Pourquoi visiter les quartiers du Borgo et du Trastevere ?
Visiter les quartiers du Borgo et du Trastevere, c’est explorer deux visages complémentaires de Rome qui ont préservé leur âme populaire malgré leur proximité avec les centres du pouvoir. Le Borgo, écrin historique entre le château Saint-Ange et la basilique Saint-Pierre, dévoile un dédale de ruelles médiévales où les pèlerins se pressaient depuis des siècles. Sa via dei Corridori conserve des enseignes du XVIe siècle et ses passages voûtés racontent l’urbanisme de la Rome pontificale, tandis que le marché couvert de la via Alberico mêle artisans locaux et traditions culinaires.
Le quartier du Trastevere :
De l’autre côté du Tibre, Trastevere incarne la Rome éternelle des cours intérieures, du linge suspendu et des trattorias à la lumière du soir. Ses places comme Santa Maria in Trastevere avec sa basilique du IVe siècle aux mosaïques byzantines, ou la Piazza Trilussa animée jusqu’à l’aube, créent une atmosphère unique où la vie de quartier résiste au tourisme de masse. Les ateliers de restauration de livres anciens de la via della Lungaretta côtoient les boutiques de créateurs émergents.
Sur les deux rives du Tibre
Ces deux rives du fleuve dialoguent à travers les ponts historiques : le pont Saint-Ange et ses anges baroques du Bernin pour le Borgo, le pont Sisto et son arche renaissance pour Trastevere. Leur exploration révèle comment Rome a toujours fonctionné par micro-territoires, chaque quartier développant sa propre identité entre traditions populaires et influences aristocratiques, entre sanctuaire religieux et foyer artistique.
Comment visiter les quartiers du Borgo et du Trastevere ?
La visite des quartiers du Borgo et de Trastevere se fait idéalement à pied, ces zones étant principalement piétonnes ou à circulation limitée. Pour le Borgo, situé entre le château Saint-Ange et la place Saint-Pierre, l’accès se fait par la station de métro Ottaviano (ligne A), suivie d’une marche de dix minutes via la via Ottaviano. Le quartier se découvre librement, ses ruelles comme la via dei Corridori ou la via Borgo Pio conservant des artisans et des échoppes traditionnelles. L’église Santa Maria in Trasportina et les vestiges des anciennes fortifications le long des viale Vaticano valent le détour.
Comment y accéder ?
Pour rejoindre Trastevere depuis le Borgo, empruntez le pont Saint-Ange puis longez le Tibre par la rive est jusqu’au pont Sisto, traversée typique menant directement au cœur du quartier. La station de tram 8 à Largo Argentina ou les bus 23 et 280 depuis la gare Termini desservent également Trastevere. L’exploration se fait au gré des ruelles comme la via della Lungaretta, avec la basilique Santa Maria in Trastevere comme point central, ouverte de 9h à 18h avec entrée libre. La villa Farnesina et ses fresques de Raphaël se visitent pour 10 euros de 9h à 14h en semaine.
Infos pratiques :
Aucun billet n’est nécessaire pour arpenter ces quartiers, mais prévoyez un budget pour les trattorias typiques (12-20 euros pour un plat) ou les boutiques d’artisans. Le marché de Porta Portese à Trastevere anime les dimanches matins. La meilleure période pour la visite s’étend en fin d’après-midi jusqu’en soirée, lorsque l’animation des places et l’éclairage des ruelles créent une atmosphère unique. Comptez une demi-journée pour chaque quartier pour une exploration approfondie.
Rome, les quartiers du Borgo et du Trastevere
Vendredi 19 août. Presque 17 heures. Nous voici enfin sortis du Vatican. Mal aux pieds et courbatures. Reins en compote. Le quartier du Borgo est une petite zone coincée entre la place Saint-Pierre et le coude fait par le Tibre.
À l’époque romaine, on y rencontrait déjà de nombreuses villas, dont celles de Néron et de Caligula. Au IIe siècle, on y bâtit le mausolée d’Hadrien, puis un pont qui reliait directement le champ-de-mars, ancêtre du Pont Saint-Ange.
Au Moyen Âge, le quartier du Borgo devient le quartier d’accueil des pèlerins avec de nombreuses hôtelleries, bientôt protégées par l’enceinte Léonine, le tout bénéficiant de l’appui militaire du château Saint-Ange. Au XVe et XVIe siècle, après le retour des papes dans la ville éternelle, de nombreux palais fleurissent ici et là…
Hélas, il est déjà trop tard pour aller visiter le château Saint-Ange, le dernier grand vestige du quartier avant sa transformation radicale par les architectes de Mussolini. On se contente donc d’errer au milieu des petites rues resserrées du quartier, levant les yeux vers les remparts de l’enceinte Léonine.
Depuis le pont Saint-Aosta, on a une vue splendide sur le Tibre, et au loin, découpé dans le ciel bleu, la silhouette blanche du pont et du château Saint-Ange, qui n’était autre à l’origine que le mausolée d’Hadrien. Dès le IIIe siècle, le monument fut transformé en forteresse et intégré à l’enceinte d’Aurélien.
Au sud du Borgo et du Vatican, direction le Trastevere. Ce vieux quartier de Rome ne s’est urbanisé qu’à l’époque de César, au moment du développement du port. Une foule d’artisans y élut domicile dans de vilaines masures qui contrastaient avec les somptueuses villas environnantes.
À l’époque impériale, le Trastevere faisait partie de la dernière des 14 régions augustéennes. Au IIIe siècle, le quartier est définitivement intégré à la cité, rangé à l’abri du mur d’Aurélien. Des colonies étrangères s’y implantent. La diaspora juive implante sa communauté dans le quartier. Jusqu’au XIXe siècle, le quartier se développa à l’ombre du port et abritait même un arsenal. Aujourd’hui, le quartier demeure toujours aussi populaire, mais abrite de plus en plus de “bobos” romains.
Avant d’aller dîner, petit détour par l’exceptionnelle basilique Santa Maria in Trastevere. Une des premières églises construites à Rome. L’édifice actuel est le fruit de la transformation datant du XIIe siècle. La façade couverte de mosaïques représente le Christ, la Vierge et Innocent II. Surplombant l’église, un campanile roman avec encore une mosaïque de la Vierge.
À l’intérieur, nef bordée de colonnes antiques à chapiteaux ioniques et corinthiens. Plafond à caissons d’une grande beauté. Dans l’abside, les mosaïques sont à tomber par terre et rappellent l’art byzantin sur fond or. Dans la partie supérieure, le Christ et la Vierge sur le même trône. Six panneaux peints illustrent la vie de la Vierge (naissance, annonciation, nativité, épiphanie, présentation au temple, dormition).
Allez zou, tout ça vaut bien un bon petit dîner à la trattoria Ivo a Trastevere. À tomber par terre ! Délicieux souvenir avec ma Mimi.