Pourquoi visiter la cathédrale de Séville ?
Visiter la cathédrale de Séville, officiellement la Catedral de Santa María de la Sede, est une expérience incontournable, tant pour son importance historique que pour son mélange unique d’art et de spiritualité.
Une prouesse architecturale
La cathédrale de Séville est la plus grande cathédrale gothique du monde en volume. Construite à partir du XVe siècle sur les vestiges d’une grande mosquée almohade, elle symbolise la puissance de la Séville post-Reconquista. Ses dimensions colossales (126 mètres de long, 83 mètres de large) et sa hauteur sous voûte (42 mètres) inspirent l’humilité. Elle détient également le titre de plus grande cathédrale du monde si l’on considère l’ensemble de son architecture, devançant même Saint-Pierre de Rome en superficie.
La Giralda, un emblème de la ville
Le clocher de la cathédrale, la Giralda, est l’ancien minaret de la mosquée, préservé et transformé. Haute de 104 mètres, elle est le symbole architectural de Séville. Son ascension, par une rampe douce conçue pour que les gardiens puissent la monter à cheval, offre une vue panoramique exceptionnelle sur la ville et ses toits. La Giralda incarne le syncrétisme culturel de l’Andalousie : une base almohade, un corps Renaissance, et une statue de la Foi (el Giraldillo) qui couronne l’ensemble.
Le tombeau de Christophe Colomb
À l’intérieur, l’un des points d’orgue est le monument funéraire dédié à Christophe Colomb. Quatre figures portant un cercueil, symbolisant les royaumes d’Espagne, rendent hommage au navigateur dont les voyages furent planifiés depuis Séville. La cathédrale abrite aussi un retable monumental (le plus grand du monde selon certains), une œuvre en bois doré d’une complexité et d’une richesse étourdissantes. Les chapelles latérales, le chœur, la sacristie et la salle du chapitre regorgent de trésors : tableaux de Murillo, Goya ou Zurbarán, bijoux liturgiques, manuscrits enluminés et objets précieux.
Le Patio de los Naranjos
On accède à la cathédrale par le Patio de los Naranjos, une cour des ablutions de l’ancienne mosquée, encore plantée d’orangers et conservant ses arcades. Ce vestige rappelle que le site a toujours été un lieu de culte majeur. La Porte du Pardon et les bases de la Giralda témoignent également de cette superposition des cultures, caractéristique de l’histoire andalouse.
Un lieu de spiritualité vivante
Au-delà de la visite touristique, la cathédrale reste un lieu de culte actif et le siège de l’archevêché. Assister à une messe ou simplement s’asseoir dans un coin pour observer la ferveur des fidèles ajoute une dimension humaine à la visite. Elle est aussi le cœur des grandes processions de la Semaine Sainte, l’une des plus célèbres au monde.
Comment visiter la cathédrale de Séville ?
Accès et conditions de visite
La cathédrale de Séville est ouverte aux visiteurs selon des horaires variables, généralement de 10h45 à 18 heures en semaine, avec une ouverture plus tardive le dimanche. L’entrée est soumise à un tarif d’environ douze euros pour un billet standard, incluant l’accès à l’ensemble du complexe monumental. Il est fortement conseillé d’effectuer l’achat en ligne à l’avance pour contourner les longues files d’attente, particulièrement pendant les saisons touristiques intenses. Une tenue vestimentaire respectueuse, couvrant les épaules et les genoux, est exigée pour tous les visiteurs.
Parcours et temps de visite :
Une visite complète nécessite au moins deux à trois heures. Le circuit, libre, permet d’évoluer à son rythme à travers la nef centrale, les chapelles latérales et les dépendances. L’usage d’un audioguide, souvent inclus, est précieux pour comprendre la signification historique et artistique des œuvres. La montée au sommet de la Giralda, accessible par une série de rampes, constitue un moment fort mais exigeant, à préférence en début ou en fin de journée pour éviter l’afflux.
Éléments majeurs
Plusieurs chefs-d’œuvre absolus retiennent l’attention. La sépulture attribuée à Christophe Colomb, portée par des figures allégoriques, se trouve dans le transept. Le retable principal, une structure de bois doré de dimensions colossales, est considéré comme l’un des plus grands du monde chrétien. La sacristie des Calices abrite des peintures de maîtres tels que Murillo et Goya, tandis que la salle capitulaire révèle une coupole elliptique remarquable. Enfin, la Giralda, ancien minaret transformé en clocher, offre depuis son sommet un panorama exceptionnel.
Conseils pratiques :
Il est préférable de venir tôt le matin ou en fin d’après-midi. La photographie sans flash est autorisée dans la plupart des espaces, à l’exception de certaines chapelles clairement signalées. Les personnes à mobilité réduite peuvent accéder au rez-de-chaussée de la cathédrale, mais la montée de la Giralda leur est inaccessible. Le billet d’entrée inclut généralement la visite de l’église voisine du Divino Salvador, située à quelques minutes de marche, permettant d’élargir la découverte du patrimoine religieux sévillan.
Occasions particulières :
Durant des périodes comme la Semaine Sainte, des horaires spécifiques sont appliqués et certaines zones peuvent être fermées au public. Des visites guidées thématiques, notamment des toits, sont proposées sur réservation séparée. La cathédrale étant au cœur du centre historique, il est aisé de combiner sa visite avec d’autres sites majeurs comme les Archives générales des Indes ou le Palais de l’Alcazar, situés à proximité.
Direction le centre-ville, rendez-vous manqué avec la cathédrale
Dimanche 23 novembre. Réveil de bonne heure. Nuit tranquille à Séville. L’hôtel Don Pedro est vraiment sympa avec son patio et ses étages dispatchés tout autour. Café à 5 centimes d’euros ! La belle aubaine ! Le temps de lever la tête pour constater le ciel gris. Merde alors ! Tant pis, avec un peu de chance, tout ça finira par se découvrir.
Je reprends la calle Alhondiga et je file directement en direction du centre-ville. En passant, je ne peux m’empêcher de laisser mon regard traîner sur les façades colorées des immeubles. Rouge, ocre, jaune, vert… C’est un festival de couleur !
Un musicien d’une fanfare locale remonte les rues étroites avec son tambour. Pavé glissant et luisant de la pluie nocturne. Les icônes divines apparaissent ici et là au hasard des rues. Les fenêtres se couvrent de jalousies et de barreaux en fer forgé. La briquette blanche rivalise avec la pierre rouge. Des niches abritent des saints locaux. Bienvenue à Séville !
Voici enfin la cathédrale. Des fanfares cernent l’édifice. Ce doit être jour de fête ce dimanche ! Bingo ! À l’entrée de la cathédrale, des prêtres et des curieux font le pied de grue. Une procession d’hommes d’Église bat le pavé. Des officiels marchent dans le pas des prêtres. Des gardes du corps munis d’oreillettes sont aux aguets… Le roi d’Espagne serait-il dans le cortège ?
Ok, j’ai compris, il faudra attendre la fin de la cérémonie pour visiter la cathédrale. Je jette juste un coup d’œil sur la façade encore humide. Quelque chose me dit qu’il fera bien meilleur dans quelques heures. Allez zou, je file vers l’Alcazar.