Pourquoi visiter Sélinonte ?
Selinonte, l’un des plus grands parcs archéologiques d’Europe (270 hectares), offre une immersion exceptionnelle dans la Sicile antique. Fondée au VIIᵉ siècle av. J.-C., cette cité grecque allie puissance historique, architecture monumentale et paysages méditerranéens époustouflants.
Patrimoine archéologique unique :
– Temple E (dédié à Héra) : partiellement reconstruit, c’est le mieux conservé du site, avec ses colonnes doriques dominant la mer.
– Temple G (dédié à Apollon ou Zeus) : le plus colossal (110 m × 50 m), jamais achevé en raison de l’invasion carthaginoise en 409 av. J.-C. Ses colonnes de 16 m de haut illustrent l’ambition des bâtisseurs grecs.
– Temple C (dédié à Apollon) : le plus ancien (VIᵉ siècle av. J.-C.), orné de métopes aujourd’hui au musée de Palerme.
– Acropole : perchée en surplomb de la mer, elle abrite 5 temples (A, B, C, D, O), des rues pavées et des fortifications. La vue panoramique sur la Méditerranée est saisissante.
– Sanctuaire de Malophoros : dédié à Déméter, déesse de la fertilité, ce lieu de culte agraire révèle des ex-voto et des autels votifs, témoins de la spiritualité antique.
Contexte historique fascinant :
Selinonte incarne les luttes de pouvoir en Sicile antique :
– Rivalité avec Ségeste : le conflit avec sa voisine élyme conduisit à la destruction par Carthage en 409 av. J.-C., où 16.000 habitants furent massacrés.
– Fusion culturelle gréco-punique : après sa chute, la ville fut réoccupée par les Carthaginois, dont les vestiges (quartiers puniques, symboles de Tanit) montrent un syncrétisme rare.
Cadre naturel préservé :
– Vues spectaculaires : les temples se dressent entre collines arides et mer turquoise, notamment au coucher du soleil lorsque le Temple E se teinte d’or .
– Plages proches : Marinella di Selinunte offre des criques aux eaux limpides, comme la spiaggia della Riserva della Foce del Fiume Belice, idéales après la visite.
Comment visiter Sélinonte ?
Transport :
– En voiture : depuis Palerme (1h30 via A29) ou Agrigente (1h15). Parking gratuit près de l’entrée.
– Transports en commun : bus AST depuis Palerme ou Trapani jusqu’à Castelvetrano, puis bus local vers Marinella di Selinunte (12 km). Trains possibles jusqu’à Castelvetrano.
Horaires (2025) :
– Été (1er mai – 15 sept.) : 9h–20h (dernière entrée 19h).
– Hiver : fermeture plus tôt (16h–18h selon période).
Tarifs :
– Adulte : 10 € (billet site seul), 30 € avec visite guidée.
– Réduit : 7 € (étudiants UE), gratuit -18 ans UE.
Organisation de la visite :
– Durée conseillée : 4 à 6 heures pour couvrir les 4 zones majeures.
– À pied : prévoyez des chaussures de marche (terrain irrégulier).
– Petit train ou voiturette électrique (supplément ~6 €) pour relier les zones éloignées (ex : 1 km entre Acropole et Colline Orientale).
Itinéraire conseillé :
1. Colline orientale (Temples E, F, G) : 1h–1h30.
2. Acropole : 1h30 (temples, rues pavées, vue mer).
3. Sanctuaire de Malophoros : 30 min.
4. Nécropole et quartier punique : 45 min.
Sites complémentaires à proximité :
– Carrières de Cusa (15 km) : blocs de pierre abandonnés en 409 av. J.-C., figés dans le temps. Tarif : 4 €.
– Ségeste (50 min en voiture) : temple rival magnifiquement préservé, idéal en combo.
– Réserve de Foce del Belice : plages sauvages et sentiers naturels après la visite.
L'ancienne cité grecque de Sélinonte, un miracle antique au cœur de la Sicile
Mercredi 6 juillet. Un peu plus d’une heure de route et dernière étape de la journée. Cap au sud et les ruines de l’ancienne cité grecque de Sélinonte. La chaleur est de plus en plus accablante. Léa peine. La marche n’est pas sa tasse de thé ! La tension monte. Heureusement, la beauté du paysage vient apaiser le conflit. Ouf !
Un peu d’histoire encore. Jusqu’en -480, Sélinonte est l’alliée de Carthage, contre les Élymes de Ségeste. Suite à la défaite de Carthage, elle change sa politique et s’allie aux cités grecques avec pour objectif de faire de l’ombre à sa rivale Ségeste. Suite aux conflits récurrents, Ségeste fait alors appel à Carthage et Athènes pour assurer sa défense.
En -415 les Athéniens lancent l’expédition de Sicile qui se termine en -413. En -409 c’est au tour des Carthaginois de débarquer ; la ville est détruite par les troupes du Carthaginois Hannibal de Giscon. Elle subit alors la perte de 16 000 hommes et de 5 000 prisonniers auxquels il faut rajouter 2.600 réfugiés qui émigrent vers Agrigente.
Elle est reconstruite en -408 par des Grecs et des Carthaginois. La ville reste cependant sous le contrôle de Carthage. Les survivants grecs ne peuvent revenir qu’en -405, suite à un traité de paix. Sélinonte connait un nouvel essor et renaît sous des traits carthaginois vers -320, servant de point d’appui aux troupes puniques dans leur conquête de la Sicile.
En -241, les habitants la rasent entièrement pour éviter qu’elle ne tombe dans les mains de l’armée romaine, qui vient de remporter la Première Guerre punique. Le site est partiellement occupé durant l’époque romaine et au début du Moyen Âge, mais il ne retrouve plus son faste d’antan.
On commence la visite par la colline orientale. La plus riche en terme de ruines. Elle rassemble les vestiges d’au moins trois temples des –VIe et –Ve siècles. Trois principaux temples : du sud au nord, les temples E, F, G, tous doriques, mais très différents.
Le temple E est le mieux conservé. Carrément fantastique ! Date de -450. Consacré à Héra. Par ses dimensions, il est le deuxième temple du site (après le temple G).












Le temple G remonte à -540/-480 : non restauré, il présente un aspect chaotique. Les Carthaginois le détruisirent avant qu’il ne soit achevé. C’est le plus grand temple du site (couvrant une surface de 6.120 m2) et l’un des plus grands temples grecs de l’Antiquité.
On y a retrouvé une inscription énumérant les dieux protecteurs (Zeus, Phobos, Héraclès, etc.) ayant aidé à la prospérité de la cité. Il était peut-être dédié Apollon ou plus vraisemblablement à Zeus Olympien, puisque l’inscription retrouvée affirme la suprématie de ce dernier. Il devait en outre servir de salle du trésor de la cité. Ses colonnes ne sont pas cannelées, et les chapiteaux très larges sont nettement archaïques. Superbe.














L’acropole. Dernière étape de notre journée. 15 heures passées. Le soleil tape dur. Le chemin qui nous mène de la colline à l’acropole traverse un bouquet d’arbres. Deux kilomètres à pied environ. La canicule plombe le ciel. Léa rechigne à avancer. Quel dommage. Le site est fantastique. A couper le souffle. Bâti au sommet des falaises qui dominent la mer.
Le temple C, bâti aux environs de -580/-550, est le plus grand et le plus ancien de l’acropole. Il était dédié soit à Apollon, soit à Héraclès. Il présentait 6 colonnes en largeur et 17 en longueur ; une partie a été restaurée en 1925-1926. Grandiose.













