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Rome, dans les tribunes du Colisée

Pourquoi visiter le Colisée ?

Visiter le Colisée, c’est pénétrer dans l’épicentre de la culture spectaculaire romaine où s’est jouée pendant près de cinq siècles la relation complexe entre le pouvoir impérial et le peuple. Cet amphithéâtre flavien, achevé en 80 après J.-C., incarne une révolution architecturale par son système de voûtes et ses capacités logistiques permettant à 50 000 spectateurs d’assister à des combats de gladiateurs ou des chasses aux animaux exotiques.

Génie architectural romain :

Sa structure révèle le génie organisationnel romain : les vomitoires permettant une évacuation rapide, le velarium protégeant du soleil, et les souterrains (hypogée) où s’activaient esclaves et machinistes. Les graffiti anciens gravés sur les murs par des spectateurs racontent une histoire vivante des passions antiques.

Un symbole de Rome

Le Colisée symbolise aussi les métamorphoses de Rome : forteresse médiévale, carrière de marbre pour la basilique Saint-Pierre, sanctuaire chrétien. Chaque pierre porte les stigmates des tremblements de terre et des réemplois, faisant du monument un palimpseste architectural unique.

Un patrimoine mondial

Aujourd’hui, sa visite éclaire les débats contemporains sur la patrimonialisation et la gestion des foules touristiques. Les galeries récemment ouvertes au public dévoilent des perspectives inédites sur le Forum, tandis que les expositions permanentes contextualisent la politique des spectacles dans l’Empire.

Un lieu de pouvoir

Au-delà de l’image d’Épinal, le Colisée reste un lieu où se confrontent mémoire violente et esthétique du pouvoir, entre les ombres des martyrs chrétiens et la gloire éphémère des vainqueurs des arènes.

Comment visiter le Colisée ?

Prix des billets et réservation :

Pour visiter le Colisée, il est essentiel de réserver à l’avance sur le site officiel coopculture.it afin d’éviter des files d’attente pouvant dépasser deux heures. L’entrée standard inclut le Colisée, le Forum Romain et le Mont Palatin, valable 24 heures, pour 16 € (plein tarif) ou 2 € pour les 18-25 ans ressortissants de l’UE. Les frais de réservation en ligne s’élèvent à 2 €.

Horaires d’ouverture :

Le Colisée ouvre à 8h30 avec une fermeture variable selon la saison : 16h30 en hiver (dernière entrée à 15h30) et jusqu’à 19h15 en été. La visite dure environ 1h30, mais prévoyez 3 heures si vous incluez le Forum et le Palatin.

Comment y accéder ?

L’accès se fait par la station de métro Colosseo (ligne B), à 2 minutes à pied. Les bus 75, 81, 87 et 118 s’arrêtent également à proximité. Évitez les vendredis et weekends très fréquentés.

La visite des souterrains :

Parmi les expériences notables, la visite des souterrains où évoluaient gladiateurs et animaux sauvages nécessite une réservation spécifique pour 15 euros supplémentaires. Le deuxième niveau du monument offre une perspective remarquable sur l’arène, tandis que la galerie d’expositions permanentes retrace l’histoire architecturale et sociale des lieux.

Des visites guidées :

Les visites guidées en français, d’une durée moyenne de deux heures, coûtent entre 20 et 25 euros et permettent de comprendre les subtilités de l’ingénierie romaine. Des audioguides sont disponibles sur place pour 6 euros. Une tenue adaptée incluant des chaussures confortables est conseillée, de même qu’une bouteille d’eau rechargeable aux fontaines situées près de l’entrée.

Rome, dans les tribunes du Colisée

Jeudi 18 août. Après les visites du Forum romain et du Palatin, nous voici enfin devant le Colisée. En un seul mot : impressionnant !

Un peu d’histoire d’abord. Commencé sous Vespasien en 72 apr. J.-C., inauguré par son fils Titus en 80, achevé par son second fils Domitien en 82, c’est le plus grand édifice de spectacle réalisé par les Romains. En construisant cette arène, la dynastie des Flaviens avait pour objectif de donner à la ville son premier amphithéâtre en dur et de s’attirer les bonnes faveurs du peuple romain échaudé par Néron.
Un lieu chargé d’histoire. Hadrien y fit déplacer une statue colossale de Néron (à l’aide de 24 éléphants !) représenté en dieu Soleil qui se trouvait à l’origine à la maison Dorée. Ce colosse de 35 mètres de haut marqua tant les esprits qu’il donna son nom au Colisée (Colosseo). 
Détruit par les tremblements de terre, pillé au Moyen Âge pour bâtir de nouveaux bâtiments, cet extraordinaire vaisseau de pierre est aujourd’hui percé d’une série de trous. La façade du Colisée, haute de 50 mètres, comprend trois étages. Des statues se trouvaient jadis sous les 160 arcs des 2e et 3e niveaux.
Un quatrième étage couronnait le tout : un mur plein percé de fenêtres carrées qui servaient de supports aux bases des mâts, lesquels permettaient de tendre une toile au-dessus de l’arène afin de protéger le public des intempéries et du soleil. 
Aujourd’hui hélas, le Colisée ne conserve sa façade à quatre étages que sur la moitié de sa circonférence qui atteignait 527 mètres.

Une fois à l’intérieur de ce monstre qui pouvait contenir plus de 50.000 places, la déception est de mise… Les tribunes sont vraiment très dégradées. La piste également. Pas question de visiter les coursives et les coulisses placées sous l’arène… Dommage. Il faudra donc imaginer. La plateforme en bois de l’arène a complètement disparu et les galeries souterraines, en très mauvais état, sont laissées à l’air libre. 
À l’époque, l’entrée au Colisée était gratuite, financée par les magistrats et les empereurs pour s’attirer les bonnes grâces du peuple. Toutefois, chacun était placé selon sa condition sociale et son rang. Les gradins du podium accueillaient les sénateurs, les magistrats et la famille impériale, les loges basses étaient réservées aux chevaliers, les moyennes accueillaient la petite bourgeoisie. Quant au peuple, il occupait les rangs les plus hauts. Bref, rien n’a changé depuis la Rome antique !

Bien évidemment, les jeux rois étaient les combats de gladiateurs qui soulevaient les passions morbides. Des paris étaient même engagés… Ils opposaient des prisonniers de droit commun, des esclaves plus ou moins armés et des gladiateurs à des bêtes féroces. L’empereur Commode descendit même dans l’arène… Ridley Scott en tira son exceptionnel Gladiator.
Mais des gladiateurs professionnels attirés par les gains et les faveurs des femmes se faisaient engager par les lanistes qui les formaient au combat.
« Ave Cesar, ceux qui vont mourir te saluent ». C’est par ces mots que les gladiateurs saluaient l’empereur. Les vainqueurs recevaient la gloire et l’argent. Les vaincus, la mort, achevés en cas de pouce renversé vers le bas, ou bien soignés en cas de beau combat.
Des combats entre bêtes féroces étaient également organisés le matin pour chauffer la foule. Devenus rares sous Trajan, au IIe siècle, les combats disparurent totalement sous Constantin.
Le dernier combat de fauves organisé dans l’arène eut lieu en 523. Au Moyen Âge, il servit en particulier de carrière et perdit ses gradins, son plancher et une partie de sa façade.

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