Pourquoi faire le trek de la laguna de los Tres ?
La Laguna de los Tres est un incontournable pour ses vues incroyables sur le Fitz Roy, accessible à tous via des itinéraires adaptés. Son succès tient à son accessibilité depuis El Chaltén, la diversité des paysages patagons, l’émotion du face-à-face avec le Fitz Roy.
Préparez-vous physiquement (notamment pour la montée finale), anticipez réservations et météo et la récompense sera inoubliable.
Vues emblématiques du Fitz Roy :
Ce trek offre les panoramas les plus proches et spectaculaires du mont Fitz Roy (aussi appelé Cerro Chaltén) et de ses aiguilles granitiques. Le point d’arrivée à la lagune révèle un paysage glaciaire époustouflant : une eau turquoise encadrée par les imposantes parois rocheuses et le glacier De los Tres.
– Aurore inoubliable : arriver à l’aumônier permet d’assister au **enrojecimiento** (teinture rouge) des montagnes sous les premiers rayons du soleil, un phénomène unique.
Diversité des paysages :
En un seul parcours, vous traversez :
– des forêts de ñires (hêtres australs)
– des vallées glaciaires (vallée du río De las Vueltas et arroyo Del Salto)
– des lacs de montagne Laguna Capri, Laguna Madre e Hija, et Laguna Sucia (accessible via une déviation de 700 m depuis la Laguna de los Tres).
Accessibilité et autonomie :
– Départ directement du village d’El Chaltén (fin de l’Avenida San Martín).
– Sentier bien balisé par le parc national Los Glaciares, sans besoin obligatoire de guide.
– Un droit d’accès est désormais requis (45.000 ARS pour les non-Argentins en 2025), avec contrôle aux entrées du parc.
Comment faire le trek de la laguna de los Tres ?
Itinéraires et durées :
– Journée :20-24 km – 800 m – 7-9 h – Départ tôt (5h30) pour l’aurore, idéal si temps limité.
– 2 jours : 24 km – 800 m – 2 jours – Nuit à Campamento Poincenot (réservation obligatoire, 15.000 ARS), coucher de soleil/sunrise au Fitz Roy.
– Boucle 3 jours : 38 km – 1.200 m – 3 jours. Combine Laguna Torre et Laguna de los Tres, nuits à Poincenot et Campamento De Agostini.
Étapes clés (depuis El Chaltén) :
1. Départ : parking à l’extrémité nord d’El Chaltén (Avenida San Martín).
2. Mirador Río de las Vueltas : vue sur la vallée après une heure de montée modérée.
3. Mirador Fitz Roy : panorama dégagé sur le Fitz Roy (bifurcation vers Laguna Capri possible).
4. Campamento Poincenot : zone de repos (eau, toilettes) après 4 heures de marche.
5. Ascension finale : 400 m de dénivelé sur un km (pentes raides, cailloux instables) jusqu’à la Laguna de los Tres.
6. Détour optionnel : 15 min vers Laguna Sucia pour un lac turquoise sous les glaciers suspendus.
Conseil : pour éviter la foule, démarrez avant 7 heures. Si vous logez à El Calafate, des tours full-day incluent transport (départ 5h30) et guide (265 000 ARS).
Difficultés et préparation :
– Dernier kilomètre exigeant : pente à 40% sur terrain instable, exposée au vent. Prévoir des pauses.
– Météo changeante : tempêtes de neige possibles même en été (prévoir couches thermiques, coupe-vent).
– Équipement obligatoire :
– Gourde (eau des ruisseaux potable)
– Lampes frontale (départ/arrivée de nuit)
– Crème solaire et lunettes (forte réverbération)
– Bâtons de trekking pour la descente.
Meilleure période :
– Décembre à mars : temps plus stable et températures douces.
– Avril à octobre : neige possible sur le tronçon final.
Laguna de los Tres, jusqu’au pied du Fitz Roy, randonnée mythique en Patagonie argentine
Mardi 23 février. Et bien voilà, nous y sommes. À peine sorti de mon dortoir, petit-déjeuner pris en commun à la cantine. Derrière la fenêtre, les dents immaculées du Fitz Roy baignent dans l’éclat du soleil. Mon voisin de chambre me fait comprendre que c’est le moment idéal pour grimper là-haut. Je veux bien le croire. Du coup, je suis plutôt confiant pour l’ascension.

Bonne nouvelle, avec la fatigue accumulée du voyage, j’ai dormi comme une masse. Du coup, je suis en pleine forme pour tenter la Laguna de los Tres, la plus difficile des randonnées possibles dans le massif du Fitz Roy. 20 kilomètres de marche à travers la montagne. Bon, le premier kilomètre est un jeu d’enfant. Il s’agit simplement de sortir du village. Pour la route, rien de plus simple, c’est tout droit jusqu’à la maison jaune. À gauche, se trouve l’entrée du sentier principal. Et c’est parti, mon kiki !








Bon, les premiers kilomètres ne sont pas trop durs, il s’agit d’abord de contourner une immense colline de grès. Ça grimpe sec, mais tout va bien. Pas trop ardu, et les grosses pierres ne sont pas trop nombreuses. Ouf ! Après une bonne demi-heure, on atteint le Mirador de las vueltas d’où on a une vue imprenable sur la vallée et le fleuve en contrebas. Un bijou.










La rando se poursuit. On longe encore la rivière en contrebas pour contourner la montagne de grès, puis on file droit devant en direction du massif du Fitz Roy. La végétation change peu à peu laissant la place à une steppe boisée. Des arbres pétrifiés magnifient le chemin.


















Après deux bonnes heures de marche, me voici à la croisée des chemins. Camping Poincenot direct ou bien petit détour par la laguna Capri ? Je choisis la deuxième option.

Une petite demi-heure de marche suffit pour atteindre la laguna Capri. Le paysage vaut vraiment le détour. Un lac au bleu cobalt dominé par les dents du Fitz Roy et le pic du Cerro Torre. Des canards nagent tranquillement dans les eaux limpides du lac.


























Direction maintenant le camping Poincenot. Déjà 3 heures de marche. Tout va bien. Il faut juste prendre le bon chemin après la laguna Capri. On traverse un moment une petite forêt de sapins, puis on rejoint une lande parsemée d’arbustes. En toile de fond, les sommets des Andes patagoniennes. Le chemin grimpe lentement vers le plateau où se niche le camping Poincenot.


























Entre les deux sommets, la langue du glacier s’étire sous le soleil. Magique

Enfin on arrive au sommet du plateau. Des arbres pétrifiés encadrent le chemin. Les sommets du Fitz Roy et du Cerro Torre transpercent les nuages. Une rivière sauvage s’écoule tranquillement. Le camping Poincenot se niche dans un bel écrin de verdure.




























Un peu plus haut se trouve le site de Rio Bianco, planté à proximité de la rivière. Point de départ de toutes les escalades du Fitz Roy. C’est surtout l’endroit idéal pour entamer mon sandwich… et boire à l’eau de la rivière. Délicieuse. D’une douceur inouïe.





Reste l’ascension au sommet du Fitz Roy. Elle durera plus d’une heure. Ça commence plutôt doucement, de là-haut, on a une vue incroyable sur toute la vallée. En levant la tête, le sommet est encore loin. Et pour cause, la grimpette tranquille se transforme bientôt en une belle épreuve de force. Ça grimpe sec, et les occasions de se retourner pour profiter du paysage diminuent.
Il faut rester concentrer, les pierres sont hautes et il faut sans cesse faire attention à ne pas tomber. Les arrêts se multiplient. Le sommet se rapproche, la végétation commence à se raréfier. Les paysages sont à couper le souffle. Il me faudra plus d’une heure pour grimper ce sentier caillouteux et ardu…


































Après presque cinq heures d’efforts, me voici enfin au sommet du Fitz Roy, ou plutôt au pied de la montagne, là où s’achève le trek le plus dur de la région. Mais quelle récompense ! De là-haut, on a une vue extraordinaire sur le Fitz Roy, planté au pied d’une magnifique lagune aux eaux turquoise. C’est le moment que je choisis pour souffler et me reposer de mes efforts. Jamais je n’ai mangé un sandwich aussi bon ! Quel panorama ! Un renard roux vient même me rendre visite pour saluer mon entreprise. Ici, règnent la paix et le bonheur. Une incroyable harmonie.


























Après ce moment de détente inouï, je décide de descendre au pied de la lagune. Pour cela, il faut encore redescendre le promontoire qui me sépare du lac. Pas facile de trouver son chemin au milieu de la pierraille. Finalement, me voilà au bord de l’eau. D’ici, le Fitz Roy est encore plus impressionnant.


















Dans le prolongement du lac, en contournant le monticule de pierres, à gauche, on grimpe encore un petit promontoire qui donne accès au plus beau point de vue du site. Ce sont désormais deux lagunes qui trônent au pied du Fitz Roy. La laguna Sucia dévoile ses eaux turquoise alimentées qu’elle est par le glacier suspendu au-dessus d’elle. Magique.



































C’est avec peine et regrets que je dois déjà quitter cet endroit magnifique. Signe du ciel, je croise un renard roux sur mon chemin.

Voilà, il est grand temps d’entamer la descente. Elle sera interminable. Près de 4 heures de marche. La descente du flanc principal me casse littéralement les jambes. La fatigue est tellement présente que je manque tomber à chaque pas. Rarement je n’aurai fourni autant d’efforts et d’attention. Derrière, mes ligaments du genou droit me lancent pendant tout le reste de la descente. Je finis sur les rotules.
Une fois en bas, je mets une bonne demi-heure à traverser le village… Direction le Patagonicus ! Cette fois-ci, j’avale un bon litre de bière avant de retourner au refuge ! Je crois que je n’ai jamais autant été fatigué de ma vie. Demain est un autre jour.










