Pourquoi visiter le bazar de Chandni Chowk ?
Une expérience sensorielle totale
Visiter le bazar de Chandni Chowk, c’est bien plus que faire du shopping ; c’est plonger dans les artères du Vieux Delhi, s’immerger dans une expérience sensorielle totale qui n’a guère changé depuis des siècles. Fondé au XVIIe siècle par l’empereur moghol Shah Jahan, ce n’est pas une simple rue, mais un dédale de ruelles étroites et spécialisées, un microcosme de l’Inde dans toute sa diversité et son intensité. Ici, l’histoire, la culture, la religion et le commerce se mêlent dans un chaos organisé et fascinant.
Une plongée dans l’histoire de Delhi
C’est une plongée dans l’histoire et la culture de Delhi. Se frayer un chemin dans ces ruelles, c’est marcher sur les traces des marchands de la route de la soie, des cortèges impériaux et des colons britanniques. Le passé est omniprésent, de la vue sur le Fort Rouge à l’embouchure de la rue jusqu’aux caravansérails (katras) transformés en ateliers. Chandni Chowk est également un rare lieu de syncrétisme religieux, où se côtoient la mosquée Jama Masjid, l’un des plus grands sanctuaires sikhs (Gurudwara Sis Ganj Sahib) et des temples jaïns et hindous. Cette coexistence pacifique est le cœur battant de l’identité indienne.
Une expérience sensorielle inoubliable
L’expérience sensorielle est inoubliable. Le bazar assaille tous les sens à la fois : le son assourdissant des klaxons, des appels des vendeurs et des rickshaws ; les odeurs entremêlées des épices, des fleurs, de la friture et de l’encens ; la vue des montagnes de saris colorés, des bijoutiers et des marchands de livres anciens. C’est aussi un paradis culinaire, où l’on peut déguster certaines des spécialités les plus célèbres de Delhi, comme le paratha wala de Paranthe Wali Gali, les jalebis dorées ou le légendaire breakfast de l’hôtel Karim’s, situé près de la mosquée.
Une visite authentique
Enfin, visiter Chandni Chowk, c’est accepter de se perdre et de se laisser surprendre. C’est un lieu qui ne se découvre pas avec un plan strict, mais en se laissant guider par sa curiosité. Il faut accepter le désordre apparent, la foule et une certaine forme de confrontation pour en apprécier la magie authentique. C’est une aventure qui peut être éprouvante, mais qui offre en retour un aperçu brut et sincère de la vie quotidienne, de l’incroyable énergie et de la résilience qui définissent Delhi. Revenir de Chandni Chowk, c’est rapporter des images, des saveurs et des sensations qui marquent bien plus durablement qu’un simple souvenir acheté dans un centre commercial.
Comment visiter le bazar de Chandni Chowk ?
Accès et planification
Chandni Chowk est situé dans le Vieux Delhi, parallèle à la rue principale Netaji Subhash Marg. Le moyen le plus simple et recommandé pour s’y rendre est le métro de Delhi, en descendant à la station Chandni Chowk (ligne jaune). Évitez absolument la voiture, les embouteillages étant permanents et le stationnement impossible. Le bazar est ouvert tous les jours, mais il est préférable de le visiter en semaine, tôt le matin (vers 10h) pour éviter la foule la plus dense. Prévoyez au moins 3 à 4 heures pour une exploration minimale.
Exploration du bazar
La visite se fait principalement à pied, mais pour une expérience authentique et pour couvrir de plus longues distances, prenez un pousse-pousse (rickshaw) cycliste. Négociez toujours le prix avant de monter. Le bazar est organisé en ruelles spécialisées : commencez par la rue des joailliers (Dariba Kalan), puis explorez la rue des épices (Khari Baoli), la rue des tissus sari, et la célèbre Paranthe Wali Gali, une ruelle dédiée à la fabrication de parathas (pains fars). La rue principale est large et animée, mais la véritable magie opère dans les ruelles latérales.
Sites religieux et points de repère
Chandni Chowk est aussi un lieu de tolérance religieuse. Ne manquez pas le Gurdwara Sis Ganj Sahib, un temple sikh où l’on peut partager un repas communautaire gratuit (langar). À proximité se trouve le temple jaïn Digambar Jain, réputé pour son hôpital pour oiseaux. Enfin, la vue sur la mosquée Jama Masjid depuis la rue est impressionnante. Ces lieux offrent une pause bienvenue loin de l’agitation du bazar.
Conseils pratiques :
Portez des chaussures confortables, les ruelles étant sales et encombrées. Gardez votre argent et vos objets de valeur dans un endroit sûr, les pickpockets profitant de la foule. N’hésitez pas à goûter la street food, mais choisissez des échoppes où la foule est locale et où la nourriture est cuite devant vous. Buvez uniquement de l’eau en bouteille capsulée. Enfin, soyez prêt au chaos, au bruit et aux sollicitations : c’est l’essence même de Chandni Chowk. Marchandez avec le sourire, c’est une partie intégrante de l’expérience.
Old Delhi, au milieu du bazar de Chandni Chowk
Jeudi 27 avril. À la sortie des murailles du Fort Rouge, Sonu est bel et bien là à m’attendre. C’est un soulagement de le voir. Il faut que j’arrête de « psychoter » ! Bon, ok, en sortant du quartier du Red Fort, je ne peux résister à l’envie de me plonger dans la « vraie vie » hindoue. Et pour ça, rien de mieux qu’une plongée au cœur du grand bazar de Old Delhi : Chandni Chowk.
Une décision qui n’a pas l’air de rendre enthousiaste Sonu, d’autant qu’il faut trouver à se garer… Un véritable exploit au milieu de cette cohue indescriptible ! Mais mon envie est plus forte. Je veux voir les gens. Je veux sentir ce peuple hindou, prendre son pouls, me mélanger à lui. Et pour ça, rien de mieux que de se perdre dans les méandres de son grand marché.
Mon 50 mm tout juste monté sur mon nouveau D750 va faire des merveilles. Le 50 mm est l’objectif de rêve pour le photo-reportage, ce n’est pas une légende. Derrière la vitre de la voiture ou dans les ruelles étroites de Old Dehli, il prend toute sa dimension. J’adore mon nouveau petit « caillou ».
Ici, c’est la cohue la plus parfaite. Les vélos chargés de ballots gigantesques côtoient les motos surchargées où on circule à trois ou quatre passagers. Les tuk-tuks hurlent à tout-va et se frayent un chemin parmi les voitures bloquées dans les embouteillages.
Les marchands zigzaguent entre la foule, les petites mains font ce qu’elles peuvent pour vivre, les “bras” poussent devant eux des charges impossibles, d’autres les tirent comme ils peuvent, les enfants courent, les femmes semblent glisser entre les humains comme des anguilles.
Partout autour de moi, les petits commerces fleurissent. Ici, rien ne se perd, tout se récupère et tout se vend. Les pièces de voitures forment des montagnes : carburateurs, joints, filtres, roues, pneus, vitres, portières… Tout est à vendre. Bondé, poisseux et bouillonnant, Chandni Chowk est un immense marché à ciel ouvert. À côté de celui-ci, les souks de Marrakech ou des quartiers du Caire passeraient pour d’agréables allées de supermarché.
Certaines boutiques dateraient de l’époque de l’empereur moghol Shah Jahan. Chaque quartier a sa spécialité : le Silver Market spécialisé dans le travail de l’argent, le marché des épices et des fruits secs, le marché des graines, le marché des livres.
Tout s’achète et tout se vend. C’est une cohue invraisemblable où charrettes et rickshaws se faufilent au milieu d’incroyables embouteillages. J’adore !
Sonu m’emmène dans des ruelles si étroites qu’un seul homme peut s’y faufiler. Des gargotes surgissent entre deux pans de murs. Des cuisiniers de rues préparent des plats traditionnels. De quoi remplir le ventre des hommes surchargés de sacs trop lourds.