Pourquoi visiter Oudtshoorn ?
Oudtshoorn est bien plus qu’une simple étape sur la Route 62. Visiter Oudtshoorn, c’est accepter de sortir des sentiers battus de la côte pour découvrir l’âme aride et authentique du Karoo. C’est un lieu où l’histoire, l’aventure souterraine, l’insolite des autruches et la grandeur des paysages se rencontrent pour créer une expérience de voyage riche et inoubliable. Une étape incontournable pour qui veut comprendre la diversité de l’Afrique du Sud.
Les Grottes de Cango (Cango Caves)
Un chef-d’œuvre souterrain : il ne s’agit pas seulement de “voir des grottes”. C’est l’un des plus grands réseaux de grottes aménagés de l’hémisphère sud. Les formations de stalactites et stalagmites, mises en lumière, sont d’une échelle vertigineuse. La “Salle Van Zyl”, assez grande pour contenir un concert, est particulièrement impressionnante.
Le Monde des autruches :
· L’Héritage des “Plumes d’Or” : au 19ème siècle, Oudtshoorn est devenue riche grâce à la mode des plumes d’autruche en Europe. Visiter une ferme, c’est comprendre ce pan de l’histoire sud-africaine, l’époque où les fermiers se sont construit de magnifiques “maisons aux plumes” (Feather Palaces).
· Une expérience interactive : les fermes comme Safari Ostrich Show Farm ou Highgate Ostrich Show Farm offrent bien plus qu’une observation. Vous pouvez vous tenir sur un œuf d’autruche (incassable !) ; nourrir les autruches ; assister à des courses ; tenter l’expérience (pour les courageux) de monter sur le dos d’une autruche.
· Dégustation : La viande d’autruche est une viande rouge maigre, savoureuse et bonne pour la santé. C’est l’occasion de goûter un steak ou un biltong unique.
Le cœur du Klein Karoo
· Porte d’entrée du Swartberg Pass : Oudtshoorn est le point de départ sud pour l’une des routes de montagne les plus spectaculaires au monde. Même si vous ne la traversez pas entièrement, rouler sur les premiers kilomètres offre des paysages époustouflants. La réserve naturelle du Swartberg est classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.
· Paysages Contrastés : la ville est nichée entre les montagnes arides du Swartberg et les contreforts plus verts des montagnes Outeniqua. Cette situation crée des paysages dramatiques et une lumière magnifique, surtout au lever et au coucher du soleil.
· Route des Vins du Karoo : la région produit des vins robustes et intéressants, adaptés au climat sec. De nombreux domaines viticoles (comme Karusa Vineyards) proposent des dégustations dans un cadre superbe.
Comment visiter Oudtshoorn ?
La Voiture est Indispensable
Oudtshoorn est une ville rurale. La seule façon pratique de s’y rendre et de visiter ses attractions (dispersées) est la voiture de location.
· Depuis Le Cap : comptez environ 4h30 à 5h de route magnifique via la Route 62 (scénique) ou la N1 (plus rapide).
· Depuis George : environ 1 heure de route à travers le col d’Outeniqua, offrant de superbes vues sur la côte.
Combien de temps rester ?
· 2 nuits / 2 jours pleins. Cela vous permet une journée pour les grottes et une ferme, et une autre pour explorer les environs (début du Swartberg Pass, dégustation de vins).
· Idéal : 3 nuits. Cela vous laisse le temps de faire une activité plus aventureuse (visite aventure des grottes, VTT), de vous détendre et de mieux explorer la région, peut-être en faisant une excursion d’une journée jusqu’au charmant village de De Rust.
Où Dormir ?
· Guesthouses et Lodges : c’est le meilleur choix. De nombreuses “maisons aux plumes” historiques ont été converties en hébergements charmants et personnalisés (exemple : la Pension du Monde, Rosenhof Country House).
· Fermes d’Autruches : pour une immersion totale, certaines fermes proposent l’hébergement.
· Campings et auberges de jeunesse : il existe aussi des options pour les petits budgets.
Conseils pratiques :
· Réservation : réservez à l’avance, surtout en haute saison (décembre-janvier) et pour la visite “Aventure” des grottes de Cango.
· Météo : les étés (novembre-mars) sont très chauds. Les hivers (juin-août) sont doux le jour mais froids la nuit. Prévoyez de la crème solaire, un chapeau et une veste pour le soir.
· Conduite : soyez vigilant sur les routes, surtout à l’aube et au crépuscule, des animaux (babouins, tortues) peuvent traverser.
Oudtshoorn, au pays des autruches d'Afrique du Sud
Mardi 18 octobre. De retour à Oudtshoorn (ouf ! Je n’ai pas renversé la voiture dans le ravin !), on file directement vers la Safari Ostrich Farm, une des plus célèbres fermes à autruches de la région. Pourquoi, les autruches au fait ? Parce que Oudtshoorn en est la capitale tout simplement. Pas vraiment l’envie ni le temps de visiter la ville (des rues tirées au cordeau sans charme et sans intérêt), on traverse la ville et nous voici devant la ferme.

Le temps d’acheter un superbe œuf d’autruche coloré à la boutique de la ferme et nous voici propulsés au milieu d’une savane buissonnière où gambadent gentiment une trentaine d’autruches. Gare aux doigts que nous pourrions laisser traîner. L’autruche n’hésiterait pas à les pincer !

Pour l’anecdote, les plumes d’autruche furent en tout temps appréciées par les grandes cours européennes. Ces dames en raffolaient. Du coup, la chasse à l’autruche en décima une grande partie au cours des XVIIIe et XIXe siècle. Le nombre d’autruches se réduisit très rapidement, la plus grande d’entre elles, celle de Madagascar (deux fois plus grande que sa cousine !) disparut corps et âme…
Face à la raréfaction de l’animal, on décida donc de s’organiser. C’est comme cela que naquirent les premières fermes à autruches, à l’initiative d’un commerçant français qui proposa une récompense à celui qui réussirait à les élever et à les faire se reproduire… Ce qui fut fait pour la première fois en Algérie.

C’est en 1863 que le véritable boom des fermes à autruches eut lieu en Afrique du Sud. Quatre ans plus tard, un premier incubateur fut mis au point. Oudtshoorn se révéla comme la terre à autruches, du fait de ses terres disponibles, de la présence de beaucoup d’eau et de la culture de la luzerne (favorable à la croissance des plumes).
Dans la foulée, les coiffes de ces dames européennes se parèrent tous de plumes… L’élevage des autruches prit son envol. On compta jusqu’à 32.000 fermes dans la région ! Une forte émigration juive, notamment de Lituanie, se propagea dans le Little Karoo.
Aujourd’hui, plus de 90 % des marchands de plumes sont issus de cette communauté. Entre 1890 et 1914, la plume d’autruches est à son apogée. Elles se démocratisent et coiffe désormais une grande partie de la population aisée d’Europe et des États-Unis. L’Afrique du Sud répond alors à 90 % de la demande mondiale. Les grosses fortunes voient le jour en quelques années. Des palaces fleurissent en ville, les Feather palaces dont quelques-uns subsistent encore.













Si dans la nature, quelque 99 % des œufs éclosent, seuls 65 % arrivent à terme en couveuse. L’autruche pond tous les deux jours environ, mais elle s’arrête dès qu’elle en a pondu une quinzaine. C’est le maximum qu’elle puisse couver. Elle pond de juillet à février, et il faut 42 jours d’incubation avant que l’œuf éclose. C’est la femelle qui couve le jour et le mâle la nuit, pour conserver une température constante du nid à 36 °C.

En captivité, l’autruche peut vivre de 45 à 50 ans… Hélas, dès 14 mois, elle atteint les 100 kg et un niveau de plumes suffisant pour passer à la case abattoir… Dans les fermes, on peut faire pondre une autruche à volonté… Il suffit pour ça de lui retirer ses œufs ! Du coup, elle peut pondre à l’infini !

Pour information, les plumes des mâles, longues, soyeuses et d’un bleu noir, sont bien plus belles que celles des femelles. La maturité sexuelle est atteinte au bout de deux ans… Du coup, seuls les reproducteurs ont la chance de connaître l’amour avant le couperet.
Aujourd’hui, une ferme à autruche tire ses revenus pour 60 % du cuir, 30 % de la viande et seulement 10 % des plumes… Les coiffes des dames ont bien changé.



Un œuf d’autruche pèse son poids. Et il est d’une solidité à toute épreuve !


Aujourd’hui, les fermes à autruches tirent aussi leurs revenus du tourisme. Et la Safari Ostrich Farm ne fait pas exception. Jusque dans l’assiette, puisque c’est l’endroit rêvé pour goûter un bon steak d’autruche ! Sa viande a un petit goût de canard. Délicieux.

Bon, enfin on arrive au clou de la visite… Le rodéo sur une autruche. Interdit aux plus de 70 kg… « Bon ok, j’ai compris… À toi de jouer, Léa ! »
Avec l’aide de trois « autruchiers », ma fille grimpe sur l’animal et s’en va au grand galop ! Inoubliable.




