Inde
De New Delhi au Rajasthan
Table des matières
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Visiter l’Inde, de New Delhi au Rajasthan, c’est entreprendre un voyage qui traverse le cœur historique et culturel de l’Inde du Nord, une expérience d’une intensité et d’une richesse rare. Le contraste entre le Vieux Delhi, un dédale de ruelles grouillantes autour de la mosquée Jama Masjid et du Fort Rouge, et le New Delhi, conçu par les Britanniques avec ses larges avenues et ses monuments imposants comme la Porte de l’Inde, est saisissant. Le voyage vers le Rajasthan ouvre ensuite les portes d’un monde de couleurs et de romanesque. Chaque ville majeure de cet État désertique possède une identité et une palette chromatique unique. Jaipur, la « ville rose », captive par son palais des Vents, son fort d’Amber et son astronomie. Jodhpur, la « ville bleue », se dresse autour de l’imprenable fort de Mehrangarh, offrant une vue spectaculaire sur une mer de maisons aux teintes d’outremer. Udaipur, la « ville blanche », déploie sa romance autour de son lac et de son palais de marbre. Enfin, Jaisalmer, la « ville dorée », semble un mirage surgi des sables du désert du Thar.
Érigé au XVIIe siècle par l’empereur Shah Jahan, le même qui fit construire le Taj Mahal, le Fort Rouge est un chef-d’œuvre de l’architecture moghole. Son nom provient de l’enceinte de grès rouge qui s’étend sur plus de deux kilomètres. En pénétrant à l’intérieur par la majestueuse porte de Lahore, on découvre un monde qui contrastait avec l’agitation de la ville : un complexe palatial de pavillons de marbre, de salles d’audience et de jardins luxuriants. Des bâtiments comme le Diwan-i-Khas, où se trouvait le célèbre trône du Paon, témoignent du faste et de la sophistication de la cour impériale à son zénith. Au-delà de sa splendeur architecturale, le Fort Rouge est un lieu chargé d’une signification politique. Il fut le siège du pouvoir moghol pendant près de 200 ans, avant de devenir une base militaire pour les Britanniques après la révolte des Cipayes de 1857. Son importance symbolique a été réaffirmée au moment de l’indépendance de l’Inde en 1947, lorsque le premier ministre Jawaharlal Nehru y hissa le drapeau national.
Visiter le bazar de Chandni Chowk, c’est bien plus que faire du shopping ; c’est plonger dans les artères du Vieux Delhi, s’immerger dans une expérience sensorielle totale qui n’a guère changé depuis des siècles. Fondé au XVIIe siècle par l’empereur moghol Shah Jahan, ce n’est pas une simple rue, mais un dédale de ruelles étroites et spécialisées, un microcosme de l’Inde dans toute sa diversité et son intensité. Ici, l’histoire, la culture, la religion et le commerce se mêlent dans un chaos organisé et fascinant. C’est une plongée dans l’histoire et la culture de Delhi. Se frayer un chemin dans ces ruelles, c’est marcher sur les traces des marchands de la route de la soie, des cortèges impériaux et des colons britanniques. Le passé est omniprésent, de la vue sur le Fort Rouge à l’embouchure de la rue jusqu’aux caravansérails (katras) transformés en ateliers. Chandni Chowk est également un rare lieu de syncrétisme religieux, où se côtoient la mosquée Jama Masjid, l’un des plus grands sanctuaires sikhs (Gurudwara Sis Ganj Sahib) et des temples jaïns et hindous. Cette coexistence pacifique est le cœur battant de l’identité indienne.
Commandée par l’empereur moghol Shah Jahan et achevée en 1656, la mosquée Jama Masjid est l’une des plus grandes et des plus impressionnantes de l’Inde. Son nom signifie d’ailleurs “la mosquée du vendredi”, soulignant son importance centrale dans la communauté musulmane. Se dressant au sommet d’une colline, son imposante cour peut accueillir jusqu’à 25 000 fidèles, et ses deux minarets de 40 mètres de haut offrent une position dominante sur le chaos animé du Vieux Delhi. La première raison de la visiter est son architecture, un chef-d’œuvre de grès rouge et de marbre blanc qui incarne l’apogée de l’architecture moghole. La cour, immense, mène au sanctuaire principal orné de délicates arches noires et blanches, de calligraphies perses et de dômes en forme de bulbe. Monter dans le minaret sud est une aventure en soi et est récompensée par une vue panoramique inoubliable sur le Fort Rouge, les bazars grouillants et le dédale de la vieille ville.
Visiter le tombeau d’Humayun à Delhi est plus qu’une simple étape touristique ; c’est une immersion dans un tournant décisif de l’histoire de l’architecture indienne. Ce site, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, est souvent considéré comme le précurseur architectural du Taj Mahal, et sa visite permet de comprendre la genèse d’un style qui allait atteindre sa perfection absolue à Agra. Ce monument est une révolution esthétique. Commandé au XVIe siècle par Haji Begum, l’épouse de l’empereur moghol Humayun, il est le premier exemple de jardin-tombe monumental en Inde. Il introduit le concept du “jardin du paradis” persan, divisé en quatre carrés par des canaux d’eau, symbole des quatre fleuves du paradis dans la tradition islamique. La structure elle-même, avec son dôme de marbre blanc en forme de bulbe posé sur un haut tambour et son utilisation du grès rouge et du marbre, établit un vocabulaire architectural que son petit-fils, Shah Jahan, reprendra et sublimera pour le Taj Mahal.
Visiter le complexe de Qutb Minar à Delhi, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, est une plongée dans les origines de la domination islamique en Inde et un témoignage architectural d’une rare puissance. La tour de Qutb Minar elle-même, haute de près de 73 mètres, est une prouesse architecturale. Érigée à partir du XIIe siècle par Qutb-ud-din Aibak, le premier sultan de Delhi, elle célébrait la victoire musulmane et servait de minaret pour l’appel à la prière. L’intérêt du site réside aussi dans le champ de ruines qui l’entoure, un musée à ciel ouvert de l’architecture indo-islamique naissante. La présence du pilier de fer de Delhi, vieux de plus de 1600 ans, est un mystère scientifique : composé de fer pur à 98%, il ne rouille pratiquement pas, défiant les lois de la métallurgie. A voir aussi les vestiges de la toute première mosquée construite en Inde, la Quwwat-ul-Islam (“Puissance de l’Islam”). On y voit comment les colonnes et les éléments de 27 temples jaïns et hindous démantelés ont été réutilisés pour ériger la mosquée.
Se rendre à Agra, dans l’État de l’Uttar Pradesh en Inde, est un pèlerinage incontournable, un voyage qui transcende la simple visite touristique pour toucher à l’universel. La raison qui domine toutes les autres est la présence du Taj Mahal, l’un des monuments les plus célèbres et architecturalement parfaits au monde. Mais Agra ne se résume pas au seul Taj Mahal. La ville fut la capitale florissante de l’Empire moghol à son apogée, et elle en conserve des témoignages majeurs. Enfin, au-delà de ces monuments époustouflants, se rendre à Agra, c’est aussi accepter de se confronter à la réalité intense et parfois brutale de l’Inde. La ville elle-même est chaotique, bruyante et pauvre.
Visiter le Jehangiri Mahal revient à pénétrer dans la sphère intime et politique des grands empereurs moghols. Ce palais, bien que souvent éclipsé par le Taj Mahal, est un chef-d’œuvre en soi qui incarne l’apogée créative et le faste de la dynastie moghole. Commandé par l’empereur Akbar pour son fils Jahangir, le Jehangiri Mahal est le plus grand palais privé du complexe du Fort Rouge. Son architecture est un témoignage du syncrétisme artistique qu’Akbar encourageait. Il marie avec grâce la monumentalité de l’architecture hindoue, visible dans ses piliers massifs et ses consoles sculptées, à la sophistication des arcs et des dômes de l’architecture islamique. En se promenant dans ses cours et ses salles, on explore la vision politique et culturelle d’un empereur qui rêvait d’unifier les traditions de son empire. Contrairement au Taj Mahal, dédié au deuil et à l’éternité, le Jehangiri Mahal était un lieu de vie, de pouvoir et de harem. On y découvre les quartiers des femmes de la famille royale.
Visiter le “Baby Taj Mahal”, nom donné au tombeau d’Itimâd-ud-Daulâ, est une expérience intime. Souvent présenté comme un “joyau dans un écrin”, ce tombeau, érigé entre 1622 et 1628, est considéré comme le précurseur architectural direct du Taj Mahal. C’est ici que pour la première fois, les architectes moghols ont osé abandonner presque entièrement le grès rouge pour privilégier le marbre blanc immaculé, une révolution esthétique qui allait définir l’âge d’or de l’empire. De même, la technique de la pietra dura – l’incrustation de pierres semi-précieuses (jaspe, cornaline, lapis-lazuli) dans le marbre pour former des motifs floraux et géométriques d’une finesse exquise – y fut utilisée à une échelle inédite, annonçant le raffinement extrême du Taj Mahal. Enfin, le “Baby Taj” raconte une autre histoire, celle du rôle déterminant des femmes à la cour moghole. Nûr Jahân n’était pas une souveraine ordinaire ; elle était la véritable co-souveraine de l’empire aux côtés de son mari, l’empereur Jahângîr.
Considéré comme le “jardin du clair de lune”, Mehtab Bagh fut conçu au XVIe siècle par l’empereur Babur comme le dernier d’une série de onze jardins bordant la rivière Yamuna. Sa position, directement en face du Taj Mahal sur la rive nord du fleuve, n’est pas un hasard : elle s’inscrit dans une vision poétique moghole où le jardin terrestre devait refléter le paradis. Aujourd’hui, ce site vous permet de voir le mausolée comme son architecte l’avait imaginé – encadré par la nature et se reflétant dans les bassins d’eau –, offrant une vision bien plus proche de l’idéal moghol que la proximité immédiate du monument. Loin de la foule compacte qui entoure le Taj Mahal, vous pouvez contempler le monument dans toute sa splendeur, avec la rivière en premier plan. Cet angle révèle la symétrie parfaite de l’ensemble et son reflet dans l’eau, surtout en fin de journée lorsque la lumière du coucher de soleil enveloppe le marbre blanc d’une teinte dorée et rosée. Ses allées bordées de buissons, ses bassins à la géométrie parfaite et ses pelouses invitent à la flânerie et à la contemplation. Enfin, la visite de Mehtab Bagh complète celle du tombeau d’Itimâd-ud-Daulâ (“Baby Taj”) tout proche.
Visiter le Taj Mahal est bien plus qu’une simple étape touristique ; c’est une expérience qui touche à l’universel, un pèlerinage sur l’autel de la beauté architecturale et d’une histoire humaine qui transcende les siècles. Ce n’est pas un hasard si des millions de personnes du monde entier se rendent à Agra pour le contempler. Érigé au XVIIe siècle par l’empereur moghol Shah Jahan comme mausolée pour son épouse Mumtaz Mahal, le Taj Mahal est le chef-d’œuvre de l’architecture indo-islamique. Sa symétrie, la pureté de son dôme de marbre blanc en forme de bulbe qui semble flotter au-dessus du sol, et les quatre minarets qui encadrent le monument comme des gardiens, créent une vision d’une grâce et d’une élégance rares. Au-delà de la pierre, le Taj Mahal est une déclaration d’amour éternel. L’empereur, dévasté par la mort de son épouse bien-aimée, a mobilisé 20 000 artisans et des ressources colossales pour créer un monument à la hauteur de son chagrin et de sa dévotion. Se tenir devant lui, c’est ressentir l’émotion brute qui a présidé à sa création. Il se teinte de rose pâle à l’aube, éblouit de blancheur sous le soleil de midi et semble se parer d’or au coucher du soleil.
Visiter Fatehpur Sikri, la “Cité de la Victoire”, c’est explorer une capitale impériale moghole figée dans le temps, une ville fantôme qui fut l’ambition démesurée de l’empereur Akbar et le témoin de son règne visionnaire. Fondée en 1569 et abandonnée quinze ans plus tard, selon la légende par manque d’eau, elle offre un état de conservation exceptionnel qui permet de comprendre la vie de cour au XVIe siècle en Inde. Ce site classé à l’UNESCO est un chef-d’œuvre d’architecture qui synthétise les influences hindoues, persanes et islamiques. Le complexe palatial révèle cette quête d’harmonie à travers des bâtiments au symbolisme fort. Le Panch Mahal, un pavillon à cinq étages dont la structure s’allège progressivement jusqu’à n’être qu’un kiosque ouvert aux vents, servait de harem et d’espace de détente avec une ventilation naturelle ingénieuse. La Diwan-i-Khas, ou salle des audiences privées, abrite en son centre un pilier central sculpté dont partent quatre passerelles, représentant la manière dont Akbar, assis au sommet, gouvernait en s’appuyant sur les quatre religions de son empire.
Visiter le parc national de Keoladeo, plus connu sous le nom de Bharatpur Bird Sanctuary, est une expérience unique qui permet d’observer l’un des plus extraordinaires sanctuaires ornithologiques au monde, classé à l’UNESCO. Ancienne réserve de chasse des maharadjahs de Bharatpur, ce parc de 29 km² est un modèle de gestion écologique. Il abrite plus de 370 espèces d’oiseaux, dont beaucoup sont rares ou menacées. C’est l’un des seuls endroits au monde où l’on peut observer facilement des espèces emblématiques comme la Grue de Sibérie, un oiseau qui parcourt des milliers de kilomètres pour y hiverner, ou le Héron blongios. La densité et la diversité aviaire sont telles que même un néophyte ressort émerveillé par le ballet des martins-pêcheurs, des jabirus, des aigles pêcheurs et des milliers de canards. L’exploration se fait dans le respect du silence et de la nature, principalement à vélo ou en pousse-pousse à pédale, guidé par des naturalistes locaux. Se faufiler sur les chemins de terre entre les marais et les forêts, au rythme du cri des oiseaux, est une expérience sensorielle envoûtante.
Visiter le réservoir d’Abhaneri, plus connu sous le nom de Chand Baori, est une expérience architecturale. Cette “baori” (puits à degrés) est l’un des plus grands et des plus profonds exemples de cette ingénierie hydraulique ancienne, mais c’est avant tout une œuvre d’art géométrique et un lieu chargé d’une atmosphère presque mystique. Construit au IXe siècle, Chand Baori est un monument stupéfiant de précision et de symétrie. Ses 3.500 marches étroites, réparties sur 13 étages et descendant sur plus de 20 mètres de profondeur, forment un motif en chevron parfaitement symétrique qui semble dessiner un labyrinthe. Vue du haut, la structure révèle toute sa complexité géométrique, une vision qui impressionne par son audace et sa beauté abstraite. Au-delà de son rôle de réservoir, Chand Baori était un lieu de vie sociale et de fraîcheur pour la communauté. Ses parois, enfoncées dans le sol, créaient un microclimat permettant aux habitants de se rassembler lors des grandes chaleurs. Le puits est attenant au temple de Harshat Mata, dédié à la déesse de la joie.
Visiter le Hawa Mahal, le “Palais des Vents” à Jaipur, est une expérience à la fois esthétique, historique et culturelle qui incarne l’essence de la ville rose et l’ingéniosité de l’architecture rajpute. Ce n’est pas un palais au sens traditionnel, mais une façade de grès rose, finement sculptée, qui est devenue le symbole de Jaipur. Construit en 1799 par le maharaja Sawai Pratap Singh, son but était pratique et ingénieux : permettre aux femmes de la famille royale d’observer la vie animée de la rue – les processions, les marchés et la ville – sans être vues, conformément aux strictes règles de la “purdah” (isolement des femmes). Ses 953 fenêtres ajourées (jharokhas) en forme de nid d’abeilles créent une ventilation naturelle, faisant circuler l’air frais à l’intérieur, un système de climatisation naturelle brillant. Se tenir derrière ces fenêtres permet de comprendre le point de vue des femmes du quartier des femmes sur le monde extérieur. La visite est rapide, mais la montée jusqu’au sommet est récompensée par une vue imprenable sur le chaos organisé de Jaipur, le City Palace et l’observatoire du Jantar Mantar.
Visiter le fort d’Amber est une plongée dans le faste des maharajas rajputs, bien plus qu’une simple visite touristique. Perché sur une colline et surplombant un lac artificiel, ce complexe palatial du XVIe siècle, antérieur à Jaipur elle-même, incarne la puissance et le goût raffiné des souverains Kachhwaha. Son architecture impressionnante fusionne l’austérité défensive d’une forteresse (le fort) avec la délicatesse ornementale d’un palais. Construit en grès rouge et marbre blanc, il dévoile une succession de cours, de pavillons et de jardins où se mêlent influences hindoues et mogholes. Des éléments comme le Diwan-i-Khas (salle des audiences privées) aux colonnes finement sculptées, les appartements des femmes du zenana organisés autour d’un patio commun, ou le célèbre Sheesh Mahal (palais des miroirs), où une seule bougie pouvait illuminer toute la pièce grâce à des milliers de miroirs incrustés, illustrent un génie à la foisOn y comprend le fonctionnement de la vie royale, entre affaires d’État, vie privée et arts. esthétique et technique.
Visiter le City Palace à Jaipur est essentiel pour comprendre l’histoire, l’art et la culture du Rajasthan. Le City Palace n’est pas qu’un musée ; c’est une résidence royale encore partiellement habitée par la famille de l’ancien maharaja. Construit à partir du XVIIIe siècle, il illustre la puissance et le raffinement des souverains de Jaipur. Son architecture raconte cette histoire, mêlant styles rajpoute, moghol et européen de façon harmonieuse. Chaque cour, chaque bâtiment porte la marque d’une époque et d’un souverain, offrant un voyage à travers les siècles. Le palais est un chef-d’œuvre esthétique. La Cour du Mubarak Mahal impressionne par ses façades en grès rose et marbre blanc finement sculptées. Le Chandra Mahal (tour à sept étages, partiellement accessible) domine le complexe avec ses balcons et coupoles caractéristiques. À l’intérieur, les visiteurs découvrent des portes monumentales symboliques, comme la porte Peacock Gate (porte du Paon), un chef-d’œuvre de mosaïque représentant les saisons, et la porte Lotus Gate, dédiée à la déesse Lakshmi.
Visiter le Jantar Mantar à Jaipur est une expérience unique, à la fois scientifique, historique et architecturale. Le Jantar Mantar n’est pas un simple monument, mais le plus grand et le mieux préservé des cinq observatoires construits au XVIIIe siècle par le Maharaja Sawai Jai Singh II, un érudit passionné d’astronomie et de mathématiques. Fasciné par la précision des mesures célestes, il conçut ce site pour cartographier le temps et l’espace avec une exactitude remarquable pour l’époque. Le site abrite une collection de 19 instruments architecturaux fixes en maçonnerie et en marbre. Le plus impressionnant est le Samrat Yantra (le “Supreme Instrument”), un immense cadran solaire en forme de triangle qui mesure le temps avec une précision de 2 secondes. Le Rashivalaya Yantra, un ensemble de 12 cadrans, permet de calculer la longitude des signes du zodiaque. Le Jai Prakash Yantra sert à vérifier les mesures des autres instruments. Contrairement à un observatoire moderne avec des télescopes, le Jantar Mantar utilise l’astronomie à l’œil nu.
Visiter Ajmer offre avant tout une plongée profonde dans la spiritualité soufie à travers le Dargah Sharif, le sanctuaire du saint Khwaja Moinuddin Chishti. Ce lieu de pèlerinage majeur attire des centaines de milliers de fidèles de toutes confessions, créant une atmosphère de dévotion intense où se mêlent prières, offrandes florales et mélodies de qawwali. Au-delà du sanctuaire, Ajmer révèle un riche héritage historique matérialisé par des sites imposants comme le fort de Taragarh, l’un des plus anciens de l’Inde, qui domine la ville depuis ses hauteurs et offre un panorama exceptionnel sur les lacs et les collines environnantes. Le lac Ana Sagar, avec ses pavillons moghols édifiés sous le règne de Shah Jahan, témoigne de l’influence impériale sur la région. Ces monuments illustrent la confluence des cultures rajpoute et moghole qui a façonné l’identité unique de la ville au fil des siècles. La situation géographique d’Ajmer en fait la porte d’accès incontournable vers Pushkar, ville sainte de l’hindouisme située à seulement quinze kilomètres.
La raison première de visiter Pushkar est son statut de lieu de pèlerinage majeur. La ville s’est construite autour du lac Pushkar, réputé avoir été créé par une larme tombée de l’œil du dieu Brahma. C’est l’un des très rares temples au monde dédié à Brahma, le dieu créateur. Des milliers de pèlerins viennent chaque jour se baigner dans les ghats (escaliers) du lac pour laver leurs péchés. L’atmosphère est empreinte de dévotion, particulièrement au lever et au coucher du soleil lors des cérémonies aarti. La ville est petite, sans circulation automobile dans son cœur, ce qui permet de flâner agréablement. Son architecture traditionnelle du Rajasthan, avec ses maisons blanches aux fenêtres et balcons finement sculptés, ses ruelles étroites et ses bazars animés, en fait un lieu photogénique et charmant. La vue depuis le temple de Savitri offre un panorama magnifique sur le lac et la ville entourée de collines. Une fois par an (en octobre-novembre), Pushkar accueille l’une des plus grandes foires aux chameaux du monde.
Mêler les visites d’Ajmer et de Pushkar est une démarche logique et enrichissante, car ces deux villes, bien que géographiquement proches (à seulement 15 km l’une de l’autre), offrent un contraste spirituel, culturel et atmosphérique saisissant. Ajmer est un haut lieu de l’islam soufi en Inde, centré autour du vénéré Dargah Sharif, tombeau du saint Khwaja Moinuddin Chishti, qui attire des pèlerins de toutes confessions dans une atmosphère de ferveur intense et souvent bruyante. À l’inverse, Pushkar est l’une des villes les plus sacrées de l’hindouisme, organisée autour de son lac mythique et de son rare temple dédié à Brahma, où règne une atmosphère de dévotion plus calme et contemplative. Visiter les deux permet d’expérimenter, en quelques heures, deux expressions majeures de la spiritualité indienne. Ajmer présente l’héritage composite des pouvoirs rajput et moghol, visible dans son imposant fort Taragarh et les pavillons moghols du lac Ana Sagar. Pushkar, en revanche, conserve l’essence d’une ville sanctuaire hindoue traditionnelle, avec ses ghâts blanchis à la chaux, ses temples anciens et ses ruelles marchandes colorées.
New Delhi est un témoin des grandes périodes historiques indiennes. Elle abrite des vestiges de sept cités successives, des puissants forts médiévaux comme le Qûtb Minâr (XIIe siècle, classé à l’UNESCO) aux imposants mausolées de la période moghole, tel le tombeau d’Humâyûn (précurseur du Taj Mahal). Le cœur de la visite réside dans le Rajpath, l’axe cérémoniel conçu par les Britanniques, bordé de bâtiments gouvernementaux majestueux comme le Rashtrapati Bhavan (palais présidentiel) et la Porte de l’Inde. Visiter ses nombreux musées de classe mondiale (le National Museum, le Musée Gandhi) permet de saisir la profondeur de la civilisation indienne. Les quartiers comme Connaught Place ou Khan Market reflètent l’énergie économique et la modernité du pays. L’un des aspects les plus marquants de Delhi est le fossé physique et atmosphérique entre le Vieux Delhi (Shahjahanabad) et New Delhi.