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Sur les traces de la République de Gênes

Pourquoi visiter Gênes ?

Gênes mérite la visite pour son double visage de port historique et de laboratoire urbain. Son centre-ville médiéval, l’un des plus étendus d’Europe, dévoile un dédale de ruelles (caruggi) où se cachent des palais aristocratiques des XVIe et XVIIe siècles, classés au patrimoine mondial. Les Strade Nuove, avec le Palazzo Rosso et le Palazzo Bianco, révèlent comment la République marchande génoise affichait sa puissance à travers l’architecture.

Son port

La ville-port transforme son front de mer depuis les années 1990, avec le Porto Antico réaménagé par Renzo Piano, comprenant l’Aquarium le plus grand d’Italie et le Biosphère, serre tropicale suspendue sur l’eau. Cette reconversion industrielle réussie dialogue avec la tradition maritime séculaire, visible dans le port antique encore actif.

Sa gastronomie

L’héritage culinaire raconte une histoire d’échanges : la focaccia génoise originelle, le pesto préparé dans des mortiers de marbre et les farinata de pois chiches témoignent d’un patrimoine gastronomique préservé. Les antiche sciamadde (boulangeries historiques) perpétuent des recettes remontant à la Renaissance. La cuisine génoise s’expérimente dans les friggitorie du centre, où déguster focaccia au fromage, farinata et pesto frais. Le marché de la Via Pré propose des produits locaux et des spécialités comme la tomme génoise.

Une superposition d’époques

Gênes cultive ses contrastes : entre les docks modernisés et le vieux port aux grues historiques, entre les palais baroques et les maisons-tours médiévales, entre la Via Garibaldi aristocratique et les ruelles populaires du centre. Cette superposition d’époques en fait un document vivant de l’histoire méditerranéenne, où chaque couche urbaine raconte une phase de sa domination maritime.

Comment visiter Gênes ?

Pour visiter Gênes, il est préférable d’organiser son séjour sur deux ou trois jours afin d’en explorer les multiples facettes. La ville s’étage entre la mer et les collines, offrant des perspectives variées.

Commencez par le port

Commencez par le Vieux Port, où les installations de Renzo Piano transforment l’ancienne zone industrielle en espace culturel. L’Aquarium, le plus grand d’Italie, mérite une visite de deux heures, tandis que l’ascenseur du Bigo panoramique offre une vue sur le port et la ville.

A pied à travers le centre historique

Le centre historique se découvre à pied depuis la Piazza De Ferrari, cœur névralgique avec sa fontaine caractéristique. De là, engagez-vous dans le dédale des caruggi, ces ruelles médiévales où alternent échoppes traditionnelles et palais cachés. La cathédrale San Lorenzo révèle sa façade gothique et son trésor, tandis que la maison de Christophe Colomb rappelle le rôle de la ville dans les grandes découvertes.

Visitez les palais

Les Strade Nuove, classées à l’UNESCO, concentrent les palais aristocratiques des XVIe et XVIIe siècles. Le Palazzo Rosso, le Palazzo Bianco et le Palazzo Doria Tursi forment un ensemble muséal exceptionnel, abritant des œuvres de Caravage et Van Dyck. La visite de ces trois palais avec un billet combiné permet d’apprécier l’évolution de l’architecture génoise.

Prenez le funiculaire

Prenez le funiculaire Zecca-Righi pour gagner les hauteurs de la ville, d’où la vue embrasse le port et la côte. La promenade le long des Muraille du XVIe siècle, les plus longues d’Europe, conduit à des forts restaurés et à des points de vue spectaculaires.

Accès et transport

Pour les déplacements, le métro et les bus desservent efficacement les principaux sites. La Gênes City Card peut être avantageuse pour les transports et l’accès aux musées. Évitez de circuler en voiture dans le centre-ville, où la circulation est difficile et le stationnement onéreux. Enfin, une excursion en bateau vers les villages des Cinque Terre ou vers Portofino permet de compléter la découverte de la Riviera génoise, depuis la mer.

Sur les traces de la République de Gênes

Samedi 29 juin. Interdiction de circuler en centre-ville… Du coup, il faut se garer à un kilomètre du centre historique de Gênes. La piazza della Vittoria et son immense arc de triomphe feront très bien l’affaire. D’autant qu’il nous permet de remonter à pied la superbe Via XX Settembre, ses arcades, ses façades baroques et ses boutiques de luxe. Il ne faut surtout pas manquer de baisser les yeux pour admirer le sol en mosaïque.

L’entrée dans le vieux Gênes se fait par la place, Piazza de Ferrari, et sa belle fontaine, son palais de justice, sa superbe statue équestre de Garibaldi et ses façades baroques.

Nous voici enfin dans le vieux Gênes. Un peu d’histoire s’impose. Au Moyen Âge, Gênes est une des quatre principales républiques maritimes italiennes. Elle mènera plusieurs siècles durant des guerres avec ses rivales Pise et Venise pour acquérir la suprématie du commerce en Méditerranée.
Sa grandeur va durer près de huit siècles, entre le XIe siècle, date de ses premières croisades, et le XVIIIe siècle, avec la disparition du dernier doge. Entre-temps, Gênes connaîtra deux apogées : la première, militaire, entre 1284 et 1381, qui la verra fonder des comptoirs en mer Noire, Grèce et Moyen-Orient.
Ruinée après la guerre contre Venise, au XIIIe siècle, accablée de dettes, elle va être la porte d’entrée du plus grand cataclysme sanitaire de l’humanité, en 1348, la peste noire qui décima la moitié de l’humanité.
Il faut attendre le milieu du XVe siècle pour que Gênes retrouve sa splendeur, qui, alliée de la couronne espagnole, profitera de sa puissance pour devenir un grand état banquier et diplomatique.
Avec la découverte de l’Amérique, la ville s’enrichit, éclipsant définitivement la puissance vénitienne. Finalement, il faudra attendre la Révolution française et les guerres napoléoniennes pour mettre fin à la République de Gênes.
Pour bien se rendre compte de l’étendue de Gênes, rien ne vaut une belle vue panoramique de Gênes depuis le sommet du Palazzo Rosso.
On commence la visite du Vieux Gênes par le quartier des palais, Palazzi delle Strade Nuove, constitué de la via Garibaldi, la via Caroli et la Via Balbi, trois rues parmi les plus vénérables d’Europe, selon le Routard, bordées de magnifiques palais édifiés par l’aristocratie génoise, aux XVIe et XVIIe siècle…
Au total, ce sont 80 palais Renaissance et Baroque qui sont regroupés sur ces trois rues ! Comme tous les propriétaires privés avaient pour obligation de recevoir les étrangers dans leur palais, le modèle de la Strade Nuove s’expatria à travers le monde entier !

Pour découvrir la splendeur des palais, une visite s’impose. Le plus célèbre d’entre tous est le Palazzo Rosso et sa belle façade rouge. Ce palais abrite une très belle galerie de peintures italiennes et flamandes couvrant la période du XVe au XVIIe siècle. À voir absolument les tableaux de Dürer (Portrait de jeune homme), du Tintoret, la fameuse Adoration des mages, de Veronese, Le Christ portant sa croix, de Van Dyick.

Pour terminer la visite du Palazzo Rosso, nous avons droit à deux belles surprises : d’abord un petit détour par la terrasse de la duchesse de Galliera, de laquelle on a une belle vue sur le quartier des palais.

Puis on a droit de prendre l’ascenseur pour le mirador qui surplombe tout le quartier du Vieux Gênes. Vue imprenable et magnifique !

Après cette bouffée d’oxygène au-dessus des toits de Naples, retour à la terre ferme. Exit le Palazzo Bianco et Tursi. Machin-chose me fait encore sa comédie et entraîne Léa dans son sillage. Ok, on file dans la vieille ville à la recherche de Profumo, l’un des meilleurs glaciers de la ville.
Du coup, cela me permet au moins de m’enfoncer dans les rues minuscules du Vieux Gênes, un labyrinthe inextricable de rues étroites et sombres qui rappellent l’importance de la ville au Moyen Âge. Des boutiques, des marchands et des artisans à tous les coins des rues. C’est sale, ça crie, ça pue, mais c’est ça aussi, la vraie Italie ! Va donc expliquer ça à Machin-chose et toutes ses manières… Bref, passons.

Après une bonne glace, retour sur nos pas à travers les rues Garibaldi et Cairoli pour passer devant le Palazzo Reale (pas le temps de le visiter, sinon Machin-chose va se rouler par terre…) et redescendre vers le port antique. C’est ici que l’on découvre le vrai Gênes. Et quelle claque monumentale !
En se promenant le long des quais du port historique encombré de filets, de carrioles, de cordages, filins, cartons et autres bouées, on comprend soudain que toute l’histoire de cette ville se résume à ce décor : l’aventure de la mer. Cet endroit est magique.
Passé le port de pêche, on rejoint le centre historique, les bateaux de prestige et le fameux Neptune du film Pirates, de Polanski, trois-mâts qui mouille désormais dans les eaux de la ville, et plus loin, l’aquarium géant et la lanterna. Cet étrange mélange de modernité et d’ancien crée une ambiance vraiment particulière. C’est un vrai bonheur d’être ici. Gênes est une ville unique au monde. J’y reviendrai.

Bientôt 19 heures, il est grand temps de quitter cette magnifique ville de Gênes. Pour rejoindre la voiture, on traverse Gênes par son épine dorsale, la via San Lorenzo et la via XX Settembre. Un véritable voyage dans le temps. Du Moyen Âge au XIXe siècle ! Des bouddhistes donnent le ton ! Plus loin, des arbres humains effraient les passants (et ma fille !) à l’ombre de la superbe Cattedrale di San Lorenzo (là encore, pas le temps de la visiter, je ne veux pas que Machin-chose se roule par terre…).
Des lions gardent sa façade en marbre polychrome, à bandes noires et blanches alternées, motif typique de la ville. Dans le prolongement, les bâtisses à façade baroque rivalisent d’audace et nous emmènent tranquillement jusqu’au palais ducal et les tours moyenâgeuses de la Porta Soprana. Superbe !

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