Pourquoi visiter Piacenza ?
Piacenza mérite la visite pour son rôle de carrefour historique entre la Lombardie, l’Émilie-Romagne et le Piémont, ayant conservé un patrimoine médiéval et Renaissance d’une authenticité rare. La ville fut la première à se rallier à l’unification italienne en 1848, lui valant le surnom de “Primogenita” (la Première-Née), et cet esprit indépendant se ressent dans son architecture civile.
Le palais communal :
Le palais communal (1281), surnommé “Il Gotico”, représente l’un des plus beaux exemples d’architecture civile médiévale d’Italie du Nord avec sa façade en marbre rose et blanc. Face à lui, les églises jumelles de San Francesco et San Sisto encadrent la piazza Cavalli, du nom des statues équestres des Farnèse réalisées par Mochi, précurseur du baroque.
La cathédrale et le palais Farnèse :
La cathédrale romane (1122-1233) révèle un intérieur surprenant où les fresques de Guercino et Carracci côtoient des sculptures lombardes. Le palais Farnèse abrite un musée des carrosses unique en Italie et les célèbres “Éphèbes de Piacenza”, bronzes étrusques découverts dans le lit du Pô.
Symbole du style lombard :
La ville forme avec Pavie et Crémone un triangle du style lombard authentique, loin du tourisme de masse. Sa gastronomie puise dans les trois régions voisines : fromage grana padano, charcuterie de la vallée du Trebbia, et vins locaux comme le Gutturnio.
Porte d’entrée de la vallée du Trebbia :
Piacenza sert aussi de porte d’entrée vers les châteaux de la vallée du Trebbia et les vignobles des collines piacentines. Sa position sur la via Francigena en fait une étape pour les pèlerins contemporains, tandis que son théâtre municipal (1804) conserve l’acoustique originelle pour les représentations lyriques.
Son authenticité :
Cette cité discrète révèle ainsi comment une ville de province italienne a préservé son identité multiple entre traditions agricoles, héritage architectural et vocation commerciale moderne le long de l’ancienne via Emilia.
Comment visiter Piacenza ?
Pour visiter Piacenza, prévoyez une journée complète pour explorer son centre historique compact et ses principaux monuments. La ville est facilement accessible depuis Milan (1h de train, 8-12€) ou Parme (30 min, 5-8€) via la gare centrale située à 10 minutes à pied du cœur historique.
Les principaux monuments :
Le palais communal (Il Gotico) se visite gratuitement lors des expositions temporaires, tandis que le palais Farnèse propose un billet à 8€ incluant le musée des carrosses et les collections archéologiques. Horaires : 9h00-13h00 / 15h00-18h00 (fermé le lundi). La cathédrale (gratuite) ouvre de 7h00 à 12h00 et de 15h00 à 19h00, avec accès payant (3€) au dôme et au trésor.
Le théâtre municipal :
Le théâtre municipal (5€) offre des visites guidées à 11h00 et 16h00 les weekends. Le musée de la Résistance (gratuit) retrace l’histoire locale de la Seconde Guerre mondiale. Un billet combiné à 12€ donne accès en 48h au palais Farnèse, au théâtre et à la galerie d’art moderne Ricci Oddi.
Transports urbains :
Les transports urbains (1,50€ le ticket) relient la gare au centre, mais la ville se découvre idéalement à pied. Des vélos en libre-service (0,50€/h) sont disponibles près de la piazza Cavalli.
Comment goûter à sa gastronomie ?
Pour la gastronomie, le marché couvert (via XX Settembre) propose des dégustations de salami et fromages locaux. Des visites de caves dans les collines environnantes (20 min en bus 20) permettent de découvrir le Gutturnio (15-25€ sur réservation).
Logistique :
Évitez le lundi, jour de fermeture de nombreux musées. La période de septembre à octobre est idéale pour coïncider avec les vendanges et les festivals gastronomiques. Un hébergement dans le centre historique permet de profiter des soirées animées autour des places médiévales.
Le coeur historique de Piacenza
Mercredi 3 juillet. Sur la route de Pavie et du nord de l’Italie, une halte s’impose à Piacenza, une des plus vieilles villes de la Péninsule, conquise par les Romains en l’an 218 av. J.-C. qui en firent le principal rempart contre les hordes de Gaulois. Objet de toutes les tentations entre les riches familles du nord, Visconti et Sforza, elle doit toutefois son rayonnement à l’influence des Farnese qui la gouvernèrent à partir de 1545.
Pour rejoindre son cœur, il faut encore se garer à l’extérieur de la ville fortifiée et marcher jusqu’à la Piazza Duomo où se dresse la cathédrale. Édifiée au XIIe siècle, elle était une étape importante sur le chemin des pèlerins se rendant à Rome. Depuis la place où les derniers commerçants rangent leurs étals du marché, on peut apercevoir la cage en fer incrustée dans le campanile où étaient exposés les hors-la-loi… Quant à l’intérieur, impossible de le voir. L’église est encore fermée en ce début d’après-midi.
Mais la véritable merveille de Piacenza se trouve à deux pas de là : la Piazza dei Cavalli. Encadrée par deux magistrales statues équestres d’Alessandro Farnese et de son fils Ranuccio. Réalisées par Francesco Mochi en 1612 et 1628, elles témoignent des premiers pas de l’art baroque en Italie. Ces deux statues encadrent le sublime Palazzo Gotico, construction médiévale perchée sur des arcades de marbre de Vérone. Il fut bâti en 1283 pour abriter le siège du pouvoir communal.
Juste à côté, la chiesa San Francesco a été érigée en même temps que le palais. Sa façade en brique est trouée pour laisser entrevoir le ciel. Son portail date de la Renaissance. L’ensemble forme une unité architecturale de premier plan. J’en reste bouche bée. Cette place est d’une beauté fascinante…, sauf pour Machin-Chose qui me fait encore son caprice parce qu’il préférerait manger dans un restaurant trois étoiles plutôt que d’avaler de bons petits paninis faits maison. Bref, tout ça ne vaut pas ce superbe panorama sur l’art italien !