Pourquoi se rendre à Agra ?
La ville du Taj Mahal
Se rendre à Agra, dans l’État de l’Uttar Pradesh en Inde, est un pèlerinage incontournable, un voyage qui transcende la simple visite touristique pour toucher à l’universel. La raison qui domine toutes les autres est la présence du Taj Mahal, l’un des monuments les plus célèbres et architecturalement parfaits au monde. Érigé au XVIIe siècle par l’empereur moghol Shah Jahan comme mausolée pour son épouse Mumtaz Mahal, il est bien plus qu’un bâtiment ; c’est une déclaration d’amour éternel figée dans le marbre blanc. Le voir se teinter de rose à l’aube, éblouir de blancheur en plein midi ou se parer de doré au coucher du soleil est une expérience sensorielle et émotionnelle qui justifie à elle seule le déplacement.
L’ancienne capitale de l’Empire moghol
Mais Agra ne se résume pas au seul Taj Mahal. La ville fut la capitale florissante de l’Empire moghol à son apogée, et elle en conserve des témoignages majeurs. Le Fort Rouge d’Agra, classé lui aussi au patrimoine mondial de l’UNESCO, est un formidable complexe de grès rouge qui servait de résidence fortifiée aux empereurs. Se promener dans ses palais, ses cours et ses mosquées, c’est marcher dans les pas d’Akbar, de Jahangir et de Shah Jahan, et comprendre la puissance et le faste de cette dynastie. De la terrasse du fort, la vue sur le Taj Mahal au loin est l’une des plus iconiques de l’Inde.
La cité impériale de Fatehpur Sikri
À une trentaine de kilomètres d’Agra se trouve un autre joyau, souvent négligé par les visiteurs pressés : Fatehpur Sikri. Cette cité impériale, construite par l’empereur Akbar, fut brièvement la capitale de l’empire avant d’être abandonnée par manque d’eau. Ses palais, ses cours et ses édifices religieux en grès rouge sont remarquablement bien préservés, offrant une plongée fascinante dans une ville fantôme majestueuse. La porte de Buland Darwaza, haute de 54 mètres, est la plus grande porte d’Asie et une prouesse architecturale stupéfiante.
L’Inde profonde
Enfin, au-delà de ces monuments époustouflants, se rendre à Agra, c’est aussi accepter de se confronter à la réalité intense et parfois brutale de l’Inde. La ville elle-même est chaotique, bruyante et pauvre. Cette confrontation entre la perfection éthérée du Taj Mahal et l’énergie raw de la ville qui l’entoure fait partie intégrante de l’expérience. C’est un voyage qui vous marque autant par sa beauté sublime que par son contraste saisissant, vous laissant avec un sentiment d’humilité et d’émerveillement face à la capacité humaine à créer de la beauté absolue au milieu des vicissitudes du monde.
Comment se rendre à Agra ?
Depuis Delhi : le trajet le plus courant
La majorité des visiteurs arrive à Agra depuis Delhi, distante d’environ 230 kilomètres. Le moyen de transport le plus recommandé est le train. Plusieurs trains rapides et confortables, comme le Gatimaan Express ou le Bhopal Shatabdi, relient la gare de New Delhi à la gare d’Agra Cantt en seulement 1h45 à 2h30. C’est de loin l’option la plus rapide, fiable et agréable, vous évitant les embouteillages imprévisibles. La location d’une voiture avec chauffeur est une alternative populaire pour environ 4 000 à 6 000 roupies la journée aller-retour. Le trajet dure entre 3 et 5 heures selon la circulation, mais offre une grande flexibilité. Les bus publics, bien que très économiques, sont déconseillés en raison de leur inconfort et de leur lenteur.
Depuis Varanasi ou Jaipur
Si votre itinéraire inclut d’autres villes du triangle d’or, le train reste la meilleure solution. Depuis Jaipur (240 km), comptez 4 à 5 heures de route ou prenez un train comme le Jaipur-Agra Intercity. Depuis Varanasi, plus éloignée (650 km), le train de nuit (environ 10 à 12 heures) est l’option la plus pratique, bien que des vols domestiques relient également les deux villes avec une escale à Delhi.
Sur place : accès aux monuments
La gare d’Agra Cantt est bien reliée au centre-ville et aux principaux hôtels par des auto-rickshaws et des taxis. Pour visiter les sites, la location d’un véhicule avec chauffeur pour la journée est très avantageuse, car les monuments (Taj Mahal, Fort d’Agra, Fatehpur Sikri) sont dispersés. Négociez toujours le prix de la course avant de monter dans un rickshaw.
Conseils pratiques :
Quel que soit votre choix, réservez vos billets de train plusieurs semaines à l’avance, surtout pour les trains rapides très prisés. Pour le Taj Mahal, achetez votre billet en ligne pour éviter les longues files d’attente. Enfin, soyez prêt à affronter une chaleur souvent accablante ; prévoyez de l’eau et une protection solaire.
Sur la route d'Agra, scènes de la vie ordinaire
Vendredi 28 avril. Départ dans la matinée pour Agra où m’attend la visite du Taj Mahal. Adieu Delhi. J’en profite pour faire quelques vidéos de la route et de la banlieue de Delhi. Voitures et marchands ambulants agglutinés le long de la route. Motos surchargées et bicyclettes. La douce anarchie.
Quatre heures de route plus tard avec arrêt déjeuner au bord de la route, dans une aire « sécurisée », nous arrivons à Agra. C’est ici que prend tout son sens l’intérêt de louer les services d’une voiture avec chauffeur. Certes, avec le train, mon voyage eut été plus authentique… Mais quelle perte de temps. De cette partie de l’Inde, en seulement quelques jours, je n’aurais pas vu grand-chose. Des quais de gare peut-être… Et une fois à Agra, le dépaysement reste complet. Le temps de déposer ma valise à l’hôtel et d’improviser une courte sieste, il est un peu plus de 13 heures quand je sors de mon hôtel au milieu d’un beau troupeau de vaches sacrées !
Sonu me conduit vers le red Fort. En chemin, j’ai la chance de contempler le vrai visage de l’Inde. Tous ses petits métiers qui n’existent plus dans notre monde occidentalisé et toutes ces scènes de la vie quotidienne. La misère. Des visages que je n’oublierai pas de sitôt.
Ici, la misère pousse à trouver un métier dans la rue. Et tout est prétexte à devenir un marchand ambulant. Glaces, produits frais, routes de vélo, vieux tissus… Tout est à vendre pour remplir son ventre.
Dans la rue, les gens s’arrêtent et s’interpellent, partagent les dernières nouvelles du quartier, du pays peut-être. On s’échange des lettres, on se lit des journaux. On s’arrête un moment pour partager le temps.
Un autre coin de rue encore. Ici, ce sont de futurs mariés, leur famille, qui font rouler les éléments du décor de la salle du mariage. Ailleurs, ce sont des femmes qui vendent ou revendent une maigre production de fruits et de légumes.
Ailleurs encore, on profite du soleil tout en attendant un hypothétique client friand de narguilés.
Plus loin, une petite fille au regard inquiet tourne vers moi son regard interrogateur tandis que les adultes parlent de choses d’adultes.
Un camion passe. Des enfants entassés à l’arrière grimpent à bord en direction d’un mystérieux lieu de travail… Pas d’école pour eux.