Pourquoi visiter le Bharatpur National Park ?
Visiter le parc national de Keoladeo, plus connu sous le nom de Bharatpur Bird Sanctuary, est une expérience unique qui permet d’observer l’un des plus extraordinaires sanctuaires ornithologiques au monde, classé à l’UNESCO. Loin du tumulte des villes mogholes, ce parc offre une immersion totale dans un écosystème aquatique et forestier préservé.
Une renommée internationale
Sa renommée internationale est méritée. Ancienne réserve de chasse des maharadjahs de Bharatpur, ce parc de 29 km² est un modèle de gestion écologique. Il abrite plus de 370 espèces d’oiseaux, dont beaucoup sont rares ou menacées. C’est l’un des seuls endroits au monde où l’on peut observer facilement des espèces emblématiques comme la Grue de Sibérie, un oiseau qui parcourt des milliers de kilomètres pour y hiverner, ou le Héron blongios. La densité et la diversité aviaire sont telles que même un néophyte ressort émerveillé par le ballet des martins-pêcheurs, des jabirus, des aigles pêcheurs et des milliers de canards.
Une exploration à vélo ou en pousse-pousse
La manière de le visiter est tout aussi exceptionnelle. Ici, pas de safari motorisé bruyant. L’exploration se fait dans le respect du silence et de la nature, principalement à vélo ou en pousse-pousse à pédale, guidé par des naturalistes locaux. Se faufiler sur les chemins de terre entre les marais et les forêts, au rythme du cri des oiseaux, est une expérience sensorielle envoûtante.
Un écosystème complet
Au-delà des oiseaux, le parc est un écosystème complet. On y rencontre aussi des pythons molures se prélassant au soleil, des cerfs axis (chitals) par troupes entières, des sangliers et même des loutres. Chaque saison offre un visage différent : en hiver, les oiseaux migrateurs peuplent les zones humides, tandis qu’à la mousson, le parc se transforme en un marais luxuriant et grouillant de vie.
Un joyau écologique
Enfin, visiter Bharatpur, c’est contribuer à la préservation d’un joyau écologique. C’est une leçon de résilience de la nature et un rappel de l’importance de la coexistence. C’est une étape incontournable pour tout amoureux de la nature, un lieu où l’on comprend que la richesse de l’Inde ne réside pas seulement dans ses monuments, mais aussi dans la préservation de sa biodiversité.
Comment visiter le Bharatpur National Park ?
Accès et planification
Le parc est situé à Bharatpur, dans l’État du Rajasthan, à environ 190 km au sud de Delhi et 55 km à l’ouest d’Agra. Depuis Agra, le trajet en voiture dure environ 1h30. La meilleure période pour la visite s’étend d’octobre à mars, lorsque les oiseaux migrateurs (dont les célèbres grues de Sibérie) sont présents et que les températures sont agréables. Le parc est ouvert du lever au coucher du soleil. Prévoyez une demi-journée complète, voire une journée entière pour les passionnés.
Modes de visite recommandés
L’exploration se fait principalement de trois manières, toutes silencieuses et écologiques. La location d’un vélo à l’entrée est idéale pour les visiteurs autonomes, permettant de couvrir une grande distance librement. Pour une expérience plus enrichissante, optez pour un rickshaw à pédales (cycle rickshaw) conduit par un guide-naturaliste local. Ces guides, formés depuis des années, repèrent et identifient les oiseaux avec une précision remarquable et partagent des anecdotes fascinantes. Enfin, la marche à pied permet une immersion totale et une approche plus discrète pour la photographie.
Déroulement de la visite :
Depuis l’entrée principale, suivez les chemins principaux qui serpentent à travers les marais, les prairies et les forêts. Les guides empruntent généralement un itinéraire circulaire de 7 à 8 km. Les points d’observation clés incluent les tours de guet (comme la tour de Keoladeo) qui offrent une vue panoramique sur les zones humides, et les zones marécageuses où se rassemblent les échassiers. Soyez attentif aux stars des lieux : la grue de Sibérie, le héron blongios, le marabout argala, le pygargue à tête grise et les nombreux martins-pêcheurs.
Conseils pratiques :
Arrivez tôt le matin, c’est le moment où l’activité aviaire est la plus intense et la lumière la plus belle pour les photographes. Emportez des jumelles, un chapeau, de l’eau et une protection solaire. Des vêtements de couleur neutre (kaki, vert, beige) sont préférables pour ne pas effrayer les animaux. Prévoyez de l’argent liquide pour payer le billet d’entrée, le guide et la location du vélo ou du rickshaw. Enfin, le silence est d’or : parlez à voix basse pour maximiser vos chances d’observations.
En Agra et Jaipur, à l'assaut du Bharatpur National Park
Samedi 29 avril. Sur la route de Jaipur, impossible de ne pas s’arrêter un moment à Bharatpur, non pas pour sa ville qui a depuis longtemps décliné, mais pour son parc national réputé dans tout le pays. Difficile à croire que cette ville, aujourd’hui grosse bourgade poussiéreuse, fut autrefois la capitale d’un royaume formé au XVIIIe siècle lors du déclin de l’empire moghol.
La cité conserve encore quelques ruines de l’éphémère, mais ô combien fantastique aventure des Jats, la caste d’agriculteurs qui osa prendre Delhi et Agra avant d’abdiquer dace aux Britanniques. Je me contenterai donc de ce parc connu pour sa richesse avifaune, inscrit au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco.
Bon, autant le dire tout de suite… Des oiseaux, je n’apercevrai que de rares silhouettes, des échassiers pour la plupart qui aiment à se balader dans les eaux peu profondes et marécageuses du parc de Keoladeo. Mai ne semble visiblement pas la meilleure saison pour l’observation des oiseaux. Il faut préférer la période qui va de novembre à février. Le parc est ainsi peuplé de quelque 364 espèces sédentaires ou migratrices, dont environ 150 originaires d’Europe, de Chine, de Russie et d’Asie centrale, qui fréquentent les lieux en hiver.
Parmi les plus populaires : la grue antigone et le timide pélican frisé, sans oublier les nombreux hérons, cigognes, chevaliers, spatules blanches et autres calaos, aigles, ibis à tête noire, marabouts et snakebirds, cousins des cormorans.
Au milieu de tous ces oiseaux, on peut aussi croiser des sangliers, des singes bien sûr (macaques et langurs), antilopes, hyènes, chats sauvages, chacals et loutres… Et parfois, un léopard ! C’est du moins ce que me raconte mon guide avec qui je fais la balade à bord d’un rickshaw moyennant quelques roupies.
Pour se balader, rien de mieux donc que de se faire transporter à bord d’un rickshaw, mais on peut aussi très bien louer un vélo à l’entrée du site et faire la balade tout seul. Le hic, c’est que pour apercevoir les oiseaux, il vaut mieux être équipé d’une bonne paire de jumelles comme le sont les guides.
Le parcours fait un peu plus de deux kilomètres sur une longue route qui traverse de part en part le parc. On s’enfonce d’abord dans la forêt tropicale, puis on débouche sur les marais où sont présents la plupart des oiseaux. Lorsque la mousson inonde la plaine, les oiseaux sont là par milliers… Inutile de se camoufler ! Mais par temps sec comme aujourd’hui, difficile de les apercevoir, hélas.
Faute d’oiseaux, je profite donc de cet agréable moment pour faire quelques clichés originaux des arbres et des reflets qu’ils produisent à la surface des marais. Je n’ai que l’embarras du choix.
Devant nous, notre rickshawman sue sang et eau dans cette chaleur moite, mais il est surtout heureux de travailler en cette basse saison. Conduire les touristes à travers le parc est son gagne-pain. Pédaler est son métier. Je sais qu’en le faisant travailler, j’améliore ainsi son quotidien… Je lui laisserai d’ailleurs un bon pourboire pour sa peine.
Cette balade est aussi l’occasion de s’enfoncer au cœur de la forêt tropicale… Il ne faut donc pas oublier de relever la tête pour admirer la jolie canopée.
Cette petite heure de balade restera longtemps ancrée dans mes souvenirs. Cela vaut bien une petite photo-souvenir de mon rickshawman !
Allez zou, je remonte à bord de la voiture de Sonu. L’aventure continue !