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Lacs de Koruldi, une descente au milieu des géants de glace

Pourquoi faire le trek des lacs de Koruldi ?

Au cœur Grand Caucase géorgien

Entreprendre le trek des lacs de Koruldi en Svanétie est bien plus qu’une simple randonnée ; c’est une quête qui vous conduit au cœur des paysages les plus épiques et les plus purs du Grand Caucase géorgien. Ce trek exigeant mais accessible en une journée depuis Mestia offre une expérience qui résume l’essence même de cette région sauvage : la rencontre entre la nature minérale, la culture préservée des Svans et un sentiment d’accomplissement personnel.

Une vue incroyable sur les deux lacs de Koruldi

La récompense ultime de l’ascension est la vue panoramique absolument spectaculaire depuis le plateau supérieur. À une altitude de 2 850 mètres, les deux lacs de Koruldi, aux eaux émeraude et turquoise, se nichent dans un cirque minéral. Leur reflet capte l’image presque irréelle de la reine des montagnes du Caucase, le mont Ouchba (4 710 m), dont les deux sommets jumeaux se dressent dans une verticalité vertigineuse. De ce point de vue, l’ensemble de la chaîne du Grand Caucase se déploie devant vous, un panorama à 360 degrés qui est l’un des plus grandioses de toute la Géorgie et qui justifie à lui seul tous les efforts consentis.

Une superbe ascension

Le sentier en lui-même est un voyage à travers les strates de la Svanétie. Il débute dans les forêts de conifères, traverse des prairies alpines parsemées de fleurs sauvages en été et serpente le long de torrents tumultueux. Le chemin est ponctué de koshkebi, ces tours de défense svanes médiévales en pierre qui rappellent que l’on marche dans une région au passé farouchement indépendant. Cette randonnée est une immersion totale dans un écosystème préservé et une culture unique, où chaque pas vous éloigne du monde moderne pour vous rapprocher de l’essentiel.

Réalisable en une journée

Enfin, ce trek offre une alternative parfaite aux itinéraires plus longs comme celui de Mestia à Ouchgouli. Réalisable à la journée, il ne nécessite pas de portage lourd ni de logistique complexe, tout en procurant une sensation d’aventure authentique. Que vous soyez un randonneur aguerri en quête de sommets ou un voyageur en recherche de beauté pure, les lacs de Koruldi vous offriront un moment d’une intensité rare, où la majesté de la nature et le silence de la haute montagne créent un sentiment de plénitude inoubliable. C’est une expérience qui marque durablement la mémoire.

Comment faire le trek des lacs de Koruldi ?

Logistique et accès

Le trek démarre directement depuis Mestia, la capitale de la Haute Svanétie. Le point de départ se situe près du téléphérique de Hatsvali, que vous pouvez emprunter pour gagner environ 400 mètres de dénivelé et économiser vos forces pour la suite. Sans le téléphérique, comptez sur 4 à 5 heures de montée soutenue pour atteindre les lacs. La randonnée se fait idéalement à la journée, en boucle ou en aller-retour. La meilleure période s’étend de juin à septembre, lorsque la neige a disparu et que les sentiers sont bien dégagés.

Déroulement de l’ascension

Depuis le sommet du téléphérique Hatsvali, suivez le sentier bien marqué qui monte régulièrement à travers les pâturages. Le chemin, parfois caillouteux, serpente en offrant des vues de plus en plus impressionnantes sur Mestia et les sommets environnants. Après environ 2 à 3 heures de marche depuis le départ du téléphérique, vous atteindrez le plateau des lacs de Koruldi. Le premier lac, plus petit, apparaît soudainement, suivi de près par le lac principal, d’un bleu profond, encadré par le massif de l’Ouchba. Prévoyez du temps pour vous arrêter, pique-niquer et contempler ce paysage unique.

Équipement et précautions

Même en été, l’altitude (2 850 m) implique une préparation minutieuse. Des chaussures de randonnée robustes sont indispensables, le sentier étant inégal. Prévoyez des vêtements chauds et imperméables, car la météo en montagne peut changer brutalement. Un pique-nique et au moins 2 litres d’eau par personne sont nécessaires, aucune infrastructure n’existant sur le parcours. N’oubliez pas de la crème solaire et des lunettes de soleil, l’intensité des UV étant forte en altitude.

Conseils pratiques :

Partez tôt le matin pour éviter les oracles d’après-midi et profiter d’une lumière optimale pour la photographie. Si vous êtes en forme, la descente à pied jusqu’à Mestia par un autre sentier permet de découvrir de nouveaux points de vue. Pour les moins aguerris, le téléphérique reste la solution de redescente la plus simple. Enfin, soyez attentif à l’environnement : respectez la nature préservée en emportant tous vos déchets avec vous. Cette randonnée, bien qu’exigeante, reste l’une des plus belles expériences naturelles de Géorgie.

Lacs de Koruldi, une descente au milieu des géants de glace

Samedi 9 juillet. La descente des lacs de Koruldi vers la croix de Mestia où se dresse le belvédère se déroule dans un décor quasi irréel, sur fond de chaîne du Grand Caucase. Les flancs sud des principaux sommets de la chaîne se gorgent de soleil entre deux passages nuageux.

Parlons maintenant transport. Les chemins de fer sont bien développés dans le Caucase. Les lignes principales entourent chacune des principales chaînes de montagnes et traversent l’isthme du Caucase à travers la Transcaucasie ; les branches des lignes principales traversent de nombreuses vallées. Un réseau dense d’autoroutes est fortement utilisé pour le transport de passagers et de marchandises. Des oléoducs et des gazoducs sillonnent également la région. De plus, les cours inférieurs des rivières Kura, Kuban et Rioni sont navigables.
Des études cartographiques modernes de la région ont été commencées par des scientifiques russes en Ciscaucasie vers 1815, et certaines cartes à moyenne échelle ont été produites en 1862. Des cartes à grande échelle ont commencé à apparaître en 1866 ; et une étude des élévations des sommets du Grand Caucase, à partir de 1881, a servi de base à l’étude de la glaciation de la chaîne.

La première ascension du mont Elbrouz a été réalisée en 1829 par un alpiniste kabarde, Killar Khashirov, qui a atteint le sommet oriental. Le pic occidental le plus élevé a été escaladé pour la première fois en 1874 par quatre Anglais.
Au XXe siècle, une grande partie de l’étude du Caucase a été réalisée par des chercheurs soviétiques.

Diverses composantes de l’environnement naturel de la région ont été étudiées et des études intégrées de l’ensemble du système montagneux et de régions spécifiques, telles que celles de l’Arménie, de l’Azerbaïdjan et de la Géorgie, ont été menées. Des atlas très détaillés ont également été publiés.
Pendant des siècles, la région du Caucase du Nord, formant la frontière de la Russie européenne, a représenté la frontière littérale et symbolique entre l’Europe et l’Asie.

Véritable carrefour, le Caucase joue un rôle essentiel dans le domaine émergent des études frontalières. C’est une petite région de grands contrastes et depuis des temps immémoriaux, d’une importance géopolitique pour les grandes nations qui l’entourent – la Russie au nord et la Turquie et l’Iran au sud.
Le Caucase a capturé l’imagination des voyageurs à travers les âges, tout en étant d’une importance stratégique actuelle pour les puissances mondiales. Il s’agit de pays impliqués dans des conflits presque continus, des guerres, des migrations forcées, des massacres, des nettoyages ethniques, des invasions, des conquêtes et des reconquêtes, avec des frontières qui se sont déplacées en réponse à chaque cataclysme. Néanmoins, chaque pays a su nourrir sa langue, sa littérature, son folklore et son art, en préservant son sens de l’identité ethnique et nationale.

La longue descente vers la Croix de Mestia va permettre de profiter à plein du spectacle grandiose de la chaîne du Caucase. Et si ma fille part en avant, c’est l’occasion pour moi de faire plusieurs stops pour photographier les sommets caucasiens qui nous dominent. Les jeux de lumière alimentés par le soleil qui percent la croûte des nuages et par les vents qui redessinent en permanence le ciel sont absolument ahurissants.

Parmi tous ces géants qui nous entourent, il me faut parler du mont Kazbek, un des sommets les plus emblématiques de la chaîne du Caucase, car il s’agit tout simplement d’un volcan endormi. Ce mont Kazbek culmine à 5 047 mètres d’altitude en Géorgie, près de la frontière avec la Russie. Il est couvert de glaciers et son ascension ne présente que des difficultés moyennes.
Il a été gravi pour la première fois le 1er juillet 1868 par Douglas William Freshfield, Adolphus Warburton Moore et Charles Comyns Tucker. Le Kazbek tient son nom du village géorgien de Kazbegui, à l’est du sommet, rebaptisé Stepantsminda depuis 2006. Le village avait lui-même été nommé d’après le prince et poète du XIXe siècle Alexandre Kazbegui.

L’appellation géorgienne de la montagne est Mkinvartsveri, qui signifie « glacier » ou « montagne de glace », et celle en ossète est Urskhokh, la « montagne blanche », du fait de sa couverture neigeuse. Les Nakhs l’appellent Bashlam, c’est-à-dire le « mont fondu » en tchétchène.
Le Kazbek se situe dans le Nord de la Géorgie, très près de la frontière russe et de la république d’Ossétie-du-Nord-Alanie, dans la chaîne de Khokh, un massif du Nord du Grand Caucase parcouru par les gorges de l’Ardon et du Terek. Le sommet s’élève au bord de la faille de Bordjomi-Kazbegui, qui est dans le prolongement de la faille anatolienne.

La région est hautement sismique. Un complexe géothermique, avec la présence de sources chaudes, entoure la montagne. Le Kazbek est un volcan endormi, potentiellement actif, constitué de trachyte et recouvert de coulées de lave d’andésite et de dacite datées de 6 000 ans. Il a la forme d’un double cône dont la base se trouve à 1 770 mètres d’altitude et le plus haut culmine à 5 047 mètres. Ce qui en fait le plus élevé du groupe volcanique de Kazbegui, qui comprend également le mont Khabarjina (3 142 m), le deuxième plus haut de Géorgie et le cinquième du Caucase.

La Route militaire géorgienne passe sur le versant oriental et franchit le col de Darial (1.447 m). En raison de la forte inclinaison des versants, les glaciers du Kazbek sont peu larges. Leur superficie totale représente 135 km². Le plus connu est le Dyevdorak, ou Devdaraki, qui s’épanche sur le versant nord-est dans la combe du même nom jusqu’à 2.295 mètres d’altitude.
Les autres glaciers sont le Mna, le Denkara, le Gergeti (en), l’Abano et le Chata. La montagne est entourée de forêts de hêtres et recouverte de prairies alpines et subalpines.

Plus je marche au milieu de ces montagnes du Caucause, plus je suis subjugué par la beauté de ces paysages. Mais revenons au mont Kazbek. La dernière éruption volcanique s’est produite vers le VIIIe siècle av. J.-C.
L’effondrement en 2002 du glacier de Kolka, situé dans une vallée entre le Djimara et le Kazbek, est attribué à une activité fumerollique au pied de la face nord. L’un des tout premiers explorateurs du Caucase, Friedrich Parrot, entreprend en 1811 la première tentative d’ascension connue du mont Kazbek.
Celui-ci est gravi pour la première fois le 1er juillet 1868 par les Britanniques Douglas William Freshfield, Adolphus Warburton Moore et Charles Comyns Tucker de l’Alpine Club de Londres. Partis la veille, ils sont accompagnés du guide chamoniard François Devouassoud et d’un ou deux chasseurs locaux.

La première femme à atteindre le sommet est l’alpiniste russe Maria Preobrajenskaïa en 1900 ; elle réédite par la suite son exploit à huit reprises et construit même un observatoire météorologique.
À partir de la Géorgie, le point de départ de l’ascension est la petite ville de Stephantsminda, à environ 150 km de Tbilissi, la capitale. Depuis Stephantsminda, en deux jours de marche par le col de Sabertse à 3.150 mètres d’altitude et le glacier de Gergeti, un refuge à 3 700 mètres d’altitude est atteint. De là, une longue montée sur neige et glace sur le versant méridional permet d’accéder au sommet.

Le mont Kazbek et ses environs sont classés au sein d’une réserve naturelle depuis 1979. Il est associé dans le folklore géorgien à Amirani, l’équivalent local de Prométhée, Titan enchaîné sur la montagne pour avoir volé le feu aux dieux et l’avoir donné aux mortels. L’emplacement supposé de cet emprisonnement, une grotte vers 4 000 mètres d’altitude appelée Betlemi (Bethléem), est devenu le site d’un ermitage de l’Église orthodoxe apostolique de Géorgie. Selon la légende, cette grotte a abrité de nombreuses reliques sacrées, notamment la tente d’Abraham et la crèche de l’enfant Jésus.

L’autre grande montagne du Caucase que l’on peut admirer depuis Koruldi est le mont Elbrouz, qui se trouve côté russe. L’Elbrouz ou Elbrous, situé dans le nord du Caucase, en Russie, est le point culminant de cette chaîne de montagnes, du pays, ainsi que de l’Europe avec 5.643 mètres d’altitude.
Il s’agit d’un volcan ayant connu des éruptions jusqu’au début de notre ère, et il a fait naître des légendes comme celle voulant que Prométhée ait été enchaîné à ses deux pics principaux pour avoir offert le feu aux hommes. Il est recouvert de nombreux glaciers et, même si l’ascension est techniquement facile et dispose de moyens mécaniques sur l’itinéraire principal, il reste difficile d’accès en raison de ses conditions climatiques rigoureuses et changeantes. Ainsi, le point culminant n’est vaincu qu’en 1874 et la montagne, devenue un symbole de conquête, a fait de nombreux morts.

Malgré des problèmes environnementaux dus à la fréquentation, la faune et la flore relativement riches sont protégées par un parc national depuis 1986.
Le nom Elbrouz est une métathèse de Elbourz, terme issu des textes sacrés des zoroastriens, l’Avesta, qui désignèrent une montagne légendaire sous le terme Hara Birzaiti signifiant « sentinelle élevée ». Après l’islamisation de la Perse, elle aurait pris le nom arabisé de Harborz puis Alborz, apparenté à l’Elbrouz. Il pourrait y avoir un lien entre le nom Elbrouz et la racine indo-européenne -alba signifiant « montagne » et « blanc », que l’on retrouve dans Albanie et Alpes.

Nous nous enfonçons un peu plus avant dans la vallée qui nous ramène vers Mestia. Le paysage est vraiment sublime. Les jeux de lumière sur les flancs des montagnes sont absolument ahurissants. Les ombres des nuages se déplacent au gré des vents.
Léa a pris beaucoup d’avance. Et quand je la retrouve, je la vois allongée dans la prairie au milieu des vaches. Quel bonheur ! Des mois encore après ce voyage, je reste encore subjugué par ce paysage de montagne absolument incroyable.

Mais revenons au mont Elbrouz. Les Anciens appelaient cette montagne Strobilus (« cône de pin » en latin, un emprunt du grec strobilos signifiant « objet tordu », un terme de biologie établi de longue date pour décrire la forme du volcan) et pensaient que Zeus y avait enchaîné Prométhée, le Titan qui avait volé le feu aux dieux pour l’offrir aux hommes, sans doute en référence à son ancienne activité éruptive.
Aujourd’hui encore, la montagne porte différents noms suivant les régions : Jin-Padishah en turc, déformation du perso-arabe, Albar ou Albors en persan signifiant « grand », Ialbuzi ou Yalbuz en géorgien signifiant « crinière de neige », Uashkhemakhue’en adyguéen signifiant « montagne de la joie », ou encore Mingi tau signifiant « mont éternel » en karatchaï-balkar.

L’Elbrouz s’élève dans le Nord-Ouest du Caucase, à cent kilomètres de la mer Noire et à 370 kilomètres de la mer Caspienne d’où il est possible de l’apercevoir par temps exceptionnellement clair. Avec ses 5 643 mètres d’altitude, il constitue le point culminant de cette chaîne de montagnes qui marque traditionnellement la frontière entre l’Asie et l’Europe, au même titre que l’Oural. Se situant à onze kilomètres au nord de la ligne de partage des eaux marquant la frontière avec la Géorgie, il est partagé entre les territoires respectifs des républiques autonomes de Kabardino-Balkarie et de Karatchaïévo-Tcherkessie. Il constitue à la fois le plus haut sommet de la Russie et celui du « Vieux Continent », loin devant les 4.808 mètres d’altitude du mont Blanc. Il se trouve à 65 kilomètres au sud-sud-ouest de la ville de Kislovodsk et à 80 kilomètres à l’ouest-sud-ouest de Naltchik.

L’Elbrouz est un volcan endormi presque symétrique, selon un plan vertical, possédant deux pics principaux, de chaque côté d’un col situé à 5 416 mètres d’altitude : le sommet occidental est le point culminant à 5.643 mètres d’altitude tandis que le sommet oriental s’élève à 5.621 mètres. Le cratère de 300 à 400 mètres de diamètre, situé au sommet du pic oriental, a été progressivement comblé de neige et de glace.
Les névés du volcan, couvrant une superficie de 138 km², alimentent vingt-deux (ou vingt-trois selon les sources) glaciers principaux et soixante-dix-sept glaciers secondaires qui donnent naissance aux rivières Baksan, Kouban et Malka.

Certains de ces glaciers, étudiés par des scientifiques depuis les années 1930, peuvent atteindre 400 mètres d’épaisseur mais tous sont en retrait, ayant perdu entre 80 et 500 mètres de longueur. Les deux principaux s’appellent Bolchoï Azaou (« le grand Azaou »), avec une superficie de 23 km² et une longueur de 9,28 km, et Irik, avec une superficie de 10,2 km² et une longueur de 9,31 km. Cette activité glaciaire a formé de nombreux lacs peu étendus mais profonds.

Le Caucase est formé par la collision vers le nord de la plaque arabique contre la plaque eurasienne provoquant de nombreux séismes dans la région. La zone de failles est complexe et le déplacement en grande partie latéral au niveau de l’Anatolie et de l’Iran empêche la création d’un phénomène de subduction et explique la rareté des volcans dans la chaîne de montagnes.
L’Elbrouz est donc une des rares exceptions, constitué à la fois de roches métamorphiques (schistes, gneiss) et de roches magmatiques (granite, rhyolite, tuf). Il aurait commencé à se former il y a 10 millions d’années. Les éjectas issus du volcan couvrent une superficie de 260 km².

Des fragments de rhyolite et de rhyodacite ainsi que des formations de tuf et d’ignimbrite ont été trouvés et ont permis de dater à l’uranium-plomb la formation de la caldeira principale vers -700 000 ans, correspondant probablement à la fin d’un cycle éruptif majeur. Des datations géochronologiques ont mis en évidence des cycles éruptifs postérieurs synchrones dans différents foyers magmatiques du Grand Caucase, démontrant l’origine géologique commune de cette activité volcanique.
Il arrive que de modestes fumerolles s’échappent encore parfois du flanc oriental du volcan, au niveau de l’ancienne coulée de lave de 24 kilomètres de long orientée depuis le cratère vers le nord-nord-est, et des sources chaudes prennent naissance sur les versants de la montagne.

Après deux bonnes heures de descente, on arrive enfin à la Croix de Mestia, ou plus précisément à la petite auberge que tiennent une mère et sa fille, à une centaine de mètres au-dessus de la colline au belvédère. De là, on a une vision magnifique sur toutes les montagnes du Caucase.
La vue sur la chaîne du Caucase est absolument grandiose, magnifiée par les prairies alpines qui sont recouvertes de petites fleurs de toutes les couleurs. Sur le versant septentrional, entre 1.900 et 2.300 mètres d’altitude, se trouve une forêt de pins (Pinus kochiana et Pinus sylvestris) avec des bouleaux (Betula sp.) et des frênes des montagnes.

Les couloirs à avalanches sont clairement visibles avec la seule présence des feuillus. L’argousier (Hippophae rhamnoides), arbuste au feuillage argenté, est présent dans la vallée du fleuve Baksan.
Dans les prairies subalpines, les herbes et les fleurs peuvent atteindre une hauteur de 70 à 80 cm. Un des plus beaux arbustes à fleurs de la région, le rhododendron du Caucase (Rhododendron caucasicum), y pousse. Localement appelées la « rose des Alpes », ses fleurs rose pâle et crème entrent en floraison au début du printemps. Ses racines s’enfoncent profondément dans le sol en pente, ce qui lui permet de résister au vent et à la neige.

Entre 2.300 et 3.000 mètres d’altitude, l’étage subalpin laisse place à l’étage alpin et à ses pelouses alpines riches en fleurs. Au-delà, à la limite des glaciers et des névés, les perce-neige fleurissent et des lichens multicolores recouvrent les rochers dépourvus de neige.
Entre 3.000 et 3.500 m, à des altitudes où les plantes poussent encore, le Céraiste cotonneux (Cerastium tomentosum), les draves et saxifrages (Saxifraga vinnica) peuvent également être trouvés par endroits parmi les lichens.

Sur le versant méridional, jusqu’à 1.600 mètres d’altitude, poussent les hêtres, les charmes, les érables et les frênes. Entre 1.600 et 2.100 mètres d’altitude se trouve une forêt de sapins. Au-delà, les pelouses alpines offrent des espèces de fleurs souvent absentes sur le versant septentrional.
Les forêts de haute montagne sont riches en champignons et en baies sauvages : fraises des bois, myrtilles, cassis et framboises.

Le Caucase possède une faune riche. Les forêts abritent l’ours brun (Ursus arctos), différents cervidés, la martre des pins, le chat sauvage, le putois, la taupe, l’écureuil ou encore la souris.
Dans les alpages vivent le chamois et la chèvre sauvage des montagnes, à la frontière entre les forêts et les prairies alpines, où ils se nourrissent d’herbes et de jeunes pousses d’arbres.
Le tur du Caucase occidental vit sur les hauteurs pendant la journée, en groupes de huit à dix individus, et descend paître dans les prairies alpines en fin de journée. Pendant les mois d’hiver, ils forment de plus grands troupeaux et se déplacent vers les vallées. En hiver, lorsque la nourriture est plus difficile à trouver, le tur – comme beaucoup d’animaux – devient la proie des loups.

Les renards chassent également, notamment les petits rongeurs, comme les souris des bois et campagnols. Le lynx a pour proies le tétraogalle du Caucase et d’autres oiseaux, ainsi que les lièvres, le chevreuil, les jeunes turs et chamois.
La belette d’Europe — qui mesure seulement 20 cm du nez à la queue — est également un prédateur féroce, elle chasse un grand nombre de rongeurs. Les sangliers sont communs, et forment des groupes de huit à quinze individus.

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