’Inquisition, ses prisons et ses chambres de torture. Plus loin se dresse la Chiesa di Santa Maria della Pietà (1678). Sublime. Enfin, terminez votre soirée le long du Foro Umberto 1er et profitez de la mer.
Prochaine étape de notre voyage en Sicile : la baie de Trapani et le village antique d’Erice perché au sommet d’un piton rocheux. Pour y accéder, il vous faudra d’abord faire l’ascension en voiture d’une route en lacets avec un dénivelé de plus de 700 mètres. Attention au vertige ! L’ascension est véritablement impressionnante. Une fois arrivé au sommet, il faut encore prendre le funiculaire pour accéder enfin au village. Le panorama sur la baie de Trapani est absolument fantastique. Il ne vous reste plus qu’à arpenter les rues étroites du village et vous perdre au hasard de ses petites placettes médiévales. Erice fut pour les Grecs et les Phéniciens le siège d’un culte voué à une déesse-mère (créatrice de l’univers, promotrice de la vie).
Après Syracuse, cap au nord en longeant l’ombre gargantuesque de l’Etna. Voici Catane, l’autre grande cité grecque de Sicile, fondée elle aussi par des colons grecs venus de Chalcis d’Eubée. Détruite par Syracuse, sa voisine, reconstruite par les Romains, occupée par les Byzantins et les Arabes, puis par les Normands, Catane témoigne de l’histoire tourmentée de la Sicile. Ajoutez à cela les multiples destructions que causèrent les éruptions de l’Etna et vous comprendrez combien cette ville ne ressemble à aucune autre en Sicile. Admirez son château d’Ursino, faites un tour au marché aux poissons, puis visitez son théâtre antique, son odéon et sa piazza del Duomo.
Après la Chiesa del Gesu, direction la vieille ville. Les rues s’enchaînent. Via Ponticello. Façades roses et baroques. Rues étroites. Le décor change. Balcons délabrés et façades fissurées. Plus loin, la vieille ville s’enfonce dans l’obscurité des rues étroites. Les balcons se rétrécissent encore. Des fleurs jaillissent des façades. Des icônes de saints aussi. Vous voilà arrivé au Quatro Canti. L’art du baroque sicilien. Construite vers 1610, la place est un carrefour réalisé par Giulio Lasso. Cirque de forme octogonale.
Voici l’un des chefs-d’œuvre de l’art arabo-normand en Sicile. Santa Maria Nuova de Monreale sera à n’en pas douter l’un de vos meilleurs souvenirs de ce voyage. Monreale répond à la chapelle Palatine du palais des Normands par une avalanche d’or. Le point d’orgue de Monreale, ce sont ses mosaïques sur fond or. Typiques de l’école de Venise, leur style témoigne du plus pur byzantin. Le Christ Pancrator domine tout. Plus grande icône byzantine du monde : 7 mètres d’une main à l’autre et 4 mètres de haut ! Les mosaïques recouvrent 6.340 m2 de surface ! Elles sont recouvertes de 42 panneaux illustrant des scènes de l’Ancien et du Nouveau testament.
A coup sûr, la vallée des temples d’Agrigente sera le point d’orgue de votre visite des anciennes cités grecques de Sicile. Classée au patrimoine mondial de l’humanité, cette colonie grecque fut fondée en 532 av. JC par la cité grecque de Gela. Citée maîtresse de Sicile au Ve siècle av. J.-C., elle fut pourtant détruite par les Carthaginois lors de la guerre du Péloponnèse avant d’être conquise par les Romains et embellit. A elle seule, elle comptait plus de temples que l’acropole d’Athènes. Parmi tous les édifices, ne manquez surtout par le temple de la Concorde. Un des trois temples grecs les mieux conservés du monde. A voir aussi le temple d’Héra, le temple des Dioscures et les ruines du temple d’Héraclès.
Depuis Catane, il est très facile de rejoindre les pentes du volcan Etna. Sur ses flancs, les genêts sont en fleur et dresse une forêt dense et jaune. Charmes et lauriers en fleur complètent le tableau. 2400 mètres. La végétation se fait plus rare. L’Etna apparaît sous sa forme la plus violente : coulées de lave durcie, roches noires et carbonisées, chemins désertiques. Au sommet de quelques rochers affleure l’astragale. Coussins vert et dense. Pour accéder à son sommet, il vous faudra prendre les cabines du funiculaire. Les plus courageux entameront la montée vers le sommet. Paysage lunaire. Poussière et roches noires jusqu’à perte de vue. Un des paysages les plus étonnants que l’on puisse voir en Europe.
Venise
Si vous souhaitez vivre la magie de Venise la nuit, montez à bord du Vaporetto, emmitouflez-vous chaudement dans un manteau et placez-vous à l’arrière du bateau pour admirer les monuments qui défilent le long du grand canal.
Admirez les palais et les façades des églises illuminées sur votre passage, puis poursuivez jusqu’à la place Saint-Marc où vous pourrez jouir de la beauté de la basilique et du palais des Doges illuminés de mille feux.
Flâner le long des quais de la piazza San Marco, voilà l’un des plus beaux moments que vous passerez à Venise. Pour cela, il vous faudra contourner le palais des Doges, obliquer à gauche et longer la lagune. Là, vous enjamberez un étroit bras d’eau où passe une foule de gondoliers et vous tenterez de vous frayer un chemin pour photographier le pont des Soupirs. Poursuivez votre chemin et atteignez le port de Venise en longeant les quais de Schiavoni.
Si vous souhaitez avoir la plus belle vue sur le Grand Canal de Venise, il vous faudra vous rendre dans le quartier de l’Accademia et monter au sommet du pont du même nom. Là, le Grand Canal déroule sa longue langue fluviale à travers toute la cité des Doges. Un moment inoubliable qui vous fera définitivement tomber amoureux de Venise. Promenez-vous encore dans le quartier, enjamber les nombreux petits canaux qui traversent le quartier. Venise vous tend les bras.
La Scuola Grande di San Rocco est à Venise ce que la Chapelle Sixtine est à Rome. Le Tintoret a décoré ses murs et ses plafonds pendant plus de 20 ans, entre 1564 et 1588, pour faire de cet édifice une œuvre d’une immensité et d’une uniformité uniques. 61. C’est le nombre de toiles du Tintoret réunies à la Scolla Grande di San Rocco. Bref, un monument artistique et une chance inouïe de contempler en un même lieu quelques-unes des œuvres majeures du grand peintre.
Si vous souhaitez avoir une des plus belles vues sur la lagune de Venise, il vous vous faudra prendre le vaporetto ligne 2 et descendre de l’autre côté du bras de mer, sur l’île San Giorgio Maggiore. De là, la vue est absolument magnifique. Pénétrez dans l’église San Giorgio Maggiore, admirez encore quelques toiles du Tintoret, puis grimpez au sommet du campanile où vous attend un des plus beaux panoramas de Venise.
Pour vos premiers pas dans Venise, optez pour la meilleure solution : montez à bord du Vaporetto et découvrez la Grand Canal en vous calant à l’arrière du bateau. Attention, les places sont chères. Si vous souhaitez en profiter le plus possible, montez dès Piazzale Roma et couvrez-vous bien. Le long du Grand Canal, admirez valse des palais. Un vrai festival d’architecture baroque et Renaissance ! Quelque 100 palais y ont été construits sur une période de 500 ans.
Après avoir visité les quais et le palais des Doges, retournez sur vos pas et admirez l’extraordinaire piazza San Marco au centre de laquelle s’élève le campanile. Haut de 98 mètres, le campanile fut entièrement reconstruit à l’identique après sa chute en 1902, mais le premier clocher de la place fut élevé dès le IXe siècle. Il est le plus vieux monument de la place. Depuis son sommet, vous aurez une vue incomparable sur la place et la basilique.
De l’autre côté de la piazza San Marco, en passant sur l’autre rive du Grand Canal, ne manquez pas Santa Maria della Salute et la pointe della Dogana. Construite au XVIIe siècle, Santa Maria della Salute vient rehausser le décor de Venise, posée ainsi au bord de l’eau. Il vous faudra visiter la sacristie où l’on peut admirer les Noces de Cana du Tintoret, et pas moins de treize Titien ! À la sortie, allez jusqu’à la pointe della Dogana qui vous offre une des plus belles vues de Venise.
Que serait un séjour à Venise sans voir le pont du Rialto, le pont le plus célèbre de Venise, photographié par des millions de touristes chaque année. Et dieu sait qu’il le mérite ce pont tant il éblouit les curieux par sa grâce et sa beauté. pont du Rialto enjambe le Grand Canal à son point le plus étroit. Long de 48 m, il repose sur deux plates-formes, soutenues chacune par 6.000 pilotis. Imaginé par un certain Da Ponte gagna le concours d’architecte devant Michel-Ange.
Avant de quitter Venise, prenez deux petites heures pour vous perdre au hasard des canaux, des ponts et des ruelles de la cité des Doges. C’est encore la meilleure façon de découvrir la ville et de s’en imprégner. Puis avant de quitter la ville et de reprendre le bus qui vous ramènera à l’aéroport, n’hésitez pas à faire un petit détour par le quartier de Dorsoduro et de Santa Croce. A l’écart du tourisme de masse, un moment de grâce et de charme vous y attend.
Si vous ne deviez voir qu’une chose à Venise, ce serait à coup sûr la piazza San Marco, le centre historique de la cité des Doges, le quartier du pouvoir, mais aussi celui des cérémonies et des processions religieuses. La basilique San Marco dresse son étrange mélange de styles, rencontre de l’orient et de l’occident. Trait d’union entre l’eau et la terre, la Piazza San Marco étonne par la beauté des édifices qui la bordent et par l’élégance des drapés de pierre de ses monuments.
Visiter la basilique Saint-Marc justifie à lui seul le voyage à Venise. Construite au XIe siècle, la basilique étonne autant qu’elle impressionne par ses ors et ses mosaïques éblouissantes. L’édifice s’est enrichi au fil des siècles pour devenir l’un des plus beaux mélanges de styles au monde (byzantin, islamique, gothique, Renaissance, etc.). Qu’il s’agisse de ses portails, de son narthex, de sa nef ou des galeries, vous serez subjugué par la beauté de cet édifice qui a traversé les siècles pour parvenir jusqu’à nous.
Faire étape à Venise, c’est aussi aller visiter le musée Guggenheim, sans nul doute un des plus musées d’art contemporain du monde. Une fois à l’intérieur, impossible de passer à côté des toiles de Picasso et de Braque. Vous pourrez aussi admirer L’Empire des lumières de Magritte ou La Tour rouge de Chirico. À voir aussi la Naissance des désirs liquides de Dali, la Toilette de la mariée de Max Ernst. Sans oublier les Miro et les œuvres de Pollock.
Se perdre dans les rues de Venise est la meilleure façon de visiter la cité des Doges. Pour rejoindre le Cannaregio, coupez à travers le quartier du Castello, le plus populaire de Venise, et observez le ballet des habitants qui se déplacent de rue en rue en empruntant les passages des gondoliers. Traversez les petits ponts qui enjambent les canaux secondaires de la ville, puis faites un détour à la fondation Querini pour admirer la Présentation de Jésus au Temple, de Bellini.
Visiter les salles, les couloirs secrets et les alcôves du palais des Doges est une expérience unique. Mon conseil est de le visiter dès l’ouverture. Vous pourrez ainsi apprécier la visite sans le flot des touristes et vous laissez envoûter par la magie des lieux. De la salle des boucliers en passant par la grande salle du conseil ou la magnifique salle des cartes, vous serez subjugué par la beauté de ce palais Renaissance unique au monde. Enfin, n’oubliez pas de visiter la prison.
Avant de quitter la piazza San Marco, attardez-vous un moment pour admirer la procuratie, ce long bâtiment à arcades de 150 m de long. C’est ici que logeaient les procurateurs, tous les dignitaires de la République qui secondaient le doge et s’occupaient de l’administration de la ville. Dans la foulée, allez visiter le museo Correr et sa magnifique pinacothèque qui renferme une remarquable collection d’œuvres d’Antonio Canova, de Vittore Carpaccio, de Giovanni Bellini et d’Antonello da Messina.
Visiter Venise, c’est aussi visiter le musée de l’Accademia. Cette visite vous permettra de découvrir les grands noms de la peinture vénitienne. A commencer par Bellini, Veronese et Le Tintoret. Le Repas chez Levi, la Madone à l’enfant ou le Miracle de la relique de la Sainte-Croix, vous découvrirez quelques-uns des plus beaux chefs-d’œuvre de la Renaissance. Découvrez enfin les plus belles toiles du Carpaccio et plongez-vous au cœur de l’histoire de Venise
Vous voulez profiter de la belle vie à Venise sans vous ruiner dans une balade en gondole ? Alors il vous faut prendre les traghettos qui permettent de passer d’une rive à l’autre du Grand Canal. Pour le prix d’une petite pièce vous pourrez profiter de la balade à gondole sans vider votre portefeuille. Mon conseil est de le prendre près du pont de l’Accademia ou près du pont du Rialto. Vous pourrez ainsi faire de belles photos de Venise avec ses gondoles au fil de l’eau.
Florence
La Piazza del Duomo
La Piazza del Duomo est le cœur battant historique de Florence. A mon sens la plus belle place du monde. Dominée par la cathédrale Santa Fiore et par le Baptistère.
Voilà l’un des grands incontournables de Florence. Sans doute l’un des plus beaux musées du monde. Botticelli, Michel-Ange, De Vinci, Lippi, Fra Angelico et tous les grands peintres de la Renaissance italienne réunis.
Cathédrale de Florence
La cathédrale de Florence est un chef-d’œuvre absolu de la Renaissance italienne. A ne manquer sous aucun prétexte. Attention, la visite de la coupole est payante et doit être réservée.
Voici la plus belle place de Florence, la plus emblématique, le centre du pouvoir de la cité durant les grandes heures de la cité. Avec à la clé, un véritable musée à ciel ouvert.
Le Campanile de Giotto
Si vous souhaitez bénéficier de la plus belle vue sur Florence, grimpez les 414 marches qui mènent tout en haut de la tour et profitez d’un panorama à couper le souffle sur la cité toscane.
Une collection de sculptures, de peintures et d’instruments de musique parmi les plus belles du monde. La Galleria della Academia est à ne pas manquer. C’est ici que vous admirerez le David de Michel-Ange.
Le Battistero di San Giovanni
Le baptistère est le bâtiment le plus ancien de la Piazza del Duomo. Le chef-d’œuvre de la Renaissance italienne avec sa coupole et sa porte du Paradis.
Admirer la vieille ville de Florence dominée par la coupole et le campanile de sa cathédrale restera un moment privilégié de votre visite. Pour cela, rendez-vous aux jardins de Boboli et à la ville Bordini.
Italie du Nord
Visiter Suse (Susa) en Italie, c’est découvrir un joyau historique niché au cœur des Alpes, une ville où l’histoire romaine et médiévale s’entremêlent magnifiquement. Suse est souvent appelée la “clé de l’Italie” en raison de sa position stratégique dans la Vallée de Suse, un passage clé à travers les Alpes. Fondée par le peuple celto-ligure des Cottiens, elle est devenue une cité romaine majeure, comme en témoignent ses monuments exceptionnels. A voir d’abord pour l‘Arc d’Auguste (Arco di Augusto). Erigé en 8 av. J.-C., cet arc symbolise l’alliance entre l’empereur Auguste et le roi local Cottius. A ne pas manquer non plus, l’amphithéâtre romain. Adossé à la cathédrale, ses vestiges sont bien visibles et donnent une idée claire de la structure originale. Un lieu où l’on peut presque sentir l’ambiance des jeux antiques. Sans oublier la cathédrale San Giusto. Fondée en 1029, c’est un superbe exemple d’architecture romane. Elle est bâtie sur les fondations d’un ancien forum romain et abrite des trésors artistiques.
Gênes mérite la visite pour son double visage de port historique et de laboratoire urbain. Son centre-ville médiéval, l’un des plus étendus d’Europe, dévoile un dédale de ruelles (caruggi) où se cachent des palais aristocratiques des XVIe et XVIIe siècles, classés au patrimoine mondial. Les Strade Nuove, avec le Palazzo Rosso et le Palazzo Bianco, révèlent comment la République marchande génoise affichait sa puissance à travers l’architecture. La ville-port transforme son front de mer depuis les années 1990, avec le Porto Antico réaménagé par Renzo Piano, comprenant l’Aquarium le plus grand d’Italie et le Biosphère, serre tropicale suspendue sur l’eau. Cette reconversion industrielle réussie dialogue avec la tradition maritime séculaire, visible dans le port antique encore actif. Gênes cultive ses contrastes : entre les docks modernisés et le vieux port aux grues historiques, entre les palais baroques et les maisons-tours médiévales, entre la Via Garibaldi aristocratique et les ruelles populaires du centre.
Parme incarne une quintessence de la culture italienne où l’art, la gastronomie et la musique se mêlent avec un raffinement rare. La ville révèle d’abord son patrimoine musical à travers le théâtre Regio, temple de l’opéra verdién où la acoustique fut perfectionnée pour les compositions du maître natif de la région. Non loin, la maison natale de Verdi à Roncole et le teatro Farnese reconstitué après-guerre témoignent de cette tradition lyrique. L’héritage des ducs de Parme se lit dans le palazzo della Pilotta, complexe monumental abritant la galerie nationale avec des œuvres du Corrège et du Parmesan, ainsi que le théâtre Farnèse en bois de sapin. Le duomo romanique conserve la coupole peinte par le Corrège, dont la fresque de l’Assomption révolutionna la perspective en plongée. La gastronomie locale forme un triangle d’or : le parmesan affiné pendant 36 mois dans les caves humides, le jambon de Parme séché sur les collines ventilées, et le vin lambrusco aux bulles pourpres.
Piacenza mérite la visite pour son rôle de carrefour historique entre la Lombardie, l’Émilie-Romagne et le Piémont, ayant conservé un patrimoine médiéval et Renaissance d’une authenticité rare. La ville fut la première à se rallier à l’unification italienne en 1848, lui valant le surnom de “Primogenita” (la Première-Née), et cet esprit indépendant se ressent dans son architecture civile. Le palais communal (1281), surnommé “Il Gotico”, représente l’un des plus beaux exemples d’architecture civile médiévale d’Italie du Nord avec sa façade en marbre rose et blanc. Face à lui, les églises jumelles de San Francesco et San Sisto encadrent la piazza Cavalli, du nom des statues équestres des Farnèse réalisées par Mochi, précurseur du baroque. La cathédrale romane (1122-1233) révèle un intérieur surprenant où les fresques de Guercino et Carracci côtoient des sculptures lombardes. Le palais Farnèse abrite un musée des carrosses unique en Italie et les célèbres “Éphèbes de Piacenza”, bronzes étrusques découverts dans le lit du Pô.
Le Santuario di Oropa, niché à 1 200 mètres d’altitude dans les Alpes biellaises, représente le plus important complexe marial des Alpes, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Fondé selon la tradition au IVe siècle par saint Eusèbe, il abrite la statue noire de la Vierge d’Oropa, sculpture romane du XIIIe siècle vénérée comme protectrice du Piémont. Le sanctuaire se distingue par son architecture évolutive qui couvre six siècles : la basilique antique (1600-1620), le grand cloître de l’architecte Guarini (XVIIe siècle), et la basilique supérieure néoclassique (1885-1960) dominée par son dôme de 80 mètres. Cet ensemble monumental s’intègre dans un paysage sacré où douze chapelles votives du Sacro Monte ponctuent l’ascension vers le sanctuaire. La bibliothèque conserve 20 000 volumes rares dont des incunables, tandis que le musée des Trésors expose des ex-voto Renaissance et des objets liturgiques offerts par la maison de Savoie.
L’abbaye bénédictine de la Sacra di San Michele est un site exceptionnel, autant pour son cadre spectaculaire et son histoire que pour son atmosphère spirituelle unique. Cette abbaye spectaculaire est juchée sur le mont Pirchiriano. Fondée entre 983 et 987, cette église est un ancien site romain et lombard. Elle représentait un centre culturel et spirituel majeur pour les pèlerins qui empruntaient la Via Francigena. A voir pour son architecture romane et gothique, son escalier des Morts (243 marches), sa porte du Zodiaque, sa tour de la Belle Alda et sa légende. Le site aurait inspiré Umberto Eco pour son roman Le Nom de la rose. Ce lieu de culte est dédié à l’archange Michel. Il fait partie d’une ligne sacrée reliant sept sanctuaires dédiés à Saint-Michel à travers l’Europe. Pour vous rendre à l’abbaye depuis Turin, vous pouvez utiliser le train. La liaison ferroviaire vous conduira jusqu’aux gares de Sant’Ambrogio ou de Chiusa di San Michele. Une marche ou une navette bus vous mènera au site.
Visiter Pise dépasse largement l’observation de sa tour penchée. La ville toscane révèle une histoire médiévale florissante où la république maritime rivalisait avec Gênes et Venise. La célèbre tour campanaire (56 mètres) n’est que l’un des éléments de la Piazza dei Miracoli, classée à l’UNESCO, qui comprend également le Duomo romanique aux portes en bronze de Bonanno Pisano, le Baptistère doté d’une acoustique exceptionnelle et le Camposanto Monumental abritant des fresques du XIVe siècle. Le long de l’Arno, les palais aristocratiques aux façades ocre témoignent de la richesse passée, comme le Palazzo della Carovana dessiné par Vasari. L’église Santa Maria della Spina, joyau gothique en marbre, illustre le savoir-faire des artisans pisans. Les Lungarni, quais fluviaux animés le soir, offrent des perspectives romantiques sur les ponts historiques. A ne pas manquer non plus le Musée national de San Matteo qui conserve des œuvres majeures de la peinture toscane, dont des polyptyques de Simone Martini.
Modène incarne un triangle d’excellence où la créativité automobile, la tradition culinaire et l’art roman s’entrelacent dans une ville à échelle humaine. Son duomo du XIe siècle, classé à l’UNESCO avec la ghirladina (tour civique) et la piazza Grande, représente un chef-d’œuvre de l’architecture romane lombarde avec les bas-reliefs de Wiligelmo et les sculptures de Maître des Métiers. La ville vibre au rythme de ses deux passions : la gastronomie avec l’Aceto Balsamico Tradizionale di Modena vieilli minimum 12 ans dans les attics (acetaies visitables comme la Consorteria 1966), et les moteurs rugissants de l’usine Ferrari à Maranello (15 minutes au sud) où le musée Enzo Ferrari expose des prototypes mythiques. Le palais des musées réunit à la fois la galerie Estense (œuvres de Velázquez et Cosmè Tura), les trésors de la bibliothèque Estense avec la Carte de Cantino, et le musée de la Figurine historique. L’ensemble témoigne du duché des Este qui fit de Modène une capitale des arts après son transfert de Ferrare.
La chartreuse de Pavie (Certosa di Pavia) représente un chef-d’œuvre unique de la Renaissance lombarde, où le style gothique international rencontre pour la première fois l’esthétique humaniste. Fondée en 1396 par Gian Galeazzo Visconti comme mausolée dynastique, elle incarne la transition entre le duché de Milan et la domination française. Son architecture synthétise les influences : la façade en marbre de Candoglia, sculptée comme une dentelle minérale, contraste avec la structure gothique du monastère. À l’intérieur, le chœur des moines révèle des stalles en marqueterie de bois précieux illustrant des scènes bibliques, tandis que le petit cloître de Bramante (attribué) introduit des proportions mathématiques révolutionnaires. La chartreuse fonctionne toujours comme monastère, créant une tension entre vie contemplative et patrimoine muséal. Les cellules des chartreux conservent leur organisation originelle avec jardinet et atelier. Le réfectoire abrite une Cène de Luini qui rivalise avec celle de Léonard de Vinci.
Turin offre une expérience urbaine singulière où l’élégance baroque et l’héritage industriel dialoguent avec une scène culturelle contemporaine. Son centre historique déploie 18 kilomètres d’arcades abritant des cafés historiques comme l’Al Bicerin où fut inventé le célèbre mélange homonyme de café, chocolat et crème. La ville révèle un patrimoine complexe : ancienne capitale des ducs de Savoie puis premier royaume d’Italie, elle conserve le Palazzo Reale et le Palazzo Madama qui racontent l’évolution stylistique du baroque au néoclassicisme. Le Museo Egizio se classe comme le second musée égyptien mondial après celui du Caire, avec des pièces majeures comme la statue de Ramsès II et le tombeau de Kha. La spiritualité s’y exprime à travers le Suaire conservé dans la cathédrale et les églises comme San Lorenzo. La gastronomie puise dans les traditions piémontaises avec ses agnolotti del plin, le vitello tonnato et les gianduiotti.
Lucques incarne une ville toscane préservée où l’histoire se lit à travers ses remparts Renaissance transformés en promenade arborée. La cité se distingue par son urbanisme médiéval intact, organisé autour de l’amphithéâtre romain dont la forme ovale persiste dans la Piazza dell’Anfiteatro. Ses églises romanes comme San Michele in Foro et la cathédrale San Martino conservent des façades sculptées qui rivalisent de complexité, abritant des œuvres majeures comme le tombeau d’Ilaria del Carretto par Jacopo della Quercia. La particularité de Lucques réside dans ses murailles du XVIe-XVIIe siècle, rare exemple de fortifications devenues parc public. Ceinturant entièrement le centre historique, elles offrent une perspective unique sur les tours et clochers, notamment la tour Guinigi et son chêne vert culminant à 44 mètres. La ville compte près de cent églises, dont San Frediano avec sa mosaïque byzantine dorée. La tradition musicale y reste vivace, nourrie par la naissance de Puccini dont la maison natale se visite. Les rues commerçantes comme la via Fillungo mêlent artisans d’art et boutiques de spécialités locales, dont l’huile d’olive des collines environnantes et le buccellato, pain sucré aux raisins.
Mantoue (Mantova en italien) incarne l’idéal de la cité Renaissance, préservée dans un écrin de lacs formés par le Mincio. Son isolement relatif lui a permis de conserver intact l’héritage des Gonzague, famille qui régna sur la ville du XIVe au XVIIIe siècle et en fit un foyer artistique majeur. Le palais Ducal déploie 500 salles sur 34 000 m², véritable ville dans la ville où se distinguent la chambre des Époux d’Andrea Mantegna aux perspectives révolutionnaires, et l’appartement des Nains aux plafonds dorés. Le palais Te, villa suburbaine de Jules Romain, stupéfie par la salle des Géants où peintures et stucs créent une illusion totale. La ville triple – entourée d’eau comme une île – révèle une harmonie urbaine rare : places médiévales (piazza delle Erbe), basilique Saint-André d’Alberti, et théâtres Renaissance. Les lacs supérieur, moyen et inférieur forment une ceinture naturelle parcourue par des promenades cyclables. Mantoue partage avec la voisine Sabbioneta l’idéal de cité parfaite.
Faire le tour du lac de Côme revient à parcourir un paysage culturel où la nature dramatique des Préalpes épouse l’élégance architecturale des villas aristocratiques. Le lac, en forme de Y inversé, déploie 170 km de rives qui concentrent deux mille ans d’histoire, des villas romaines aux résidences de la Renaissance, puis aux hôtels particuliers de l’ère industrielle. La navigation permet d’apprécier la gradation des paysages : les rives sud-ouest autour de Côme révèlent une vocation artisanale et historique avec la ville murée, tandis que la branche de Bellagio forme un triangle d’or où se concentrent les jardins botaniques. La branche nord vers Colico dévoile des falaises sauvages où les Alpes plongent directement dans les eaux. Les villages lacustres incarnent des identités distinctes : Côme avec sa cathédrale gothique et son musée de la Soie, Bellagio et ses escaliers escarpés entre oliviers et lauriers, Varenna et ses villas aux jardins en terrasses. La navigation entre ces ports devient une expérience de perspective mouvante, où le cadre naturel se recompose à chaque virage.
Le Santuario di Vicoforte, situé près de Mondovi dans le Piémont, se distingue par sa coupole elliptique unique au monde, plus grande que celle de la basilique Saint-Pierre de Rome. Construit à partir de 1596 pour abriter un sanctuaire marial, son architecture mêle le style baroque piémontais et le néoclassicisme. La basilique fut achevée au XVIIIe siècle sous la direction de l’architecte Francesco Gallo, après l’effondrement initial de la coupole. La visite révèle des fresques monumentales réalisées par des artistes de l’école piémontaise, dont le peintre baroque Sebastiano Ricci. L’intérieur présente un cycle pictural complet retraçant l’histoire du christianisme, avec une attention particulière aux scènes mariales. Les quatre pendentifs de la coupole illustrent les vertus théologales par des figures allégoriques grandeur nature. Le sanctuaire conserve une statue de la Vierge allaitant l’Enfant, objet de dévotion depuis le Moyen Âge. Le complexe inclut un monastère cistercien.
Le parc national des Cinque Terre représente un paysage culturel unique où l’interaction millénaire entre l’homme et la nature a sculpté un territoire exceptionnel. Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1997, il combine falaises abruptes, vignobles en terrasses et villages colorés accrochés à la côte ligurienne. L’intérêt réside d’abord dans son système agricole : plus de 7 000 km de murs en pierre sèche soutiennent des terrasses cultivées depuis le XIIe siècle, produisant le vin Sciacchetrà et des citrons. Ces ouvrages représentent un chef-d’œuvre d’ingénierie paysanne adaptée à un relief accidenté. Les cinq villages – Monterosso, Vernazza, Corniglia, Manarola et Riomaggiore – préservent une architecture médiévale intacte avec leurs maisons-tours étroites et ruelles escarpées. Leurs ports colorés et criques cachées incarnent une tradition maritime préservée. Le réseau de sentiers pédestres relie les villages à travers des paysages spectaculaires. Le sentier bleu (n°2) reste le plus célèbre, tandis que les chemins hauts comme celui de Monte Rosso offrent des panoramas vertigineux sur la Méditerranée.
Le château de Fontanellato mérite la visite pour son exceptionnelle salle de Diane et Actéon, chef-d’œuvre absolu du Parmesan réalisé en 1523-1524. Cette fresque maniériste couvre l’intégralité d’une pièce carrée, créant une illusion architecturale où les dieux olympiens semblent s’évader du cadre peint. Le traitement des corps et la complexité des perspectives en font un jalon capital entre Raphaël et le Baroque. Le château révèle aussi un exemple rare de résidence aristocratique toujours habitée par la famille Sanvitale, offrant une authenticité qui manque aux monuments muséifiés. L’ameublement couvre cinq siècles d’histoire, des cassoni Renaissance aux salons napoléoniens, tandis les fossés en eau vive rappellent la fonction défensive originelle. La camera ottica du XIXe siècle constitue une curiosité technologique : ce système de miroirs et de lentilles permettait d’observer la vie de la place depuis les appartements privés, mélange rare d’intimité et de contrôle social.
Faire le tour du lac Majeur revient à traverser une succession de paysages et de cultures où les Alpes plongent dans les eaux profondes d’un lac à la fois italien et suisse. Ce périple de 65 kilomètres de long révèle des contrastes saisissants entre les rives orientales sauvages, dominées par les parcs naturels, et les rives occidentales transformées en jardins subtropicaux par un microclimat unique. La navigation permet de découvrir les îles Borromées, archipel baroque où l’Isola Bella déploie ses jardins en terrasses peuplés de paons blancs, et l’Isola Madre son jardin botanique aux essences rares. Le palais Borromée incarne le faste des familles princières qui, depuis la Renaissance, ont façonné ces paysages. Les villages lacustres expriment des identités distinctes : Stresa et ses palaces Belle Époque, Cannobio et son centre historique médiéval, Locarno et sa piazza Grande suisse où l’influence alpine rencontre la dolce vita. Chaque escale dévoile une nouvelle facette de la vie lacustre, entre traditions de pêche et tourisme international.
Rome
La basilique Santa Maria Maggiore à Rome mêle les époques paléochrétienne, médiévale et baroque sur le site d’un miracle survenu en 352. Selon la tradition, la Vierge serait apparue au pape Libère pour indiquer l’emplacement de l’église par une chute de neige en plein mois d’août – un événement encore commémoré chaque année par un lâcher de pétales blancs. Sa structure conserve le plan basilical paléochrétien du Ve siècle, avec une nef bordée de colonnes monolithiques en marbre blanc, tandis que le plafond Renaissance est doré à l’or inaugural des Amériques, offert par les Rois Catholiques. Les mosaïques du Ve siècle dans la nef centrale comptent parmi les plus anciennes de Rome, dépeignant des scènes de l’Ancien Testament avec un naturalisme antique. La chapelle Sixtine, œuvre de Domenico Fontana (1585), abrite la Crypte de la Crèche qui contiendrait des fragments du Saint-Berceau, et la chapelle Pauline rivalise de splendeur.
Visiter les forums impériaux de César, Auguste et Trajan, c’est explorer le cœur politique et symbolique de la Rome antique, où chaque pierre raconte une stratégie de pouvoir. Ces ensembles monumentaux, construits entre 46 av. J.-C. et 113 ap. J.-C., incarnent l’évolution de la République vers l’Empire, chaque forum reflétant la personnalité et les ambitions de son commanditaire. Le forum de César (46 av. J.-C.), premier forum impérial, introduisit l’innovation d’une place dédiée au culte de la dynastie, avec son temple de Vénus Genitrice affirmant l’ascendance divine de la famille julienne. Celui d’Auguste (2 av. J.-C.) magnifia la victoire de Philippes à travers son temple de Mars Ultor, où les légions romaines prêtaient serment avant les campagnes militaires. Le forum de Trajan, achevé en 113 ap. J.-C., représenta l’apogée technique avec sa basilique Ulpienne, ses bibliothèques grecque et latine, et la colonne Trajane avec ses 200 mètres de frises sculptées.
Visiter les quartiers du Borgo et du Trastevere, c’est explorer deux visages de Rome qui ont préservé leur âme populaire malgré leur proximité avec les centres du pouvoir. Le Borgo, écrin historique entre le château Saint-Ange et la basilique Saint-Pierre, dévoile un dédale de ruelles médiévales où les pèlerins se pressaient depuis des siècles. Sa via dei Corridori conserve des enseignes du XVIe siècle et ses passages voûtés racontent l’urbanisme de la Rome pontificale, tandis que le marché couvert de la via Alberico mêle artisans locaux et traditions culinaires. De l’autre côté du Tibre, Trastevere incarne la Rome éternelle des cours intérieures, du linge suspendu et des trattorias à la lumière du soir. Ses places comme Santa Maria in Trastevere avec sa basilique du IVe siècle aux mosaïques byzantines, ou la Piazza Trilussa, créent une atmosphère unique. Les ateliers de restauration de livres anciens de la via della Lungaretta côtoient les boutiques de créateurs émergents.
Visiter la Piazza Colonna et la Piazza della Rotonda, c’est explorer deux places qui résument l’articulation entre le pouvoir politique et la spiritualité antique à Rome. La Piazza Colonna doit son nom à la colonne Aurélienne érigée en 193 ap. J.-C., dont les 29 mètres de hauteur présentent un chef-d’œuvre de bas-reliefs spiralés commémorant les victoires de Marc Aurèle sur les Germains. Cette place abrite le palais Chigi et le palais Wedekind avec son portique d’anciennes colonnes corinthiennes. À cinq minutes de marche, la Piazza della Rotonda s’organise autour du Panthéon, temple romain préservé grâce à sa consécration en église au VIIe siècle. Sa coupole de 43 mètres de diamètre, reste la plus grande voûte en béton non armé de l’Antiquité, avec son oculus central qui projette un cercle de lumière sur les tombes de Raphaël et des rois d’Italie. La fontaine renaissance de Giacomo della Porta, surmontée d’un obélisque ramené d’Égypte, anime l’espace de son murmure aquatique.
Une balade romantique nocturne à Rome puise sa magie dans la transformation de la ville lorsque la nuit efface la foule diurne et que l’éclairage monumental révèle une atmosphère d’intimité théâtrale. Le pont Saint-Ange offre un cadre sublime où les statues du Bernin se découpent sur le château éclairé, tandis que le Tibre reflète les lumiures comme un miroir liquide. Les berges du fleuve entre le pont Umberto Ier et le pont Sisto deviennent alors une coulée de silence à deux pas de l’agitation urbaine. La colline du Janicule constitue un balcon naturel avec une vue panoramique sur Rome illuminée, où seuls le murmure des pins parasols et le carillon de San Pietro in Montorio accompagnent le regard embrassant les dômes et clochers. La place Saint-Pierre déserte après 22 heures dévoile une solennité particulière, ses colonnades dessinant des bras de pierre autour des rares promeneurs. Le quartier de l’Aventin révèle son charme secret avec la vue à travers la serrure de la villa Magistrale sur le dôme de Saint-Pierre parfaitement cadré.
Le Forum Romain et ses temples constituent un livre ouvert sur la civilisation romaine, où chaque pierre raconte l’évolution d’une république vers un empire. Ce site archéologique unique permet de marcher sur les dalles originelles de la Via Sacra, là où Cicéron prononça ses discours et où les triomphes défilèrent. La visite révèle la superposition des époques : les fondations des temples républicains du Ve siècle av. J.-C. côtoient les basiliques impériales, illustrant comment le pouvoir se matérialisa à travers l’architecture. Le temple de Saturne abrita le premier trésor public, le temple de Vesta accueillit le feu perpétuel de la cité, et la Curie conserva les débats du Sénat durant des siècles. L’arc de Septime Sévère commémore les victoires parthiques, tandis les colonnes du temple des Dioscures rappellent la bataille du lac Régille. Chaque monument incarne une fonction précise dans la machine étatique romaine.
La Piazza Venezia et la place du Capitole constituent un double pôle historique où se lit la continuité du pouvoir à Rome, de l’Antiquité à l’ère moderne. La Piazza Venezia est dominée par le monument Victor-Emmanuel II, autel de la patrie érigé entre 1885 et 1925 pour célébrer l’unification italienne. Son escalier monumental et sa terrasse offrent une vue panoramique unique sur les forums impériaux, tandis que la tombe du soldat inconnu abrite la flamme éternelle. Quelques mètres plus haut, la place du Capitole, redessinée par Michel-Ange en 1538, incarne la renaissance de l’autorité civique. Sa disposition trapézoïdale et son pavement étoilé créent une perspective savante qui relie les trois palais abritant les Musées Capitolins. Ces derniers conservent des chefs-d’œuvre comme la Louve capitoline, le Galate mourant et les fragments de la statue colossale de Constantin. La visite de ces deux places voisines révèle comment Rome a réutilisé son patrimoine.
Se promener la nuit le long des rives du Tibre offre une expérience sensorielle unique où Rome se métamorphose. Le fleuve, encadré par des murailles antiques et des ponts illuminés, devient un fil d’Arianne liquide reliant vingt-huit siècles d’histoire. La tombée de la nuit efface la foule diurne et révèle une ville plus intime, où la lueur des réverbères se reflète dans les eaux sombres comme dans les toiles du Caravage. Les berges aménagées dévoilent des perspectives inédites sur le château Saint-Ange transformé en lanterne dorée, sur la silhouette du dôme de Saint-Pierre se découpant dans la nuit, ou sur la courbe baroque de la basilique Saint-Jean-des-Florentins. Les ponts historiques deviennent des galeries à ciel ouvert : le pont Saint-Ange avec ses anges sculptés par Le Bernin semblant prendre vie dans la pénombre, le pont Sisto et son oculus hérité de la Renaissance, ou le pont Fabricius menant à l’île Tibérine où la tradition veut que les roches aient jailli après la chute des Tarquins.
Visiter le Panthéon, c’est pénétrer le seul édifice antique de Rome resté pratiquement intact après dix-sept siècles d’utilisation continue. Son état de conservation exceptionnel tient à sa reconversion précoce en église Sainte-Marie-des-Martyrs en 609, qui le préserva des pillages. Le temple original, bâti par Agrippa en 27 av. J.-C. puis entièrement reconstruit sous Hadrien vers 125, représente l’apogée de l’ingénierie romaine avec sa coupole de 43,30 mètres de diamètre – record mondial jusqu’au XXe siècle – dont le béton de pouzzolane s’est allégé vers le sommet par l’incorporation de pierres ponces. La coupole constitue une prouesse astrophysique : son oculus de 8,7 mètres de diamètre fonctionne comme un gigantesque cadran solaire, projetant sur le pavement et les niches intérieures une tache lumineuse qui se déplace au rythme des saisons. Le 21 avril, date mythique de la fondation de Rome, le rayon midi illumine parfaitement l’entrée principale.
Visiter la Chiesa Santa Maria degli Angeli e dei Martiri et le Palazzo Massimo revient à explorer deux facettes complémentaires de la Rome antique et renaissante, où le génie architectural dialogue avec les trésors archéologiques. La basilique Santa Maria degli Angeli, unique en son genre, fut créée par Michel-Ange en 1563 dans les vestiges des thermes de Dioclétien, les plus vastes de la Rome impériale. L’édifice conserve l’immense structure antique, transformant le tepidarium en nef principale et le frigidarium en transept. On y admire la méridienne de Bianchini (1702), ligne cadran solaire tracée sur le sol qui fonctionne encore. Le Palazzo Massimo abrite l’une des plus brillantes collections d’art antique au monde. Ses sous-sols renferment des trésors numismatiques, tandis que le rez-de-chaussée présente des sculptures emblématiques comme le Discobole Lancelotti, copie romaine du bronze grec de Myron, et l’Auguste de Prima Porta dont la cuirasse sculptée raconte la diplomatie impériale.
La colline du Palatin représente le berceau archéologique de Rome, où la légende de Romulus et Remus rencontre l’histoire tangible des résidences impériales. Cette élévation dominant le Forum Romain incarne la transition de la Rome républicaine à la Rome impériale, offrant une perspective unique sur l’évolution du pouvoir. Selon la tradition, c’est ici que Romulus traça le sillon fondateur de Rome en 753 av. J.-C. Les archéologues y ont découvert des huttes de l’âge du fer correspondant aux premières habitations, confirmant la permanence d’occupation depuis les origines de la ville. Auguste y établit sa résidence, initiant une tradition qui fit du Palatin le quartier aristocratique par excellence. La visite révèle la démesure des palais impériaux : la Domus Augustana avec son stade privé de 160 mètres, le palais de Domitien et sa fontaine, les Jardins Farnèse premiers jardins botaniques d’Europe à la Renaissance.
Visiter la place Saint-Pierre, la basilique et sa coupole revient à explorer le cœur spirituel et architectural de la chrétienté, où le génie de la Renaissance et la foi catholique se matérialisent dans une symphonie de pierres. La place elliptique, conçue par Le Bernin entre 1656 et 1667, forme un immense bras symbolique enserrant les fidèles avec ses 284 colonnes toscanes et 140 statues de saints, créant une théâtralité baroque unique au monde. La basilique Saint-Pierre incarne la continuité historique : érigée sur la tombe de l’apôtre Pierre, elle superpose les époques depuis la basilique constantinienne du IVe siècle jusqu’au dôme de Michel-Ange. Son intérieur abrite des chefs-d’œuvre absolus comme la Pietà de Michel-Ange, le baldaquin du Bernin coulé dans le bronze du Panthéon, et la chaire de saint Pierre soutenue par les docteurs de l’Église. La montée à la coupole (136,5 mètres) révèle une prouesse technique : la double calotte de Michel-Anche permit de construire cette structure encore aujourd’hui la plus haute du centre-ville de Rome.
Visiter la Fontaine de Trevi et la Piazza di Spagna, c’est explorer deux chefs-d’œuvre urbains où le baroque et la Renaissance dialoguent. La Fontaine de Trevi, achevée en 1762 par Nicola Salvi, représente bien plus qu’une simple fontaine : son architecture théâtrale met en scène le dieu Océan sur un char tiré par des chevaux marins, encadré par l’allégorie de l’Abondance et la Salubrité. Ce monument incarne le triomphe de l’eau comme élément vital, marquant le terminus de l’aqueduc de l’Aqua Virgo construit en 19 av. J.-C. La Piazza di Spagna forme quant à elle un ensemble unique où l’escalier de la Trinité-des-Monts (1723-1725), œuvre de Francesco de Sanctis, crée une scénographie reliant l’église française de la Trinité-des-Monts à la place. Sa forme sinueuse, ponctuée de azalées au printemps, constitue un exemple parfait d’urbanisme qui transforme une contrainte topographique en chef-d’œuvre. La Barcaccia de Pietro Bernini au pied de l’escalier rappelle l’inondation historique de 1598.
Visiter l’église Saint-Louis-des-Français (San Luigi dei Francesi) offre l’opportunité unique de contempler trois chefs-d’œuvre majeurs du Caravage regroupés dans une seule chapelle. La chapelle Contarelli abrite en effet le cycle complet de la vie de saint Matthieu, réalisé entre 1599 et 1602 : La Vocation de saint Matthieu, où la lumière divine traverse une scène de taverne ; Le Martyre de saint Matthieu, explosion de violence baroque ; et Saint Matthieu et l’Ange, dans sa seconde version après le rejet de la première jugée trop profane. Cette église, élevée entre 1518 et 1589 grâce à l’intervention de Catherine de Médicis, constitue le lieu de culte français à Rome depuis le XVIe siècle. Sa façade maniériste de Giacomo della Porta cache un intérieur où se mêlent les influences transalpines, avec les tombeaux de nombreux cardinaux français et le souvenir de Pauline de Beaumont dont Chateaubriand fit transférer les cendres.
Visiter le Colisée, c’est pénétrer dans l’épicentre de la culture spectaculaire romaine où s’est jouée pendant près de cinq siècles la relation complexe entre le pouvoir impérial et le peuple. Cet amphithéâtre flavien, achevé en 80 après J.-C., incarne une révolution architecturale par son système de voûtes et ses capacités logistiques permettant à 50 000 spectateurs d’assister à des combats de gladiateurs ou des chasses aux animaux exotiques. Sa structure révèle le génie organisationnel romain : les vomitoires permettant une évacuation rapide, le velarium protégeant du soleil, et les souterrains (hypogée) où s’activaient esclaves et machinistes. Les graffiti anciens gravés sur les murs par des spectateurs racontent une histoire vivante des passions antiques. Le Colisée reste un lieu où se confrontent mémoire violente et esthétique du pouvoir, entre les ombres des martyrs chrétiens et la gloire des gladiateurs.
Visiter les musées du Vatican revient à parcourir cinq siècles de mécénat pontifical à travers l’une des plus vastes collections d’art occidental, où chaque salle raconte à la fois l’évolution esthétique et les enjeux théologiques du catholicisme. Fondés par le pape Jules II au début du XVIe siècle autour de la seule sculpture du Laocoon exhumée en 1506, ces musées ont accumulé 7 kilomètres de galeries abritant des chefs-d’œuvre qui dialoguent entre les époques. La visite offre un parcours chronologique unique, des antiquités égyptiennes du Musée Grégorien aux avant-gardes du XXe siècle dans la Collection d’Art Religieux Moderne, en passant par les chefs-d’œuvre de la Renaissance dans les Stanze de Raphaël. La chapelle Sixtine, terminus obligé, synthétise à elle seule le passage du Moyen Âge gothique à l’humanisme renaissant à travers les fresques de Michel-Ange, Perugino et Botticelli. Ces collections illustrent comment l’Église catholique a instrumentalisé l’art pour affirmer son autorité, des cartes géographiques à la Galerie des Tapisseries.
Visiter la villa Borghèse et ses jardins, c’est pénétrer dans la plus vaste oasis verte du centre de Rome, un domaine de 80 hectares qui incarne l’idéal de la villa Renaissance revisitée par le cardinal Scipion Borghèse au XVIIe siècle. Ce parc paysager, aménagé à l’anglaise au XIXe siècle, unit nature et culture à travers un équilibre rare où chefs-d’œuvre artistiques et essences botaniques dialoguent harmonieusement. La galerie Borghèse, joyau du parc, abrite une collection exceptionnelle de sculptures du Bernin (Apollon et Daphné, Le Rapt de Proserpine) et de peintures de Caravage, le tout dans un écrin de fresques baroques. Le musée doit sa conservation à la politique de fidéicommis qui a préservé intact son agencement originel. La réservation obligatoire permet une expérience de visite apaisée, contrairement aux musées surpeuplés du centre. Les jardins révèlent une biodiversité insoupçonnée : pins parasols centenaires, chênes verts et cèdres du Liban encadrent des temples factices comme celui d’Esculape sur le lac artificiel.
Visiter la Piazza Navona, c’est explorer l’un des plus parfaits exemples d’urbanisme baroque où le stade de Domitien (86 ap. J.-C.) a été métamorphosé en place monumentale sous Innocent X au XVIIe siècle. Cette transformation unique conserve la forme exacte de l’ancienne piste athlétique antique, devenue un salon à ciel ouvert où se mêlent art, architecture et vie populaire. La place est dominée par la fontaine des Quatre-Fleuves du Bernin (1651), chef-d’œuvre de sculpture baroque où le Nil, le Gange, le Danube et le Rio de la Plata personnifient les continents connus, supportant un obélisque ramené du cirque de Maxence. Face à elle, l’église Sainte-Agnès-en-Agone de Borromini et Rainaldi dresse sa façade concave, réponse architecturale à la fontaine du Bernin dans leur célèbre rivalité artistique. La fontaine du Maure (Bernini, 1653) et la fontaine de Neptune (della Bitta, 1878) complètent cet ensemble hydraulique qui témoigne de la maîtrise romaine de l’eau.