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Mestia, au milieu des tours défensives de Svanétie

Pourquoi visiter les tours svanes de Mestia ?

Visiter les tours svanes de Mestia, en Haute Svanétie, c’est pénétrer dans une forteresse vivante, le cœur historique d’une des régions les plus isolées et culturellement préservées de Géorgie, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Ces tours de pierre, vieilles de plusieurs siècles sont un système de défense familial unique au monde.

Un refuge contre les invasions

Érigées entre le IXe et le XIIIe siècle, chaque tour était attachée à une maison familiale et servait de refuge ultime contre les invasions ennemies et les vendettas sanglantes qui ont marqué l’histoire de la Svanétie. Leur architecture sobre et verticale, conçue pour résister aux sièges et aux avalanches, symbolise la résilience des Svans, un peuple qui a toujours défendu son autonomie dans l’isolement des vallées du Grand Caucase. En les observant, on comprend que ces structures étaient à la fois des bastions militaires et des symboles de statut social.

Un paysage urbain unique

Aujourd’hui, ces tours, parfois habitées, souvent intégrées à des maisons encore occupées, créent un paysage urbain saisissant. Se promener dans Mestia ou dans les villages alentour comme Chazhashi, c’est voyager à travers le temps. Contrairement à des ruines muséifiées, elles font partie intégrante de la vie quotidienne. Certaines ont été converties en musées ou en hébergements, permettant même d’y passer la nuit pour une immersion totale.

Au pied du Grand Caucase

Enfin, le cadre qui entombe ces tours est tout aussi essentiel. Dominées par les sommets enneigés de l’Ouchba, la “Montagne de la Mort”, elles s’inscrivent dans un des plus beaux paysages montagneux d’Europe. Les visiter, c’est aussi s’aventurer dans une région reculée, rencontrer la communauté svane, goûter à sa cuisine et découvrir ses églises médiévales ornées d’icônes et de fresques, sauvées des pillages grâce à cet isolement. C’est une expérience qui mêle l’histoire, l’architecture et la puissance de la nature.

Comment visiter les tours svanes de Mestia ?

Accès et planification

Mestia est accessible en voiture depuis Zougdidi par une route de montagne spectaculaire (environ 4 heures) ou en avion depuis Tbilissi (vols irréguliers). La meilleure période pour la visite s’étend de juin à septembre, lorsque les routes sont dégagées. Prévoyez au moins deux jours sur place pour explorer les tours et les villages alentour.

Exploration des tours à Mestia

La découverte commence dans le centre de Mestia où de nombreuses tours sont intégrées aux habitations. Le Musée d’Histoire et d’Ethnographie de la Svanétie est un point de départ idéal pour comprendre leur fonction défensive et la culture svane. Ensuite, montez au Point de vue de la Croix pour avoir une vue d’ensemble sur la forêt de tours de la ville. Pour une immersion plus authentique, rendez-vous dans le village de Lagami, à l’entrée de Mestia, où les tours sont particulièrement bien préservées.

Visite des villages classés à l’UNESCO

Depuis Mestia, organisez une excursion vers le village-musée de Chazhashi, situé à Ushguli (environ 1h30 de route). Ce site, classé au patrimoine mondial, compte plus de 200 tours médiévales et offre le plus beau panorama sur l’architecture défensive svane. Le village de Latali, plus proche de Mestia, possède également un ensemble remarquable. Pour ces excursions, vous pouvez louer un 4×4 avec chauffeur local ou, en été, entreprendre une randonnée de plusieurs jours sur le sentier Mestia-Ushguli.

Conseils pratiques :

Portez des chaussures de marche, les villages sont pentus et les chemins parfois glissants. Engagez un guide local pour décrypter l’histoire des clans et l’architecture unique des tours-svanes. Respectez la vie privée des habitants ; certaines tours sont habitées ou utilisées comme greniers. Enfin, combinez votre visite avec la découverte des églises svanes, comme celle de la Forteresse de la Reine Tamar, qui abrite souvent des trésors d’icônes médiévales.

Mestia, au milieu des tours défensives de Svanétie

Samedi 9 juillet. Après être revenu dans notre gîte (merci encore à Otis d’être venu nous chercher à la Croix de Mestia. Nous étions épuisés. Nous allons nous reposer jusqu’en soirée. C’est là, à l’heure de la Golden Hour, que je décide d’aller faire un tour dans la ville de Mestia.
Blottie au cœur des sommets de la Haute Svanétie, Mestia est une ville classée au patrimoine mondial de l’Unesco. D’ailleurs, cette agglomération est un important pôle culturel de la communauté svane, un peuple ethnique ancestral vivant dans les montagnes du nord de la Géorgie.

Cette ville, située au pied des majestueuses montagnes enneigées du Grand Caucase, possède quelques particularités. En pour cause, chaque habitation est dotée d’une tour de guet. Datant du IXe siècle au XIIIe siècle, elles servaient à protéger les demeures des attaques ennemies. Il s’agit de tours de défense habitées, en pierre, hautes d’environ 20 à 25 m et composée de quatre à cinq étages, rarement six.
Vers le bas de la tour, les murs mesurent 1,5 m d’épaisseur, puis s’amincissent pour n’atteindre que 0,8 m d’épaisseur au sommet. Le sommet comporte une plate-forme de défense, recouverte d’un toit. Ces tours défensives, classées à l’Unesco, ont été érigées entre les IXe et XIIe siècles.

De nos jours, les tours sont essentiellement utilisées pour stocker les réserves alimentaires et les productions agricoles. Les tours svanes sont une raison de l’inscription de la Haute Svanétie au patrimoine mondial par l’Unesco en 1996. En 2011, elles reçoivent également le prix d’architecture vernaculaire lors de l’International Award Architecture in Stone.

Pour aller les admirer de plus près, ce soir, je décide de m’enfoncer un peu plus profond dans le village. Pour cela, il faut passer le pont qui enjambe la rivière qui coupe en deux Mestia, dépasser la place principale et obliquer directement au nord, vers les quartiers les plus hauts de la ville.
C’est là, dans les quartiers hauts de la ville, sur les flancs les plus pentus du village que se dressent la plupart des anciennes tours de la cité svane. En étant élevées sur les contreforts de la montagne, leurs concepteurs se prémunissaient encore plus contre les possibles attaques du village.

Il faut donc grimper les rues hautes de la ville et se perdre au hasard de ces minuscules artères pour découvrir les tours de guet. Des rues pavées bordées de murets en pierre mènent directement aux tours. Et il faut parfois passer à travers d’étonnants boyaux pour se frayer un passage à travers ce labyrinthe de ruelles.

Beaucoup se demandent s’il est possible de grimper au sommet des tours défensives svanes… Et cela est tout à fait possible en effet. En fait, il suffit de demander ou bien d’aller, comme moi, dans une des seules tours ouvertes au public, qui se trouve, comme je l’ai dit, sur l’une des hauteurs du village. Vouloir y grimper est une chose… Y parvenir est une tout autre histoire. Pour ceux qui n’ont pas le pied aventureux, autant y renoncer tout de suite. Pour ceux qui veulent absolument grimper jusqu’au sommet, il faudra faire très attention.
Je vous explique pourquoi. Car comme son nom l’indique, ces tours défensives… étaient défensives. C’est-à-dire qu’elles permettaient non seulement de voir venir l’ennemi de loin en prévenant les autres familles alentour, mais qu’elles étaient également conçues pour se garder des attaques ennemies. Car y accéder s’apparente pour une personne seule à un véritable parcours du combattant. Plus on monte, plus le passage qui mène à l’étage supérieur est étroit et difficile d’accès.

Et non seulement le boyau d’accès se rétrécit à mesure que l’on monte, mais pour parvenir à l’étage supérieur (il y en a trois, parfois quatre), il faut grimper par une échelle… Et bien sûr, en cas d’attaque ennemie, les personnes retranchées dans la tour s’arrangeaient bien évidemment à retirer l’échelle après leur passage.
Du coup, pour parvenir aux différents étages de la tour, et jusqu’au toit, il convient donc d’y aller au moins à deux pour que l’un et l’autre puissent s’entraider pour monter. Je remercie encore ce charmant couple d’Espagnols qui m’a aidé, et donc permis d’accéder au dernier étage de la tour svane. De là, un étroit passage (encore un !) permet de se frayer un chemin jusqu’à une petite ouverture qui donne directement sur le toit de la tour formé de planches de bois.

De là, la vue sur la vallée et l’ensemble des habitations de la capitale svane est absolument fantastique. Et en observant de plus près le paysage, on se rend compte que l’ensemble du village est hérissé de ces tours défensives.
Comme on le voit ici sur cette photo, les petites meurtrières, en forme de demi-cercle, ne permettaient pas un homme de s’y introduire par l’extérieur… On pouvait ainsi aisément le repousser et le jeter dans le vide.
Côté pratique, une fois encore, je ne saurais que trop vous recommander d’aller admirer ces tours aux meilleures heures de la journée pour la photographie, soit très tôt le matin, soit tard le soir pour le coucher du soleil.

Une habitation fortifiée typique des Svans se composait d’une tour, d’une maison adjacente (machubi) et de quelques autres structures domestiques entourées d’un mur défensif. Les tours Svan sont soit autoportantes, soit attachées à des maisons d’habitation.
Les tours ont généralement 3 à 5 étages et l’épaisseur des murs diminue avec la hauteur, leur donnant un aspect effilé. Les étages supérieurs des tours sont exclusivement défensifs, avec des parapets à mâchicoulis et des embrasures offrant un abri lors des lancers de projectiles.

Les maisons communicantes ont généralement une superficie au sol de 80 à 130 mètres carrés et ont 2 étages : le rez-de-chaussée de la maison, appelé machub, et l’étage supérieur, appelé darbazi. Le rez-de-chaussée est une salle unique avec un foyer et offre un logement pour les personnes et les animaux, avec des cloisons en bois richement décorées séparant les deux espaces.
Le deuxième étage sert de logement d’été et de rangement. Le deuxième étage permet également d’accéder à la tour (si une tour est attenante). Les étages sont reliés par une échelle en bois.

Quel vrai bonheur en cette fin de journée que de se balader au milieu de ces tours de géants édifiées il y a presque mille ans dans ce village perdu de la Géorgie. Il suffit de se perdre, d’aller un peu au hasard des rues de Mestia pour rencontrer ces tours aussi étranges que mystérieuses.
Les tours Svan font référence aux maisons-tours construites comme habitations défensives dans la région historique géorgienne de Svanetie. Ces tours sont uniques dans la région et ont été principalement construites entre le IXe et le XIIe siècle, au cours de l’âge d’or géorgien.

De nombreuses tours de la région de Svanétie sont tombées en mauvais état ou ont complètement disparu, cependant, Chazhashi dans la communauté d’Ushguli a été préservé en tant que musée-réserve, contenant plus de 200 de ces tours.
L’architecture unique des tours de Svanétie et le caractère médiéval d’Ushguli, de Mestia et de la Haute Svaneti ont conduit à l’inscription de la région sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1996.
La “capitale” svane a belle allure, dotée de tours défensives. Mestia est une commune regroupant des villages à 1.500 m d’altitude. Les principaux villages sont Seti, Lantchvala, Lekhtagui et Laghami. C’est le centre administratif de la région, en plein essor touristique.

Le petit centre de Mestia a été refait entre 2010 et 2012, avec reconstructions et créations ex nihilo dans le style de Signaghi. Quelques pistes de ski ont également été créées. La rivière Mestiatchala sépare la ville.
Le vieux Mestia, sur la rue principale lorsqu’on arrive de Zougdidi, est typique, caractérisé par ses tours défensives. Pour s’y promener, il faut parfois baisser la tête afin de passer sous d’étroits passages, vestiges des anciennes fortifications de la ville.

Le vieux Mestia offre une balade à travers des petites ruelles et une ribambelle de tours. Chaque maison possède sa tour. Souvent, il y a aussi dans chaque propriété un petit cimetière où les ancêtres sont enterrés. En effet, traditionnellement, il n’y a pas de cimetière collectif en Svanétie. On peut prendre de la hauteur, on peut aussi traverser le pont pour aller contempler l’ensemble de loin.

La place centrale est agréable, lieu de rencontre des locaux et des visiteurs. Un incontournable lors de votre passage à Mestia avec une ambiance authentique assurée.
L’Ukrainienne Larissa (si vous ne trouvez pas, demandez Larissa), mariée à un Svane, a fait de la tour familiale, très bien conservée dans son aspect médiéval, un petit musée ethnographique retraçant l’habitat svane traditionnel. On peut visiter la maison (où l’on voit comment hommes et bêtes vivaient ensemble, comment le patriarche siégeait au milieu de la salle…), monter à la tour, et recevoir en anglais les passionnantes explications de Larissa. Une superbe visite en compagnie d’une femme passionnée et passionnante.

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