Pourquoi visiter Copán ?
Visiter Copán est justifié par son statut de joyau archéologique maya, distinct par sa sophistication artistique et son importance historique. Contrairement aux sites mayas plus imposants, Copán se distingue par la finesse de ses sculptures, la complexité de ses hiéroglyphes et son rôle de centre cérémoniel et d’étude astronomique. Copán ne se résume pas à des pierres anciennes : c’est une plongée dans la pensée maya, où l’art, le pouvoir et le cosmos s’entremêlent.
L’art sculptural maya à son apogée :
Le site est souvent décrit comme le “Paris du monde maya” en raison de l’extraordinaire richesse de ses stèles, de ses autels sculptés et de son célèbre escalier hiéroglyphique. Ce dernier, long de 30 mètres et couvert de plus de 2 000 glyphes, constitue le plus long texte précolombien des Amériques et raconte l’histoire dynastique de la cité. Chaque sculpture n’est pas seulement un ornement, mais un chapitre d’une saga politique et divine, mettant en scène des souverains emblématiques comme le roi 18-Lapin.
Le parc archéologique en lui-même :
En plus des temples et places, le site inclut des tunnels permettant d’observer des structures antérieures, ainsi qu’un musée abritant des reproductions colorées des originaux.
Une immersion dans le monde maya
Au-delà des pierres, Copán offre une immersion dans la vie quotidienne des élites mayas. Les tunnels archéologiques, accessibles avec un billet spécifique, permettent de descendre sous les structures actuelles pour observer des temples antérieurs et des offrandes intactes, créant un sentiment palpable de voyage dans le temps.
Son escalier hiéroglyphique :
L’escalier hiéroglyphique, une structure monumentale de 63 marches couvertes de plus de 2 000 glyphes, est le plus long texte précolombien connu. Il ne s’agit pas d’une simple décoration, mais d’un livre de pierre racontant l’histoire de la dynastie régnante, une chronique unique de la généalogie, des guerres et des rituels des souverains.
Comment visiter Copán ?
Horaires :
Le parc archéologique de Copán est ouvert tous les jours de 8h00 à 16h00, avec une dernière entrée généralement autorisée jusqu’à 15h30. Il est conseillé d’arriver tôt le matin pour éviter la chaleur et les groupes de visiteurs, ou en fin d’après-midi pour une atmosphère plus calme.
Prix d’entrée :
Le prix d’entrée au site principal est d’environ 15 dollars US pour les visiteurs internationaux. Ce billet donne accès aux places principales, à l’acropole, aux stèles et à l’escalier hiéroglyphique. L’entrée aux tunnels archéologiques, qui permettent d’observer des structures plus anciennes, nécessite un billet séparé d’environ 20 dollars US. Le musée de la sculpture maya, situé à l’entrée du site, est inclus dans le billet principal ou accessible pour environ 5 dollars US s’il est visité séparément.
La visite guidée :
La visite se déroule idéalement avec un guide certifié, dont les services coûtent entre 20 et 35 dollars US pour un groupe de 1 à 5 personnes, pour une visite de 2 à 3 heures. Les guides locaux sont fortement recommandés pour comprendre la symbolique des sculptures et l’histoire des dynasties mayas.
Comment s’y rendre ?
Pour se rendre à Copán depuis le Guatemala, des navettes directes relient Antigua ou Guatemala City à Copán Ruinas pour environ 25 à 40 euros par personne, avec un trajet de 4 à 5 heures incluant la traversée de la frontière. Depuis le Honduras, des bus directs relient San Pedro Sula à Copán Ruinas pour un coût modique de 5 à 10 euros.
Sur place :
Une journée complète est nécessaire pour explorer le site archéologique, les tunnels et le musée sans précipitation. Le site est partiellement ombragé, mais il est essentiel de prévoir de l’eau, un chapeau et de la crème solaire. La visite de Copán représente un investissement significatif, mais son exceptionnelle valeur historique et artistique justifie pleinement ce coût.
Copán, la cité des stèles mayas
Lundi 30 janvier. Pourquoi se rendre au fin fond du Honduras pour découvrir Copán ? Pour sa forêt de stèles bien sûr. Passer à côté de Copán quand on visite le nord de l’Amérique centrale, territoire de l’ancien empire maya, ce serait tout simplement passer à côté de la compréhension d’un peuple et d’une civilisation. Et pour cause, c’est à Copán que les stèles généalogiques et historiques sont les mieux conservées. Le secret de Copán ?
Son climat chaud et sec, au contraire de l’humidité du Chiapas et du Guatemala, a permis de conserver les stèles et de les préserver de l’érosion. Un comble, ma journée à Copán sera la seule où il fera gris et humide… Pas de chance ! Qu’importe, la ronde des stèles commence même avant que de rentrer officiellement sur le site. Sur le chemin pierré qui mène à l’entrée, on est arrêté par une première stèle monumentale : la stèle numéro 5.
Me voici directement plongé dans le bain de Copán. Ici, pas de grandes pyramides monumentales, comme à Tikal ou Yaxha, mais un ensemble très bien conservé de seize temples où les stèles et les sculptures sont d’une qualité et d’une finesse exceptionnelles. Du coup, Copán est l’un des sites les plus étudiés par les archéologues spécialistes du monde maya. Inscrit bien sûr au patrimoine mondial de l’Unesco.
Bon voilà, me voici arrivé à l’entrée du site. Contrairement à ce que m’indique mon Routard, ici, il faut payer en lempiras ou en dollars. Pas en quetzales. Ok, je range ma monnaie guatémaltèque et je paye en monnaie de singe. À Dieu ma liasse de lempiras ! En tournant la tête, on peut admirer une maquette très bien détaillée de l’ensemble du site.
On pense aujourd’hui que la cité fut créée par les Olmèques pour exploiter des gisements de jade (la pierre la plus précieuse dans l’antiquité précolombienne). La ville s’appelait alors « Xuxpi », la cité des chauves-souris. Puis arrivèrent les Mayas qui s’installèrent dans la vallée de la Motagua. La cité devint alors une sorte de laboratoire en plein air de l’astronomie maya.
De tous les sites mayas, Copán est celui où les stèles sont les plus nombreuses et les mieux conservées. Stèles et sculptures, tant leur état de conservation est exceptionnel. Sur celles-ci, les Mayas compilaient leurs observations astronomiques, mais aussi le déroulement du temps, leur calendrier et les dates.
La splendeur de la cité de Copán s’établit entre 250 et 900 apr. J.-C. La période classique. L’âge d’or en quelque sorte. Coïncidant entre le règne de Jaguar qui fume (628-695) et celui de Dix-huit lapins (695-738).
Cet état de grâce se fait ressentir dès les premiers pas dans la cité qui s’ouvre sur son extraordinaire Gran Plaza, place couverte de gazon où se dressent neuf stèles monumentales sculptées dans le tuf volcanique, et avec une profusion de détails. La plupart d’entre elles représentent le roi Dix-Huit Lapins sous l’apparence de diverses divinités. Le souverain est sculpté de face avec dans ses mains un sceptre cérémoniel représentant un serpent à deux têtes. Toutes les stèles sont orientées vers la course du soleil, chacun d’entre elles surplombant une chambre d’offrandes. Comme les superbes stèles A, 4 et B.
En relevant les yeux, sur le flanc de la colline qui borde Gran Plaza, à l’ouest, on aperçoit encore une autre stèle qui domine le site.
Pour éviter de croiser la route de touristes chinois, je file directement au nord de Gran Plaza où se dresse l’extraordinaire stèle D, qui est accompagnée d’un autel à tête de serpent.
Serpent à plumes ou pas ? Difficile à dire. Toujours est-il que cet autel reste d’une grande beauté. Le serpent, ou peut-être le dragon, en tous les cas, une figure emblématique pour les Mayas.
En longeant Gran Plaza le long du côté opposé, voici la stèle F qui représente toujours et encore le roi Dix-huit Lapins.
On suppose que toutes les stèles étaient peintes à l’origine. On distingue encore des traces de peinture sur la Stèle C.
Chaque stèle représente Waxaklajuun Ubaah K’awiil exécutant un rituel au cours duquel il incarne – matérialise littéralement – une divinité.
En allant vers le sud, voici la stèle et l’autel G. Très certainement, le plus ensemble de Gran Plaza. Impossible de passer à côté de lui sans être ébloui par sa beauté avec sa forme de serpent à deux têtes.
On peut imaginer la victime d’un sacrifice étendue en travers de l’autel, les bras écartelés de chaque côté et la tête coincée entre deux pierres.
Toujours plus au sud, près de la pyramide 4 qui se dresse au centre de Gran Plaza, on peut aussi voir les stèles H et I, lesquelles représentent encore notre ami Dix-Huit Lapins.
La ronde des stèles se poursuit. Bonne nouvelle, mes Chinois sont partis. Du coup, j’en profite pour retourner vers le centre de Gran Plaza. C’est ici que se dresse la superbe stèle C représentant encore le roi Dix-Huit Lapins ! Tiens, comme c’est bizarre !
Il faut se représenter la stèle C comme une immense pièce de monnaie, avec côté pile un roi jeune et imberbe, et côté face, un roi âgé avec une barbe. On peut encore apercevoir la couleur rouge qui repeignait la statue.
À deux pas de là se dresse la fameuse stèle B. Fameuse, car elle fut longtemps l’objet de controverses. Sa tiare paraît en effet ornée de chaque côté d’une trompe d’éléphant ! Mais il n’en est rien, en fait. bien y regarder de plus près, ce sont des becs de perroquets. Le roi incarne ici le dieu Chac sortant de la gueule d’un monstre.
Plus étonnante encore est la stèle 4 au pied de laquelle se dresse une pierre géante en forme de balle pelote. C’est ici qu’avaient lieu des sacrifices humains… On voit encore nettement les deux rigoles de chaque côté qui permettaient de récupérer le sang des victimes.
Enfin, ce petit tour des stèles de Gran Plaza s’achève par la stèle A dont l’original se trouve au musée du site. Pour moi, à défaut d’être la plus intéressante, c’est certainement la plus belle. Moins baroque que les précédentes, mais peut-être plus simple.
À ses pieds, on a retrouvé les urnes de cendres d’un prêtre, et, surtout, une pièce en or représentant une jambe. Du métal et de l’or à la période classique ? La nouvelle fit sensation chez les archéologues. Au final, il est fort possible que des communautés postérieures aient continué d’utiliser le site après la chute de Copán. Cet or pourrait venir de Colombie, preuve d’une possible connexion avec la lointaine Amérique du Sud.
Enfin, au centre de Gran Plaza, la petite pyramide 4 dont on ne sait pas grand-chose.
Au sud de Gran Plaza, impossible de passer à côté du jeu de pelote et du grand escalier hiéroglyphique qui ferment la place. Ce jeu de pelote est le deuxième plus imposant d’Amérique centrale… Après celui de Chitchen Itza bien sûr.
L’originalité de ce jeu de pelote est que ses traditionnels anneaux ont été remplacés par des becs de perroquets ! Sans doute fallait-il pour les joueurs frapper ces becs avec la balle pour emporter la partie.
Ce jeu symbolisait la lutte entre le monde terrestre, force de vie, et le monde intérieur, aspiré par la mort. Quant au capitaine de l’équipe perdante, il finissait par y perdre la tête qui rejoignait alors le mur des crânes.
L’autre originalité de ce jeu de pelote tient à ce qu’il est toujours encadré par ses vestiaires où devaient se préparer les deux équipes.
À ne surtout pas manquer le vestiaire ouest qui offre une vue superbe sur une voûte maya. Eh oui, eux aussi en étaient tout à fait capables !
Dans le prolongement du jeu de pelote, impossible de passer à côté de l’exceptionnel escalier hiéroglyphique de Copán. Connu dans le monde entier. Alors certes il est couvert d’une bâche protectrice pour empêcher les pluies de le raviner et de l’éroder (dommage pour les photos !), mais il reste de toute beauté.
Ce grand escalier comporte 64 marches en pierre adossé à la pyramide du templo 26. Achevé en 743 apr. J.-C. Chaque marche est ornée de 2.500 glyphes.
On peut considérer cet escalier comme un grand livre de l’histoire de Copán et de la dynastie des rois qui l’ont gouvernée. Pour la petite histoire, seules les 15 premières marches sont d’origine, posées sur une gueule de serpent à l’envers… La partie supérieure, autrefois écroulée… a été reconstituée dans le désordre !
Au pied de l’ensemble, la stèle M (756 apr. J.-C.) et, à côté, un autel avec un serpent à plumes.
Enfin, comment quitter Gran Plaza sans jeter un coup d’œil sur le fouillis des marches de l’ancienne acropole qui ferme encore la place ? Magnifique élévation de marche en pierre.
Devant elles, se dresse la stèle N qui date de 761 apr. J.-C.
C’est par l’ouest que je contournerai le mur infranchissable de l’ancienne acropole qui ferme Gran Plaza. Retour à la forêt tropicale. Petite montée et me voilà au sommet du Templo 11. Pas grand-chose à voir sur cette pyramide en très bon état de conservation, si ce n’est cet étrange pied, qui, sait-on jamais, appartenait à une statue maya. Ce qui serait une première. Je n’en ai jamais vu sur aucun des sites mayas que j’ai pu visiter.
En réalité, ce templo 11, ou temple des inscriptions, s’imbrique dans l’acropole. De là, on a une vue royale (c’est ici que se tenaient le roi et sa cour…) sur l’ensemble de Gran Plaza.
Construit par Yax-Pac, ce temple aux dimensions impressionnantes se trouve en réalité être également les gradins où le public assistait au jeu de pelote qui se trouve en face.
Au milieu des pierres écroulées, de magnifiques murs subsistent, murs recouverts d’inscriptions hiéroglyphiques.
Aujourd’hui, la végétation pousse au milieu des ruines, les arbres enracinés dispersés au milieu des pierres donnent un cachet incroyable à ce lieu. Malgré tout, avec un peu d’imagination et en se laissant imprégner par la poésie de ces lieux, on imagine sans mal la grandeur de Copán au temps de la splendeur maya.
L’enchevêtrement des temples se poursuit. Au bout de l’acropole, surgit l’extraordinaire templo 22.
De magnifiques sculptures apparaissent au milieu des murs écroulés. Des inscriptions ornent les murs. Les racines d’un arbre géant courent le long du sol, surgissant des entrailles du temple. Un petit escalier recourbé permet de pénétrer dans le temple.
Ce fameux templo 22, templo de la Meditacion possède une entrée intérieure encadrée de magnifiques sculptures en relief et de masques. Pendant longtemps, ce bâtiment fut considéré comme l’expression architecturale la plus aboutie des artistes mayas. Nous savons aujourd’hui que ce type de construction existait bien avant le règne de 18 Lapins, et que ce Temple exprimait la vision de la création des Mayas.
Il ne faut pas oublier de baisser les yeux (comme moi !) pour admirer l’extraordinaire mur de crânes qui orne l’entrée basse. Les têtes des souverains vaincus ? Ce temple est aussi appelé le Popol Nah ou Chambre du Conseil. Du côté occidental du Temple de 18 Lapins, de grandes nattes découpées dans la pierre formant une mosaïque décorent la partie haute des murs du bâtiment.
Il possédait autrefois une entrée extérieure ornée d’un masque géant (un peu comme à Lamanai) hélas disparu. Aux angles, on peut encore admirer des sculptures du dieu Chac, dieu de la Pluie. L’assemblage des pierres, disposées en diagonale, rappelle une palme tressée.
Le sommet du templo de la Méditacion offre sans doute la meilleure vue sur la Plaza orientale. Face à place aux dimensions quasi parfaites, tout en harmonie, on comprend mieux pourquoi Dix-Huit Lapins avait choisi cet endroit pour élever son temple principal.
C’est autour de cette place que s’organisait la vie des élites de la cité maya. Pourquoi ici, parce que très probablement c’est ici que la cité a pris son essor. Dans les deux tunnels creusés sous la place, on trouve les vestiges les plus anciens de la cité, temples fondés par les premiers rois mayas. D’une certaine façon, la place sacralisait la mémoire des anciens, et donc la fondation du royaume de Copán.
En longeant le sommet des gradins de la place en direction du sud, on débouche directement sur les restes du templo 18 dont il ne reste que peu de chose, sauf quelques pans de mur et quelques hiéroglyphes. De là, jolie vue sur la forêt tropicale. Bâtie à proximité de la rivière, la cité a dû faire face à de nombreuses crues. Ce sont elles qui ont emporté une grande partie des vestiges de la cité.
Pour accéder à la plaza oriental, il faut redescendre les gradins et passer dans un large corridor aménagé entre le templo 16 et le templo 18.
L’effet de majesté est immédiat. On imagine sans mal combien les personnes extérieures à la cité devaient être impressionnées en pénétrant dans cette place.
La plaza oriental porte le nom de Plaza de los Jaguares. Et on comprend mieux pourquoi en admirant les magnifiques faces de jaguars sculptés en plein milieu des gradins. Quelle beauté ! Et dire qu’il fallut attendre le début du XXe siècle pour voir apparaître le cubisme. Nul besoin, d’aller ailleurs dans le monde. Les Mayas, et au-delà, les civilisations précolombiennes dans leur ensemble, avaient déjà inventé le symbolisme dans l’art.
Chaque petite cavité ronde de ces jaguars était remplie d’obsidiennes pour imiter les taches noires de l’animal.
Au-delà du symbole, cette place renferme les vestiges de la grande dynastie royale qui gouverna Copán dans sa période classique, entre 500 et 900 apr. J.-C. Et au premier chef, le premier d’entre eux : Grand Seigneur Soleil-Ara-Quetzal qui régna de 426 à 435. Les rois qui suivirent le révérèrent au titre de semi-divinité, fondatrice de la ville. Parmi les plus importants rois de Copán figure Jaguar Fumée, le 12e roi, qui régna de 628 à 695. Il fit de la ville une grande puissance militaire et commerciale.
18 Lapins (695-738) son successeur, poursuivit la conquête militaire. Lors d’une bataille contre son voisin, le roi Cauac Ciel de Quirigua, 18 Lapins fut capturé et décapité. Le 14e roi, Singe Fumée (738-749) connut un règne court et sans impact sur Copán. Son fils, Coquillage Fumée (749-763), fut l’un des grands bâtisseurs de Copán. Il commandita la construction de l’escalier des hiéroglyphes (755). C’est la plus longue inscription de ce type jamais découverte en territoire maya.
Pour mieux comprendre le culte que les rois de Copán avaient pour leurs ancêtres fondateurs, il faut descendre dans les deux tunnels aménagés au milieu de la place… Mais du coup, cela fait doubler le prix de la visite et mes maigres lempiras que j’avais emportés avec moi, croyant que je pouvais payer en quetzales, ne suffisent pas… Et m… alors ! Bon, tant pis, d’après mon guide, les traces de ces vestiges ne sont pas très visibles… On se console comme on peut.
À peine sorti de la place orientale, on tombe nez à nez avec la zone la plus dense du site : la zone résidentielle. C’est ici qu’habitaient la plupart des Mayas, au milieu d’un enchevêtrement de places et de petits temples. On imagine sans mal le monde qui devait se rassembler quand, tous les vingt ans, la cité rendait hommage à la période qui venait de s’achever : 20 ans forment une unité de base pour les Mayas.
La plupart des habitants se rassemblaient alors pour assister au culte des stèles et prenaient place sur les gradins des temples. Sur chaque stèle de Copán, une face représente le roi, et l’autre, la date d’érection.
Enfin, comment quitter Copán sans admirer la Plaza occidentale, coincée entre l’acropole et la zone résidentielle.
La place est bordée par le templo 11 dont j’ai parlé plus tôt, le fameux temple des Inscriptions.
Au bas du temple, ou de l’acropole c’est selon, subsistent encore de nombreux pans de hiéroglyphes sans oublier la curieuse tête d’un ancien.
On y trouve même la tête gigantesque d’un serpent à plumes. Que fait-il là, posé au pied du temple ? Faisait-il partie d’un ensemble plus imposant qui a, hélas, fait l’objet de pillage ?
Au milieu de la place, impossible de passer à côté de l’autel Q, situé au pied du temple 16. Une copie. L’original datant de 763 apr. J.-C. se trouve dans le musée du site. C’est une des pièces maîtresses de Copán qui a pu être entièrement déchiffré, apportant la preuve de l’importance politique et culturelle de la ville. Ses bas-reliefs représentent la séquence dynastique des seize souverains de Copán, chacun assis en tailleur sur son propre nom.
Enfin, à ne pas manquer cette autre divinité royale munie de son sceptre, collée à la façade du templo 14.
Fin de la visite. Quel regret d’avoir arpenté les allées de la cité maya sous un ciel gris. Tant pis. Peut-être qu’un jour, je reviendrai… Qui sait ? Dernier coup d’œil sur la maquette plantée à l’entrée du site. C’est vrai que cette cité était gigantesque pour l’époque. Combien de vestiges ont été emportés par la crue de la rivière Copán ?
Un peu plus loin, c’est un arbre à cacao qui retient mon attention. Les Mayas en raffolaient. C’était la boisson de prédilection quasi sacrée de la noblesse maya. Les graines de cacao servaient en outre de monnaie d’échange.
La visite s’achève, mais je ne suis pas au bout de mes surprises. Juste à la sortie du site, ou plutôt à l’entrée, à droite, de superbes guaracos ont investi les lieux.
Ces perroquets multicolores sont les véritables stars du site. Nul ne sait pour quelles raisons mais ces guaracos se sont un jour installés ici pour ne plus jamais quitter les lieux.
Chez les Mayas, ces perroquets sont des oiseaux sacrés qu’on retrouve stylisés sur pas mal de stèles de Copán.
Appelés guacamayas, on les retrouve aussi sculptés sur de nombreux murs de la cité de Copán, notamment sur les bas-reliefs du jeu de pelote.
À les observer longuement, on peut croire que ces oiseaux sont encore le dernier lien qui unit les Mayas à leur glorieux passé. Et si ces oiseaux étaient la réincarnation des esprits des anciens ?
Toujours est-il que je ne peux résister à demeurer un long moment avec eux. Dans leur guérite, les gardiens du site m’observent en souriant. J’aime cet endroit.