You are currently viewing De la vallée sacrée des Incas à Cuzco

De la vallée sacrée des Incas à Cuzco

Pourquoi visiter la vallée sacrée des Incas ?

La vallée sacrée des Incas, connue sous le nom de Willka Qhichwa en quechua, s’étend entre Pisac et Ollantaytambo dans les Andes péruviennes. Sa visite révèle plusieurs dimensions complémentaires de la civilisation inca, au-delà des sites emblématiques comme le Machu Picchu.

Le génie agronomique inca

D’un point de vue agricole, la vallée illustre le génie agronomique inca. Son microclimat doux et ses terres fertiles, enrichies par les sédiments du fleuve Urubamba, en faisaient le grenier de l’empire. Les cultures en terrasses (andenes) qui tapissent les montagnes démontrent une maîtrise de l’irrigation et de la conservation des sols, permettant jusqu’à trois récoltes annuelles de maïs, un produit réservé à l’élite.

Un paysage sacré

Sur le plan religieux, la vallée incarnait un paysage sacré. Les Incas y voyaient la matérialisation de la Voie lactée sur terre, chaque site important correspondant à une étoile ou constellation. Le fleuve Urubamba, nommé Willkamayu (“rivière sacrée”), représentait un flux cosmique reliant les sommets sacrés (apus) comme le Salkantay ou le Veronica. Des temples comme celui de Pisac ou la forteresse d’Ollantaytambo étaient positionnés pour capter les énergies telluriques et célestes.

Des sites archéologiques majeurs

Archéologiquement, la vallée concentre des sites majeurs révélant l’évolution de l’architecture inca. Ollantaytambo présente à la fois des vestiges cérémoniels et un plan urbain intact, avec ses rues pavées et canaux d’eau toujours fonctionnels. Les complexes moins connus comme Moray, avec ses terrasses circulaires dédiées à l’expérimentation agricole, ou Chinchero, avec son temple transformé en église coloniale, montrent la complexité de l’organisation impériale.

Symbole de la résistance inca

La visite de la vallée permet également de comprendre la résistance inca face aux conquistadors. Ollantaytambo fut le site d’une rare victoire militaire inca en 1536, où les forces de Manco Inca utilisèrent les terrasses comme système défensif et détournèrent le cours de la rivière pour inonder les troupes espagnoles.

Comment visiter la vallée sacrée des Incas ?

La visite de la vallée sacrée des Incas s’organise généralement depuis Cusco, point de départ logistique pour explorer les différents sites sur un à trois jours. Le circuit classique emprunte la route 28B qui serpente le long du fleuve Urubamba, reliant Pisac à Ollantaytambo sur environ 100 kilomètres.

Transport
Deux options principales existent : les tours organisés incluant transport et guide, ou la location d’un véhicule privé avec chauffeur. Les transports publics (collectivos) relient également les villages entre eux pour environ 5-10 soles par trajet, mais avec une flexibilité réduite. Le train vers le Machu Picchu part exclusivement d’Ollantaytambo.

Sites majeurs
À Pisac, le marché artisanal du matin (mardi, jeudi, dimanche) précède la visite des terrasses agricoles et des tombes incas creusées dans la falaise. Le billet d’entrée s’obtient via le Boleto Turístico. À Ollantaytambo, la forteresse révèle des murs cyclopéens et un système hydraulique préservé, accessible avec le même billet.

Expériences complémentaires
Les villages comme Chinchero proposent des ateliers de tissage traditionnel où les techniques de teinture naturelle sont expliquées. Le site de Moray et ses terrasses circulaires concentriques, combiné aux salines de Maras, forme une excursion technique sur l’agronomie inca. Des restaurants locaux à Urubamba servent une cuisine andine revisitée.

Logistique pratique
L’altitude variant entre 2 800 et 3 800 mètres, une acclimatation de 48 heures à Cusco est recommandée. La saison sèche (mai-octobre) offre des conditions optimales, avec une affluence moindre en avril ou novembre. Un guide spécialisé en archéologie andine améliore significativement la compréhension des sites.

Circuits alternatifs
Des randonnées comme le chemin de l’Inca court (2 jours) ou le trek de Lares (4 jours) traversent des paysages préservés. Des hébergements chez l’habitant dans des communautés quechua permettent une immersion culturelle approfondie, tandis que des hôtels de luxe installés dans d’anciennes haciendas coloniales offrent un confort contemporain.

De la vallée sacrée des Incas à Cuzco

Jeudi 12 mai. Pas simple de quitter ces terrasses concentriques de Moray tant cet endroit est aussi fascinant que mystérieux, mais il le faut bien, et notre guide, aussi insistant que pressé de nous ramener au car, veille à ce que nous ne débordions pas sur les horaires. « Toi, mon gaillard, veille bien à ne jamais venir à Paris, je te donne vingt minutes, pas une de plus pour monter et redescendre la Tour Eiffel ! » Non, mais. Ok, je me calme, retrouve ma place dans le bus et profite à fond des merveilleux paysages de la vallée sacrée. On est bien ici au coeur du pays inca.

Paysages sublimes magnifiés par une lumière exceptionnelle. Le ciel se couvre déversant sur toute la vallée des teintes orangées. Le haut plateau andin déroule sa longue steppe à travers un écrin de montagnes aux cimes enneigées. Des paysans travaillent dans les champs de maïs. D’autres accompagnent les bêtes sur les versants de collines. Les champs de quinoa redessinent la campagne. Des moutons paissent au milieu des friches et, au loin, un chemin de terre poursuit sa course jusqu’au pied des montagnes. C’est beau et c’est à couper le souffle.

Il est un peu plus de 14 heures quand on revient enfin à Cuzco. Le temps s’est rafraîchi, mais qu’importe. Plaza San Francisco, tout le monde descend. Ça tombe bien, c’est ici que se dresse un des plus beaux monastères de Cuzco. Le couvent de San Francisco abrite un cloître Renaissance de toute beauté, avec deux niveaux d’arcades. Il est le plus ancien de la ville. Ses plafonds en stuc sont magnifiques. Entre les deux étages, au sommet de l’escalier, il faut absolument se retourner pour admirer l’extraordinaire arbre généalogique de l’ordre Franciscain avec ses 683 personnages. Le plus grand d’Amérique latine.

Les rues qui séparent la Plaza San Francisco et la Plaza de Armas sont couvertes de solides bâtisses de pierre aux murs épais et aux imposantes fondations. Certaines d’entre elles arborent encore fièrement leurs murs incas. Les boiseries bleues tranchent avec la blancheur des murs peints à la chaux. Des balcons de bois encadrent les fenêtres. Certains d’entre eux sont délicatement sculptés.
En relevant la tête, on s’aperçoit que même les toitures sont bleues. Plus loin, ce sont des fleurs qui apparaissent aux balcons. Des ferronneries d’art embellissent encore les bâtisses. Il n’y a pas à dire Cuzco est une ville magnifique.
Et même si ses plus beaux palais ont été reconvertis en hôtels de luxe, on imagine sans mal le faste de cette ville unique dans toute l’Amérique du Sud. Pas étonnant que son centre historique a été inscrit au Patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO. Le centre de Cuzco est bien un joyau colonial bâti sur les ruines de l’ancienne capitale inca.

Bon, voilà, j’ai fait un petit crochet par mon hôtel, Milhouse Hotel, et je suis paré pour visiter le reste de la ville. Pour se repérer, rien de plus simple… Il suffit de lire le plan du XVIIIe siècle !

Laisser un commentaire