Pourquoi visiter Chivay et le mirador des condors ?
Le canyon de Colca est l’un des plus profonds au monde avec ses 3 400 mètres. Ce site, situé à quelques heures d’Arequipa, combine paysages grandioses, culture vivante et expériences uniques.
Les condors
L’observation des condors des Andes est souvent la raison première du voyage. Depuis le mirador de la Cruz del Cóndor, au lever du soleil, on assiste au ballet aérien de ces rapaces majestueux qui surfent sur les courants ascendants du canyon. Ce spectacle, bien que soumis aux aléas du comportement animal, reste un moment d’une rare intensité.
La dimension culturelle
La dimension culturelle et humaine est tout aussi captivante. Le canyon est habité par des communautés collaguas et cabanas, qui perpétuent des traditions agricoles ancestrales. Les terrasses de culture pré-incas, encore utilisées aujourd’hui, sculptent la montagne sur des centaines de mètres de dénivelé. Les villages comme Chivay ou Yanque conservent leurs églises coloniales et leurs marchés artisanaux, où les costumes brodés des habitants témoignent d’une identité préservée.
Les sources thermales
Les sources thermales de La Calera, à Chivay, offrent un moment de détente bien mérité après les randonnées. Se baigner dans ces piscines d’eau chaude naturelle, entouré par les montagnes, est une expérience sensorielle mémorable.
La descente du canyon
Pour les amateurs de trekking, le canyon propose des descentes vers des oasis cachées, comme celle de Sangalle, avec ses palmiers et ses lodges basiques. La randonnée permet de découvrir une biodiversité unique, des cactus géants aux vigognes sauvages.
La route depuis Arequipa
Enfin, la route elle-même depuis Arequipa est un voyage, traversant la réserve nationale de Salinas y Aguada Blanca où les troupeaux de lamas et d’alpagas se découpent sur fond de volcans enneigés.
Comment visiter Chivay et le mirador des condors ?
Une journée suffit pour l’essentiel, mais deux jours permettent une immersion plus tranquille dans la culture locale.
Bus publics et excursion depuis Arequipa
Le point de départ est généralement la ville d’Arequipa. Des bus publics ou des tours organisés partent tôt le matin (vers 5h00) pour un trajet de 3 à 4 heures vers Chivay, le village principal du canyon. La route traverse la réserve nationale de Salinas y Aguada Blanca, où il est possible d’observer des lamas, alpagas et vigognes.
Quand observer les condors ?
À l’arrivée à Chivay, la plupart des visiteurs se rendent directement au mirador de la Cruz del Cóndor, situé à 1,5 heure de route supplémentaires. La période entre 8h00 et 10h00 est optimale pour observer les condors, qui profitent des courants ascendants chauffés par le soleil. Le mirador surplombe le canyon à 3 400 m de profondeur et offre un cadre spectaculaire même sans la présence des oiseaux.
Comment visiter les sources thermales ?
De retour vers Chivay, l’après-midi est consacré aux sources thermales de La Calera, situées à 3 km du village. Ces bassins naturels d’eau chaude (entre 35°C et 38°C) sont alimentés par une source volcanique. L’endroit dispose d’infrastructures basiques (vestiaires, snacks) et le prix d’entrée est d’environ 15 soles (environ 4 €). Se baigner dans ces eaux chaudes entouré de montagnes arides est une expérience relaxante, particulièrement après l’excursion matinale.
Où se loger à Chivay ?
Pour loger, Chivay propose des hébergements simples, mais il est possible de retourner à Arequipa le soir même avec un tour organisé. Les visiteurs indépendants peuvent préférer passer une nuit sur place pour profiter des sources thermales au coucher du soleil et explorer les villages alentour comme Yanque, connu pour son église coloniale et son marché artisanal.
Entre Chivay et le canyon de Colca, le vol des condors
Mardi 3 mai. Réveil des plus matinaux. 3 heures. Décalage horaire pleine gueule, mais sommeil profond. Ok, debout les gars de la marine ! Au pied des escaliers, je fais la connaissance avec Maria, notre jolie guide qui nous accompagnera tout le long de ces deux jours d’exploration et de trek à travers le cañon de Colca.
Pour s’y rendre, il faut d’abord atteindre les confins de Cabanonde, un petit village à cinq heures de route de là, planté à deux pas de la vallée du canyon. Ok, on grimpe dans un bus et on prend la direction de l’Est, vers Puno tout d’abord, puis au nord, en direction de la vallée.
Pour ces deux jours d’excursion, nous sommes une vingtaine de courageux à tenter l’expérience, l’un des treks les plus durs du Pérou. Derrière la vitre du bus, les paysages se succèdent. La route jusqu’à Chivay (150 km environ) est en parfait état, mais truffée de camions lents et surchargés.
À force de grimper, elle rejoint bientôt une pampa semi-désertique où l’on peut apercevoir des troupeaux de lamas et d’alpagas. Plus petites, les vigognes sont difficiles à voir. Au loin, une série de volcans découpent leur silhouette dans le ciel bleu.
Après trois heures de route, on franchit le col de Patapampa (4910 m), le point le plus haut de l’ascension. C’est bien simple, on roule encore plus haut que le Mont-Blanc !
Après Chivay, on croise la route d’une quinzaine de petits villages fondés dès le XVIe siècle par les Espagnols, soucieux de contrôler et de convertir les Indiens… et de leur faire payer des impôts ! Des Indiens aymaras bordent les routes et les chemins. Des troupeaux de lamas remontent les sentiers.
Passés Chivay et Yanque, on traverse proprement dit la magnifique vallée des volcans.
La route est tout simplement sublime, serpentant au sommet de l’altiplano, offrant une vue à couper de souffle sur la chaîne des volcans, la vallée du rio Colca et les anciennes terrasses incas encore aujourd’hui cultivées par les Indiens.
À 50 km environ de Chivay, la « Croix du Condor » est le point de vue le plus célèbre du canyon de Colca. Et pour cause, c’est ici que l’on peut admirer et observer au plus près le vol des condors. Mais c’est aussi un point de vue magnifique sur l’ensemble du canyon, deux fois plus profond que le grand canyon du Colorado.
La Croix du condor est bien le meilleur endroit du canyon pour observer le vol de ces oiseaux mythiques. Les condors apprécient tout particulièrement les courants d’air chaud qui circulent à cet endroit le matin. Coup de chance, ils sont ce matin une bonne vingtaine à avoir fait de ce lieu leur terrain de jeu.
Le spectacle est magnifique, les condors semblant glisser dans l’air, sans jamais battre des ailes, tordant le cou dans notre direction pour nous observer à leur tour. On reconnaît le condor royal à son anneau de plumes blanches autour du cou. Quelle envergure !
Cet endroit est vraiment magique. Difficile de quitter ce lieu, territoire des condors, tant le spectacle est au rendez-vous. Derrière nous, les Indiens aymaras jettent des coups d’œil amusés vers cette foule de touristes rassasiés.